Après la rafle

Album publié en 2025 aux Editions Les Arènes.


Jo Weismann, un destin :
L’un des derniers rescapés de la rafle du Vél’d’Hiv’
.
Le 16 juillet 1942, les autorités de Vichy procédèrent à une rafle de familles juives parisiennes. Joseph et les siens furent conduits au Vélodrome d’Hiver, puis en wagons à bestiaux jusque dans le camp de transit de Beaune-la-Rolande.
Transit… Vers où ? Un matin, on arracha à Jo ses parents et ses deux sœurs, qui furent déportés à Auschwitz. À Beaune-la-Rolande, une autre guerre commença : celle d’un enfant de 11 ans perdu dans un camp d’orphelins.

La folle évasion d’un enfant innocent.
Joseph est jeune, mais il sent, comprend. Il monte un plan d’évasion avec un autre enfant : Joseph Kogan. Ensemble, ils se glissent sous 15 mètres de barbelés qu’ils  » détricotent  » à mains nues durant six heures d’affilée.
Une fois extirpés des barbelés, ils courent vers leur liberté, dans un monde devenu cauchemar. Ils se retrouveront des années après leur évasion, pour tenter de mettre du baume sur leurs souvenirs…
Depuis, Joseph Weismann, 93 ans aujourd’hui, participe à des conférences, des colloques, des débats, des films. Et il raconte.
Sa guerre à lui ne s’est jamais vraiment achevée. Mais nous sommes tous les héritiers de sa douleur et de ses espérances.
Un livre-témoignage bouleversant.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Après la rafle »

Après la rafle d’Arnaud Delalande (scénario) et Laurent Bidot (dessin), d’après le témoignage de Joseph Weismann, s’impose comme un ouvrage majeur du devoir de mémoire. Adaptant le récit autobiographique de l’un des derniers rescapés de la rafle du Vél’ d’Hiv’, cette bande dessinée restitue avec une justesse remarquable l’itinéraire d’un enfant juif confronté à la brutalité de l’Histoire, de l’arrestation à Paris en juillet 1942 jusqu’à l’évasion du camp de Beaune-la-Rolande, puis la difficile reconstruction.

Le scénario, structuré en flashbacks, explore la montée de l’antisémitisme, la violence de la collaboration d’État, mais aussi la force de l’amitié et de la résilience. On suit le regard d’un enfant qui pressent le drame sans jamais sombrer dans le manichéisme, ce qui confère à l’œuvre une dimension universelle.

extrait bd Après la rafle

Graphiquement, Laurent Bidot opte pour une ligne claire, expressive et sobre, qui sert l’émotion sans tomber dans le sensationnalisme. Les planches consacrées à l’évasion ou à l’attente dans le Vel’ d’Hiv’ frappent par leur intensité : la composition, les jeux d’ombres, les couleurs sourdes traduisent la tension, la peur, mais aussi l’espoir ténu qui subsiste.

Après la rafle est une œuvre essentielle, à la fois bouleversante et pédagogique, qui s’adresse autant aux adolescents qu’aux adultes. Elle transmet la nécessité de ne pas oublier, et offre un support précieux pour comprendre la Shoah à hauteur d’homme, ou plutôt d’enfant. Un album capital, à recommander dans tous les CDI, médiathèques et foyers soucieux de mémoire et d’humanité.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Camp de Beaune-la-Rolande

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