Étiquette : 2011

Marie Curie – La fée du radium

Album publié aux éditions Dupuis en 2011.


couverture bd Marie Curie – La fée du radium

Née en 1867, Marie Curie est la seule femme à avoir reçu deux Prix Nobel : le Prix Nobel de physique en 1903, qu’elle partage avec Pierre Curie son mari, puis le Prix Nobel de chimie pour ses travaux sur le polonium et le radium en 1911. Elle fut par ailleurs la première femme à enseigner à la Sorbonne en 1906.

La partie dessinée de l’album, réalisée par Chantal Montellier, se situe au moment où Marie Curie reçoit son second Prix Nobel, alors qu’une violente campagne de presse se déchaîne contre elle. Sa liaison avec le physicien Paul Langevin, rendue publique, lui fut amèrement reprochée.

De souvenirs en flash-back, nous sont contés les moments-clés de son existence et de sa carrière, déjà exceptionnelles en soi, et davantage encore si l’on se rappelle du peu de place accordée aux femmes dans le domaine de la recherche à l’époque.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Marie Curie – La fée du radium »

Avec « Marie Curie – La fée du radium », Chantal Montellier et Renaud Huynh nous offrent une œuvre à la croisée de l’art graphique et de la biographie historique.

À travers une mise en scène dynamique de l’une des figures scientifiques les plus influentes du XXe siècle, cette bande dessinée réussit à capturer avec finesse les multiples facettes de Marie Curie, non seulement en tant que scientifique d’exception, mais aussi en tant que femme en lutte contre les préjugés de son époque.

extrait bd Marie Curie – La fée du radium

Le style graphique de Chantal Montellier, à la fois rétro et percutant, retranscrit parfaitement l’atmosphère de la Belle Époque, une période pleine d’effervescence mais aussi de contradictions. Les vignettes, tirées pour certaines de photographies d’époque, sont empreintes d’une dimension réaliste qui accentue le poids émotionnel de la vie de Marie Curie, notamment à travers ses victoires scientifiques et ses combats personnels.
Cette dimension dramatique est magnifiée par la narration de Renaud Huynh, qui complète habilement la bande dessinée par une section documentaire illustrée, offrant un regard plus profond et accessible sur la vie de la scientifique​.

Ce livre n’est pas simplement une biographie graphique : il est une porte d’entrée vers la connaissance de l’une des plus grandes figures scientifiques, le tout avec un équilibre entre pédagogie et esthétique qui en fait une lecture aussi enrichissante que divertissante.​


Marie Curie – La scientifique aux deux prix Nobel

Album publié aux éditions Faton en 2011.


Marie Curie, la scientifique aux deux prix Nobel : une biographie complète en BD, suivie d’un dossier illustré pour découvrir la vie d’une scientifique exceptionnelle.

Première femme à occuper une chaire scientifique à la Sorbonne, pionnière de la radioactivité, avec notamment la découverte du radium, seule femme à obtenir deux prix Nobel, toute sa vie, Marie Curie a cultivé l’exigence et excellence !

Pourtant rien ne laissait présager son incroyable destin qui, de Varsovie à Paris, allait la conduire au Panthéon des sciences.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Marie Curie – La scientifique aux deux prix Nobel »

La bande dessinée Marie Curie – La scientifique aux deux prix Nobel de Céka et Yigaël réussit avec brio à rendre hommage à l’une des plus grandes figures scientifiques du XXe siècle.

En optant pour une narration dynamique et accessible, Céka nous plonge dans la vie fascinante de Marie Curie, depuis ses jeunes années en Pologne jusqu’à ses découvertes révolutionnaires sur la radioactivité, et ce sans jamais perdre de vue l’humanité de son sujet.

