Catégorie : Classique Du 21ème Siècle

Kinderzimmer

Album publié en 2024 aux éditions Actes Sud.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Valentine Goby publiée le 17 aout 2013.

couverture bd Kinderzimmer

En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de désolation se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent, une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.


Le roman poignant de Valentine Goby s’appuie sur des faits et des témoignages parfois difficiles à figurer.

Pour en faire l’adaptation graphique, Ivan Gros a suivi un parti pris remarquable, celui de travailler à partir des centaines de dessins des déportées elles-mêmes. Il lui a fallu plus de dix années pour les réunir.

Dans sa bande dessinée, un jeu subtil et bouleversant s’établit entre fiction et documents d’archives.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Kinderzimmer »

Avec Kinderzimmer, Ivan Gros et Valentine Goby nous livrent une œuvre d’une intensité rare, qui résonne bien au-delà des cases et des pages.

Inspirée par l’expérience réelle des femmes internées à Ravensbrück, cette bande dessinée est plus qu’un récit historique : c’est une plongée dans l’indicible, où chaque illustration semble porter le poids des souvenirs de celles qui ont survécu à l’horreur.

L’histoire de Mila, jeune femme enceinte dans un camp de concentration, devient ici le vecteur d’une exploration bouleversante de la résistance féminine. Au milieu de la brutalité du quotidien, la « Kinderzimmer » – cette pièce dédiée aux nourrissons – apparaît comme un symbole fragile d’espoir et de survie. À travers des dessins minutieux et empreints d’humanité, Ivan Gros réussit l’exploit de rendre visibles des émotions complexes, de l’angoisse à la solidarité.

extrait bd Kinderzimmer

Le choix d’inclure des dessins d’archives réalisés par les prisonnières elles-mêmes renforce la puissance de l’œuvre, ajoutant une dimension authentique qui plonge le lecteur au plus près de la réalité des déportées. Chaque trait de crayon semble vibrer de vie, en hommage à ces femmes qui ont trouvé, dans la solidarité et la création, une forme de résistance à l’oppression.

Kinderzimmer est une bande dessinée poignante qui raconte la résilience féminine au cœur de Ravensbrück, entre horreur du quotidien et espoir fragile.

La Vie secrète des arbres en BD

Album publié en 2023 aux éditions Les Arènes.


D’après le roman de Peter Wohlleben publié le 25 mai 2015.

couverture bd La Vie secrète des arbres

Peter Wohlleben est le forestier le plus célèbre du monde, auteur du best-seller La Vie secrète des arbres, traduit dans plus de quarante langues.

Ce livre est son histoire.
Avec un formidable talent de conteur, il nous plonge dans l’intimité des arbres, jusqu’à leurs racines.

Au fil des pages, il nous entraîne à la découverte de l’extraordinaire fonctionnement de la forêt : comment les arbres interagissent, communiquent, se déplacent et se défendent.

La Vie secrète des arbres nous donne accès à un monde merveilleux mais fragile.
Protéger les arbres, c’est protéger l’humanité tout entière.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Vie secrète des arbres »

« La Vie secrète des arbres« , adaptation en bande dessinée du best-seller de Peter Wohlleben, est une œuvre où la nature se raconte avec une beauté rare et une profondeur surprenante. Sous la plume de Fred Bernard et les pinceaux de Benjamin Flao, la forêt devient un personnage à part entière, vibrant d’une vie secrète qui captive dès les premières pages.

Le récit de Peter Wohlleben, ingénieur forestier devenu porte-parole des arbres, est un hymne à la biodiversité et à l’interconnexion des écosystèmes. À travers un mariage subtil de biographie et de vulgarisation scientifique, la bande dessinée nous plonge dans l’intimité des forêts, révélant leurs mystères avec une clarté accessible à tous. Loin des simples observations, ce récit est une véritable enquête sur la vie communautaire des arbres, qui communiquent, s’entraident, et coexistent en une harmonie que l’humanité a trop souvent ignorée.

Les aquarelles de Flao, lumineuses et poétiques, magnifient cette exploration. Elles transportent le lecteur au cœur des forêts, où chaque arbre, chaque brin de mousse, semble murmurer ses secrets.

