Catégorie : Toutes les BD

Charlotte Salomon – Les couleurs de l’âme

Bande dessinée publiée en 2023 aux éditions Nouveau Monde.


couverture bd Charlotte Salomon - Les couleurs de l'âme

Une jeune peintre d’origine juive, amoureuse entière et passionnée, dans l’Allemagne nazie.

L’art comme thérapie pour surmonter la tragédie familiale et le contexte oppressant.

Exilée en France, elle livre une œuvre autobiographique monumentale unique composée de peintures, de croquis, d’écrits et de citations musicales, dans laquelle la folie et la douleur se transforment en une créativité salvatrice.

C’est l’histoire de Charlotte Salomon, une artiste extraordinaire engloutie dans l’enfer d’Auschwitz à seulement 26 ans.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Charlotte Salomon – Les couleurs de l’âme »

« Charlotte Salomon – Les couleurs de l’âme« , co-créée par Ilaria Ferramosca et Gian Marco De Francisco, est une bande dessinée poignante qui explore la vie tumultueuse de l’artiste juive Charlotte Salomon. Née à Berlin en 1917, Charlotte est marquée dès son jeune âge par des tragédies familiales et l’antisémitisme croissant, ce qui l’amène à fuir en France.

Le récit retrace son parcours, de son enfance, de sa vie de réfugiée en France, où elle trouve refuge chez ses grands-parents. Isolée et confrontée à la menace nazie, Charlotte se plonge dans la création de « Leben? oder Theater? », une œuvre autobiographique composée de plus de 1000 gouaches. Ces peintures, enrichies de textes poétiques et de suggestions musicales, sont autant de fragments de sa vie et de son combat pour conserver son humanité face à la barbarie.

Le scénario de Ferramosca est d’une grande finesse, alternant entre les moments de lumière et les périodes d’obscurité, permettant au lecteur de ressentir profondément les émotions de Charlotte.

extrait bd Charlotte Salomon - Les couleurs de l'âme

Les illustrations de De Francisco, réalisées à l’aquarelle, complètent magnifiquement ce récit, avec des couleurs vives qui contrastent avec les teintes sépia des scènes plus sombres​​.

Cette bande dessinée est plus qu’une biographie graphique; elle est un témoignage historique puissant. Charlotte Salomon, par son art, préfigure les grandes œuvres de la bande dessinée sur la Shoah, telles que « Maus » d’Art Spiegelman.

Ferramosca et De Francisco ont su rendre hommage à cette artiste méconnue.

« Charlotte Salomon – Les couleurs de l’âme » est une œuvre à la fois émouvante et éducative, une lecture indispensable pour ceux qui s’intéressent à l’histoire, à l’art et à la mémoire collective.


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

AuschwitzDrancyVillefranche-sur-Mer

Arsène Lupin – Cagliostro ou la naissance d’Arsène Lupin

Album publié aux éditions Orep en 2023.


Adapté du roman de Maurice Leblanc publié en 1924.

couverture bd Arsène Lupin - Cagliostro ou la naissance d'Arsène Lupin

Découvrez comment est né le célèbre « gentleman cambrioleur » : inspiré du roman de Maurice Leblanc paru du 1924, Cagliostro ou la naissance d’Arsène Lupin nous plonge dans la jeunesse d’Arsène Lupin et sa toute première aventure !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Arsène Lupin – Cagliostro ou la naissance d’Arsène Lupin »

« Arsène Lupin – Cagliostro ou la naissance d’Arsène Lupin » de Jérôme Eho et Michaël Minerbe offre aux lecteurs une plongée fascinante dans la genèse du plus célèbre des gentlemen cambrioleurs.

