La Vengeance d’une femme

Album publié en 2009 aux éditions Emmanuel Proust.
Résumé éditeur
Adapté de la nouvelle de Jules Barbey d’Aurevilly publiée novembre 1874 (au sein du recueil Les Diaboliques).

« … Elle avait combiné la transparence insidieuse des voiles et l’osé de la chair, avec le génie et le mauvais goût d’un libertinage atroce, car, qui ne le sait ? en libertinage, le mauvais goût est une puissance… »
Paris, XIXe, un dandy libertin est attiré par une femme d’une étrange beauté… Celle-ci lui avoue être en réalité une duchesse espagnole qui, en se prostituant, élabore la plus raffinée des vengeances.
Honneur, amour, châtiment, sont les thèmes de cette nouvelle de Jules Barbey d’Aurevilly extraite du recueil Les Diaboliques (1874), et qui devient, en bande dessinée, sous le trait sensuel du jeune dessinateur Lilao, un portrait de femme si moderne et si ambigu. Soit un roman graphique magnifique à la croisée du romantisme, du fantastique et du symbolisme décadent.
La bd « La Vengeance d’une femme » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Vengeance d’une femme »
Fabrice Lilao, professeur d’arts plastiques titulaire d’une maîtrise sur le dandysme, signe avec La Vengeance d’une femme une adaptation remarquable de la célèbre nouvelle de Jules Barbey d’Aurevilly extraite des Diaboliques (1874). Cette bande dessinée de 92 pages, publiée en 2009 aux éditions Emmanuel Proust dans la collection Atmosphères, transpose avec intelligence l’univers sulfureux et romantique de l’auteur normand.
La BD explore les thèmes centraux de la nouvelle de Jules Barbey d’Aurevilly : la vengeance féminine, l’honneur bafoué et la déchéance volontaire comme arme de destruction sociale. Fabrice Lilao préserve la substantifique moelle narrative en conservant l’esprit comme la lettre de l’œuvre originale, tout en effectuant des coupes judicieuses pour adapter le texte au medium graphique. La duchesse d’Arcos de Sierra Leone, prostituée par choix vengeur, conserve toute sa complexité psychologique dans cette transposition visuelle.

Le choix esthétique du noir et blanc s’avère pertinent pour restituer l’atmosphère mélancolique et sombre de cette histoire tragique. Les cases immenses permettent une lecture fluide tandis que l’imagerie très XIXe siècle colle parfaitement à l’époque romantique évoquée. Le trait de Fabrice Lilao capture la sensualité et la noblesse déchue des personnages.
Cette adaptation constitue un pont réussi entre littérature classique et bande dessinée contemporaine, permettant aux lecteurs découvrant Jules Barbey d’Aurevilly un accès privilégié à son univers. A noter : l’inclusion du texte intégral en fin d’ouvrage.