L’un des points forts de cet ouvrage réside dans sa capacité à vulgariser des concepts scientifiques complexes tout en restant fidèle aux faits historiques. La vie de Marie Curie, marquée par des sacrifices personnels et professionnels, est rendue de manière touchante et inspirante. On assiste à l’évolution d’une femme résolue à suivre sa passion pour la science malgré les obstacles sociétaux et institutionnels. Le choix de représenter ses combats pour l’égalité des sexes et la reconnaissance dans un domaine dominé par les hommes ajoute une dimension particulièrement pertinente à notre époque.

extrait bd Marie Curie - La scientifique aux deux prix Nobel

Les illustrations de Yigaël viennent magnifier le récit, apportant une dimension visuelle captivante. Loin d’être simplement décoratifs, ses dessins participent à la construction d’une atmosphère qui oscille entre réalisme historique et expressivité artistique, immergeant pleinement le lecteur dans l’univers de Curie. En complément, le dossier final permet d’approfondir les connaissances des lecteurs curieux des aspects scientifiques de cette vie hors du commun.

Cette bande dessinée est non seulement un hommage vibrant à Marie Curie, mais aussi un outil de vulgarisation scientifique accessible et séduisant, capable de toucher un large public​

Oliver Twist, de Charles Dickens – Volume 5

Albums publiés en 2011 aux Editions Delcourt.


Adapté de l’œuvre de Charles Dickens (publié pour la première fois en 1837).

En voulant secourir Oliver, Nancy met sa vie en danger.

Afin d’enrayer le complot qui se trame contre le garçon, elle dévoile quelques secrets concernant les complices de l’affaire.

Malgré toutes ses précautions, elle se fait surprendre par l’horrible Fagin qui s’empresse de prévenir Bill Sikes de la trahison de sa petite protégée.

Dans un accès de colère, ce dernier assassine la jeune femme…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Oliver Twist, de Charles Dickens – Volume 5 »

« Oliver Twist, Tome 5 » de Loïc Dauvillier et Olivier Deloye est une conclusion poignante et dramatique à l’adaptation en bande dessinée du classique de Charles Dickens. Ce dernier volet de la série se distingue par la tension narrative et l’émotion palpable qu’il transmet.

L’intrigue se centre sur le personnage de Nancy, qui, dans un acte de bravoure et de sacrifice, décide de révéler les plans machiavéliques de Fagin et ses acolytes pour sauver Oliver. Malheureusement, cette décision lui coûte la vie, brutalement ôtée par Bill Sikes. Dauvillier réussit à capter la tragédie de cette histoire tout en restant fidèle à l’œuvre originale, soulignant les thèmes universels de la rédemption et de l’injustice sociale.

extrait bd Oliver Twist, de Charles Dickens - Volume 5

Le dessin de Deloye joue un rôle crucial dans la réussite de cette adaptation. Ses illustrations détaillées et expressives donnent vie aux personnages et à l’atmosphère sombre du Londres victorien. Les visages des personnages, marqués par la souffrance et la détermination, ajoutent une profondeur émotionnelle aux scènes clés du récit. Jean-Jacques Rouger et Isabelle Merlet, en charge des couleurs, apportent une palette subtile qui intensifie les moments de tension et de tristesse.

On saluera cette adaptation sa capacité à rendre accessible un classique littéraire à un nouveau public, tout en conservant la puissance de l’histoire originale.

« Oliver Twist, Tome 5 » est une œuvre magistrale qui parvient à honorer l’héritage de Dickens tout en offrant une expérience visuelle et narrative riche. Cette bande dessinée est un must pour les amateurs de littérature classique et de bande dessinée.


Le Bagne de la Honte – Intégrale

Album publié en 2018 aux éditions DCL.


couverture bd Le Bagne de la Honte - Intégrale

Nous sommes en 1855. Napoléon III vient d’ordonner la création de centres pénitentiaires pour enfants.

Pour Joachim Evain, un petit breton de onze ans, une nouvelle vie commence. Depuis sa voiture cellulaire qui le conduit sur le port de Marseille, Joachim et ses compagnons d’infortune se familiarisent avec leur nouvel environnement.

Joachim devient le « vautour », l’esclave de Xavier, un garnement à peine plus âgé que lui, qui le martyrise.

