Mois : octobre 2024

Enfin je vole !

Album publié en 2023 aux éditions Marabout.


Résumé éditeur

Eugene Bullard le premier Afro-Américain, pilote dans l’armée française durant la Première Guerre mondiale. 

couverture bd Enfin je vole !

Eugene Bullard est un héros de guerre.


Symbole de pugnacité face à la discrimination, engagé dans l’armée française, il devient l’un des premiers pilotes de chasse Afro-Américain de l’histoire.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Enfin je vole ! »

« Enfin, je vole ! », le roman graphique de Brahm Revel et Ronald Wimberly, nous plonge dans l’extraordinaire vie d’Eugène Bullard, le premier pilote de chasse afro-américain durant la Première Guerre mondiale.

Le récit se déroule dans le cadre d’une rencontre improbable entre Monsieur Casey, un cadre de bureau, et Eugène, le liftier, piégés dans un ascenseur à New York. Cette situation insolite devient le prétexte idéal pour que Bullard partage son histoire, tissant ainsi un récit riche en émotions et en rebondissements.

extrait bd Enfin je vole !

Dès les premières pages, le lecteur est transporté dans le sud ségrégationniste des États-Unis à la fin du XIXe siècle. La jeunesse d’Eugène, marquée par la pauvreté et le racisme, est racontée avec une intensité poignante.

À seulement 13 ans, il quitte sa famille pour fuir la haine et les discriminations, nourri par l’espoir d’un avenir meilleur en Europe, où, selon lui, les Noirs sont mieux traités. Son périple l’amène d’abord à Londres, puis à Paris, où il se fait connaître comme boxeur et participe aux cabarets parisiens.

Le choix graphique de couleurs sépia et jaune/noir souligne l’atmosphère d’époque, créant une identité visuelle forte qui accentue le caractère tumultueux de son existence. Les illustrations, réalistes et expressives, renforcent le récit, rendant hommage à la force et à la détermination d’un homme qui, malgré les épreuves, a su “voler” vers la liberté.

Ce récit, à la fois éducatif et émouvant, met en lumière un héros méconnu dont la vie incarne l’ultime quête de liberté et d’égalité.

« Enfin, je vole ! » est une œuvre indispensable, rappelant que le courage et la résilience peuvent transcender les frontières du temps et de l’espace.

Une lecture incontournable pour tout amateur de biographies fortes et inspirantes.

Un Été En Enfer – Camp De Natzweiler-Struthof 1942

Albums publiés en 2011 aux éditions du Signe.


Résumé éditeur

D’après l’histoire vraie de Raymond et de sa famille.

couverture bd Un Été En Enfer - Camp De Natzweiler-Struthof 1942

Juillet 1942, l’Alsace est sous le joug du Reich. En ces temps de guerre et de rationnements, faire manger une famille est souvent difficile. Les parents du jeune Raymond envisagent alors d’envoyer leur fils en vacances chez sa tante. Mais la ferme Idoux se trouve sur le lieu-dit du Struthof.

Une zone militaire normalement inaccessible aux civils. A leur grand étonnement, leur demande de séjour est acceptée par les autorités allemandes. Raymond s’en réjouit. Il aime bien l’oncle Ernest et la tante Marie et apprécie de passer l’été à la montagne.

Mais il va vite déchanter en arrivant sur place. Le Struthof a bien changé : sur les hauteurs se profile l’ombre d’un camp. Le paisible lieu de villégiature ressemble maintenant à l’antichambre de l’enfer …

En fin d’album, un encart didactique de 16 pages écrit par Robert Steegmann.

Découvrez le contexte historique du KL-Natzweiler, seul camp de concentration sur le territoire français par le biais de photos et documents d’époque, prêts du Centre Européen du Résistant Déporté. Robert Steegmann est professeur agrégé d’Histoire et membre du conseil scientifique du C.E.R.D.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Un Été En Enfer – Camp De Natzweiler-Struthof 1942 »

« Un Été En Enfer – Camp De Natzweiler-Struthof 1942 » est une bande dessinée poignante signée par Roger Seiter au scénario et Vincent Wagner aux illustrations. Publiée par les Éditions du Signe en 2011, cette œuvre se base sur des faits réels et plonge le lecteur dans la dure réalité de l’Alsace occupée durant l’été 1942.

