Catégorie : Classique Du 19ème Siècle

L’Homme qui rit

Bande dessinée publiée en 2000 aux éditions Glénat.


D’après le roman de Victor Hugo publié en avril 1869.

couverture bd L'Homme qui rit

Tout le monde connaît Victor Hugo et sa capacité à créer des univers où le sordide côtoie le sublime. Mais tout le monde ne connaît pas encore Fernando De Felipe ; cela ne devrait plus tarder.


Après deux séries très remarquées par les lecteurs de BD (Museum et Black Deker), la publication de cette très libre adaptation de L’Homme qui rit devrait convaincre les derniers sceptiques de l’incommensurable talent de cet artiste.


Son trait vivant et fluide et ses couleurs audacieuses font de ce directeur artistique de l’université de Barcelone l’un des plus intéressants auteurs espagnols du moment.
Mélangeant les techniques et les styles avec l’originalité qui le caractérise, De Felipe pousse encore plus loin les limites de la BD dans cet album envoûtant et sombre.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Homme qui rit »

Dans sa bande dessinée L’Homme qui rit, Fernando de Felipe revisite l’œuvre de Victor Hugo avec une vision résolument sombre et déstabilisante.

Cet album distille une atmosphère oppressante à travers des illustrations frappantes et un récit condensé. De Felipe se concentre sur l’aspect grotesque de l’histoire, accentuant la tragédie du personnage principal, Gwynplaine, dont le rire figé devient une métaphore poignante de la condition humaine et de l’injustice sociale.

Les choix artistiques de l’auteur, notamment son style graphique marqué par des contrastes intenses et des visages déformés, créent une tension constante. Ce parti pris peut cependant diviser. On peut y voir une adaptation fidèle à l’esprit du roman, ou alors regretter la simplification inévitable des thèmes profonds d’Hugo.

L’Homme qui rit de De Felipe se présente non seulement comme une interprétation graphique de qualité, mais aussi comme une réflexion moderne sur les inégalités et le destin, qui résonne encore aujourd’hui.

Cette bande dessinée est un tour de force qui mérite d’être découverte, tant pour son approche artistique que pour la réinvention du classique littéraire d’Hugo qu’elle propose.

Le Géant égoïste

Album publié en 2006 aux éditions Mosquito.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre d’Oscar Wilde publié le 23 mai 1888.

couverture bd bd Le Géant égoïste (Oscar Wilde)

Abandonnant pour un temps les brumes du gothique, Dino Battaglia a mis également en scène de nombreux contes populaires.

Cet univers merveilleux est délicatement souligné par les couleurs de son épouse Laura dont Hugo Pratt vantait les talents de coloriste. Dans ce registre apaisé, il a notamment adapté Andersen, les frères Grimm ainsi qu’Oscar Wilde.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Géant égoïste »

Dino Battaglia, maître incontesté de l’adaptation graphique, livre avec Le Géant égoïste une œuvre de toute beauté, où la finesse narrative d’Oscar Wilde rencontre un univers visuel d’une rare délicatesse. Ce récit, publié par les éditions Mosquito, se distingue par une harmonie parfaite entre texte et illustration, témoignant du respect de l’auteur pour la puissance poétique du conte original.

Les dessins de Dino Battaglia, finement tracés et subtilement éthérés, créent une atmosphère à la fois douce et mélancolique, idéale pour traduire l’émotion qui habite chaque page. Chaque case semble respirer, grâce à une mise en page aérée où l’espace blanc devient partie intégrante de la narration. Les couleurs, appliquées par Laura Battaglia, enrichissent ce voyage visuel, offrant au lecteur des nuances pastel qui renforcent le caractère onirique du récit.

Au-delà de l’esthétique, c’est le traitement des thématiques universelles – l’égoïsme, la solitude, et la rédemption par l’ouverture aux autres – qui confère à cette œuvre toute sa profondeur. Dino Battaglia transcende les conventions de la bande dessinée pour s’inscrire dans une démarche proche de l’art narratif, où chaque image porte en elle une résonance littéraire.