Puis, les enfants sont conduits en Corse, près d’Ajaccio, afin d’intégrer le « bagne de la honte ».

Ce récit, poignant et dérangeant, nous raconte les conditions de vie de ces enfants que l’on a traité comme des hommes.

Une histoire vraie qui demeure une verrue de notre l’Histoire moderne. Afin de ne pas oublier, les 300 gamins, morts dans ce bagne, entre 1855 et 1866.


L’avis histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Bagne de la Honte – Intégrale »

« Le bagne de la Honte » de Frédéric Bertocchini et Eric Rückstühl est une bande dessinée qui plonge profondément dans l’obscurité de l’histoire française. Elle révèle une tradition longtemps cachée et meurtrière : l’emprisonnement des enfants.

Cette œuvre en deux tomes raconte avec précision et sensibilité l’histoire poignante des enfants du bagne de Saint-Antoine en Corse, en 1855, sous le règne de Napoléon III.

Les auteurs nous livrent un récit bouleversant des conditions inhumaines dans lesquelles ces jeunes délinquants, condamnés pour des actes de toutes gravités, étaient forcés de vivre.

Les mauvais traitements, les privations, l’isolement, et même la violence sexuelle faisaient partie intégrante de leur quotidien. Pourtant, au milieu de cette horreur, une lueur d’espoir brille à travers la romance naissante entre l’un des enfants condamnés et la fille du garde-chasse.

Eric Rückstühl offre un style réaliste. Son travail sur les décors et les personnages est captivant, et l’histoire est si prenante qu’on ne peut s’empêcher d’être envouté.

« Le bagne de la Honte » est une BD qui permet de découvrir cette période sombre de l’histoire française et Corse, offrant un aperçu poignant et dérangeant de la vie de ces enfants sacrifiés par un système impitoyable.



Lieu visité par la bd en Corse

Ajaccio

La belle image

Bande dessinée publiée en 2011 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de Marcel Aymé publié en 1941.

couverture bd La belle image

En l’espace d’un instant, la vie d’un homme ordinaire bascule. Les passantes le suivent du regard, leurs yeux brillent, elles lui sourient… Il a changé de visage.


Mieux encore, ses traits se sont affinés, il paraît plus jeune et surtout, plus séduisant. Mais s’il gagne au change, il est devenu par la même occasion un parfait étranger pour tous ses proches. Plus personne ne le reconnaît et c’est toute sa vie qui se dérobe et qu’il doit réinventer.


Entre le charme de son épouse et celui de l’envoûtante Sarrazine, c’est aussi l’heure des choix et il va découvrir que cette «belle image» peut s’avérer difficile à porter…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La belle image »

Dans « La Belle Image« , Cyril Bonin s’empare avec audace du roman de Marcel Aymé pour le métamorphoser en une bande dessinée d’une finesse psychologique remarquable.

L’histoire de Raoul Cérusier, homme ordinaire doté d’un nouveau visage par un sortilège du quotidien, interroge profondément sur la notion d’identité et le poids de l’apparence dans nos sociétés.

Le dessin de Bonin, avec ses traits expressifs et ses couleurs empreintes de nostalgie, donne corps aux tourments intérieurs du protagoniste et à ce Paris aux allures intemporelles. La transformation de Raoul ne se limite pas à un changement esthétique ; elle conduit à une cascade de remises en question sur sa vie, ses choix et ses relations, dessinant une chronique sociale captivante.

extrait bd La belle image

Si le rythme de la narration peut sembler lent, il n’en demeure pas moins que cette lenteur semble volontaire, épousant le pas hésitant d’un homme qui redécouvre le monde à travers un regard neuf. Cette lenteur est aussi le reflet d’une certaine monochromie des teintes utilisées, renforçant la sensation d’étrangeté qui s’empare du lecteur.

