Catégorie : Bretagne

La brigade de l’étrange – Le Fantôme de Ploumanach

Album publié en 2005 aux Editions Albin Michel.


couverture bd La brigade de l'étrange - Le Fantôme de Ploumanach

Une étrange série de meurtres effroyables a été commise dans la région des Sables d’Or, en passant par le Cap Fréhel et le Fort de la Latte.

A chaque fois fut aperçue, la nuit venue, la silhouette terrifiante d’un personnage errant sur la lande, sans tête et avec une jambe de bois.
Les villageois et marins de la région ont aussitôt fait le rapprochement entre ces crimes horribles et la silhouette errante qui les accompagne, avec le fantôme du Comte de kermadec venu hanter pour toujours la lande de l’Armor, déjà bien peuplée de Korrigans, d’Ankou et autres revenants’


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La brigade de l’étrange – Le Fantôme de Ploumanach »

Dans « La Brigade de l’étrange – Le Fantôme de Ploumanach« , Philippe Chanoinat et Frédéric Marniquet nous entraînent avec brio dans une enquête surnaturelle au cœur d’une Bretagne hantée par ses légendes. Cet album inaugure une série qui allie avec talent le policier et le fantastique.

Le scénario de Philippe Chanoinat , ancré dans le XIXᵉ siècle, déroule une intrigue captivante où chaque page dévoile des rebondissements savamment dosés. Les dialogues, souvent piqués d’humour et de références cinématographiques, enrichissent une trame où le mystère côtoie une pointe de mélancolie. Les personnages, bien campés, oscillent entre réalisme et caricature, rappelant les grandes figures du cinéma classique.

extrait bd La brigade de l'étrange - Le Fantôme de Ploumanach

Le dessin de Frédéric Marniquet s’intègre parfaitement à l’atmosphère de l’œuvre. La précision de son trait et son recours à une palette de couleurs tamisées confèrent au récit une tonalité à la fois sombre et nostalgique, parfaitement adaptée à l’univers brumeux de Ploumanach. Les paysages bretons, finement esquissés, participent pleinement à l’immersion du lecteur.

« Le Fantôme de Ploumanach » est une invitation à explorer les mystères d’un patrimoine culturel riche. Une lecture recommandée pour les amateurs de frissons et d’enquêtes envoûtantes.


Lieux visités par la bd en Bretagne

Fort-la-LattePloumanach

Fils de ploucs 3 – Adieu Plougourvest

Album publié en 2024 aux éditions Ouest France.


Résumé éditeur

Adapté du roman de Jean Rohou publié pour la première fois le 5 avril 2005.

Fils de ploucs a sans doute été la plus grosse vente de littérature des Éditions Ouest-France.

On doit cette analyse très juste de la culture rurale bretonne à Jean Rohou, fils de paysan de Plougourvest dans le Léon (et locuteur breton), qui est devenu professeur d’université (Rennes 2).

Dans son récit tout y passe : le rythme de vie, la religion, l’église, le cimetière et le village, l’école, le monde paysan, la langue bretonne, les voisins, la maladie, la mort, etc. Cette histoire est désormais proposée en roman graphique.

Ce troisième tome, « Adieu Plougourvest » raconte les premiers pas de Jean en dehors de sa communauté villageoise de Plougourvest, les années au collège puis au lycée à Rennes et enfin à Paris. Les premiers émois amoureux…

On retrouve avec bonheur tous les personnages du village, ses parents, Monsieur le Recteur. Les dialogues ne se privent pas d’expressions en langue bretonne (traduites) qui ne manquent pas de sel. Le roman graphique parle de tous ces sujets, met en scène les personnages, et raconte un monde disparu et attachant.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Fils de ploucs 3 – Adieu Plougourvest »

Jean Rohou et Clara Vialletelle concluent en beauté cette trilogie autobiographique avec un troisième volume où l’auteur quitte son village de Plougourvest pour le collège de Rennes, le lycée, puis Paris. Le récit conserve la rigueur historique propre à Jean Rohou : né en 1934 dans une famille de paysans du Léon, il évoque sans nostalgie ni misérabilisme les traditions rurales bretonnes, l’apprentissage du breton, le poids de l’Église et la langue maternelle.

