La Tempête – 3 jours et 3 nuits en enfer

Album publié en 2025 aux Editions Locus Solus.
Résumé éditeur

Ce titre est basé sur une histoire vraie, celle de la fameuse tempête de septembre 1930, la plus forte et la plus meurtrière du XXe siècle pour la marine en France, dans les ports de la pointe du Finistère jusqu’à La Rochelle.
Des jours et des nuits en enfer pour 27 bateaux de pêche qui coulent au sud de l’Irlande, et plus de 200 morts/disparus.
Le navire thonier Saint-Budoc sur lequel le lecteur/la lectrice embarque se fait le narrateur du drame : on suit ce que vit et ressent l’équipage en accédant aux pensées – et au passé – de ceux qui versent leur sang à bord, sur « son » pont : le capitaine Tonkin, patron ou mestr bag ; Trompe-la-Mort ; le vieux Fañch Brigand, dit Bamboche ; et enfin le mousse Jakez Louarn, dont c’est la première marée…
Pendant qu’à terre les épouses, les sœurs, les ouvrières des conserveries remarquent dans les fameux intersignes (un objet qui tombe, le son d’un tocsin imaginaire…) que quelque chose d’anormal se passe, là-bas…
La vie à bord – le bateau, les gestes et paroles des marins, leurs attitudes face aux éléments – est décrite avec un réalisme bluffant, qui nous transporte au plus près de l’événement.
On s’attache au personnage du jeune mousse qui révèle son courage dans l’adversité.
La bd « La Tempête – 3 jours et 3 nuits en enfer » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Tempête – 3 jours et 3 nuits en enfer »
Publié en mai 2025 aux éditions Locus Solus, La Tempête – 3 jours et 3 nuits en enfer réunit le scénariste brestois Michaël Le Galli et le dessinateur finistérien Stéphane Héloret autour d’un projet longuement mûri. Cette bande dessinée de 64 pages plonge le lecteur dans la catastrophe maritime la plus meurtrière du XXe siècle en France : la tempête du 17 au 20 septembre 1930, qui coûta la vie à 207 marins et fit sombrer 27 dundees au large de l’Irlande.
Le duo d’auteurs finistériens transforme le thonier Saint-Budoc en narrateur de cette tragédie, suivant l’équipage dans ses derniers instants. Le scénario de Michaël Le Galli excelle dans la caractérisation des personnages : le capitaine Tonkin, le vieux Fañch Brigand dit Bamboche, Trompe-la-Mort et surtout le jeune mousse Jakez Louarn, dont c’est la première marée.
L’authenticité du récit s’appuie sur une documentation rigoureuse de cette tempête d’équinoxe qui frappa particulièrement les ports bretons d’Étel, Groix et Port-Louis. Le traitement des intersignes, ces présages que ressentent les femmes restées à terre, ancre profondément l’œuvre dans la culture maritime bretonne.

Stéphane Héloret, formé aux Beaux-Arts de Rennes et à l’École de Bande Dessinée d’Angoulême, livre ici un travail graphique d’une maturité saisissante. Son trait « abouti » traduit avec justesse la dureté de la pêche dans les regards et les postures des personnages. La couverture, zébrée par un éclair foudroyant qui fend la mer, annonce d’emblée l’intensité visuelle de l’album.
Le dessinateur quimpérois, dont le grand-père était pêcheur sur un misainier (petit bateau de pêche Breton), insuffle une authenticité aux scènes maritimes. Son style graphique soutient la montée dramatique, particulièrement dans les séquences où l’équipage doit laisser ses états d’âme de côté pour contourner le destin.
La Tempête s’impose comme un témoignage graphique sur cette catastrophe. Cette bande dessinée maritime s’adressera aux passionnés d’histoire navale ainsi qu’aux passionnés d’histoire Bretonne. Cette BD honore la mémoire des marins disparus en septembre 1930.
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