Mois : février 2025

La Guerre des boutons – Tome 1 – L’honneur des Longeverne

Bande dessinée publiée en 2011 aux éditions Dargaud.


D’après le roman de Louis Pergaud publié en 1912.

couverture bd La Guerre des boutons - Tome 1

Sur le chemin de l’école, Tigibus et Grandgibus du village de Longeverne se font attaquer par la bande des Velrans au cri de « tous les Longevernes sont des couilles molles ».

Quand les enfants de Longeverne comprennent qu’il s’agit là d’un grave affront, leur chef, Lebrac, lance une expédition punitive de nuit.

« Tou lé Velran son dé paignes cu ! » est inscrit à la craie blanche sur le mur de l’église de Velrans.

Préparez vos frondes, c’est la guerre des boutons qui vient de commencer !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Guerre des boutons – Tome 1 »

Olivier Berlion nous offre avec La Guerre des boutons – Tome 1 : L’Honneur des Longeverne une adaptation en bande dessinée qui allie avec succès respect de l’œuvre originale et modernité de la bande dessinée.

Dès les premières planches, on est frappé par la précision du dessin, qui recrée fidèlement l’atmosphère de la campagne française d’antan. Les personnages, des enfants intrépides, sont croqués avec un réalisme saisissant qui renforce l’authenticité du récit. Les couleurs, signées Christian Favrelle, apportent une dimension visuelle évocatrice, rappelant les tons doux et terreux de la vie rurale.

Le scénario reste proche du texte de Louis Pergaud, ce qui plaira sans doute aux puristes, mais pourrait manquer de surprises pour ceux qui connaissent déjà l’intrigue. Berlion réussit cependant à maintenir un rythme dynamique, grâce à des dialogues bien dosés et une mise en scène efficace des conflits entre les bandes de jeunes. L’accent est mis sur les thèmes de l’honneur et de la camaraderie.

extrait La Guerre des boutons - Tome 1 - L'honneur des Longeverne

L’adaptation souffre parfois d’une certaine linéarité narrative, inévitable lorsque l’on suit d’aussi près une œuvre déjà connue. Néanmoins, la qualité du dessin et l’attention portée aux détails permettent de surmonter cette limitation, faisant de ce premier tome une lecture plaisante et visuellement captivante.

La Guerre des boutons – Tome 1 : L’Honneur des Longeverne est une réussite pour ceux qui souhaitent redécouvrir cette histoire intemporelle sous un angle artistique différent.


Le Seigneur des rats

Album publié en 2025 aux éditions Alifbata.


Résumé éditeur

Adapté de la nouvelle de Gilbert Naccache écrite en 1976.

Un vieux carnet manuscrit est retrouvé sur une plage. Son auteur, professeur d’histoire, y raconte comment il assiste, impuissant, à l’invasion de son appartement par des rats, tandis que son fidèle compagnon, le chat Nénuphar, laisse faire, impassible.
Ce crescendo de tension plonge le lecteur dans les obsessions de l’antihéros qui découvre bientôt que toute sa ville, pire même, la Terre entière, sont submergées par les rongeurs. La panique se généralise, les gouvernements déclarent l’état d’urgence, les armées sont déployées, les médias réquisitionnés, des quartiers entiers rasés.

En vain : les rats semblent avoir pris le contrôle. Mais dans un magistral retournement de situation, présent en filigrane dès les premières pages, les rôles se brouillent. Qui sont les victimes ? Qui sont les coupables ? Et qui sont les véritables bourreaux ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Seigneur des rats »

Adaptée de la nouvelle écrite en 1975 par Gilbert Naccache durant sa détention sous le régime de Bourguiba, Le Seigneur des rats renaît en 2025 sous la forme d’un roman graphique puissant, mis en images par le dessinateur et cyberactiviste tunisien Z (auteur du blog debatunisie.com). Cette œuvre, née dans les geôles tunisiennes, s’impose aujourd’hui comme une allégorie saisissante des dérives autoritaires et des luttes pour la liberté, plus actuelle que jamais.