Le Géant égoïste est une invitation à redécouvrir un classique sous un angle nouveau, une expérience à la fois visuelle et spirituelle, qui ravira amateurs d’art et amoureux de littérature. Dino Battaglia nous rappelle que la bande dessinée peut être un pont entre deux mondes, celui des mots et celui des images.

Boitelle et le Café des Colonies

Album publié en 2016 aux éditions Bamboo.


Résumé éditeur

Adaptation d’une nouvelle de Guy de Maupassant, « Boitelle », extraite du recueil « La main gauche », publié en 1889.

couverture bd Boitelle et le Café des Colonies

Malmené par la vie, le père Antoine Boitelle se remémore sa chère jeunesse : lorsqu’il était soldat au Havre, à rêver devant les navires en partance pour les pays lointains ; son coup de foudre pour la belle Norène, une jeune Africaine serveuse au Café des colonies.

Si le jeune Antoine vécut une immense passion, il se heurta également à la laideur du racisme quotidien et à la résistance de ses parents, paysans, face à un mariage beaucoup trop « coloré » à leur goût.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Boitelle et le Café des Colonies »

« Boitelle et le Café des Colonies », œuvre de Didier Quella-Guyot et Sébastien Morice parue en 2016, est une adaptation poignante de la nouvelle de Guy de Maupassant. La bande dessinée nous plonge dans la France du XIXe siècle, explorant les thèmes intemporels de l’amour et du racisme.

L’histoire suit Antoine Boitelle, un homme marqué par la vie, qui se souvient de sa jeunesse lorsqu’il était soldat au Havre. Là-bas, il tombe amoureux de Norène, une jeune serveuse africaine au Café des Colonies. Leur romance est cependant entravée par les préjugés raciaux de l’époque et l’opposition des parents d’Antoine, paysans refusant une union interethnique. Quella-Guyot réussit à transposer fidèlement l’essence de Maupassant, offrant une narration sans jugement qui met en lumière les réalités du racisme quotidien de l’époque​.

extrait bd Boitelle et le Café des Colonies

Les illustrations de Sébastien Morice apportent une profondeur supplémentaire au récit. Ses dessins, à la fois doux et réalistes, utilisent des couleurs chaudes pour créer une atmosphère nostalgique qui contraste avec la dureté des thèmes abordés. La délicatesse de son style visuel souligne l’humanité des personnages et leur lutte contre les préjugés. Cette combinaison de narration et d’illustration crée une œuvre émotive et immersive​​.

« Boitelle et le Café des Colonies » aborde des questions essentielles et contemporaines. L’amour entre Antoine et Norène, confronté aux préjugés de la société, offre une réflexion sur l’acceptation et la tolérance. La bande dessinée évoque également les « zoos humains » et les expositions coloniales, ajoutant une dimension historique qui enrichit le récit et renforce sa pertinence actuelle.

Quella-Guyot et Morice ont créé une adaptation réussie et touchante de Maupassant, à la fois visuellement captivante et thématiquement profonde.

Ainsi parlait Zarathoustra

Album publié en 2016 aux Editions Soleil.


Adapté de l’œuvre de Friedrich Nietzsche (publiée pour la première fois en 1883).

couverture bd Ainsi parlait Zarathoustra

Comprenez de grandes œuvres libératrices de la pensée humaine grâce aux mangas et découvrez avec plaisir les idées fondatrices de nos sociétés !

Ce manga est une introduction à la célèbre œuvre de Nietzsche de 1883 qui a pour vocation d’abolir la doctrine morale judéo-chrétienne fondée sur les principes du bien et du mal.

Découvrez ce texte considéré comme un « 5e Evangile » par son auteur, et en quoi il a apporté une nouvelle promesse d’avenir pour l’Homme en le libérant d’un paradis inatteignable.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Ainsi parlait Zarathoustra »

L’adaptation en bande dessinée de Ainsi parlait Zarathoustra par Variety Artworks est un remarquable exercice de vulgarisation philosophique. Avec un format graphique élégant et une narration fluide, cet ouvrage parvient à traduire les concepts de Friedrich Nietzsche dans un langage visuel accessible tout en respectant l’esprit de l’œuvre originale.