Inspirée du roman de Maurice Leblanc, cette bande dessinée nous transporte au cœur de la jeunesse de Lupin, révélant les moments-clés qui ont forgé son caractère. Dans un jeu d’ombres et de mystères, le jeune Raoul d’Andrésy rencontre la redoutable Joséphine Balsamo, alias la comtesse Cagliostro, dont l’aura énigmatique et le pouvoir de séduction bouleversent sa destinée.

extrait bd Arsène Lupin - Cagliostro ou la naissance d'Arsène Lupin

La dynamique entre Lupin et Cagliostro est l’un des points forts de l’œuvre. Jérôme Eho a su insuffler à cette relation une modernité bienvenue, rendant la comtesse plus autonome et complexe, en phase avec les attentes contemporaines. Le trait classique de Michaël Minerbe, allié à des couleurs sobres, donne au récit une atmosphère intemporelle, qui résonne avec l’ambiance mystérieuse des campagnes normandes.

Cette chasse au trésor, enrichie de symboles ésotériques et de références historiques, maintient le lecteur en haleine. Les rebondissements sont habilement dosés, et le rythme soutenu confère une vivacité au récit.

« Cagliostro ou la naissance d’Arsène Lupin » s’impose comme une adaptation respectueuse et innovante, offrant à la fois un hommage à l’œuvre originale et une porte d’entrée captivante pour une nouvelle génération de lecteurs.

Arsène Lupin – L’aiguille creuse

Album publié aux éditions Orep en 2018.


Adapté du roman de Maurice Leblanc publié en juin 1909.

couverture bd Arsène Lupin - L'aiguille creuse

Arsène Lupin est gravement blessé lors d’un cambriolage qui tourne mal. Il réussit tout de même à se cacher dans le domaine qui entoure le manoir qu’il vient de visiter.
Les métayers encerclent aussitôt le parc où s’est réfugié Lupin. Trois jours plus tard, et malgré l’aide de la police, celui-ci est toujours introuvable. C’est alors que débarque Isidore Beautrelet, un jeune lycéen de 17 ans à l’intelligence exceptionnelle.
Bien décidé à montrer au monde entier que son esprit vaut celui de Lupin, il annonce aux policiers qu’il va découvrir où se terre le gentleman cambrioleur.
Le lendemain, Isidore met à jour la cachette de Lupin. Mais malheureusement, celui-ci n’a pas survécu à ses blessures. Les gendarmes qui remontent le corps inanimé de Lupin découvrent un étrange parchemin incompréhensible dans ses poches.
Pour eux, c’est un papier sans importance mais pour Isidore, c’est un code qu’il faut décrypter. Le jeune homme s’y attèle durant de longues journées.
Après des semaines de recherches infructueuses, il finit par comprendre que le parchemin codé évoque une aiguille creuse où serait caché le trésor des rois de France. C’est alors qu’Arsène Lupin, que tous croyaient mort, frappe à sa porte…

Découvrez ou redécouvrez en bande dessinée le célèbre chef-d’œuvre du récit à énigmes de Maurice Leblanc !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Arsène Lupin – L’aiguille creuse »

La bande dessinée « Arsène Lupin – L’aiguille creuse« , orchestrée par Jérôme Félix et magnifiée par les illustrations de Michaël Minerbe, invite les lecteurs à plonger dans le monde élégant et intrigant du célèbre gentleman cambrioleur. Ce duo artistique réussit à recréer avec soin l’ambiance captivante de l’œuvre de Maurice Leblanc, offrant ainsi un voyage immersif au cœur de la Belle Époque.

Le scénario, tout en respectant fidèlement la trame du roman original, captive par son rythme et sa précision. Jérôme Félix rend justice aux énigmes et aux subtilités de l’histoire, permettant aux lecteurs de redécouvrir l’intelligence et l’audace du personnage d’Arsène Lupin. Les dialogues, habilement travaillés, incarnent à merveille l’esprit perspicace et l’humour subtil du héros.

extrait bd Arsène Lupin - L'aiguille creuse

Les illustrations de Michaël Minerbe, accompagnées des couleurs soigneusement choisies de Delf, enrichissent cette expérience en restituant l’atmosphère mystérieuse et sophistiquée du récit. Chaque page est un véritable tableau, où la finesse des détails et la vivacité des expressions plongent le lecteur dans les intrigues et les mystères des paysages français.