« La Belle Image » est plus qu’une simple adaptation. Bonin réussit à capturer l’esprit d’Aymé tout en offrant une perspective neuve, faisant de cette bande dessinée une lecture réfléchie et mélancolique sur la quête de soi et les illusions de la superficialité

Un sac de billes – Tome 1

Bande dessinée publiée en 2011 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de Joseph Joffo publié en 1973.

couverture bd Un sac de billes - Tome 1

Traduit dans le monde entier, Un sac de billes est devenu un classique de la littérature. Joseph Joffo y raconte ses souvenirs d’enfant Juif durant l’Occupation allemande.

La force de son récit réside en la candeur et le pragmatisme du regard d’enfant, qu’il porte, à l’époque, sur les faits quotidiens de cette étrange et terrible période.

Un classique adapté en bande dessinée par Kris et Vincent Bailly.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Un sac de billes – Tome 1 »

Dans la constellation des bandes dessinées historiques, « Un sac de billes – Tome 1 » brille d’un éclat particulier.

Cette adaptation graphique du roman autobiographique de Joseph Joffo par Kris et Vincent Bailly parvient à capturer l’essence d’une époque révolue avec une grâce inattendue et une acuité émotionnelle.

L’histoire est celle de l’innocence foulée aux pieds par la barbarie, celle de deux frères, Joseph et Maurice, dont le jeu enfantin est brutalement interrompu par l’occupation nazie. Le récit, dense et poignant, s’inscrit dans les méandres de la Seconde Guerre mondiale, une toile de fond tragique pour une aventure où la survie se mêle à la perte de l’insouciance.

Le trait de Bailly est une révélation. Chaque planche est une fenêtre ouverte sur le passé, où les détails minutieux des rues de Paris et des visages des protagonistes racontent des histoires sans mots.

Les nuances de la couleur directe transcendent la simple illustration pour devenir le reflet des émotions et des tensions de l’époque. Cette harmonie entre le texte et l’image crée une synergie qui transporte le lecteur au cœur de l’histoire.

extrait bd Un sac de billes - Tome 1

Le scénario de Kris fait preuve d’une fidélité louable à l’œuvre originale, tout en exploitant pleinement le potentiel narratif de la bande dessinée.

La chronique sociale se déroule avec une fluidité qui rend justice à la complexité des thèmes abordés, tels que l’identité, la fraternité et la résilience. Le voyage des jeunes frères est à la fois une évasion géographique et une quête intérieure, une métaphore puissante de la transition de l’enfance vers une maturité forcée.

En somme, « Un sac de billes – Tome 1 » est une réussite, la brièveté du tome laisse le lecteur avide de plus. Vivement le second tome !

Les larmes de l’assassin

Bande dessinée publiée en 2011 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de Anne-Laure Bondoux publié en 2003.

couverture bd Les larmes de l'assassin

Avec plus de vingt récompenses et une quinzaine de traductions, Les Larmes de l’assassin est devenu un roman culte.


Thierry Murat réussit la gageure de l’adapter en bande dessinée, avec la force nécessaire aux terres hostiles de Patagonie et la délicatesse requise par les personnages à la sensibilité enfouie.


Un récit dense sur l’innocence et le mal, qui interroge la complexité des sentiments humains.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les larmes de l’assassin »


Dans la solitude oppressante de la Patagonie chilienne, « Les larmes de l’assassin » de Thierry Murat, adaptée du roman d’Anne-Laure Bondoux, déploie un récit de survie et d’émotions contradictoires qui interroge la nature humaine.

L’œuvre s’ancre dans un paysage à la fois aride et majestueux, capturé par un dessin où l’épure et la retenue amplifient la force du récit. Le choix de la palette de couleurs – ocres, sépias, bleus nocturnes – renforce cette impression d’un monde suspendu entre la dure réalité et le rêve, entre l’effroi et la beauté contemplative.

Murat dépasse la simple narration graphique pour instaurer une atmosphère où les silences et les regards portent autant de sens que les mots.

L’histoire, bien que cruelle, est narrée avec une telle sensibilité qu’elle semble presque douce, portée par les dessins qui invitent à une contemplation mélancolique.