L’enfance cède ici la place à l’adolescence : les premiers émois amoureux, la confrontation à l’instruction publique et à la laïcité, et l’émancipation intellectuelle de Jean. Les dialogues, souvent ponctués d’expressions en breton subtilement traduites, rendent la langue vivante et témoignent du fossé grandissant entre ses origines et le monde urbain.

extrati bd Fils de ploucs 3 - Adieu Plougourvest

Le trait de Clara Vialletelle, délicat et épuré, sublime chaque planche : un noir et blanc ponctué de camaïeux sépia qui souligne la mélancolie du départ et l’espoir du nouveau départ. Les cadrages alternent gros plans sensibles et décors minimalistes, reflétant la tension entre intimité et ouverture sur le monde.

Ce dernier tome « Adieu Plougourvest » réussit son pari : proposer une fin de cycle aussi introspective que vivante. À recommander aux amateurs des mutations sociales de la Bretagne du XXᵉ siècle et aux Bretons d’un certains âge qui reconnaitront dans cette BD la vie et les paysages de leur enfance.



Lieu visité par la bd en Bretagne

Plougourvest

Les Perce-Temps du Mont-Saint-Michel

Album publié en 2023 aux Editions du Patrimoine.


couverture bd Les Perce-Temps du Mont-Saint-Michel

En visite scolaire au Mont-Saint-Michel, la jeune Alice est victime d’une chute temporelle. Séparée de sa classe mais guidée par les Veilleurs des Siècles, l’intrépide voyageuse va devoir affronter le dragon qui sommeille sous l’abbaye.

Au fil de ses sauts à travers le temps, elle va ainsi observer la construction (et les effondrements) de l’abbatiale romane, croiser les anglais qui assiègent le Mont durant la guerre de Cent Ans ou encore apercevoir au loin le bombardement d’Avranches durant le débarquement de Normandie.


Mais c’est aussi l’environnement particulier du Mont-Saint-Michel qu’Alice va découvrir : cette baie où les sables mouvants et une marée extraordinaire re-dessinent sans cesse un paysage hostile de sable et d’eau…

Heureusement, la curieuse licorne capturée sur les Îles Chausey va s’avérer être une monture courageuse et téméraire ; face aux éléments mais aussi pour combattre la monstrueuse créature dont il faudrait percer le cœur.

Entre album illustré et bande dessinée, ce récit emmène les jeunes lecteurs dans le mille-feuille architectural et historique qu’est le Mont-Saint-Michel.

S’appuyant sur les travaux des chercheurs, historiens et archéologues, il tente de donner à voir les états successifs de l’abbatiale, dont la construction débuta en 1023.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Perce-Temps du Mont-Saint-Michel »

Avec « Les Perce-Temps du Mont-Saint-Michel« , Fabian Grégoire nous livre une bande dessinée à la fois captivante et didactique, qui transporte le jeune lecteur au travers des siècles pour découvrir l’histoire fascinante du Mont-Saint-Michel.

Ce voyage temporel, habilement orchestré, mène le personnage principal, Alice, dans un périple extraordinaire à travers les grandes étapes de la construction et de l’évolution de cette majestueuse abbatiale.

extrait bd Les Perce-Temps du Mont-Saint-Michel

Le talent de Fabian Grégoire réside dans sa manière de rendre l’histoire accessible, sans jamais simplifier à outrance. La narration fluide et les illustrations détaillées offrent une expérience visuelle immersive qui rend la progression historique aussi palpitante qu’une aventure fantastique.

L’auteur intègre des créatures mythologiques, telles qu’une licorne ou un dragon, qui ajoutent une touche de magie à l’histoire, tout en conservant une base rigoureuse fondée sur les recherches historiques.

Les jeunes lecteurs trouveront en Alice une héroïne courageuse, exploratrice, à la fois curieuse et résolue, ce qui en fait une protagoniste idéale pour incarner ce parcours éducatif et fantastique. En conjuguant érudition et fiction, Fabian Grégoire parvient à captiver un jeune public tout en leur offrant une véritable leçon d’histoire vivante.

« Les Perce-Temps du Mont-Saint-Michel » est une invitation irrésistible à découvrir les richesses architecturales et les événements marquants d’un site emblématique.