« Arsène Lupin – L’aiguille creuse » s’avère être une adaptation de qualité, offrant une lecture aussi agréable qu’enrichissante. Les amateurs de bande dessinée et les admirateurs de Lupin y trouveront un hommage respectueux, rendant cette œuvre indispensable pour toute bibliothèque dédiée à la BD ou à la littérature policière.

La Chose

Album publié aux éditions L’Ecran Fantastique en 2024.


Adapté du roman de John W. Campbell publié en aout 1938.

couverture bd La Chose

« La Chose » de John W.Campbell est un des grands classiques de la science-fiction.
Perdue dans l’Antarctique, une expédition polaire découvre les restes d’un vaisseau spatial enfoui dans la glace depuis des siècles. Un corps étranger, inhumain git dans l’engin conservé par le froid.
Les scientifiques tentent d’en comprendre l’origine mais bientôt un cauchemar sans nom s’empare de l’équipe qui joue sa survie et celle de l’humanité contre une « chose », une créature dont la capacité d’adaptation est sans limite.
« La chose » a inspiré deux adaptations cinématographiques qui sont devenus des classiques de la SF horrifique réalisées par Howard Hawks et John Carpenter.
Le texte original est ici revisité sous la forme d’un album grand format illustré avec un talent visionnaire par Pierre Place qui rend au roman toute sa folie, son angoisse, sa terreur.
« La Chose » inaugure une nouvelle collection de grands textes de la science fiction réédités en albums grand format illustrés.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Chose »

Pierre Place s’empare du chef-d’œuvre de John W. Campbell , « Who Goes There? » (1938), pour livrer une adaptation en bande dessinée saisissante qui dépasse le simple exercice de transposition. Publié en novembre 2024 aux éditions L’Écran Fantastique, cet album de 80 pages inaugure une nouvelle collection dédiée aux grands textes de science-fiction revisités en format illustré.

L’œuvre de John W. Campbell, qui a inspiré les films légendaires de Howard Hawks et John Carpenter, trouve dans l’interprétation de Pierre Place une dimension psychologique renforcée. L’histoire d’une expédition antarctique confrontée à une créature extraterrestre capable de métamorphose devient, sous le crayon de l’illustrateur, une méditation sur la méfiance et l’isolement. Pierre Place parvient à traduire visuellement cette angoisse existentielle qui caractérise le récit original, où chaque membre de l’équipe devient suspect aux yeux des autres.

Le talent visionnaire de Pierre Place, formé aux Arts décoratifs de Strasbourg et reconnu pour sa capacité d’adaptation stylistique, se révèle pleinement dans cette œuvre. Son approche graphique amplifie l’atmosphère oppressante du huis clos polaire, utilisant un trait qui sert l’intensité dramatique du récit. L’artiste, habitué à moduler son style selon les genres – du western documenté aux chroniques sociales – déploie ici une esthétique qui rend au roman toute sa folie, son angoisse, sa terreur.

Cette adaptation s’impose comme une lecture incontournable pour les passionnés de science-fiction classique. Pierre Place réussit le pari de moderniser un texte de 1938 sans en trahir l’essence, offrant une expérience visuelle qui enrichit la compréhension du récit original.

Le miracle de Noël, Dickens

Albums publiés en 2024 aux éditions Du Tiroir.


Résumé éditeur

L’adaptation du célèbre conte de Charles Dickens publiée en décembre 1843.

couverture bd Le miracle de Noël, Dickens

24 décembre 1843, dans sa demeure londonienne, le jeune Charles Dickens lit à ses enfants son tout nouveau livre, « Un Chant de Noël ».
Fascinés, les bambins découvrent la terrifiante aventure d’Ebenezer Scrooge. Ce dernier, avare notoire et redouté, va en effet recevoir la visite de trois esprits, celui des Noëls passés, celui du Noël présent et celui des Noëls à venir.
Cette expérience spirituelle bouleversera Scrooge plus que toutes les années de son existence réunies.

