Vies tranchées – Les Soldats Fous de la Grande Guerre

Album publié en 2018 aux Editions Delcourt.
Résumé éditeur

La guerre est-elle cause de folie chez les soldats ?
Qui aujourd’hui ne répondrait pas oui à cette question ?
Mais lors de la Première Guerre mondiale, il en allait tout autrement.
Grâce à des documents d’époque inédits, redécouverts à Ville-Évrard par Hubert Bieser (historien en santé mentale), Vies tranchées retrace le parcours d’une quinzaine d’hommes, oscillant entre champs de bataille et asile psychiatrique.
Dans ces pages d’un réalisme saisissant, vous vivrez les cauchemars de Jean-Marie G., les hallucinations de Baptistin B., la dépression et la mutilation de Gabriel C., ou encore l’étrange destin de Louis N. que l’on hospitalise pour confusion mentale, et que l’on finit par condamner comme anarchiste…
Enfin se lève la chape de plomb qui s’est abattue, durant leur vie et bien au-delà, sur ces victimes méconnues.
La bd « Vies tranchées – Les Soldats Fous de la Grande Guerre » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Vies tranchées – Les Soldats Fous de la Grande Guerre »
À l’heure où les « gueules cassées » ont trouvé leur place dans notre mémoire collective, « Vies tranchées » explore un aspect longtemps occulté de la Première Guerre mondiale : celui des traumatismes psychiques qui ont brisé des milliers de soldats. Cette bande dessinée collective, orchestrée par Jean-David Morvan, Yann Le Gal et le spécialiste Hubert Bieser, repose sur une documentation médicale d’époque remarquable, aujourd’hui inaccessible.
L’album commence par dérouler l’histoire d’Émile P., soldat de 37 ans dont l’esprit se fracture sous les obus dans la Somme. Autour de ce fil conducteur s’articulent une quinzaine de cas cliniques authentiques, exposant avec sensibilité ces destins d’hommes parfois déjà fragiles, parfois brisés par l’indicible horreur des tranchées. La BD questionne intelligemment l’incompréhension médicale de l’époque face au stress post-traumatique, alors que ces hommes étaient souvent considérés comme simulateurs.

La diversité graphique, fruit de multiples collaborateurs offre une richesse visuelle qui reflète la multiplicité des expériences et des traumatismes. Chaque style apporte sa propre texture émotionnelle aux récits, créant un kaléidoscope puissant qui sert parfaitement le propos.
« Vies tranchées » constitue bien plus qu’une œuvre historique : c’est un acte de réhabilitation pour ces innocentes victimes longtemps oubliées de la folie des hommes. Une lecture poignante et nécessaire pour quiconque s’intéresse à l’histoire de la psychiatrie moderne ou souhaite comprendre les cicatrices invisibles de la guerre.