Lieu visité par la bd en Bretagne

Mont Saint-Michel

La délicatesse du homard

Bande dessinée publiée en 2023 aux éditions Michel Lafon.


Adapté du roman de Laure Manel parue en 2016.

couverture bd La délicatesse du homard

François, grand solitaire, dirige un centre équestre en Bretagne.

Lors d’une promenade à cheval sur la plage, il découvre une jeune femme inconsciente au pied d’un rocher.

Plutôt que d’appeler les secours, il décide sans trop savoir pourquoi de la ramener chez lui pour la soigner.

À son réveil, l’inconnue déclare s’appeler Elsa mais refuse de répondre à toute autre question.

Commence alors entre le célibataire endurci et cette âme à vif une étrange cohabitation, où chacun se dévoile peu à peu à l’autre… Qui est Elsa ? Quelle vie est-elle en train de fuir ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La délicatesse du homard »

« La Délicatesse du Homard » est une bande dessinée poignante qui touche le cœur avec une histoire de résilience et de découverte de soi.

Adaptée du roman de Laure Manel par Véronique Grisseaux et illustrée par Alexandra Davis, elle dépeint la rencontre fortuite entre François, un propriétaire de centre équestre, et Elsa, une jeune femme traumatisée, trouvée inconsciente sur une plage bretonne.

La force de cette œuvre réside dans sa capacité à capturer les émotions humaines avec finesse. Le scénario de Grisseaux est une symphonie d’émotions, dévoilant progressivement les blessures d’Elsa tout en illustrant la tendresse et la patience de François.

Les illustrations de Davis complètent admirablement ce récit, apportant une douceur visuelle qui contraste avec la profondeur des thèmes abordés, tels que la peur et la guérison.

On peut loué cette adaptation pour sa fidélité à l’œuvre originale et sa capacité à toucher le lecteur par sa sincérité et son humanité. Malgré quelques longueurs narratives, cela n’enlève rien à l’impact global de l’histoire.

« La Délicatesse du Homard » est une œuvre délicate et puissante, à recommander sans réserve aux amateurs de récits humains et profonds.

Du Guesclin – Histoire Juniors

Album publié aux éditions Hachette en 1979.


couverture bd bd Du Guesclin - Histoire Juniors

Charlemagne, Marco Polo, Louis XIV, Pasteur, la Guerre de 39/45…
Qui ne connaît pas ces noms ou ces événements célèbres ?


Mais savez-vous exactement à quelle époque ces personnages illustres ont vécu et à quel moment se sont déroulés ces événements célèbres ?


Les ouvrages de cette collection vous renseigneront utilement par le texte et par l’image sur les grands hommes et les grands événements qui ont fortement marqué l’Histoire.


Ils vous apprendront aussi comment les gens s’habillaient, comment ils vivaient et travaillaient aux différentes époques de cette Histoire.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Du Guesclin – Histoire Juniors »

« Du Guesclin« , signé par Claude Gauvard et illustré par Eduardo Teixeira Coelho, est une remarquable incursion dans le Moyen Âge français à travers les aventures de Bertrand Du Guesclin.

Ce 21ème tome de la série « Histoire Juniors » se distingue par sa rigueur historique et son attrait visuel.

Claude Gauvard, historienne émérite, tisse avec finesse le récit de ce héros breton, alliant pédagogie et passion. Le texte est enrichi par les illustrations détaillées de Coelho, qui parviennent à capturer l’essence de l’époque avec une précision remarquable. Les scènes de bataille sont particulièrement saisissantes, rendant l’histoire dynamique et engageante pour un jeune public.

On salue l’équilibre trouvé entre l’exactitude historique et la fluidité narrative. Les jeunes lecteurs peuvent ainsi découvrir une période complexe de l’histoire française de manière ludique et instructive.

« Du Guesclin » est une réussite tant sur le plan éducatif qu’artistique, offrant un voyage immersif et captivant dans l’histoire médiévale française, parfait pour éveiller la curiosité historique des jeunes lecteurs.


Lieu visité par la bd en Bretagne

Broons

À la ligne – feuillets d’usine

Album publié en 2024 aux éditions Sarbacane.


