Vous n’aurez pas les enfants

Bande dessinée publiée en 2025 aux éditions Glénat.
Résumé éditeur
D’après le livre de Valérie Portheret publié le 6 mai 2020.
L’incroyable sauvetage des enfants juifs de Vénissieux.

Août 1942, région lyonnaise. Dans une France déchirée, le gouvernement de Vichy s’apprête à organiser une nouvelle rafle après le Vel’ d’Hiv’, en livrant à l’occupant nazi des juifs étrangers de la zone libre.
Parmi eux figurent des centaines d’enfants. Quand l’abbé Glasberg apprend ce qui se trame, il a peu de temps devant lui pour agir. Fondateur de L’Amitié chrétienne, l’homme d’Église a épluché méthodiquement les lois jusqu’à trouver une faille : ses espoirs reposent sur une liste d’exemptions !
Sous couvert d’aider à trier les internés qui affluent, l’Abbé entame un véritable combat administratif. Grâce à une chaine de solidarité d’une ampleur inédite formée par des citoyens, des résistants et des membres de l’œuvre chrétienne, il va réussir à exfiltrer un très grand nombre de personnes du camp de Vénissieux en fournissant notamment de faux documents.
Mais il sait que les convois vont bientôt emmener les femmes et les enfants qui restent. Il sait aussi qu’un ultime alinéa stipule l’impensable. Si les parents abandonnent leurs enfants, ces derniers ne peuvent être déportés. Le stratagème est déchirant. Dans la nuit du 28 au 29 août 1942, des mères et des pères vont faire un dernier acte d’amour pour éviter à leurs enfants la solution finale.
Le sauvetage de 108 enfants du camp de transit de Vénissieux restera à jamais dans les mémoires. Arnaud Le Gouëfflec et Olivier Balez livrent une adaptation fidèle du livre de l’historienne Valérie Portheret qui signe ici la préface, à travers un album bouleversant où se pose la question de la responsabilité de chacun.
Entre témoignage et travail de mémoire, le trait est sombre et le scénario concis. Il n’y a pas ici de grand héros, mais une solidarité qui rend compte du courage collectif face à l’inacceptable. Une œuvre édifiante à mettre entre toutes les mains.
Historienne, Valérie Portheret a reconstitué, au terme de vingt-cinq ans de recherches, ce sauvetage des enfants du camp de Vénissieux, recueillant partout dans le monde, la parole d’un très grand nombre d’entre eux.
La bd « Vous n’aurez pas les enfants » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Vous n’aurez pas les enfants »
Adaptant le travail monumental de l’historienne Valérie Portheret, Arnaud Le Gouëfflec (scénario) et Olivier Balez (dessin) livrent avec « Vous n’aurez pas les enfants » une bande dessinée bouleversante, fidèle à la mémoire du sauvetage de 108 enfants juifs du camp de Vénissieux en août 1942. L’album s’inscrit dans la droite ligne du livre éponyme de Valérie Portheret, fruit de plus de vingt-cinq ans de recherches et de témoignages collectés à travers le monde.
Le récit s’attache à restituer la complexité morale et la tension de cette opération de sauvetage, menée par un réseau composite de résistants, de membres de l’Amitié chrétienne, de l’OSE et de simples citoyens, sous la houlette de l’abbé Glasberg et du cardinal Gerlier.
Ici, pas de héros isolés mais une chaîne de solidarité, où chaque personnage, même secondaire, incarne la résistance civile face à la barbarie. La narration, concise et précise, évite tout baragouin inutile pour mieux laisser émerger la profondeur psychologique des protagonistes, confrontés à des choix impossibles et à la « banalité du mal »

Le trait sombre d’Olivier Balez, rehaussé de couleurs froides et de mises en page originales, souligne la gravité du propos tout en rendant palpable l’atmosphère oppressante de l’époque. L’alternance de formats – grandes planches, vignettes resserrées, jeux de teintes rouges et bleues – rythme le récit et guide le lecteur à travers la confusion des rafles, la tension des gares et l’intimité des adieux déchirants.
« Vous n’aurez pas les enfants » s’impose comme un travail de mémoire essentiel, à la fois pédagogique et profondément humain.
Par sa rigueur historique, la sobriété de sa narration et la force de son parti pris graphique, l’album touche juste et interroge la responsabilité individuelle face à l’Histoire. À recommander sans réserve aux enseignants et aux passionnés d’histoire.