Fils de ploucs 3 – Adieu Plougourvest

Album publié en 2024 aux éditions Ouest France.
Résumé éditeur
Adapté du roman de Jean Rohou publié pour la première fois le 5 avril 2005.

Fils de ploucs a sans doute été la plus grosse vente de littérature des Éditions Ouest-France.
On doit cette analyse très juste de la culture rurale bretonne à Jean Rohou, fils de paysan de Plougourvest dans le Léon (et locuteur breton), qui est devenu professeur d’université (Rennes 2).
Dans son récit tout y passe : le rythme de vie, la religion, l’église, le cimetière et le village, l’école, le monde paysan, la langue bretonne, les voisins, la maladie, la mort, etc. Cette histoire est désormais proposée en roman graphique.
Ce troisième tome, « Adieu Plougourvest » raconte les premiers pas de Jean en dehors de sa communauté villageoise de Plougourvest, les années au collège puis au lycée à Rennes et enfin à Paris. Les premiers émois amoureux…
On retrouve avec bonheur tous les personnages du village, ses parents, Monsieur le Recteur. Les dialogues ne se privent pas d’expressions en langue bretonne (traduites) qui ne manquent pas de sel. Le roman graphique parle de tous ces sujets, met en scène les personnages, et raconte un monde disparu et attachant.
La bd « Fils de ploucs 3 – Adieu Plougourvest » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Fils de ploucs 3 – Adieu Plougourvest »
Jean Rohou et Clara Vialletelle concluent en beauté cette trilogie autobiographique avec un troisième volume où l’auteur quitte son village de Plougourvest pour le collège de Rennes, le lycée, puis Paris. Le récit conserve la rigueur historique propre à Jean Rohou : né en 1934 dans une famille de paysans du Léon, il évoque sans nostalgie ni misérabilisme les traditions rurales bretonnes, l’apprentissage du breton, le poids de l’Église et la langue maternelle.
L’enfance cède ici la place à l’adolescence : les premiers émois amoureux, la confrontation à l’instruction publique et à la laïcité, et l’émancipation intellectuelle de Jean. Les dialogues, souvent ponctués d’expressions en breton subtilement traduites, rendent la langue vivante et témoignent du fossé grandissant entre ses origines et le monde urbain.

Le trait de Clara Vialletelle, délicat et épuré, sublime chaque planche : un noir et blanc ponctué de camaïeux sépia qui souligne la mélancolie du départ et l’espoir du nouveau départ. Les cadrages alternent gros plans sensibles et décors minimalistes, reflétant la tension entre intimité et ouverture sur le monde.
Ce dernier tome « Adieu Plougourvest » réussit son pari : proposer une fin de cycle aussi introspective que vivante. À recommander aux amateurs des mutations sociales de la Bretagne du XXᵉ siècle et aux Bretons d’un certains âge qui reconnaitront dans cette BD la vie et les paysages de leur enfance.