Résumé éditeur

Adaptation du roman de Joseph Ponthus parue le 3 janvier 2019.

couverture bd À la ligne - feuillets d'usine

C’est l’histoire d’un ouvrier intérimaire, Joseph Ponthus, qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons.

Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c’est qu’il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d’Apollinaire et les chansons de Trenet.

C’est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l’odeur de la mer.

Par la magie d’une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de bœufs et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « À la ligne – feuillets d’usine »

Julien Martinière, par son adaptation de « À la ligne – feuillets d’usine » de Joseph Ponthus, offre une bande dessinée à la fois captivante et bouleversante. Ce témoignage graphique sur le travail ouvrier, adapté d’un récit autobiographique en vers libres, plonge le lecteur dans une réalité brutale, parfois répétitive, mais profondément humaine.

extrait bd À la ligne - feuillets d'usine

Les illustrations en noir et blanc de Julien Martinière frappent par leur précision. Elles parviennent à transcrire le rythme des tâches quotidiennes et l’âpreté des conditions de travail avec une justesse remarquable. Chaque trait révèle une atmosphère lourde et oppressante, où la fatigue des corps se mêle à l’anonymat des visages dans les ateliers. La monotonie du travail est contrebalancée par des métaphores visuelles puissantes, où l’usine devient un théâtre d’efforts incessants, parfois absurde, souvent poignant.

Si la narration peut paraître linéaire, elle reflète habilement la répétition écrasante du quotidien ouvrier, rendant l’expérience encore plus immersive. Le choix de maintenir une grande fidélité au texte original renforce l’authenticité et le caractère poétique de l’œuvre, tout en exploitant le potentiel émotionnel des images.

Cette bande dessinée dépasse le simple reportage pour offrir une réflexion visuelle et littéraire sur la dignité humaine. Une œuvre qui allie sensibilité et force, et qui restera sans doute dans les mémoires comme un hommage vibrant au monde ouvrier.


Lieu visité par la bd en Bretagne

Lorient

Le Mystère Henri Pick

Album publié en 2024 aux éditions La boîte à bulles.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de David Foenkinos publiée en 2016.

Quand elle publie le roman de Henri Pick, un mystérieux pizzaiolo décédé, Delphine Despero est loin d’imaginer la frénésie générale que le livre s’apprête à déclencher.

Delphine Despero est une jeune éditrice prometteuse. En visite à Crozon, elle découvre une bibliothèque pour le moins insolite puisqu’elle possède un rayon unique en son genre où les auteurs peuvent déposer leurs manuscrits de romans refusés…

C’est en fouillant ses étagères que Delphine met la main sur un chef d’oeuvre d’une rare virtuosité. Son titre : Les Dernières heures d’une histoire d’amour. Son auteur : un certain Henri Pick, pizzaiolo de son état.

Sitôt publié, le roman rencontre un vif succès. Mais son auteur étant décédé depuis quelques années déjà, de nombreuses zones d’ombre demeurent : qui était ce mystérieux Henri Pick ? Quelles étaient ses motivations ? Cet ouvrage est-il la révélation d’un génie inconnu ou une supercherie absolue ?

Très vite, le livre devient un véritable phénomène littéraire. Les théories les plus fantasques vont bon train et journalistes, éditeurs et badauds se ruent dans le restaurant du plus célèbre des écrivains-pizzaiolos.

Une adaptation réussie du best-seller de David Foenkinos.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Mystère Henri Pick »

Adaptée avec brio par Pascal Bresson et magnifiquement illustrée par Ilaria Tebaldini, la bande dessinée « Le Mystère Henri Pick » offre une nouvelle vision de l’univers fascinant créé par David Foenkinos. Avec une grande fidélité au roman original, Pascal Bresson parvient à capter la subtilité de l’histoire et à la traduire dans un format graphique qui enrichit l’expérience des lecteurs.

L’intrigue tourne autour de la découverte par Delphine Despero, jeune éditrice ambitieuse, d’un manuscrit exceptionnel dans une petite bibliothèque de Crozon. Ce roman, soi-disant écrit par Henri Pick, un pizzaiolo décédé et sans aucun lien présumé avec la littérature, devient un phénomène éditorial et soulève de nombreuses interrogations. C’est cette mystérieuse rencontre entre l’ordinaire et l’extraordinaire qui donne toute sa force à l’histoire, révélant à quel point le monde littéraire est un univers de possibles.

