Le grand vestiaire
Album publié en 1988 aux éditions Futuropolis.
Résumé éditeur
D’après le roman de Romain Gary publié le 28 décembre 1948.

« Un après-midi de mars 84, le service artistique des Éditions Gallimard m’appelle pour me proposer d’illustrer la couverture d’un roman de Romain Gary paru en 48, et qui doit reparaître dans la collection Folio. Il s’agit du Grand vestiaire…Lorsque je lis la dernière phrase : « je pouvais maintenant retourner parmi les hommes », il est tard dans la nuit. Je reste assis là, comme illuminé et stupéfait. Et plutôt que de penser à la couverture je me surprends à visualiser une foule d’images, un peu comme un film qui se matérialiserait dans l’instant. Et comme si je voulais arrêter ce flot, le désir de mettre tout cela sur du papier et d’en faire une bande dessinée.«
André Verret.
La bd « Le grand vestiaire » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le grand vestiaire »
Publiée en octobre 1988 par Futuropolis/Gallimard, cette adaptation bande dessinée du court roman de Romain Gary (1948) transpose l’univers d’après-guerre à travers le regard d’André Verret. L’auteur-dessinateur propose un récit en soixante-quatre pages qui marie mémoire historique et trajectoire intime.
L’histoire suit Luc Martin, orphelin de guerre dont le père, maquisard, est tombé la veille de la Libération. Fuyant l’institution des Pupilles de la Nation, il est recueilli par un parachuté ambigu, créant un duo oscillant entre loyauté et suspicion. Les dialogues, rares mais percutants, laissent transparaître l’enfance brisée de Luc et la complexité morale de ses compagnons.

Le trait d’André Verret, semi-réaliste, utilise des lignes franches et des aplats de couleur chauds qui contrastent avec l’atmosphère grise de l’après-guerre. Si certains visages souffrent de maladresses, la palette automnale (ocre, brique, sépia) soutient l’émotion et inscrit le récit dans un climat mélancolique. La mise en page, alternant plans larges et vignettes resserrées, guide le regard et ponctue les moments de tension.
Le Grand Vestiaire séduit par la justesse de son ambiance et la profondeur de ses questionnements, malgré une réalisation graphique parfois inégale. Véritable hommage à Romain Gary, elle invite le lecteur à revisiter les tourments de l’après-guerre à travers un prisme visuel original.