« La Vie secrète des arbres«  demeure un tour de force graphique et narratif, un appel à la contemplation et à la préservation de la nature. C’est une œuvre qui, au-delà de l’information, cherche à éveiller un amour sincère pour ces géants verts, gardiens silencieux de notre planète.

Tout le bleu du ciel

Album publié en 2024 aux éditions Albin Michel.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Mélissa Da Costa publiée le 15 février 2019.

couverture bd Tout le bleu du ciel

Avec Tout le bleu du ciel, son premier roman, Mélissa Da Costa a conquis les lecteurs par centaines de milliers. Depuis, ses personnages cabossés par la vie et pourtant si lumineux font partie de nous…

Joanne répond à une annonce proposant d’accompagner dans son road trip un jeune homme souffrant d’un alzheimer précoce.
Trois jours plus tard, avec un grand chapeau noir et un sac à dos, elle monte dans le camping-car d’Émile, direction les Pyrénées.
Ce qui pousse Émile à fuir, on le sait : il entend profiter pleinement et librement du temps qu’il lui reste. Pour Joanne, mystère.

Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté, à la rencontre des autres et à la découverte de soi.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Tout le bleu du ciel »

Avec Tout le bleu du ciel, Carbone et Juliette Bertaudière réussissent à livrer une adaptation profondément touchante du roman de Mélissa Da Costa.

La bande dessinée capte l’intensité émotionnelle du voyage initiatique d’Émile, jeune homme atteint d’une forme rare d’Alzheimer précoce, et de Joanne, une inconnue qui l’accompagne dans sa quête de liberté à travers les Pyrénées.

Le point fort de cette adaptation réside dans l’harmonie entre les illustrations et la narration. Juliette Bertaudière sublime chaque paysage de montagne avec des dessins d’une grande finesse, où les décors grandioses semblent refléter l’état intérieur des personnages. La beauté des montagnes contraste avec la fragilité d’Émile, créant un équilibre saisissant entre l’immensité de la nature et la lutte intérieure des protagonistes. Les scènes de silence, visuellement captivantes, laissent toute la place à l’introspection du lecteur.

extrait bd Tout le bleu du ciel

Carbone, quant à elle, parvient à condenser un récit riche en émotions sans trahir le roman d’origine. Les dialogues, minimalistes et justes, permettent de tisser une relation sincère et poignante entre Émile et Joanne. Leur évolution est subtilement mise en avant, sans précipitation, ce qui laisse au lecteur le temps de s’attacher à leur parcours.

Cette bande dessinée est un hymne à la vie, malgré la maladie et la fin inéluctable. Elle nous rappelle l’importance de chaque instant…


Sukkwan Island

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions Denoël.


D’après le roman de David Vann publié le 16 mars 2010.

couverture bd Sukkwan Island

Un homme emmène son fils sur une île déserte d’Alaska, loin du tumulte du monde, pour le confronter à la beauté sauvage et se prouver qu’il est toujours capable de faire son métier de père.

Mais les lâchetés de l’adulte et la lucidité de l’adolescent ont tôt fait de transformer le rêve de nature en cauchemar, jusqu’à l’effroyable coup de théâtre qui fait basculer l’histoire dans la terreur et la folie.

Cette adaptation du chef-d’œuvre de David Vann (prix Médicis étranger 2010) signe la première incursion dans le roman graphique d’Ugo Bienvenu, l’auteur désormais célébré de Paiement accepté, Préférence système et du tout récent Total.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Sukkwan Island »

Ugo Bienvenu transpose avec brio le roman de David Vann en bande dessinée.

« Sukkwan Island » narre l’odyssée tragique de Jim et de son fils Roy sur une île isolée d’Alaska. Bienvenu capture l’essence du récit avec des illustrations minimalistes qui amplifient l’isolement et la détresse des personnages.

L’adaptation brille par sa capacité à transmettre une tension omniprésente. Les paysages glacials et les silences oppressants contrastent avec les tourments intérieurs des protagonistes. Chaque planche, à la fois dépouillée et expressive, immerge le lecteur dans un huis clos psychologique intense.

extrait Sukkwan Island

On soulignera la fidélité de l’œuvre à l’original, tout en apportant une nouvelle dimension visuelle qui enrichit le récit. La transformation du rêve de communion avec la nature en cauchemar souligne les thèmes de la vulnérabilité et de la folie humaine.