Le récit suit le jeune Raymond, un garçon de neuf ans, envoyé par ses parents vivre chez son oncle Idoux à la campagne, afin de lui assurer une alimentation plus stable en cette période de rationnement. Ce qui aurait dû être un refuge sûr se transforme en cauchemar lorsqu’il découvre que la ferme est située à proximité du camp de concentration de Natzweiler-Struthof, le seul en territoire français.

La force de cette bande dessinée réside dans la juxtaposition de deux histoires parallèles : d’un côté, le quotidien des civils comme la famille de Raymond, et de l’autre, la dure réalité des prisonniers du camp et leurs tentatives d’évasion. Le contraste entre la vie « normale » et l’horreur du camp est saisissant, et Wagner parvient à rendre cette dualité de manière visuellement frappante et émotive.

Le style graphique de Wagner, à la fois accessible et expressif, rend la lecture agréable même pour les jeunes lecteurs à partir de 12 ans, tout en restant fidèle à l’authenticité historique. Le supplément de 16 pages ajouté par Robert Steegman, incluant des explications et des photos d’époque, enrichit encore l’expérience en ancrant le récit dans une réalité historique tangible.

Ce qui distingue « Un Été En Enfer » des autres œuvres sur la même thématique, c’est l’humanisation des personnages, y compris certains soldats allemands. Par exemple, Raymond développe des relations inattendues avec deux soldats de la Wehrmacht, Hannes et Tobias, illustrant que l’humanité peut subsister même dans les situations les plus sombres.

« Un Été En Enfer – Camp De Natzweiler-Struthof 1942 » est une bande dessinée remarquablement construite qui offre une fenêtre importante sur une période sombre de l’histoire française. Elle réussit à informer tout en émouvant, rendant hommage à ceux qui ont souffert et à ceux qui ont résisté.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Camp de Struthof

Canal Mussolini

Album publié aux éditions Steinkis en 2017.


Adapté du roman de Antonio Pennacchi publié en 2010.

couverture bd Canal Mussolini

Vénétie, début du XXe siècle.

Les Peruzzi, avec leurs dix-sept enfants, sont une véritable tribu. Une tribu de paysans sans terre à la tête dure et au sang chaud, qui vit de métayage et de privations.

Un certain Benito Mussolini est un ami de la famille.

Grâce à lui, les Peruzzi pourront devenir propriétaires, dans les marais Pontins, au sud de Rome.

Mais tandis que les aînés sont enrôlés dans les conquêtes coloniales puis la Seconde Guerre mondiale, au Canal, la famille se bat contre les éléments.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Canal Mussolini »

« Canal Mussolini » de Graziano Lanzidei est une œuvre ambitieuse qui explore les tumultes de l’Italie fasciste à travers les yeux de la famille Peruzzi.

Adaptée du roman d’Antonio Pennacchi, cette bande dessinée offre une fresque historique dense mais parfois confuse. Le récit suit les Peruzzi, une famille de paysans vénitiens, à travers les grands bouleversements du XXe siècle, depuis l’assèchement des marais pontins jusqu’aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale.

Narrativement, l’album exige une attention soutenue en raison de sa complexité et de ses nombreux personnages. Les transitions temporelles et les ellipses, souvent maladroites, rendent la lecture laborieuse.

extrait bd Canal Mussolini

Les dessins de Mirka Ruggeri, bien que stylisés, manquent parfois de dynamisme et de clarté, ce qui peut désorienter le lecteur. Les dialogues, quant à eux, ne parviennent pas toujours à capturer l’essence des enjeux socio-politiques de l’époque​​.

« Canal Mussolini » reste une tentative louable de capturer une période riche en contradictions et en bouleversements.

Malgré ses imperfections, cette bande dessinée mérite l’attention des passionnés d’histoire et de romans graphiques pour son ambition et sa profondeur narrative. Une œuvre qui, malgré ses défis, parvient à évoquer puissamment une époque complexe et fascinante.

Le Livre de la jungle

Album publié en 2020 aux Editions Glénat.


Adapté de l’œuvre de Rudyard Kipling (publiée pour la première fois en 1894).

couverture bd Le Livre de la jungle

Un classique réadapté.

