Couleurs de l’incendie

Bande dessinée « Couleurs de l’incendie » publiée en 2019 aux éditions Rue de Sèvres.


D’après le roman de Pierre Lemaitre publié en 2018.

Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt.

Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière, mais le destin en décide autrement.

Son fils, Paul, d’un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement.

Face à l’adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d’intelligence, d’énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie.

Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui vont ravager l’Europe.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Couleurs de l’incendie »

Dans le sombre théâtre de l’entre-deux-guerres, « Couleurs de l’incendie » de Christian De Metter déploie ses planches telles des actes d’une tragédie moderne, où la vengeance se dessine en traits épais et couleurs crépusculaires. Comme arrachés aux pages d’un roman de Pierre Lemaitre, ces dessins sont des fenêtres sur l’âme tourmentée de Madeleine Péricourt, héroïne prise dans les flammes de la trahison et de la perte.

Le style graphique de De Metter est une ode à la précision, un équilibre délicat entre l’expressivité brute et le détail minutieux, comme pour rappeler que dans le grand chaos de l’Histoire, l’individu résiste par la force de son visage, par le poids de son silence. Si par moments, le dynamisme semble céder sous le poids de l’atmosphère oppressante, c’est pour mieux capturer la stagnation d’une époque où l’horizon est bouché par les fumées de l’incendie économique et social.

Il y a une maîtrise remarquable dans l’adaptation des teintes qui, loin de n’être qu’une palette de gris, jouent sur les contrastes pour révéler la lumière dans l’obscurité, l’espoir dans le désespoir. Chaque planche est un coup de pinceau sur la toile de la vengeance, orchestrant la montée en puissance d’une femme qui, dans le silence de sa lutte, devient le cri de son époque.

De Metter, en portraitiste du 9e art, offre près de 170 pages d’une histoire qui, tout en rendant hommage à son prédécesseur « Au revoir là-haut », s’en émancipe pour trouver sa propre voix, sa propre couleur, dans les cendres de l’incendie. C’est ainsi que « Couleurs de l’incendie » s’affirme comme une œuvre majeure, un miroir des abysses de l’âme humaine, et une réflexion sur la capacité de l’art à capturer la complexité d’un monde en feu.

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