Ugo Bienvenu offre une interprétation graphique puissante et poignante de « Sukkwan Island« , faisant de cette bande dessinée une lecture incontournable pour les amateurs de récits profonds et sombres.

Une réussite qui témoigne de son talent à manier les ombres et les silences pour raconter une histoire déchirante et hypnotique.

La petite fille et la cigarette

Album publié en 2016 aux éditions La boîte à bulles.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Benoit Duteurtre publiée en 2005.

couverture bd La petite fille et la cigarette

Benoît commet l’erreur fatale de fumer une cigarette dans un monde hygiéniste où les enfants sont rois…

Dans un monde où la politique de l’enfant roi est devenue règle étatique, Benoît se retrouve contraint de slalomer entre les marmots qui ont envahi son lieu de travail.

Tout ce qui peut leur nuire est fermement prohibé. Par conséquent : plus question de fumer une seule cigarette, et aucune exception ne sera tolérée. Pour preuve, le cas du condamné à mort Désiré Johnson qui s’entête à exiger une dernière cigarette avant son exécution ce qui embarrasse les autorités et déchaîne les lobbies du tabac.

De son côté, Benoît a pris l’habitude de se dissimuler dans les toilettes de son boulot pour griller en douce ses cigarettes, jusqu’au jour où il oublie malencontreusement de verrouiller la porte.

Une étourderie qui lui coûtera cher : surpris par une fillette et accusé de « crime contre l’enfance », le quadragénaire fautif se retrouve alors poursuivi sans relâche par une justice au pouvoir sans limites.

Désarmé, il fera tout pour échapper à l’absurdité de son destin, quitte à se lier au groupe de terroristes novateurs qui produit la sanglante télé-réalité : « Martyre Academy »…

L’adaptation réussie du roman kafkaïen, drôle et grinçant de Benoît Duteurtre.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La petite fille et la cigarette »

La bande dessinée La petite fille et la cigarette, adaptation du roman de Benoît Duteurtre par Sylvain-Moizie, se distingue par une satire mordante d’une société où les interdits et les absurdités atteignent des sommets. Dans cette dystopie, les lois anti-tabac sont devenues draconiennes, et les enfants détiennent un pouvoir tyrannique.

L’intrigue suit Désiré Johnson, échappant de peu à la peine de mort grâce à une ultime cigarette, et Benoît, un employé municipal dont la vie bascule lorsqu’une petite fille le surprend en train de fumer dans les toilettes. À travers leurs trajectoires, Sylvain-Moizie explore les thèmes de la répression, de la perte de liberté et de la dictature de l’innocence enfantine.

Graphiquement, Sylvain-Moizie propose un style unique. Son trait volontairement caricatural accentue l’aspect grotesque des situations, plongeant le lecteur dans une ambiance à la fois burlesque et oppressante.

extrait bd La petite fille et la cigarette

L’humour noir, omniprésent, oscille entre le comique et le tragique, offrant une lecture à la fois divertissante et dérangeante.

La petite fille et la cigarette est une œuvre qui ne laisse pas indifférent. Par son traitement audacieux et son message acerbe, elle interpelle et pousse à la réflexion sur les contradictions de nos sociétés contemporaines.

Un album à découvrir pour les amateurs de satires sociales et de récits engagés.

Goat Mountain

Album publié en 2022 aux éditions Philéas.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de David Vann publiée en 2013.

couverture bd Goat Mountain

Automne 1978, nord de la Californie.

C’est l’ouverture de la chasse sur les deux cent cinquante hectares du ranch de Goat Mountain où un garçon de onze ans, son père, son grand-père et un ami de la famille se retrouvent comme chaque année pour chasser.

À leur arrivée, les quatre hommes aperçoivent au loin un braconnier qu’ils observent à travers la lunette de leur fusil.

Le père invite son fils à tenir l’arme et à venir regarder.