Mowgli, un bébé orphelin abandonné dans la jungle, est recueilli et élevé par des loups. Il ­apprend la loi de la jungle près de ses amis, l’ours Baloo, la panthère Bagheera et la louve Raksha.

Dans ce milieu hostile, la vie est une lutte de chaque instant, en particulier face au peuple des singes et au tigre ­Shere Khan. ­Il finit par rencontrer d’autres ­hommes et doit choisir entre ses vraies origines ou sa vie sauvage.

« Raconter une histoire à un enfant, c’est lui offrir tout ce qu’il aime : de merveilleuses aventures, de la féerie et surtout beaucoup de tendresse. J’ai voulu que les petits, captivés par la beauté du récit, laissent venir en eux, tout naturellement, les émotions que l’on doit aux grands conteurs. » Marlène Jobert


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Livre de la jungle »

Dans cette adaptation en bande dessinée du célèbre récit de Rudyard Kipling, Jean-Blaise Djian réussit un coup de maître en capturant la complexité et la magie de la jungle indienne. Aux côtés de Tiéko, dont les illustrations vibrantes insufflent une énergie visuelle saisissante, Jean-Blaise Djian propose une relecture qui reste fidèle au classique tout en le modernisant.

L’histoire suit le jeune Mowgli, élevé par des loups, qui navigue entre son identité humaine et sa place parmi les animaux. Jean-Blaise Djian parvient à explorer avec profondeur le dilemme identitaire de Mowgli, en rendant palpables ses questionnements et en offrant au lecteur une réflexion subtile sur l’appartenance et la différence. Les dialogues, soignés et évocateurs, renforcent les liens entre les personnages et enrichissent le texte d’une résonance émotionnelle qui touche petits et grands.

extrait bd Le Livre de la jungle

Le talent graphique de Tiéko brille par son dynamisme et sa maîtrise des détails. Les paysages luxuriants et les expressions vivantes des personnages confèrent à chaque page une atmosphère immersive, invitant le lecteur à se perdre dans la jungle tout en ressentant le danger et la beauté sauvage du monde de Mowgli.

« Le Livre de la Jungle » de Jean-Blaise Djian et Tiéko est une œuvre marquante, accessible et visuellement envoûtante, qui redonne vie à ce récit intemporel. Une réussite qui ravira aussi bien les amateurs de bandes dessinées que les lecteurs de littérature classique.

Vingt mille lieues sous les mers

Album publié en 2019 aux Editions Glénat.


Adapté de l’œuvre de Jules Verne (publiée pour la première fois le 20 juin 1870).

couverture bd Vingt mille lieues sous les mers

Un fabuleux voyage dans les abîmes.

Au fond de l’océan un objet long, fusiforme, parfois phosphorescent, plus vaste qu’une baleine suscite la curiosité des marins.

Une expédition est organisée à bord d’une frégate américaine, l’Abraham-Lincoln, pour lever le mystère. Parmi l’équipage prennent place le savant Pierre Aronnax, son fidèle serviteur Conseil et le « roi des harponneurs », Ned Land.

Après plusieurs mois de vaines recherches, ils finissent par entrer en collision avec le « monstre »… lequel se révèle être une gigantesque machine !

Accueillis à bord du sous-marin par l’étrange capitaine Nemo, les trois compères vont l’accompagner dans un stupéfiant voyage sous les mers du globe.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Vingt mille lieues sous les mers »

L’adaptation en bande dessinée de Vingt mille lieues sous les mers par Fabrizio Lo Bianco et illustrée par Francesco Lo Storto parvient à faire revivre un classique intemporel avec une modernité rafraîchissante.

Ce format condensé en 56 pages conserve la puissance de l’intrigue et permet aux lecteurs de s’immerger rapidement dans l’aventure mythique du capitaine Nemo et du sous-marin Nautilus. Le scénario, soigneusement adapté, préserve les moments emblématiques de l’œuvre de Jules Verne tout en les rendant accessibles aux nouveaux lecteurs.

extrait bd Vingt mille lieues sous les mers

Les illustrations de Francesco Lo Storto jouent un rôle clé dans cette réussite. D’une richesse visuelle impressionnante, elles rendent justice aux mystères et à la beauté des profondeurs marines. Les couleurs vibrantes et les détails minutieux des scènes maritimes créent une atmosphère immersive qui transporte immédiatement le lecteur dans le monde sous-marin.

