Le Vivant à vif

Album publié en 2024 aux éditions Rue de Sèvres.


Résumé éditeur

Adapté du livre À l’aube de la 6ᵉ extinction (Comment habiter la Terre) de Bruno David publié le 6 janvier 2021.

couverture bd Le Vivant à vif

Salomé et Félicien, deux collégiens particulièrement bavards, doivent préparer un exposé.
Peu réjouis à l’idée de devoir travailler sur cet exercice, il leur est distribué un sujet des plus mystérieux : « A l’aube de la sixième extinction ».
Menant des tentatives de réflexion plus vaines les unes que les autres, ils sont bientôt épaulés par Iris, une jeune scientifique rencontrée par le plus heureux des hasards.
Celle-ci, spécialiste de sujets environnementaux , va ouvrir les deux adolescents à l’étendue de ses connaissances, en leur décrivant la richesse de la biodiversité et les conséquences de l’exploitation intensive des ressource énergétique et alimentaires. 
À son contact, ils vont se sensibiliser à des questions environnementales plus que jamais d’actualité, pour devenir ensuite, à leur échelle, les porte-paroles de l’urgence à sauver notre planète.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Vivant à vif »

Comment une adaptation de roman en BD transforme-t-elle l’angoisse écologique en pédagogie lumineuse ? Voilà l’étonnant paradoxe que relève Simon Hureau dans « Le Vivant à vif« .
Là où Bergman explorait la mort de Dieu, l’auteur tourangeau ausculte l’agonie du vivant avec la précision d’un entomologiste et l’empathie d’un conteur. Cette BD, adaptation du dense essai de Bruno David « À l’aube de la 6e extinction« , m’a immédiatement rappelé ma première plongée dans les planches naturalistes de Fabre – ce même émerveillement mâtiné d’inquiétude face à la complexité du monde.

L’histoire suit Félicien et Salomé, deux collégiens confrontés à un mystérieux exposé sur la « sixième extinction ». Leur rencontre fortuite avec Iris, jeune scientifique passionnée, transforme ce travail scolaire en odyssée pédagogique. Contrairement aux mangas d’heroic-fantasy où Guts de Berserk affronte des démons surnaturels, nos protagonistes découvrent que les véritables monstres se cachent dans nos habitudes consuméristes. Cette approche évite brillamment l’écueil du prêche moralisateur pour privilégier la découverte.

L’urgence climatique traverse aujourd’hui tous les débats politiques, des COP aux manifestations de la jeunesse. Simon Hureau saisit cette actualité brûlante sans tomber dans le militantisme de façade. Son trait, déjà remarquable dans « L’Oasis », atteint ici une maturité graphique .

extrait bd Le Vivant à vif

Bruno David, paléontologue de renom et ancien directeur du Muséum d’Histoire naturelle, apporte sa caution scientifique à ce projet ambitieux. La préface ampoulée contraste heureusement avec la fluidité narrative de l’ensemble, preuve que la vulgarisation n’exclut pas la rigueur académique.

Cette BD fonctionne comme une loupe temporelle géante, révélant les mécanismes invisibles des extinctions passées pour éclairer notre présent vacillant. L’album évite les facilités catastrophistes pour privilégier une approche systémique des enjeux environnementaux. Peut-on encore ignorer que la biodiversité s’effrite plus vite que ne fondent les glaciers ? Simon Hureau transforme cette question rhétorique en fil rouge métaphorique, tissant subtilement les destins individuels et planétaires.

À offrir aux adolescents en quête de sens… et à cacher à leurs parents trop sûrs de leurs certitudes. Car comme le murmurait Darwin : « Il n’est pas le plus fort de l’espèce qui survit, mais celui qui s’adapte le mieux au changement » – une maxime que nos deux héros auraient pu faire leur dans leur périple initiatique au cœur du vivant en péril.

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