Et l’irréparable se produit. De cet instant figé découle l’éternité : les instincts primitifs se mesurent aux conséquences à vie, les croyances universelles se heurtent aux résonances des tragédies.

Et le parcours initiatique du jeune garçon, abandonné à ses instincts sauvages, se poursuivra pendant plusieurs jours, entre chasse au gibier et chasse à l’homme.


En adaptant le quatrième roman de David Vann, auteur de  » Impurs  » et  » Sukkwan Island « , O. Carol et Georges Van Linthout signent un récit âpre qui interroge les origines de la violence.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Goat Mountain »

« Goat Mountain« , une adaptation saisissante du roman de David Vann, plonge le lecteur dans les méandres obscurs de l’âme humaine à travers une histoire poignante et troublante.

Située dans le nord de la Californie en 1978, l’histoire débute par une partie de chasse annuelle où un jeune garçon se retrouve confronté à un événement tragique qui bouleversera à jamais sa vision du monde. Ce récit initiatique, raconté avec une intensité brutale, explore les thèmes de la violence, de la culpabilité et de la moralité d’une manière qui laisse le lecteur profondément remué.

extrait bd Goat Mountain

Les illustrations de O. Carol et Georges van Linthout ajoutent une dimension visuelle puissante à l’histoire, capturant parfaitement l’atmosphère sombre et oppressante de Goat Mountain. Les nuances de gris et les touches de couleur judicieusement utilisées renforcent l’impact émotionnel de chaque scène, offrant ainsi une expérience immersive et inoubliable.

Les personnages, bien que complexes et souvent antipathiques, sont dépeints avec une profondeur qui les rend à la fois réalistes et fascinants. Leurs luttes intérieures et leurs réactions face à l’événement tragique qui les touche révèlent les aspects les plus sombres de la nature humaine, suscitant ainsi une réflexion profonde sur les choix moraux et les conséquences de nos actions.

« Goat Mountain » est une œuvre poignante et troublante qui mérite une place de choix dans la bibliothèque de tout amateur de récits sombres et introspectifs.

Seul le silence

Album publié en 2021 aux éditions Philéas.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Roger Jon Ellory publiée en 2007.

couverture bd Seul le silence

Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, revient sur des événements qui ont bouleversé son enfance et qui vont le hanter, le poursuivre toute sa vie d’adulte : des meurtres de jeunes filles perpétrés sur plusieurs décennies, dont il a été le témoin involontaire.


Joseph a douze ans lorsqu’il découvre dans son village de Géorgie le corps horriblement mutilé d’une fillette assassinée.

La première victime d’une longue série qui laissera longtemps la police impuissante. Des années plus tard, lorsque l’affaire semble enfin élucidée, Joseph décide de changer de vie et de s’installer à New York pour oublier les séquelles de cette histoire qui l’a touché de trop près.

Lorsqu’il comprend que le tueur est toujours à l’œuvre, il n’a d’autre solution pour échapper à ses démons, alors que les cadavres d’enfants se multiplient, que de reprendre une enquête qui le hante afin de démasquer le vrai coupable…

Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, tient en joue le tueur en série, dans l’ombre duquel il vit depuis bientôt trente ans.
Plus encore qu’un récit de serial killer à la mécanique parfaite et au suspense constant, Seul le silence a marqué une date dans l’histoire du thriller. Avec ce roman crépusculaire à la noirceur absolue, sans concession aucune, R. J.Ellory révèle la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu’il met en jeu.
Adapté par Richard Guérineau (Prix Critiques Libres 2016 etc.) et Fabrice Colin (Grand Prix de l’Imaginaire 2004 et 2010, etc.)


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Seul le silence »


« Seul le silence« , une adaptation BD du célèbre roman de R.J. Ellory, plonge le lecteur dans une Amérique rurale en proie à la Seconde Guerre mondiale et aux démons du passé. Sous la plume habile de Fabrice Colin et le trait captivant de Richard Guérineau, cette œuvre transcende les frontières du thriller pour explorer les méandres de l’âme humaine.