Cette bande dessinée offre une lecture fluide et captivante, tout en respectant l’originalité du récit de Jules Verne. Elle constitue une porte d’entrée idéale pour les jeunes lecteurs comme pour les amateurs de bande dessinée, ainsi qu’une redécouverte enrichissante pour ceux déjà familiers avec le roman.

Sous la lumière froide

Album publié en 1992 aux Editions Futuropolis.


Adapté de l’œuvre de Pierre Mac Orlan (publiée pour la première fois en 1927).

couverture bd Sous la lumière froide

Quatre histoires de ports, d’hôtels accueillants, de filles perdues, de matelots en détresse. C’est la magie de Mac Orlan, maître en aventures, en brumes, en destins noyés d’alcool.

Des êtres en marge, des lieux remplis d’inquiétants mystères livrent ici toute leur charge de poésie.

Loustal a imaginé ces quatre récits. Avec sa lumière et ses ombres, il a rendu mystérieux ces lieux secrets : les rues, les quais, les grues, les bateaux, les bars, les filles, les marins. Puis viennent les objets, les accessoires, les bouteilles, les verres, les lits…

Et tout naturellement, les personnages de Mac Orlan évoluent dans ces décors magiques


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Sous la lumière froide »

« Sous la lumière froide » de Jacques de Loustal et Pierre Mac Orlan est une bande dessinée envoûtante qui transcende les frontières traditionnelles du genre. Jacques de Loustal, par ses illustrations saisissantes, parvient à capturer l’ambiance poétique et mélancolique de l’univers de Pierre Mac Orlan. Les couleurs tamisées et les lignes épurées apportent une dimension visuelle qui dialogue intimement avec la prose, créant un monde onirique, à la fois captivant et nostalgique.

Cette œuvre est un exemple rare d’alchimie entre texte et image. Pierre Mac Orlan, connu pour ses récits sombres et profonds, trouve en Jacques de Loustal un interprète visuel à la hauteur de son imaginaire. L’artiste traduit les non-dits, les ombres et les silences des textes avec une précision qui invite le lecteur à une immersion totale dans une atmosphère feutrée et contemplative.

En lisant « Sous la lumière froide, » on est transporté dans un univers où le quotidien côtoie le rêve, où la réalité se voile de mystère. Ce travail minutieux de Jacques de Loustal, conjugué à la plume évocatrice de Pierre Mac Orlan, confère à l’œuvre une profondeur esthétique indéniable, faisant de cette bande dessinée un véritable joyau visuel et littéraire.

À la recherche du temps perdu – Du côté de chez Swann – Noms de pays : le nom

Album publié en 2013 aux Editions Delcourt.


Adapté de l’œuvre de Marcel Proust (publiée pour la première fois le 14 novembre 1913).

couverture bd À la recherche du temps perdu - Du côté de chez Swann - Noms de pays : le nom

Le temps d’un été à Balbec ou d’un printemps florentin, l’évocation du simple nom d’une ville suffit au narrateur pour imaginer des voyages enchanteurs.

Pays rêvés ou pays réels, Noms de pays : le nom fait la part belle au Paris du XIXe siècle, cadre de son amour pour Gilberte et de sa fascination pour Odette, tout en constituant une invitation à la réflexion sur la puissance évocatrice des mots et des noms.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « À la recherche du temps perdu – Du côté de chez Swann – Noms de pays : le nom »

Stéphane Heuet réussit un tour de force audacieux avec son adaptation en bande dessinée de « À la recherche du temps perdu – Du côté de chez Swann – Noms de pays : le nom« . Face à l’immensité de l’œuvre de Marcel Proust, souvent perçue comme intimidante par sa complexité et sa richesse littéraire, Stéphane Heuet propose une porte d’entrée visuelle qui, tout en respectant le texte original, invite un public élargi à s’immerger dans cet univers.

