Demba Diop – Un tirailleur sénégalais dans la Grande Guerre
Album publié en 2017 aux Editions Petit à Petit.
Résumé éditeur
Les rêves, images produites pendant notre sommeil par l’activité psychique, ont toujours eu des sens différents selon les époques et les pays.
Prophéties ? Prédictions d’avenir ? Ou simple activité psychique ?
Freud explique à travers l’expérience de ses patients et les cas auxquels il a été confronté au cours de sa vie d’homme et de médecin sa théorie de l’analyse du rêve, ainsi que ce que l’on appellera plus tard la « psychanalyse ».
Suivez le cheminement de Freud qui l’a amené à l’explication et à la publication de « L’interprétation des rêves » parue en 1899 grâce à ce manga, et comprenez ainsi la signification de vos rêves…
La bd « Demba Diop – Un tirailleur sénégalais dans la Grande Guerre » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Demba Diop – Un tirailleur sénégalais dans la Grande Guerre »
Cette bande dessinée historique de Tempoe (pseudonyme de Thierry Bonneyrat), Mor et Florent Daniel, parue aux éditions Petit à Petit en 2017, constitue un hommage aux soldats de la « Force noire » jetés dans l’enfer du Chemin des Dames. La BD dépasse le simple récit d’aventures pour devenir un témoignage nécessaire sur une page méconnue de notre histoire commune.
Le scénariste Tempoe déploie une approche scénaristique remarquablement juste en centrant son récit sur l’itinéraire de Demba Diop, jeune berger sénégalais de 25 ans. L’album retrace méticuleusement les étapes de son parcour : du recrutement « qui tient plus de la razzia que de l’engagement volontaire » jusqu’aux combats meurtriers d’avril 1917, en passant par la découverte de l’Europe et l’adaptation aux réalités militaires françaises.
Les dialogues reflètent avec authenticité les barrières linguistiques et culturelles tout en préservant la dignité des personnages. Cette écriture nuancée évite les caricatures pour révéler la complexité psychologique de ces hommes déracinés, contraints de combattre pour une patrie qui n’est pas la leur.
Mor (Marcel Morote, 1951-2017) déploie un trait volontairement « vieillot et désuet » qui confère à l’ensemble une authenticité saisissante. Son graphisme , enrichi par les couleurs de Florent Daniel, opère une distinction chromatique subtile mais efficace : les nuances de bistre pour l’Afrique baignée de soleil, les tons sépia pour l’univers métropolitain et ses paysages de guerre. Cette palette bicolore matérialise visuellement le choc des mondes tout en accompagnant l’évolution dramatique du récit.
Le dessinateur, spécialiste de la bande dessinée historique, maîtrise parfaitement les codes vestimentaires et l’environnement de l’époque. Ses planches d’action, notamment lors de l’assaut du Chemin des Dames, restituent avec force l’intensité des combats.
L’album s’appuie sur une documentation historique solide, complétée par un dossier final éclairant sur « La force noire ». La BD replace judicieusement l’action dans son contexte : les débats entre André Maginot et Blaise Diagne sur les méthodes de recrutement, les préparatifs du général Mangin, l’offensive tragique du 16 avril 1917 qui coûta la vie à 1 400 tirailleurs en une seule journée. Cette rigueur documentaire, nourrie par les recherches du scénariste sur les combats du moulin de Laffaux, confère à l’ensemble une profondeur historique indéniable.
En donnant un visage humain à l’histoire des tirailleurs sénégalais, cette bande dessinée accessible dès 14 ans constitue une lecture indispensable pour quiconque souhaite comprendre l’ampleur du sacrifice consenti par ces soldats oubliés.