Le récit, qui met en scène Zarathoustra et son interlocuteur Alex, capte avec brio les tensions idéologiques d’une époque en pleine mutation. Les dialogues, épurés sans être simplistes, exposent des notions aussi complexes que le surhomme ou la critique des valeurs religieuses avec une clarté impressionnante. Chaque page s’illumine grâce à des illustrations détaillées, renforçant l’impact des idées tout en offrant une expérience visuelle immersive.

extrait bd Ainsi parlait Zarathoustra

Cette bande dessinée se distingue également par son équilibre entre pédagogie et créativité. Plutôt qu’une simple transcription, elle recrée une atmosphère où réflexion et émotion cohabitent harmonieusement. Bien que certaines subtilités de la pensée de Friedrich Nietzsche puissent paraître abrégées, cela ouvre une voie idéale pour les néophytes curieux de s’initier à ce monument de la philosophie.

Ainsi parlait Zarathoustra en manga est une réussite à la fois éducative et artistique, qui invite le lecteur à plonger dans l’univers intemporel d’une pensée audacieuse.
Un ouvrage à recommander, tant pour les amateurs de philosophie que pour les passionnés de bandes dessinées.

Bartleby le scribe

Albums publiés en 2021 aux éditions Dargaud.


Résumé éditeur

L’adaptation du célèbre roman d’Herman Melville publié pour la première fois en 1853.

couverture bd Bartleby le scribe

New York City, quartier de Wall Street.

Un jeune homme est engagé dans une étude de notaire. Il s’appelle Bartleby. Son rôle consiste à copier des actes juridiques.

Les premiers temps, Bartleby se montre irréprochable. Consciencieux, efficace, infatigable, il abat un travail colossal, le jour comme la nuit, sans jamais se plaindre. Son énergie est contagieuse. Elle pousse ses collègues, pourtant volontiers frondeurs, à donner le meilleur d’eux-mêmes.

Un jour, la belle machine se dérègle. Lorsque le patron de l’étude lui confie un travail, Bartleby refuse de s’exécuter. Poliment, mais fermement. I would prefer not, lui répond-il. Soit, en français : je préfèrerais ne pas.

Désormais, Bartleby cessera d’obéir aux ordres, en se murant dans ces quelques mots qu’il prononce comme un mantra. Je préfèrerais ne pas. Non seulement il cesse de travailler, mais il refuse de quitter les lieux…

José Luis Munuera s’empare de la nouvelle d’Herman Melville dans une adaptation magistrale et porte un regard original sur ce texte, réflexion stimulante sur l’obéissance et la résistance passive.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Bartleby le scribe »

L’adaptation en bande dessinée de « Bartleby, le scribe » par José-Luis Munuera est une œuvre remarquable qui parvient à capturer l’essence de la nouvelle d’Herman Melville tout en apportant une touche graphique distincte.

Munuera, connu pour son style dynamique, adopte ici un trait plus sobre et élégant, parfaitement adapté au ton mélancolique et introspectif du récit. Les décors de New York au XIXe siècle, avec leurs couleurs sombres et brumeuses, renforcent l’ambiance oppressante de Wall Street.

L’intrigue suit Bartleby, un copiste dont l’inertie et le refus poli mais catégorique de suivre les ordres (« Je ne préférerais pas ») désarçonnent son employeur et ses collègues.

Ce personnage énigmatique, interprété par Munuera avec une pureté mélancolique, soulève des questions profondes sur la liberté individuelle et la désobéissance passive. Le récit, bien que fidèle à l’original, prend parfois des libertés chronologiques, mais ces ajustements servent à intensifier l’atmosphère étouffante de l’époque.