La narration, structurée autour du carnet d’un professeur d’histoire, nous plonge dans une montée en tension : l’invasion inexorable de rats, d’abord confinée à un appartement, finit par submerger la ville, puis le monde entier. À travers ce récit d’anticipation, Gilbert Naccache interroge la nature du pouvoir, la servitude volontaire et la peur collective, brouillant sans cesse les frontières entre victimes et bourreaux. L’antihéros, épaulé par son chat Nénuphar, incarne la perplexité et l’impuissance de l’individu face à la déferlante totalitaire.

extrait bd Le Seigneur des rats

Le style graphique de Z, incisif et expressif, amplifie la force du propos. Son trait acéré, hérité de la satire politique, insuffle à chaque planche une tension palpable, rendant l’allégorie d’autant plus percutante. Les ambiances sombres et les compositions resserrées traduisent l’enfermement psychologique du narrateur, tandis que la figure du rat, omniprésente, devient le symbole d’une société sous emprise.

Un ouvrage essentiel, à la fois hommage aux prisonniers d’opinion et miroir des inquiétudes contemporaines. A lire.

Le Serpent majuscule

Album publié en 2025 aux éditions Rue de Sèvres.


Résumé éditeur

Adapté du roman de Pierre Lemaitre publié le 12 mai 2021.

couverture bd Le Serpent majuscule

Mathilde est une tueuse à gages septuagénaire. Henri, son ancien camarade dans la Résistance pour qui elle exécute les missions, tente de la protéger. Mais, imprévisible, les accès de violences de Mathilde et son manque de discrétion inquiètent ses véritables commanditaires qui décident de l’éliminer avant qu’elle ne devienne incontrôlable.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Serpent majuscule »

Le Serpent majuscule de Dominique Monféry, adaptation en bande dessinée du premier roman de Pierre Lemaitre, s’impose comme un polar graphique d’une rare originalité. Plongée dans la France des années 1980, l’œuvre met en scène Mathilde, septuagénaire à l’apparence inoffensive, mais tueuse à gages redoutable, dont les accès de violence et la discrétion déclinante inquiètent ses commanditaires, anciens camarades de la Résistance.

La narration, portée par l’humour noir et le ton pince-sans-rire de Pierre Lemaitre, oscille entre jubilation macabre et émotion sourde. Mathilde, loin des archétypes du genre, séduit par sa complexité : femme vieillissante, oscillant entre lucidité et premiers signes de déclin, elle navigue dans une spirale sanglante où l’humanité affleure derrière la brutalité. Le récit, dense et fluide, multiplie les rebondissements et dresse une galerie de personnages secondaires attachants.

extrait bd Le Serpent majuscule

Graphiquement, Dominique Monféry sublime le scénario par un style pastel et aquarelle, rehaussé de tons sépia qui évoquent magnifiquement l’atmosphère rétro des années 80. Les visages expressifs, le découpage classique dynamisé lors des scènes d’action, et la colorisation subtile confèrent à l’ensemble une dimension cinématographique. Chaque planche, loin de l’exercice de style, sert la tension et l’ironie du récit.

Le Serpent majuscule s’adresse aux amateurs de polar noir, de récits atypiques et de personnages hors normes. Un album à la fois jubilatoire et implacable, qui renouvelle le genre avec une audace réjouissante et un sens du détail graphique remarquable. À découvrir sans hésitation !

Tu mourras moins bête – Tome 1 – La science c’est pas du cinéma !

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions Ankama.


couverture bd Tu mourras moins bête - Tome 1 - La science c'est pas du cinéma !

Si vous avez toujours rêvé de manier le sabre laser ou de rétrécir vos gosses, réveillez-vous : le cinéma, c’est pipeau et compagnie !

La célèbre Professeure Moustache épluche les aberrations scientifiques qui peuplent vos films et séries préférées.

La science, ce n’est peut-être pas du cinéma, mais avec la Prof Moustache, c’est terriblement drôle !