Le trait de Stéphane Heuet, épuré et classique, sert une narration fluide et rigoureuse. Ses illustrations, « simples », capturent avec une sobriété élégante les paysages, les atmosphères et les détails qui jalonnent l’univers de Proust. Ce choix stylistique s’avère judicieux : il permet de ne pas étouffer le texte mais plutôt de le mettre en lumière, tout en respectant la délicatesse du propos. En cela, Stéphane Heuet parvient à marier accessibilité et fidélité.

extrait bd À la recherche du temps perdu - Du côté de chez Swann - Noms de pays : le nom

La structure de l’œuvre, articulée autour des souvenirs et des impressions du narrateur, trouve ici une nouvelle résonance. La bande dessinée invite le lecteur à une lecture contemplative, où chaque planche devient un écho du passé, une fenêtre ouverte sur l’introspection et la mémoire.

Stéphane Heuet réussit à rendre ce monument de la littérature plus accessible tout en respectant sa profondeur, prouvant que la bande dessinée peut être un support puissant pour rendre hommage aux classiques intemporels.

Gatsby le magnifique

Bande dessinée publiée en 2022 aux éditions Philéas.


Adapté du roman de Francis Scott Fitzgerald publié en 1925.

couverture bd Gatsby le magnifique

Une adaptation en roman graphique magnifiquement illustrée du classique américain bien-aimé de F. Scott Fitzgerald

Gatsby le Magnifique est son troisième roman, l’aboutissement suprême de sa carrière. L’histoire du riche et mystérieux Jay Gatsby et de son amour pour la belle Daisy Buchanan, des fêtes somptueuses à Long Island y sont décrites dans ce conte délicieusement conçu dans l’Amérique des années 1920.


Publié pour la première fois en 1925, l’ère du jazz par excellence, ce roman a été acclamé par plusieurs générations de lecteurs et est maintenant réinventé : Gatsby, Nick, Daisy, Tom, East et West Egg y sont racontés dans des illustrations luxuriantes et romantiques par l’artiste Aya Morton, et le texte cristallin de Fitzgerald a été adapté par Fred Fordham, déjà auteur des adaptations de Ne tirez sur l’oiseau moqueur et Le Meilleur des Mondes.

Les nouveaux lecteurs, comme les fans de longue date de Gatsby, seront enchantés par la beauté nostalgique de cette nouvelle vision. Jay Gatsby, Nick Carraway et Tom Buchanan apparaissent en costumes trois pièces lorsqu’ils sont en ville ou assistent à une fête, et en short de tennis lorsqu’ils passent un après-midi tranquille sur leurs vastes propriétés.

Daisy Buchanan et Jordan Baker, en perles et longues robes moulantes, passent leurs journées avec du vin à la main.

L’œil d’Aya Morton pour la mode et la décoration intérieure aide le lecteur à s’immerger complètement dans l’époque, tandis que la refonte du texte original par Fordham reflète une profonde intimité avec l’œuvre de Fitzgerald.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Gatsby le magnifique »

Fred Fordham et Aya Morton offrent une adaptation graphique de « Gatsby le Magnifique » qui réussit à capturer l’essence du chef-d’œuvre de Fitzgerald.

Le scénario, fidèle à l’original, traduit avec précision la décadence des années folles et la tragédie personnelle de Gatsby, bien que certains subtilités littéraires puissent se perdre dans la transition au format visuel.

Aya Morton, avec ses illustrations vibrantes et détaillées, parvient à recréer l’ambiance opulente des fêtes de Gatsby, tout en soulignant la mélancolie sous-jacente du personnage principal. On peut loué la capacité de Morton à évoquer l’époque avec une telle fidélité visuelle, ajoutant une nouvelle dimension à l’histoire intemporelle de Fitzgerald.

extrait bd Gatsby le magnifique

Cependant, la bande dessinée, bien que visuellement impressionnante, n’atteint pas toujours la profondeur émotionnelle du texte original. Les dialogues et la narration de Fordham restent en grande partie intacts, mais l’intensité lyrique de Fitzgerald peut sembler atténuée dans ce format plus concis.

Cette adaptation est une interprétation respectueuse et artistique de « Gatsby le Magnifique« , qui saura séduire les amateurs de bandes dessinées et les admirateurs de Fitzgerald. Une lecture recommandée pour découvrir ou redécouvrir ce classique littéraire sous une nouvelle lumière.

Le Procès

Album publié en 2016 aux Editions Akileos.