Cette beauté formelle contraste parfois avec une narration qui, pour certains, peut sembler distante ou retenue, ne parvenant pas à saisir pleinement l’essence viscérale du roman original.

En définitive, « Les larmes de l’assassin » est une œuvre où le silence résonne avec autant de force que les cris, une bande dessinée où chaque trait de pinceau est un mot, chaque couleur une émotion.

Le Bagne de la Honte – Tome 2 – Francesca

Album publié en 2011 aux éditions DCL.


Après le premier épisode, Castellucciu, Frédéric Bertocchini (scénario), Eric Rückstühl (dessins), et Rémy Langlois (couleurs), continuent de nous raconter l’histoire poignante et dérangeante du bagne des enfants de Castellucciu, sur les hauteurs d’Ajaccio.

Sous le Second Empire, des centaines d’enfants furent envoyées dans cet endroit sordide et insalubre, et des dizaines y périrent dans l’indifférence générale.
Dans ce second et dernier épisode, les auteurs nous racontent, à travers l’histoire de Joachim Evain et d’Antoine Teurice, la brutalité de ce monde, sans foi ni loi, où règnent l’horreur et le déshonneur.

Pourtant, malgré tout, l’espoir est toujours là.
Aussi, lorsqu’un petit bagnard s’éprend violemment de Francesca, une jeune Corse, l’amour sortira-t-il vainqueur ?


L’avis histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Bagne de la Honte – Tome 2 – Francesca »

Dans « Le Bagne de la Honte – Tome 2 – Francesca« , Frédéric Bertocchini et Michel Espinosa nous plongent dans l’univers carcéral d’un bagne pour enfants en Corse, au XIXe siècle. À travers le destin tragique de Francesca, jeune fille injustement emprisonnée, les auteurs dénoncent les dérives d’un système répressif et inhumain.

La force de cette bande dessinée réside dans la rigueur historique de son enquête et la justesse de son propos. Bertocchini s’appuie sur des faits réels pour construire son récit, et évite habilement les écueils du pathos ou du manichéisme. Les personnages sont fouillés et nuancés, l’intrigue est captivante, et le lecteur est pris dans une spirale d’émotions qui le mène de la colère à l’indignation, en passant par l’empathie et la compassion.

Le dessin d’Espinosa, précis et réaliste, restitue parfaitement l’atmosphère oppressante du bagne. Les décors sont soignés, les personnages sont expressifs et les jeux d’ombre et de lumière renforcent la dramaturgie du récit.

« Le Bagne de la Honte – Tome 2 – Francesca » est une bande dessinée historique de qualité, qui mêle avec brio enquête documentaire et fiction narrative. Elle nous plonge dans un pan méconnu et douloureux de l’histoire corse, tout en nous interrogeant sur les dérives d’un système répressif et injuste.

Un récit poignant et nécessaire, servi par un dessin réaliste et soigné.



Lieu visité par la bd en Corse

Ajaccio

L’Homme qui rit – Tome 4

Bande dessinée publiée en 2011 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Victor Hugo publié en avril 1869.

En ruine !

couverture bd L Homme qui rit - Tome 2

Gwynplaine découvre les origines de sa naissance.

Il est le fils légitime de Lord Clancharlie, un pair d’Angleterre, et a été vendu aux Comprachicos à la suite de la déchéance de son père.

Un moment enivré par cette révélation, il entend retrouver son rang.

Mais après avoir goûté aux fastes, il décide de retourner vers ses vrais amis…

Arrivera-t-il à temps pour les sauver d’un funeste épilogue ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Homme qui rit – Tome 4 »

Dans le quatrième et dernier opus de l’adaptation graphique de « L’Homme qui rit » par Jean David Morvan et Nicolas Delestret, le roman de Victor Hugo est sublimé en images puissantes qui transcendent les mots pour parler directement à l’âme.

La conclusion de ce périple graphique, « En ruine !« , n’est pas qu’un simple épilogue mais une apothéose qui canalise toute la force émotionnelle du récit original.