Les illustrations de Ilaria Tebaldini ajoutent une vraie dimension poétique au récit. Les couleurs choisies et le coup de crayon subtil contribuent à créer une atmosphère douce et énigmatique, plongeant le lecteur dans une Bretagne évoquée avec charme. Le travail sur les expressions des personnages renforce l’attachement à ces derniers, en particulier le journaliste tenace et la jeune éditrice, tous deux en quête de vérité.

« Le Mystère Henri Pick » est une bande dessinée réussie qui allie le meilleur du roman avec la puissance du langage visuel, offrant ainsi une lecture immersive qui ne manquera pas de captiver les amateurs de mystères littéraires.


Lieu visité par la bd en Bretagne

Crozon

Mon rond-point dans ta gueule – Portraits de gilets jaunes

Album publié en 2021 aux éditions La Boite à Bulles


Résumé éditeur

Retour sur le mouvement des Gilets jaunes, au travers de portraits de manifestants aux profils divers, rencontrés sur les ronds-points des Côtes d’Armor.

couverture bd Mon rond-point dans ta gueule - portraits de gilets jaunes

Le 17 novembre 2018, un mouvement non structuré ébranle la France et son gouvernement, l’émanation d’un ras-le-bol collectif qui pousse des centaines de milliers de personnes à protester ensemble contre la vie chère, les inégalités grandissantes, le manque de démocratie… Des groupes de Gilets jaunes campent durablement sur des ronds-points stratégiques, bloquant le pays pour faire entendre leur colère.

Sandrine Kerion était l’une d’entre eux. Afin de mieux rendre la réalité et la complexité de ce mouvement, elle a interrogé plusieurs de ses compagnons de lutte afin de retranscrire leurs témoignages en BD.

Sans émettre de jugement sur leur discours, elle les écoute et les laisse s’exprimer, eux qui considèrent s’être tus trop longtemps et ont vu dans ce mouvement de « la France d’en bas » l’occasion de faire bouger les choses. Avec espoir puis, souvent, avec désillusion.

Le projet de l’autrice vise notamment à contrer les représentations – trop souvent caricaturales – des Gilets jaunes dans les média. Ces portraits rendent compte la de diversité des profils de ces personnes mais aussi des combats chers à chacun de ces Gilets jaunes. Une diversité qui faisait sa richesse mais qui a également causé son incapacité à se structurer…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mon rond-point dans ta gueule – portraits de gilets jaunes »

Avec Mon rond-point dans ta gueule, Sandrine Kerion propose une œuvre engagée qui capte la complexité et l’humanité du mouvement des Gilets jaunes.

En s’inspirant de ses propres expériences sur les ronds-points et des témoignages de ceux qui y ont participé, l’auteure nous offre une plongée intime dans un collectif en colère mais plein d’espoir.

Ce qui ressort de cette bande dessinée, c’est son approche profondément humaniste. Sandrine Kerion choisit de donner la parole à ceux que l’on entend rarement : des travailleurs précaires, des retraités et d’autres citoyens ordinaires.

Ce sont eux qui, à travers les pages, expliquent les raisons de leur mobilisation, souvent liées à une vie marquée par des difficultés économiques et une frustration grandissante face à un gouvernement perçu comme distant. La bande dessinée réussit ainsi à rendre tangible ce sentiment d’injustice sociale​.

extrait bd Mon rond-point dans ta gueule - portraits de gilets jaunes

Loin d’être une analyse froide et distanciée, Sandrine Kerion adopte une perspective citoyenne, rendant son récit authentique et accessible. Les dessins, simples mais évocateurs, viennent compléter ce tableau de lutte et de solidarité. La force de l’ouvrage réside aussi dans sa capacité à éviter les clichés en offrant une vision nuancée et réfléchie du mouvement​.

Mon rond-point dans ta gueule est une œuvre qui permet de comprendre un épisode marquant de la France contemporaine.

Chiens bleus – Chiens gris

Album publié en 2019 aux éditions Locus Solus.


