Le joueur d’échecs

Album publié en 2015 aux Editions Sarbacane.
Résumé éditeur
Adapté du roman de Stefan Zweig (publié pour la première fois le 7 décembre 1942).

Sur un paquebot reliant New York à Buenos Aires, deux joueurs d’échecs que tout sépare s’affrontent. Czentovic, orphelin taciturne, arrogant, et tacticien remarquable, devenu champion du monde, et Mr. B, un mystérieux et magnétique aristocrate autrichien rescapé des geôles nazies.
Cette histoire est écrite sur le principe du récit en abyme. Dans le huis clos sur le paquebot viennent s’intercaler deux récits. Le premier nous emmène dans une province russe reculée pour suivre l’ascension fulgurante du prodige Czentovic. Le second nous permet d’en apprendre plus sur le mystérieux Mr.B et l’enfer de son séjour dans la chambre d’hôtel autrichienne.
Deux personnages, deux destins, deux récits enchâssés… toujours d’actualité plu
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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le joueur d’échecs »
Dans cette adaptation du chef-d’œuvre posthume de Stefan Zweig, Thomas Humeau nous plonge dans un huis clos fascinant à bord d’un paquebot reliant New York à Buenos Aires en 1947. Sur ce navire s’affrontent deux joueurs que tout oppose : Czentovic, champion du monde arrogant et taciturne, et Monsieur B., mystérieux aristocrate autrichien rescapé des geôles nazies.
L’œuvre explore brillamment les thèmes de la folie, de l’obsession et de la résistance intellectuelle face à l’oppression. Thomas Humeau enrichit le récit original en introduisant Emma, fille du commandant, qui apporte une touche de légèreté à cette histoire profondément névrotique. La scénario entrelace habilement trois récits : le voyage en paquebot, l’ascension fulgurante de Czentovic en Russie, et l’enfer vécu par Monsieur B. dans sa chambre d’hôtel autrichienne.

Le style graphique de Thomas Humeau, avec son trait sobre et son découpage original, traduit parfaitement les tourments psychologiques des protagonistes. Ses illustrations chaotiques et anguleuses reflètent la violence et la folie qui habitent les personnages. La palette chromatique, composée d’aplats de couleurs vives et de dégradés adaptés à chaque récit, renforce l’atmosphère oppressante tout en créant un contraste saisissant entre la vie ordinaire du bateau et la lutte mentale qui se joue sur l’échiquier.
Cette œuvre captivante séduira tant les amateurs de bandes dessinées que les passionnés de littérature classique. Thomas Humeau réussit le pari de transposer en images la profondeur psychologique du texte de Stefan Zweig, offrant une réflexion pertinente sur la façon dont les régimes totalitaires peuvent briser les esprits les plus brillants.