Adapté de l’œuvre de Franz Kafka (publiée pour la première fois en 1925).

couverture bd Le Procès

Accusé d’une faute qu’il ignore par des juges qu’il ne voit jamais et conformément à des lois que personne ne peut lui enseigner, Joseph K. va pousser un nombre ahurissant de portes pour tenter de démêler la situation et s’enfoncer de plus en plus dans l’absurde.

Le Procès est une parabole de l’existence humaine: nous sommes tous coupables, car dès la naissance, nous sommes tous condamnés.

L’issue est fatale, quelle que soit notre lutte. Alors, pourquoi lutter contre la mort ? Si on essayait de vivre, tout simplement.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Procès »

L’adaptation en bande dessinée du roman Le Procès de Franz Kafka par Céka (scénario) et Clod (dessin), publiée aux éditions Akiléos, est une œuvre fascinante qui parvient à condenser l’essence kafkaïenne en seulement 46 planches. Ce pari audacieux est relevé avec brio grâce à une narration fidèle et un style graphique percutant.

Une narration fidèle et absurde
Céka réussit à capturer l’atmosphère oppressante et absurde du roman original. L’histoire de Joseph K., accusé sans raison apparente, plonge le lecteur dans un univers où la bureaucratie devient un labyrinthe inextricable. Le scénario met en lumière les thèmes centraux de Franz Kafka : l’angoisse existentielle, l’injustice systémique et l’absurde de la condition humaine. Quelques touches d’humour noir ponctuent le récit, offrant une respiration bienvenue dans cet univers pesant, tout en restant fidèle à l’esprit du roman.

Un style graphique saisissant
Les illustrations de Clod magnifient cette adaptation. Son trait épuré et ses teintes sombres, oscillant entre gris et noir, renforcent l’atmosphère oppressante. Les décors labyrinthiques et les perspectives déformées traduisent visuellement la confusion et la perte de repères du protagoniste. Les ombrages marqués et les cadrages audacieux ajoutent une profondeur émotionnelle qui soutient parfaitement le récit. Les références au cubisme enrichissent encore cette œuvre visuellement captivante.

extrait bd Le Procès

Un chef-d’œuvre accessible mais dense
Bien que l’on pourrait regretter la brièveté de l’album, qui limite le développement de certaines séquences, cette concision rend Le Procès accessible à un large public, notamment aux adolescents découvrant la littérature de l’absurde. Cette adaptation est une porte d’entrée idéale vers l’univers kafkaïen tout en offrant une expérience graphique unique.

Le Procès de Céka et Clod est une réussite qui ravira les amateurs de Kafka comme les passionnés de bande dessinée. Une œuvre à découvrir pour quiconque souhaite explorer les méandres de l’absurde avec un regard neuf.

Corsu – Le chasseur d’éclaircies nocturnes

Album publié en 1999 aux Editions DCL.


couverture bd bd Corsu - Le chasseur d'éclaircies nocturnes

De ces ruines ancestrales sont nées des vies. La mort laisse toujours la nature reprendre le dessus. D’autres vies se construiront sur ces pierres.

Moi, Corsu, je suis le désert, l’arbre et la vie. Je suis Mazzeru…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Corsu – Le chasseur d’éclaircies nocturnes »

Avec Corsu – Le chasseur d’éclaircies nocturnes, Éric Rückstühl propose une œuvre qui navigue habilement entre onirisme et réalisme, plongeant ses lecteurs dans un univers chargé de mystère.

La bande dessinée s’articule autour du mazzérisme, une tradition corse singulière où les rêves prophétiques annoncent des événements tragiques. Cette toile de fond confère au récit une profondeur fascinante, amplifiée par l’atmosphère presque palpable de la forêt corse, théâtre d’une chasse aux sangliers hors du commun.

Les illustrations, point fort de l’œuvre, saisissent avec brio les nuances des paysages insulaires. Éric Rückstühl parvient à traduire la beauté brute et sauvage de la Corse, tout en y insufflant une part de mysticisme. Les jeux d’ombres et de lumières participent à créer une ambiance à la fois inquiétante et captivante, reflétant l’équilibre précaire entre les croyances ancestrales et une modernité qui semble toujours en retrait.

Corsu – Le chasseur d’éclaircies nocturnes est une œuvre singulière qui ravira les passionnés de récits Corses. Elle offre une expérience graphique et narrative qui honore la richesse culturelle de la Corse.