Mais qui était Charles Dickens ? Et quels furent les événements qui le poussèrent à, non seulement, écrire de fabuleux romans, mais, de plus, à faire évoluer la société afin qu’elle devienne plus égalitaire et juste ?
Aurait-il, lui aussi, été inspiré par des spectres ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le miracle de Noël, Dickens »

Adaptant avec brio le classique intemporel Un chant de Noël de Charles Dickens, Patrick Verdant et Giacomo Rosati offrent une relecture captivante et visuellement saisissante avec Le miracle de Noël.
Fidèle à l’esprit de l’œuvre originale, cette bande dessinée revisite l’histoire d’Ebenezer Scrooge, figure emblématique de l’avarice, confronté à une transformation spirituelle par la visite des trois esprits des Noëls passés, présents et futurs.

La narration conserve toute la profondeur psychologique du conte original. La culpabilité, la rédemption et l’espoir se mêlent dans un récit où chaque apparition spectrale pousse Scrooge à revisiter ses choix de vie. Les auteurs parviennent à moderniser subtilement le message social de Charles Dickens, en soulignant les inégalités et les valeurs humaines intemporelles. L’évolution intérieure du protagoniste est rendue avec une sincérité touchante qui résonne encore aujourd’hui.

Le travail artistique de Giacomo Rosati est un véritable point fort. Les illustrations riches en détails plongent le lecteur dans une atmosphère victorienne authentique, tout en insufflant une touche contemporaine. Les scènes où apparaissent les esprits des Noëls passés, présents et futurs sont particulièrement marquantes : jeux d’ombres, palettes froides et contrastes saisissants traduisent parfaitement la tension dramatique et l’émotion du récit.


Le miracle de Noël est une œuvre remarquable qui séduira aussi bien les amateurs du texte original que les néophytes. Avec son équilibre entre fidélité au récit classique et créativité visuelle, cette bande dessinée est un cadeau idéal pour tous ceux qui cherchent à redécouvrir l’esprit de Noël sous un jour nouveau.

Nordman – Les Vikings en Normandie

Album publiée en 1996 aux Editions Glénat.


couverture bd Nordman - Les Vikings en Normandie

Ce récit retrace à travers l’histoire d’un jeune danois, Egill, la civilisation viking, alors à son apogée, ainsi que la transformation de la Neustrie en Normandie : Traité de 911 entre Hrolfr-Rollon et le roi de France Charles le Simple, à Saint Clair sur Epte.
L’histoire débute en l’an 902 dans le sud du Danemark à Hedeby, grande ville cosmopolite alors aux mains du roi suédois Gnupa. Commerçants, arabes, mongols, varègues, cotoient les hommes du Nord dans ce début du Xème siècle.
L’histoire est racontée par Egill, alors vieil homme, à ses petits enfants.
A la fin, il remet à l’aîné le talisman qu’il porte au cou et qui ne l’a jamais quitté, Mjöllnir – un marteau du dieu Thor -.
Il prend une petite et frêle embarcation et quitte le port. Il disparaît dans la mer, cherchant à rejoindre sa terre natale.


Daniel Bardet retrace ensuite avec photos, illustrations, documents de l’époque, l’épopée viking en Normandie depuis la moitié du IXème siècle jusqu’à 1066, lorsque le duc Guillaume bat les anglais à Hasting, ainsi que la création du Comité d’EU par Richard 1er Duc de Normandie en 996.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Nordman – Les Vikings en Normandie »

Avec Nordman – Les Vikings en Normandie, Daniel Bardet au scénario et Éric Stalner au dessin signent une fresque historique immersive, captivante et profondément humaine. Plongée dans le Xe siècle, cette bande dessinée retrace l’épopée des Vikings en Neustrie, territoire qui deviendra la Normandie.

La narration de Daniel Bardet est d’une richesse remarquable. Fidèle aux faits historiques tout en laissant place à une intrigue romanesque, elle met en lumière les enjeux politiques et culturels de l’époque. Egill, le protagoniste, incarne avec subtilité les dilemmes d’un homme pris entre deux mondes : celui des traditions vikings et celui d’une terre nouvelle où il doit trouver sa place. Les personnages secondaires, qu’ils soient alliés ou adversaires, enrichissent cette fresque par leur complexité et leurs motivations variées.