Morvan, en fidèle scénariste, a su distiller l’essence du message d’Hugo, tandis que Delestret, à travers son pinceau, rend visible l’invisible douleur de Gwynplaine, ce personnage défiguré par la cruauté du sort mais noblement sculpté par la compassion de l’auteur.

La symbiose entre le texte et l’image atteint son apogée lors du discours de Gwynplaine à la Chambre des Lords, moment où le protagoniste dévoile sa vérité déchirante face à une aristocratie muette.

La descente aux enfers de Gwynplaine, après la révélation de ses origines et la confrontation avec son nouveau statut de pair d’Angleterre, est une métaphore de la quête d’identité et de la lutte contre les préjugés.

Ce tome est une réussite non seulement narrative mais aussi graphique. Le dessin de Delestret est une fenêtre ouverte sur l’époque, ses décors et ses costumes, mais surtout sur l’âme tourmentée des personnages. L’adaptation parvient à être fidèle tout en se réappropriant l’histoire pour la rendre accessible et vibrante pour un public moderne.

Morvan et Delestret offrent une œuvre qui, bien que s’inscrivant dans une tradition littéraire classique, s’affirme comme une création contemporaine forte et résonnante.

Je, François Villon – Tome 01

Bande dessinée publiée en 2011 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Jean Teulé publie en 2006.

Mais où sont les neiges d’antan ?

couverture bd Bd Je, François Villon - Tome 01

Son père pendu, sa mère enterrée vivante, François Villon connaît les pires atrocités de la vie dès son plus jeune âge. Recueilli par le chanoine de Saint-Benoît, il est envoyé dans le meilleur collège de Paris.

Mais à ses études, il préfère la poésie, l’hypocras et la fornication.

Poète et ribaud à la fois, il commet tous les actes possibles, des plus sublimes aux plus abominables.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Je, François Villon – Tome 01 »

« Je, François Villon – Tome 01 » de Luigi Critone se distingue par son ambition de donner chair à l’une des figures les plus énigmatiques du Moyen Âge français. Villon, poète et voyou, est peint avec les teintes sombres de l’irrévérence et de la débauche, mais aussi avec les nuances plus claires de la poésie et de la jeunesse écorchée.

Critone, s’emparant du texte de Jean Teulé, offre une représentation graphique qui souligne le contraste entre la lumière de l’intelligence vive de Villon et l’ombre de sa destinée tragique. Les couleurs, souvent obscures, sont comme des métaphores visuelles du destin et des tourments internes du poète. Le choix de ces teintes n’est pas anodin : il suggère le crépuscule d’une époque autant que celui d’un homme.

Le récit, lui, ne craint pas d’arpenter les sentiers de la violence et de la brutalité, reflet d’une époque où la vie était aussi tranchante qu’une lame. Si certains lecteurs peuvent être rebutés par cette approche sans fard, d’autres y voient une sincérité narrative nécessaire à l’immersion dans le Paris du XVe siècle.

extrait Bd Je, François Villon - Tome 01

Le personnage de Villon est aussi controversé que fascinant. D’aucuns le trouvent repoussant dans ses excès et ses vices, et pourtant, c’est peut-être là que réside la force de cette œuvre : elle ne cherche pas à enjoliver ni à condamner, mais à présenter un homme dans toute sa complexité.

Sur le plan artistique, les critiques sont unanimes à saluer la qualité du dessin de Critone. Son trait précis et son sens du détail donnent vie à un Moyen Âge qui respire et qui bouge, loin des représentations figées que l’on pourrait redouter. Les scènes de vie parisienne sont un régal pour les yeux et invitent le lecteur à une plongée immersive.

« Je, François Villon » est une œuvre qui interpelle, qui dérange parfois, mais qui, surtout, ne laisse pas indifférent. C’est un premier tome qui pose les bases d’une série prometteuse, à même de captiver autant le passionné d’histoire que l’amateur de récits humanistes profonds et dérangeants.