La cavalière Elsa

Album publié en 2010 aux Editions Gallimard.


Adapté du roman de Pierre Mac Orlan (publié pour la première fois en mai 1921).

couverture bd La cavalière Elsa

Pierre Mac Orlan a près de quarante ans quand il écrit « La Cavalière Elsa ».
Dès sa sortie en 1921, ce roman est immédiatement reconnu et obtient le prix littéraire de la renaissance.
Renaissance, c’est aussi celle des hommes encore sous le choc de la grande tuerie de 14-18. Cette blessure se ressent dans l’écriture de la Cavalière Elsa.
Pierre Mac Orlan, ancien combattant puis reporter de la « der des ders », appréhende de façon prémonitoire des lendemains qui ne chanteront pas : l’ère des fascismes, qu’ils soient mussolinien, stalinien ou hitlérien.
La cavalière Elsa est avant tout égérie instrumentalisée, symbole magnifié, une femme manipulée à des fins idéologiques.

Afin de permettre à un large public d’accéder à cette œuvre littéraire, roman atypique de l’écrivain du « Quai des Brumes », l’Association TERROIRS, éditrice, a fait appel au trait affûté du dessinateur Jean CUBAUD qui a donné un visage à cette emblématique Cavalière.
L’introduction, les « bonus » et les diverses notes et quadrichromies expliquent le contexte artistique et historique de ce roman.
Cette édition, originale dans sa conception, devrait satisfaire aussi bien les amoureux de la littérature – l’adaptation reprend en grande partie le texte initial – que ceux de la bande dessinée.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La cavalière Elsa »

Jean Cubaud livre avec La Cavalière Elsa une adaptation du roman visionnaire de Pierre Mac Orlan (1921), Prix de la Renaissance 1922. Cette bande dessinée de 2010 transpose avec fidélité l’univers sombre de ce précurseur de la politique-fiction, anticipant de onze ans Le Meilleur des mondes d’Huxley.

La BD explore avec une acuité troublante les mécanismes totalitaires naissants de l’après-Première Guerre mondiale. Elsa, jeune juive de Cologne transformée en icône révolutionnaire malgré elle, incarne cette « inquiétude européenne » que Pierre Mac Orlan souhaitait capturer. La trajectoire du personnage, perdant progressivement son identité pour se conformer à une légende orchestrée par des manipulateurs cyniques, résonne avec une modernité saisissante.

Jean Cubaud , fort de son expérience dans l’animation (Alix, Barbe-Rouge, Histoires du Père Castor), déploie un trait en noir et blanc d’une sobriété parfaitement adaptée à la gravité du propos. Son style graphique, épuré mais non dénué d’émotion, sert l’ironie grinçante de Pierre Mac Orlan et la métaphore théâtrale qui traverse le récit.

Cette édition, enrichie d’annexes documentaires, constitue une redécouverte salutaire d’un texte prophétique. Une œuvre essentielle pour les amateurs de bande dessinée littéraire et d’anticipation politique, témoignant de la pertinence intemporelle des intuitions de Pierre Mac Orlan sur les dérives autoritaires.

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