Graphiquement, Éric Stalner excelle. Son trait précis et dynamique donne vie aux paysages normands, aux drakkars majestueux et aux scènes de bataille intenses. La palette de couleurs, oscillant entre tons froids pour les moments de tension et nuances plus chaudes pour les instants de répit ou d’introspection, amplifie l’impact émotionnel du récit. Chaque case semble minutieusement pensée pour immerger le lecteur dans cet univers rude mais fascinant.

Nordman – Les Vikings en Normandie est une œuvre incontournable pour les amateurs de récits historiques. À la croisée de l’Histoire et du mythe, elle séduira ceux qui recherchent un récit à la fois érudit, visuellement somptueux et profondément émouvant.

La Première Guerre mondiale en bande dessinée

Album publié en 2024 aux éditions du Orep.


Résumé éditeur

― On va donner l’assaut ici… et capturer la tranchée d’en face.
― J’ai peur…
En 1914, la Première Guerre mondiale commence. On avait dit aux soldats que la guerre serait courte et qu’ils seraient rentrés
pour Noël.
Mais Noël est passé, et le Noël suivant aussi… Quatre années plus tard, les combats se sont enfin arrêtés.
Le soldat français, le poilu, n’oubliera jamais cette guerre avec ses combats terribles et les longs mois passés dans les tranchées.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Première Guerre mondiale en bande dessinée »

Signée par l’historienne Isabelle Bournier, directrice culturelle et pédagogique du Mémorial de Caen, et le dessinateur Sébastien Corbet, cette bande dessinée documentaire (48 pages, OREP, mai 2020) offre une initiation rigoureuse à la Grande Guerre destinée aux jeunes lecteurs.

Le récit suit chronologiquement la trajectoire du « poilu », de l’assaut initial à l’armistice, en alternant vignettes intimes et faits clés (taxis de la Marne, tranchées, voix des soldats). Isabelle Bournier veille à la précision historique – dates, uniformes, armes – tout en ménageant une plongée émotionnelle : la peur, l’ennui interminable et la solidarité entre combattants émergent à travers un personnage représentatif plutôt qu’héroïque. L’album intègre enfin un dossier pédagogique et des jeux permettant de consolider l’apprentissage.

Le trait de Sébastien Corbet, semi-réaliste et volontairement « décalé », ménage une distance critique nécessaire pour un jeune public (9-10 ans), tout en restituant la violence du conflit : perspectives construites en strips de trois cases, palettes contrastées et arrêts sur image accentuent l’impact visuel sans sombrer dans l’effroi gratuit.

Accessible, factuelle et visuellement plaisante, La Première Guerre mondiale en bande dessinée constitue un outil idéal pour initier les jeunes adolescents à la mémoire du conflit. Recommandé tant aux enseignants qu’aux bibliothèques jeunesse, ce one-shot saura éveiller la curiosité historique.

Les Grandes Batailles Navales – Jutland

Album publié aux éditions Glénat en 2017.


Trop d’audace a conduit au désastre.

couverture bd Les Grandes Batailles Navales – Jutland

31 mai 1916.
Après plus de deux ans d’attente et plusieurs occasions manquées, la Royal Navy anglaise, dont la Grand Fleet est commandée par le vice-amiral John Jellicoe et l’escadre des croiseurs de bataille par le vice-amiral David Beatty, contraint les Allemands à une grande confrontation navale en mer du Nord au large des côtes danoises du Jutland.
L’amirauté britannique a fait le choix de privilégier dans les engagements la vitesse de déplacement et le tir rapide. Pour y répondre, le blindage des croiseurs de bataille, fer de lance de toute flotte, a été allégé.


