Vernon Subutex – Première partie
Album publié en 2020 aux Editions Albin Michel.
Résumé éditeur
Adapté du roman de Virginie Despentes publié le 7 janvier 2015.

Qui est Vernon Subutex ? Une légende urbaine. Un ange déchu. Un disparu qui ne cesse de ressurgir. Le détenteur d’un secret. Le dernier témoin d’un monde révolu. L’ultime visage de notre comédie inhumaine. Notre fantôme à tous.
Dès la parution du tome 1 en janvier 2015, les tribulations de Vernon Subutex, ex-disquaire devenu à la fois squatteur, clochard, DJ et quasigourou, sont un succès majeur de la littérature française tant en termes de réception critique (« Magistral et fulgurant » L’Express, « Virginie Despentes touche au sommet de son art » Le Magazine littéraire, « Une comédie humaine d’aujourd’hui dont Balzac pourrait bien se délecter » Le Parisien) que publique (un million et demi d’exemplaires vendus en France).
La bd « Vernon Subutex – Première partie » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Vernon Subutex – Première partie »
Paru en novembre 2020 chez Albin Michel, Vernon Subutex – Première partie marque la rencontre entre Virginie Despentes et le dessinateur Luz. Cette bande dessinée transpose la trilogie romanesque publiée initialement entre 2015 et 2017, chronique désenchantée d’un disquaire parisien expulsé et devenu SDF. L’adaptation est plus qu’une simple transposition graphique : réécrite à quatre mains, elle offre une réinvention du récit originel.
Le scénario s’ancre dans le Paris contemporain, particulièrement autour du parc des Buttes-Chaumont, où Vernon erre après la mort d’Alex Bleach, rock-star dont les enregistrements mystérieux font l’objet de toutes les convoitises. Le récit déploie une galerie de personnages marginaux, de la « Hyène », spécialiste des basses œuvres, aux anciens amis du protagoniste qui incarnent toutes les strates sociales d’une France désabusée. Virginie Despentes creuse avec justesse la psychologie de ces figures déclassées, explorant leurs blessures intimes et leur quête de sens dans une société où la précarité guette chacun. Vernon lui-même, passif et flottant, devient le symbole d’une génération analogique balayée par l’ère numérique.

Graphiquement, Luz déploie une énergie hors du commun. Son trait nerveux, alternant passages vifs et flous impressionnistes, traduit visuellement la transe et la communion que génère la musique. Chaque personnage possède sa couleur propre, système chromatique qui structure l’ensemble. La composition des planches crée un équilibre saisissant entre douceur et dureté. Le dessinateur parvient à illustrer l’invisible, l’amitié, la connexion entre les êtres, la musique elle-même, avec une virtuosité qui sublime le texte de Virginie Despentes.
C’est un chef-d’œuvre à redécouvrir en BD.