Cette bande dessinée n’est pas seulement une adaptation réussie mais une invitation à la réflexion. Elle interroge la place de l’individu face à un système rigide et bureaucratique, offrant une résonance particulière à notre époque.

Une œuvre à lire absolument pour sa profondeur et sa beauté visuelle.

Le Portrait de Dorian Gray

Album publié en 2008 aux éditions Delcourt.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre d’Oscar Wilde publiée en 1890.

couverture bd Le Portrait de Dorian Gray

Dorian Gray est un jeune dandy d’une rare beauté.

L’un de ses amis et peintre, Basil Hallward, décide de faire son portrait et, fasciné par ce modèle, il parvient au paroxysme de son art. Dorian Gray, lui-même, tombe amoureux de son propre reflet.

Il fait ainsi le voeu de conserver l’éclat de sa jeunesse, et le portrait accuse l’outrage du temps à sa place.

Mais la perpétuelle quête de la beauté l’amène à regretter amèrement ce pacte narcissique.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Portrait de Dorian Gray »

Stanislas Gros propose une brillante adaptation en bande dessinée du classique d’Oscar Wilde, « Le Portrait de Dorian Gray« .

Fidèle à l’œuvre originale, Gros réussit à capturer l’essence du roman tout en offrant une nouvelle dimension visuelle à cette histoire intemporelle. Ses illustrations détaillées et élégantes transportent le lecteur dans l’univers victorien, ajoutant une profondeur supplémentaire aux thèmes de la beauté, de la jeunesse et de la corruption morale.

extrait bd Le Portrait de Dorian Gray

L’ironie mordante et le sarcasme de Wilde sont habilement retranscrits, rendant hommage à l’esprit de l’auteur tout en rendant l’histoire accessible à un nouveau public. Les personnages, notamment Dorian et Basil, sont superbement incarnés, leurs émotions et transformations habilement représentées à travers le dessin précis et expressif de Gros​.

Cette adaptation graphique offre une nouvelle lecture fascinante du mythe de Dorian Gray. En préservant la profondeur philosophique et esthétique du texte original, Gros réussit le pari de séduire aussi bien les amateurs de littérature que les passionnés de bandes dessinées.

« Le Portrait de Dorian Gray » par Stanislas Gros est une œuvre qui enrichit le patrimoine de la bande dessinée française

Moby Dick (Disney)

Albums publiés en 2019 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

L’adaptation du célèbre roman d’Herman Melville publié pour la première fois en 1851.

Le chef-d’œuvre d’Herman Melville, version Disney !

couverture bd bd Moby Dick (Disney)

C’est l’histoire d’une traque légendaire. Celle du capitaine d’un navire, le Pequod, qui cherche à se venger d’un cachalot blanc qui lui a dévoré sa jambe par le passé.

C’est l’histoire d’un équipage de chasseurs de baleines, otage de l’obsession de son capitaine, et la vie sur un navire où l’aventure et le danger rôdent à chaque instant. C’est l’histoire d’une légende, celle de Moby Dick !

Tout le monde, à ces mots, aura sans doute reconnu le célèbre roman d’Herman Melville, probablement l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature américaine.

Cette adaptation « disneyenne », avec notamment Donald en Ismail et Picsou dans le rôle du légendaire capitaine Achab, est justement l’occasion pour les plus jeune de se plonger dans ce monument littéraire et de découvrir une grande aventure qui, encore aujourd’hui, n’a rien perdu de sa force romanesque.


Moby Dick

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Moby Dick »

Francesco Artibani et Paolo Mottura revisitent le classique de Melville dans leur bande dessinée « Moby Dick » en y intégrant l’univers Disney.

Donald Duck incarne Ismaël et Picsou devient le capitaine Achab, ici rebaptisé Quackhab, dans une chasse obsédante de la mythique baleine blanche.

Visuellement, Mottura brille. Ses illustrations capturent avec brio la tension dramatique du récit original tout en conservant l’esthétique familière de Disney. Les expressions des personnages et les scènes maritimes sont particulièrement réussies, plongeant le lecteur dans une aventure visuellement captivante.

extrait bd Moby Dick (Disney)

Cependant, le scénario souffre parfois de simplification excessive. La complexité psychologique des personnages, élément clé du roman de Melville, se perd dans cette adaptation.