Le choix va s’avérer dramatique pour les navires de la Royal Navy dont les soutes débordent de cordite, un nouvel explosif d’une puissance alors jamais égalée. Trois croiseurs de bataille, dont Le HMS Invincible et son amiral Horace Hood, vont le payer chèrement. Il suffira d’une bordée d’obus allemands pour embraser les vaisseaux de guerre anglais et bouter le feu à la cordite avec les conséquences que l’on imagine aisément.
Alors que la bataille entre les deux flottes ne fait rage que depuis peu, la Royal Navy perd trois de ses fleurons et plus de 3 000 hommes. Si victoire il y a, elle eut un goût amère, assurément…

Jutland a été la dernière grande confrontation maritime de la Première Guerre mondiale. Malgré leurs très lourdes pertes, supérieures aux allemands, les Anglais y réaffirmaient leur hégémonie maritime sur les mers du monde et l’Allemagne, trop consciente d’avoir échappée au désastre, décidait de confiner dans ses ports la plupart de ses navires


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Grandes Batailles Navales – Jutland »

La bande dessinée Les Grandes Batailles Navales – Jutland de Jean-Yves Delitte nous plonge au cœur d’un moment décisif de la Première Guerre mondiale. Fidèle à son style, Jean-Yves Delitte combine avec brio un récit captivant et des illustrations qui frôlent la perfection.

D’un point de vue graphique, cette œuvre se distingue par des dessins qui allient minutie et puissance visuelle. Les navires, véritablement monumentaux, semblent prendre vie sous les traits précis de l’auteur. La palette de couleurs subtilement travaillée, mêlant tons sombres et éclats lumineux, renforce le sentiment de majesté et d’urgence propre à cette bataille historique.

extrait bd Les Grandes Batailles Navales – Jutland

Le scénario, bien que focalisé sur des moments choisis de l’affrontement, parvient à équilibrer rigueur historique et narration dramatique. L’approche immersive de Jean-Yves Delitte, qui s’attarde sur les décisions stratégiques et les tensions à bord des bâtiments, humanise un événement souvent perçu comme abstrait par son ampleur.

Les Grandes Batailles Navales – Jutland se pose comme un hommage visuel à un épisode complexe de le Première Guerre Mondiale. Une réussite qui confirme le talent unique de Jean-Yves Delitte, tant comme auteur que comme artiste.

Le Matin de Sarajevo

Album publié en 2022 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

Revivez la matinée qui a changé le cours de l’histoire du XXème siècle.

couverture bd Le Matin de Sarajevo

Au matin du 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’Empire austro-hongrois, est assassiné à Sarajevo par un jeune nationaliste serbe, Gavrilo Princip.
Comment cet acte terroriste, qui précipitera l’Europe entière dans l’enfer des tranchées de la Première Guerre mondiale, s’est-il préparé et déroulé ?
Ainsi l’album nous emmène avec un groupe de conspirateurs inexpérimentés mais décidés, maladroits mais chanceux : ils ne parviendront à leurs fins qu’après une succession d’improbabilités. Postés le long du quai, à guetter la voiture de l’héritier, ils vont d’abord échouer dans leurs desseins, l’un des membres de ce commando amateur allant jusqu’à se tromper dans le compte à rebours avant de jeter sa bombe !
Heure par heure, au gré de cette journée marquée par l’absurde et le hasard, nous suivons les machinations vouées à l’échec de ces hommes, jusqu’au moment où l’un d’entre eux, installé au café, profitera d’un instant inespéré pour passer à l’action !
Parallèlement au récit de cette matinée, nous remontons le temps pour faire connaissance avec le jeune François-Ferdinand, que rien ne prédestinait à monter sur le trône. Enfin, en suivant de près la progression des terroristes nous saisissons parfaitement les enjeux de l’époque et la résonance qu’a eue cet acte sur notre monde contemporain.     

Burlesque et tragique, ce roman graphique digne d’un polar historique nous plonge au cœur de ces quelques heures qui ont changé le cours de l’histoire du XXème siècle.
Tensions et suspenses rythment le récit qui accorde une grande place à l’expression graphique. Très documenté, cet album, réalisé par le duo qui a créé L’Affaire Zola remporte le Prix du Livre d’Histoire contemporaine 2023.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Matin de Sarajevo »

Dans « Le Matin de Sarajevo, » Jean-Charles Chapuzet et Christophe Girard revisitent l’attentat historique de Sarajevo en 1914 avec une perspective qui mêle rigueur historique et vision artistique. Ce roman graphique ne se contente pas de raconter un événement déclencheur de la Première Guerre mondiale; il en explore les ramifications humaines et politiques avec une acuité remarquable.