L’histoire saisissante de Joseph Vaughan, marqué à jamais par la découverte macabre d’une fillette assassinée, se déploie avec une intensité poignante. La narration, aussi sombre que captivante, nous entraîne dans une quête obsessionnelle pour la vérité, malgré les épreuves et les années qui passent.

Colin réussit à préserver l’essence du roman tout en insufflant une nouvelle vie à ses personnages, capturant avec subtilité leurs tourments intérieurs et leurs luttes contre les ombres du passé.

extrait bd Seul le silence

Graphiquement, Guérineau excelle dans la création d’une atmosphère oppressante et évocatrice. Ses dessins détaillés et sa palette de couleurs subtiles transportent le lecteur dans un monde où le silence est aussi assourdissant que les cris des victimes. Chaque planche est un tableau saisissant, révélant les contrastes entre l’innocence perdue de l’enfance et la noirceur de la nature humaine.

Malgré quelques concessions nécessaires au format BD, « Seul le silence » reste une adaptation remarquable, à la fois fidèle à l’œuvre originale et dotée de sa propre force narrative.

Une lecture inoubliable qui nous confronte à la fois à l’horreur du crime et à la beauté de la résilience humaine.

La délicatesse

Album publié en 2016 aux éditions Futuropolis


D’après le roman de David Foenkinos paru le 20 aout 2009.

Chaque soir, Markus rentrait chez lui à sept heures quinze.


Il connaissait les horaires du RER par cœur et avait parfois l’impression d’être ami avec ces inconnus qu’il croisait chaque jour.


Il n’était pas malheureux de ce quotidien huilé mais ce soir-là, il avait envie de crier, de raconter sa vie à tout le monde.


Sa vie avec les lèvres de Nathalie sur les siennes. Il voulait être fou…

Source :



Dans « La Délicatesse », Cyril Bonin s’empare du roman éponyme de David Foenkinos pour le transposer en bande dessinée avec une sensibilité remarquable.

Si l’œuvre originelle séduisait déjà par sa finesse narrative et son empathie pour les personnages, la déclinaison graphique de Bonin y apporte une dimension visuelle poétique, grâce à son choix de couleurs pastel et sa représentation épurée des émotions.

Le dessinateur fait preuve d’une grande maîtrise dans la retranscription des subtilités du texte, privilégiant l’implicite et l’émotion au détriment d’un réalisme graphique détaillé. Cette approche laisse place à l’interprétation et invite le lecteur à s’immerger pleinement dans les non-dits et les regards qui portent l’intrigue.

Il est vrai que la singularité du trait, notamment dans la représentation des yeux, a pu dérouter certains lecteurs. Pourtant, ces choix esthétiques semblent intentionnels, soulignant ainsi le thème de la délicatesse par des moyens graphiques.

L’album ne tombe jamais dans le piège de la redite par rapport au roman ou au film, mais offre plutôt une expérience complémentaire. Bonin distille l’essence de l’histoire originale tout en imprimant sa propre vision artistique, donnant aux personnages et aux situations une autre forme de vie.

« La Délicatesse » en tant que bande dessinée se lit comme un écho visuel au roman de Foenkinos, une œuvre qui, tout en captant l’esprit de la source, évoque ses thèmes avec une grâce visuelle qui lui est propre.

Une pour toutes

Album publié en 2024 aux éditions Rue de Sèvres


Résumé éditeur

D’après le roman de Jean-Laurent Del Socorro publié en 2022.

couverture bd Une pour toutes

Elle se bat à l’épée, collectionne les amants et amantes, se produit en tant que chanteuse à l’opéra de Marseille…

Femme hors du temps et de tout cadre, Julie d’Aubigny – dite Julie Maupin – a traversé le XVIIe siècle avec une audace et un courage dont peu de femmes ont osé faire preuve à cette époque.

Elevée à la cour de Versailles, et rapidement désireuse de vivre selon ses désirs , elle mène une vie faite de rencontres, d’étonnement et d’histoires parfois rocambolesques, mais bien réelles.

