Aïvali – Une histoire entre Grèce et Turquie

Album publié en 2022 aux éditions Steinkis.


Résumé éditeur

Elles ont deux vies ces maisons : une grecque et une turque

Mais si les maisons pouvaient parler, elles ne parleraient ni des Grecs ni des Turcs, mais de la souffrance des hommes.
À travers quatre portraits croisés, Soloup rend hommage à Aïvali, lieu symbolique du double déracinement des Grecs et des Turcs faisant suite à la Première Guerre mondiale.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Aïvali – Une histoire entre Grèce et Turquie »

La bande dessinée Aïvali – Une histoire entre Grèce et Turquie de Soloup (Antonis Nikolopoulos) éclaire avec finesse et rigueur un pan méconnu de l’histoire gréco-turque : l’échange de populations après le traité de Lausanne (1923) dans la ville d’Aïvali.

Au niveau du scénario, Soloup tisse quatre portraits croisés, Grecs et Turcs et plonge dans la mémoire familiale et collective, en faisant apparaître l’expérience du déracinement, de l’exil, et la complexité des identités multiples. Il ne se contente pas d’un récit manichéen : l’auteur donne voix à l’Autre, analyse les mécanismes de la violence et de la conscience historique.

Soloup, caricaturiste grec descendant de réfugiés d’Asie Mineure, structure son récit de 400 pages autour de mémoires authentiques : ceux de Fotis Kontoglou et d’Elias Venezis, écrivains ayant traversé la Grande Catastrophe. Il y ajoute la voix d’un Turc crétois, Ahmet Yorulmaz, intégrant ainsi l’expérience croisée de ces 1,5 million de Grecs et 500 000 Turcs contraints d’échanger territoires et identités

extrait bd Aïvali - Une histoire entre Grèce et Turquie

Graphiquement, le trait de Soloup, issu du monde du dessin satirique, s’avère étonnamment sobre et précis. Il choisit de ne détailler que l’essentiel des décors, focalisant sur les visages et les expressions : la dureté des événements transparaît sans jamais sombrer dans le sensationnalisme.

Cette BD exigeante constitue un apport précieux, tant pour les amateurs de bande dessinée historique que pour ceux intéressés par la mémoire du XXᵉ siècle. Elle permet de mieux comprendre les liens et les blessures entre les peuples grecs et turcs.

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