Car l’objectif, à la fin de chaque article, reste avant tout d’avoir un peu appris, mais aussi beaucoup ri !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Tu mourras moins bête – Tome 1 – La science c’est pas du cinéma ! »

Avec Tu mourras moins bête – Tome 1 : La science, c’est pas du cinéma !, Marion Montaigne nous livre une bande dessinée à la fois hilarante et instructive, où le savoir scientifique se mêle à l’absurde pour mieux démonter les idées reçues.

Armée de son trait volontairement brouillon, mais diablement efficace, elle embarque le lecteur dans une exploration décalée des clichés scientifiques véhiculés par le grand écran.

extrait bd Tu mourras moins bête - Tome 1 - La science c'est pas du cinéma !

L’originalité du concept réside dans cette capacité à vulgariser des notions parfois complexes avec une approche humoristique et accessible. Chaque chapitre prend la forme d’une question fictive posée à la Professeure Moustache, son alter ego moustachu et sarcastique, qui s’empresse de démonter avec ironie les absurdités des blockbusters ou des séries télévisées. Ce format rythmé maintient l’intérêt du lecteur tout en lui apportant une véritable matière scientifique.

L’humour mordant, mêlant autodérision et références culturelles, fait mouche à chaque page. On rit autant que l’on apprend, et l’auteure réussit à éviter l’écueil du didactisme pesant en optant pour un ton volontairement léger et caricatural.

Ce premier tome s’impose comme une réussite indéniable : une lecture agréable pour les amateurs de science qui prouve que l’apprentissage peut être aussi drôle que captivant.

Le bruit de la machine à écrire

Album publié en 2018 aux éditions Steinkis.


Résumé éditeur

couverture bd Le bruit de la machine à écrire

Comme beaucoup d’intellectuels allemands, Christa Winsloe a fui son pays. Elle décide avec sa compagne Simone Gentet, de s’installer à Cluny. Elles ouvrent un compte en banque, adoptent un chat, correspondent avec la Kommandantur pour obtenir des papiers, s’enivrent dans les cafés, Simone traduit les textes de Christa, la nuit, à la machine à écrire…

Il n’en faudra pas plus à un groupe de volontaires refusés par la Résistance pour les accuser d’espionnage et abattre les deux femmes dans un bois en juin 1944.

En 1948 a lieu un procès. On préfère exalter la Résistance, se convaincre que tous en étaient… Verdict : acquittement.

Les archives étant désormais ouvertes, Hervé Loiselet s’est plongé dans le dossier du procès et nous livre l’histoire du meurtre de Christa Winsloe.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le bruit de la machine à écrire »

Avec « Le bruit de la machine à écrire« , Hervé Loiselet et Benoît Blary plongent le lecteur au cœur d’un drame historique oublié, offrant une bande dessinée à la fois sombre et captivante.

À travers une reconstitution minutieuse, les auteurs retracent le destin tragique de Christa Winsloe et Simone Gentet, exécutées sommairement en 1944 près de Cluny. La force de cet ouvrage réside dans sa capacité à lier l’intime à l’Histoire, dévoilant les mécanismes complexes de la mémoire et de la justice post-guerre.

Le scénario, tout en va-et-vient temporels, révèle l’incertitude et l’ambiguïté morale entourant ces événements. Cette structure narrative, bien que parfois déconcertante, renforce l’aspect documentaire de l’œuvre et incite à une réflexion profonde sur les zones d’ombre de la Libération.

Blary, de son côté, illustre cette histoire avec une intensité visuelle qui capte l’horreur et la brutalité des faits sans jamais sombrer dans le sensationnalisme.

Cette bande dessinée n’est pas qu’un simple exercice de style. Elle propose une véritable enquête historique, enrichie d’un dossier documentaire rigoureux, qui invite le lecteur à interroger les récits officiels et à comprendre les non-dits. Le livre se distingue ainsi par son approche pédagogique, réussissant à rendre accessible un sujet complexe tout en préservant sa gravité.

« Le bruit de la machine à écrire » est une œuvre audacieuse qui, par son ambition et sa profondeur, s’impose comme une lecture incontournable pour les passionnés d’histoire.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Cluny