Le scénario, richement structuré, entraîne le lecteur à travers les coulisses des complots et les hésitations des conspirateurs. Jean-Charles Chapuzet navigue avec habileté entre les moments de tension, les maladresses des jeunes nationalistes et les dynamiques de pouvoir qui se jouent dans l’ombre de l’Empire austro-hongrois. Loin d’être un simple récit historique, l’ouvrage humanise les figures impliquées, révélant leurs doutes, leurs peurs et leurs motivations.

extrait bd Le Matin de Sarajevo

Le dessin de Christophe Girard, avec son réalisme saisissant, est un parfait contrepoint à l’intensité du texte. Les rues de Sarajevo, les uniformes et les expressions des personnages sont minutieusement rendus, plongeant le lecteur dans une reconstitution vivante et immersive de l’époque. Les variations de tons et les choix de couleur apportent une clarté appréciable aux transitions temporelles, facilitant la compréhension de cette fresque complexe.

« Le Matin de Sarajevo » réussit le pari de transformer un moment clé de l’histoire en une œuvre captivante, à la fois instructive et profondément humaine.

Un incontournable pour les passionnés d’histoire et les amateurs de récits graphiques soignés.


La Nueve

Album publié en 2014 aux éditions Delcourt.


Résumé éditeur

La majorité des hommes qui composaient la Nueve avaient moins de vingt ans lorsqu’ils prirent les armes, en 1936, pour défendre la République espagnole : les survivants ne les déposeraient que huit ans plus tard après s’être illustrés sur le sol africain et avoir libéré Paris dans la nuit du 24 août 1944.

Ils étaient convaincus de reprendre la lutte contre le franquisme. Avec de l’aide qui ne viendra jamais…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Nueve »

Dans « La Nueve« , Paco Roca nous offre une œuvre à la croisée des chemins entre histoire et mémoire, réussissant à ressusciter l’épopée oubliée des républicains espagnols exilés. Ces hommes, au sein de la 9e compagnie de la division Leclerc, furent les premiers à entrer dans Paris lors de sa libération le 24 août 1944.

À travers le prisme des souvenirs de Miguel Ruiz, un anarchiste espagnol, Roca tisse un récit à la fois intime et universel, mêlant habilement les temporalités et les perspectives.

Le style graphique de Roca, à la fois précis et expressif, sert parfaitement le propos. Chaque case, chaque ligne, semble imprégnée d’une profonde humanité, rendant palpable la douleur de l’exil et l’espoir de la libération. On ne peut que saluer cette capacité à capturer des moments d’émotion brute, tout en conservant une rigueur historique exemplaire​​.

extrait bd La Nueve

Roca se met également en scène dans sa bande dessinée, interviewant le vieux Miguel. Ces dialogues entre l’auteur et le survivant ajoutent une dimension narrative enrichissante, ancrant le récit dans une quête contemporaine de vérité et de mémoire. Les allers-retours entre passé et présent dynamisent le récit, rendant hommage aux héros oubliés tout en interrogeant notre rapport actuel à l’histoire.

L’œuvre de Roca est d’autant plus poignante qu’elle révèle une facette souvent négligée de la Seconde Guerre mondiale, celle de ces exilés espagnols qui, après avoir perdu leur pays aux mains des franquistes, ont continué le combat pour la liberté en France. « La Nueve » est ainsi non seulement une bande dessinée historique de premier ordre, mais aussi un vibrant hommage au courage de ces hommes.

« La Nueve » de Paco Roca est une lecture indispensable pour quiconque s’intéresse à l’histoire, à la mémoire et aux récits de résistance.

Une œuvre qui mérite amplement sa place parmi les grandes BD historiques de notre époque.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Paris