L’humour caractéristique de Donald Duck peut sembler en décalage avec la gravité du récit, diluant la profondeur et l’intensité de la quête d’Achab.

Pour les amateurs de Disney et les jeunes lecteurs, cette version de « Moby Dick » offre une introduction accessible à un classique de la littérature.

Toutefois, les puristes de Melville pourraient être déçus par une adaptation qui, malgré ses qualités visuelles indéniables, ne parvient pas toujours à rendre justice à la richesse du texte original.

Scrooge, Un chant de Noël

Albums publiés en 2014 aux éditions Ecole Des Loisirs.


Résumé éditeur

L’adaptation du célèbre conte de Charles Dickens publiée en décembre 1843.

Londres, un 24 décembre 18…

Toute la ville s’apprête à fêter Noël… sauf Ebenezer Scrooge, un prêteur sur gages connu pour son avarice et son coeur de pierre.

Le vieil homme tyrannise Bob, son employé, méprise son neveu et ignore la misère qui l’environne. Mais pour Scrooge, cette nuit de Noël ne ressemblera à aucune autre. Le fantôme de Marley, son ancien associé mort sept ans plus tôt, vient le visiter.

Condamné à errer jusqu’à la fin des temps pour expier son avarice et sa dureté de coeur, Marley le prévient : « Si tu continues comme ça, Ebenezer, c’est aussi l’enfer qui t’attend !  »

Scrooge et le fantôme de Marley vont alors passer cette nuit de Noël à errer dans la ville, ils vont se replonger dans le passé d’Ebenezer et se projeter dans les années à venir. Effaré, Scrooge réalise que, s’il n’aime personne, personne ne l’aime non plus et que nul ne le regrettera. À son réveil, Scrooge ne sait plus s’il a ou non rêvé. Ce qu’il sait en revanche, c’est qu’il doit changer de vie ! Et vite !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Scrooge, Un chant de Noël »

« Scrooge, Un chant de Noël« , adapté par Rodolphe et magnifiquement illustré par Estelle Meyrand, s’inscrit dans la lignée des réinterprétations contemporaines du célèbre conte de Dickens. Loin d’être une simple transposition, cette bande dessinée capte l’attention par son ambiance visuelle saisissante et son récit poignant, fidèle aux valeurs morales intemporelles que véhicule l’œuvre originale.

Rodolphe réussit avec brio à rendre accessible aux jeunes lecteurs l’histoire du vieil usurier aigri, Ebenezer Scrooge, qui, la veille de Noël, se retrouve confronté à ses fautes passées, présentes et futures, grâce aux interventions de spectres inquiétants. Le scénario, tout en respectant la structure narrative de Dickens, adopte un rythme adapté à un public moderne, où chaque planche participe à l’évolution psychologique du personnage principal.

Les illustrations d’Estelle Meyrand apportent une touche de poésie et de mystère, renforçant le contraste entre la froideur du monde de Scrooge et la chaleur que ce dernier découvre au fil du récit. Les choix esthétiques, tels que l’usage de couleurs douces et de textures riches, contribuent à ancrer l’histoire dans une atmosphère à la fois onirique et nostalgique.

Cette bande dessinée est un petit bijou, aussi esthétique que moralement enrichissant, qui résonnera longtemps après la dernière page tournée.

Le joueur de flûte de Hamelin

Bande dessinée publiée en 2018 aux éditions Michel Lafon.


D’après le conte des frères Grimm publié en 1816.

couverture bd Le joueur de flûte de Hamelin

Il était une fois, dans un petit village au fin fond de la forêt, une jeune femme sourde nommée Maggie.

Maltraitée par les villageois, elle se réfugiait dans l’imaginaire, rêvant de trouver un jour le prince charmant.

