Étiquette : Auteur bd : Cyril Bonin

La délicatesse

Album publié en 2016 aux éditions Futuropolis


D’après le roman de David Foenkinos paru le 20 aout 2009.

Chaque soir, Markus rentrait chez lui à sept heures quinze.


Il connaissait les horaires du RER par cœur et avait parfois l’impression d’être ami avec ces inconnus qu’il croisait chaque jour.


Il n’était pas malheureux de ce quotidien huilé mais ce soir-là, il avait envie de crier, de raconter sa vie à tout le monde.


Sa vie avec les lèvres de Nathalie sur les siennes. Il voulait être fou…

Source :



Dans « La Délicatesse », Cyril Bonin s’empare du roman éponyme de David Foenkinos pour le transposer en bande dessinée avec une sensibilité remarquable.

Si l’œuvre originelle séduisait déjà par sa finesse narrative et son empathie pour les personnages, la déclinaison graphique de Bonin y apporte une dimension visuelle poétique, grâce à son choix de couleurs pastel et sa représentation épurée des émotions.

Le dessinateur fait preuve d’une grande maîtrise dans la retranscription des subtilités du texte, privilégiant l’implicite et l’émotion au détriment d’un réalisme graphique détaillé. Cette approche laisse place à l’interprétation et invite le lecteur à s’immerger pleinement dans les non-dits et les regards qui portent l’intrigue.

Il est vrai que la singularité du trait, notamment dans la représentation des yeux, a pu dérouter certains lecteurs. Pourtant, ces choix esthétiques semblent intentionnels, soulignant ainsi le thème de la délicatesse par des moyens graphiques.

L’album ne tombe jamais dans le piège de la redite par rapport au roman ou au film, mais offre plutôt une expérience complémentaire. Bonin distille l’essence de l’histoire originale tout en imprimant sa propre vision artistique, donnant aux personnages et aux situations une autre forme de vie.

« La Délicatesse » en tant que bande dessinée se lit comme un écho visuel au roman de Foenkinos, une œuvre qui, tout en captant l’esprit de la source, évoque ses thèmes avec une grâce visuelle qui lui est propre.

La belle image

Bande dessinée publiée en 2011 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de Marcel Aymé publié en 1941.

couverture bd La belle image

En l’espace d’un instant, la vie d’un homme ordinaire bascule. Les passantes le suivent du regard, leurs yeux brillent, elles lui sourient… Il a changé de visage.


Mieux encore, ses traits se sont affinés, il paraît plus jeune et surtout, plus séduisant. Mais s’il gagne au change, il est devenu par la même occasion un parfait étranger pour tous ses proches. Plus personne ne le reconnaît et c’est toute sa vie qui se dérobe et qu’il doit réinventer.


Entre le charme de son épouse et celui de l’envoûtante Sarrazine, c’est aussi l’heure des choix et il va découvrir que cette «belle image» peut s’avérer difficile à porter…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La belle image »

Dans « La Belle Image« , Cyril Bonin s’empare avec audace du roman de Marcel Aymé pour le métamorphoser en une bande dessinée d’une finesse psychologique remarquable.

L’histoire de Raoul Cérusier, homme ordinaire doté d’un nouveau visage par un sortilège du quotidien, interroge profondément sur la notion d’identité et le poids de l’apparence dans nos sociétés.

Le dessin de Bonin, avec ses traits expressifs et ses couleurs empreintes de nostalgie, donne corps aux tourments intérieurs du protagoniste et à ce Paris aux allures intemporelles. La transformation de Raoul ne se limite pas à un changement esthétique ; elle conduit à une cascade de remises en question sur sa vie, ses choix et ses relations, dessinant une chronique sociale captivante.

extrait bd La belle image

Si le rythme de la narration peut sembler lent, il n’en demeure pas moins que cette lenteur semble volontaire, épousant le pas hésitant d’un homme qui redécouvre le monde à travers un regard neuf. Cette lenteur est aussi le reflet d’une certaine monochromie des teintes utilisées, renforçant la sensation d’étrangeté qui s’empare du lecteur.

« La Belle Image » est plus qu’une simple adaptation. Bonin réussit à capturer l’esprit d’Aymé tout en offrant une perspective neuve, faisant de cette bande dessinée une lecture réfléchie et mélancolique sur la quête de soi et les illusions de la superficialité