Jusqu’à sa mort à l’âge de 35 ans, la liberté aura été le maître mot de son intense existence.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Une pour toutes »


Dans ‘Une pour toutes‘, Dominique Monféry tisse un tableau visuel saisissant de la vie tumultueuse de Julie d’Aubigny, une figure audacieuse du XVIIe siècle. À travers des illustrations somptueuses et un récit captivant, Monféry nous plonge dans l’univers fascinant d’une femme qui a défié les normes sociales de son époque avec un courage et une détermination hors du commun.

L’héroïne, Julie Maupin, est présentée comme une femme en avance sur son temps, oscillant entre une liberté féroce et une quête constante de sens. Son caractère impétueux et son refus catégorique des contraintes imposées par la société confèrent à l’histoire une intensité dramatique poignante.

L’ajout du personnage de Méphistophélès apporte une dimension supplémentaire à l’œuvre, offrant un contraste saisissant avec la détermination farouche de Julie. Leur relation tumultueuse et ambiguë ajoute une profondeur psychologique qui enrichit le récit et suscite la réflexion sur la nature humaine et ses désirs les plus profonds.

extrait bd Une pour toutes

Les illustrations exquises de Monféry captent parfaitement l’essence de l’époque et la personnalité flamboyante de Julie. Les décors somptueux et les personnages expressifs transportent le lecteur dans un monde vibrant de passion, de danger et d’aventure.

Une pour toutes‘ est une œuvre visuellement époustouflante qui offre une plongée captivante dans l’histoire d’une femme hors du commun, défiant les conventions et embrassant sa liberté avec une intensité flamboyante.

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

Bande dessinée publiée en 2024 aux éditions Philéas.


D’après le roman de Jonas Jonasson publié en 2009.

couverture bd Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

Le jour de ses 100 ans, Allan Karlsson se fait la belle !

Lui qui a voyagé toute sa vie, fréquenté les plus grands, pas question de pourrir à l’EHPAD !!!
Le vieux globetrotter qui a croisé Truman, Oppenheimer, Churchill, Staline et tant d’autres reprend la route pour une dernière aventure…

Alors que toute la maison de retraite s’apprête à célébrer dignement son centième anniversaire, Allan Karlsson décide de fuguer. Chaussé de ses plus belles charentaises, il saute par la fenêtre de sa chambre et prend ses jambes à son cou.

Débutent alors une improbable cavale à travers la Suède et un voyage décoiffant au cœur de l’histoire du XXe siècle.
Car méfiez-vous des apparences !

Derrière ce frêle vieillard se cache un artificier de génie qui a eu la bonne idée de naître au début d’un siècle sanguinaire.

Grâce à son talent pour les explosifs, et avec un petit coup de pouce du destin, le jeune Allan Karlsson, apolitique et inculte, s’est retrouvé mêlé à presque cent ans d’événements majeurs aux côtés des grands de ce monde, de Franco à Staline en passant par Truman et Mao…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire »

La bande dessinée Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, adaptée du roman à succès de Jonas Jonasson, est un véritable tour de force de la part de Guillaume Taillefer et Grégoire Bonne.

Ce duo parvient à traduire avec brio l’humour décalé et le ton absurde du roman original, tout en y apportant une touche visuelle singulière qui enrichit l’expérience narrative.

L’intrigue, centrée sur Allan Karlsson, un centenaire qui s’échappe de sa maison de retraite le jour de son anniversaire pour vivre une aventure rocambolesque, est un savant mélange d’histoire et de satire. Allan, par son parcours improbable, croise des figures historiques majeures, comme Staline ou Truman, dans des situations où l’absurde côtoie le sublime. Cette traversée de l’Histoire par le prisme d’un personnage aussi apolitique que naïf donne lieu à une critique subtile et amusante des grands événements du XXe siècle.

extrait bd Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

Sur le plan graphique, le dessin de Grégoire Bonne est d’une grande finesse, réussissant à capturer les expressions et les ambiances avec une précision qui renforce le caractère fantaisiste du récit. Les couleurs et les cadrages participent à une lecture dynamique, presque cinématographique, qui tient le lecteur en haleine du début à la fin.

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire est une bande dessinée qui ne se contente pas de reproduire une histoire, mais qui en fait une réinterprétation visuelle et narrative savoureuse. Une lecture recommandée pour tous ceux qui aiment mêler réflexion historique et plaisir ludique.