Quand Maggie rencontre le mystérieux joueur de flûte, il semble que tous ses vœux se réalisent. Mais à mesure qu’elle se rapproche de lui, Maggie découvre le côté sombre du garçon et de ses rêves qui pourrait bien se révéler son pire cauchemar.

Jay Asher et Jessica Freeburg ont habilement revisité l’histoire du joueur de flûte de Hamelin dans ce conte fantastique effrayant. Transcrite initialement par les frères Grimm, la légende évoque la disparition de cent trente garçons et filles, un désastre qui serait survenu le 26 juin 1284 dans la ville de Hamelin en Allemagne.

Jay Asher, l’auteur de 13 Reasons Why, est un phénomène éditorial qui s’est vendu à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde et a été adapté en série sur Netflix.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le joueur de flûte de Hamelin »

« Le joueur de flûte de Hamelin » de Jay Asher et Jessica Freeburg est une bande dessinée qui réinvente le célèbre conte avec une touche de noirceur et une profondeur émotionnelle notable.

L’histoire suit Maggie, une jeune femme sourde marginalisée, dont les rêves prennent un tournant inquiétant à la rencontre du mystérieux joueur de flûte. Les auteurs réussissent à créer une atmosphère qui oscille entre douceur et terreur, enrichie par des illustrations captivantes qui évoluent avec le récit.

On salue la capacité de la bande dessinée à susciter des émotions fortes, malgré le format visuel. Maggie est décrite comme une héroïne attachante, et son développement tout au long de l’histoire est à la fois touchant et réaliste. La trame narrative, bien rythmée, maintient l’intérêt du lecteur jusqu’à la fin, avec une progression maîtrisée.

Le mélange de fantastique et d’horreur est particulièrement apprécié, offrant une nouvelle dimension au conte original des frères Grimm.

« Le joueur de flûte de Hamelin » est une œuvre réussie qui allie un récit poignant à des visuels saisissants, faisant de cette bande dessinée une lecture incontournable pour les amateurs de contes revisités et d’histoires profondément humaines.

Scrooge, Un chant de Noël

Albums publiés en 2008 aux éditions Delcourt.


Résumé éditeur

L’adaptation du célèbre conte de Charles Dickens publiée en décembre 1843.

Scrooge, un vieillard acariâtre, un vautour au coeur sec ignorant tout de l’humanité, reçoit le 24 décembre au soir la visite du fantôme de son défunt associé.

Ce dernier lui fera vivre trois moments de sa vie, trois nuits de Noël – passée, présente et future – pour tenter de lui ouvrir les yeux et le cœur


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Scrooge, Un chant de Noël »

L’adaptation de « Scrooge, Un chant de Noël«  par Rodolphe et Estelle Meyrand se distingue par son approche à la fois respectueuse de l’œuvre originale et innovante dans sa présentation visuelle. Cette bande dessinée réussit à capter l’attention des lecteurs en transposant l’histoire intemporelle de Charles Dickens dans un format accessible et visuellement attrayant.

Rodolphe maîtrise l’art de la narration en restituant avec subtilité le parcours de rédemption d’Ebenezer Scrooge. À travers une série de rencontres spectrales, le personnage principal est confronté à la dure réalité de ses actions passées et de leurs conséquences sur son avenir. L’adaptation est fidèle au texte de Dickens tout en offrant un récit dynamique qui saura captiver un jeune public.

Les illustrations de Meyrand apportent une dimension supplémentaire au récit. Ses dessins, délicatement réalisés, plongent le lecteur dans l’atmosphère brumeuse du Londres victorien, tout en créant un contraste frappant entre l’obscurité du cœur de Scrooge et la lumière progressive de sa rédemption. Les choix de couleurs et de textures renforcent l’immersion dans cet univers à la fois mélancolique et porteur d’espoir.

« Scrooge, Un chant de Noël«  est une adaptation remarquable qui conjugue avec finesse le texte de Dickens et l’art visuel, offrant ainsi une expérience de lecture riche et émotionnellement engageante.