Kilomètre zéro

Album publié en 2025 aux éditions Casterman.
Résumé éditeur
D’après le roman d’ Maud Ankaoua publiée le 13 juillet 2016.

Maëlle, célibataire et brillante directrice financière d’une start-up en pleine expansion, ne vit que pour son travail.
Quand sa meilleure amie lui demande un service qu’elle ne peut refuser, son quotidien bascule et, contre toute attente, elle part pour le Népal, en quête d’une mystérieuse méthode de guérison.
L’ascension des Annapurnas sera le début d’un voyage initiatique qui s’avèrera riche d’enseignements, de rencontres marquantes et bouleversera en profondeur la vie de Maëlle.
Mathilde Ducrest magnifie, par sa maîtrise de la narration dessinée, Kilomètre zéro, le roman best-seller de Maud Ankaoua.
La bd « Kilomètre zéro » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Kilomètre zéro »
Mathilde Ducrest magnifie l’œuvre littéraire de Maud Ankaoua dans une adaptation qui dépasse le simple transfert d’un roman à une BD pour devenir une expérience visuelle authentique, profonde et émouvante.
Publié chez Casterman en mai 2025, ce roman graphique de 152 pages adapte le best-seller de Maud Ankaoua paru initialement en 2016. L’histoire suit Maëlle, brillante directrice financière d’une start-up, qui accepte à contrecœur de partir au Népal pour rendre service à son amie Romane gravement malade. Ce qui devait être une simple mission se transforme en parcours initiatique au cœur de l’Annapurna, où la jeune femme découvre progressivement les clés d’un bonheur authentique.
La BD puise sa force dans son ancrage autobiographique : Maud Ankaoua s’est elle-même rendue au Népal en 2010 après avoir vendu sa société, épuisée par des années d’hyperactivité professionnelle. Cette expérience personnelle de cinq semaines dans l’Himalaya constitue la matrice du récit, conférant une authenticité aux enseignements dispensés par Shanti, le guide spirituel népalais.
L’auteure transforme son cheminement personnel en une fiction qui explore les thèmes du dépassement de soi, de la reconnexion à l’instant présent, et de la quête de sens dans nos sociétés occidentales hyperconnectées. Maëlle incarne parfaitement cette génération de cadres supérieurs performants mais déconnectés de leurs émotions, qui découvrent progressivement l’importance du lâcher-prise et de la contemplation.
Révélée par son premier roman graphique Fragile (2024), Mathilde Ducrest déploie ici une technique picturale qui puise ses influences dans le mouvement des peintres nabis, notamment Félix Vallotton. Comme les nabis, Mathilde Ducrest privilégie l’usage de couleurs franches qui créent immédiatement une ambiance et portent un langage expressif.

L’artiste excelle dans la représentation des paysages himalayens, où ses couleurs plus chaleureuses que toniques et ses planches oniriques transforment le décor en véritable acteur narratif.
L’oiseau bleu récurrent dans les planches constitue un élément symbolique particulièrement réussi. Évoquant à la fois la liberté universelle et l’immensité du ciel népalais, il rappelle également l’enfance de l’artiste et l’espoir indestructible du personnage de Penny dans Bernard et Bianca.
La palette chromatique suit l’évolution intérieure de Maëlle : des tons urbains froids de sa vie parisienne aux couleurs chaudes et lumineuses des montagnes népalaises, créant visuellement la transformation psychologique du personnage.
L’adaptation réussit à préserver l’essence du message original tout en l’enrichissant d’une dimension visuelle inédite. Les enseignements de Shanti sur la gestion des priorités, le pouvoir des pensées positives, et l’importance de vivre dans l’instant présent trouvent dans le dessin de Mathilde Ducrest une traduction graphique particulièrement éloquente.
« Kilomètre zéro » constitue une adaptation qui honore parfaitement le roman source. Mathilde Ducrest signe ici une œuvre mature qui confirme son talent prometteur et offre aux lecteurs une véritable bouffée d’air pur.