Résumé éditeur

couverture bd Chiens bleus - Chiens gris

Cette BD retrace en fiction historique le parcours d’un Poilu de la Grande Guerre à travers les archives civiles et militaires, et à l’aide du carnet que celui-ci a laissé à sa famille.

Automne 1921, Somme, exhumation du corps d’un Poilu mort au champ d’honneur. Sa sœur est là pour le rapatriement. On lui confie la plaque d’identité et un carnet retrouvés sur le défunt. Henriette tourne les pages… Le jeune soldat breton Francis Régéart revit alors : il vient de découvrir l’amour, il part à la guerre plein d’insouciance. Il y perdra ses illusions, ses amis, son amour… jusqu’à son humanité ! Amené à se battre comme un chien, il mourra comme tel.

BD issue de l’auto-édition, sans diffusion. Suite à un vrai succès, et face à la demande, elle est reprise aujourd’hui au catalogue BD de Locus Solus avec en supplément un carnet documentaire illustré d’archives, de lettres et d’objets de 14-18.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Chiens bleus – Chiens gris »

Chiens bleus, Chiens gris de Jean-Luc Régeard et Leyho est une œuvre saisissante, à mi-chemin entre mémoire familiale et hommage historique. Cette bande dessinée, à travers l’histoire vraie de Francis Régeard, plonge le lecteur dans les affres de la Première Guerre mondiale.

L’intrigue, qui s’appuie sur des carnets retrouvés, mêle brillamment documentation et récit intime. Le soldat, autrefois insouciant, est progressivement dépossédé de ses illusions et de son humanité, jusqu’à devenir une figure tragique, presque animale, dévorée par les traumatismes du front.

extrait bd Chiens bleus - Chiens gris

Le travail graphique de Leyho, remarquable par sa précision et son attention aux détails, parvient à capturer l’ambiance morne des tranchées et la désolation des soldats. Les couleurs, volontairement sobres et parfois sombres, renforcent l’intensité dramatique du récit, plongeant le lecteur dans une atmosphère de terreur latente. Le contraste entre l’insouciance initiale et la dure réalité du conflit est magnifiquement retranscrit à travers une mise en scène immersive.

Ce qui fait la force de Chiens bleus, Chiens gris, c’est avant tout la dimension humaine et profondément personnelle de l’œuvre. Jean-Luc Régeard, en collaborant avec son fils Leyho, propose un hommage touchant à un ancêtre tombé dans l’oubli, tout en offrant un témoignage poignant sur la fragilité de l’homme face à la guerre.

Brumes – Histoires courtes

Bande dessinée publiée en 2024 aux éditions Locus Solus.


couverture bd Brumes - Histoires courtes

Ce volume rassemble 8 histoires courtes illustrées par Briac, certaines écrites aussi par lui, d’autres avec des contributions extérieures, notamment deux nouvelles de l’auteur de polars Yvon Coquil.

Une ville ouvrière, ses bistrots, ses faubourgs, en est le trait d’union. Le Brest d’avant et d’après la reconstruction émerge des brumes pour, tantôt dans des gris sépias, tantôt dans des couleurs fanées, camper le décor éminemment nostalgique et poétique de ces tranches de vie.

Un conférencier de passage replonge dans un souvenir d’enfance, quand sa route croisait celle d’une espionne allemande.
Deux vieilles dames perpétuent la rivalité de leur jeunesse cinéphile, où l’une adulait Marlène Dietrich et l’autre ne jurait que par Greta Garbo.
Un musicien américain se perd dans d’improbables bouges où il ressuscite en Brian Wilson des Beach Boys.
La trapéziste d’un pauvre cirque part sur les traces de son père, clown triste, et retrouve l’étincelle, la magie du spectacle.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Brumes – Histoires courtes »

Avec Brumes – Histoires courtes, Briac livre un recueil captivant qui transcende les frontières classiques de la bande dessinée. Cet ouvrage, publié en 2024, rassemble huit récits empreints de poésie, de mélancolie et d’une atmosphère profondément brestoise. À travers ses illustrations, Briac capture l’essence d’une ville ouvrière marquée par son histoire, ses bistrots et ses faubourgs, tout en explorant des thèmes universels tels que la mémoire, la solitude et les luttes humaines.

extrait bd Brumes - Histoires courtes

Le style graphique de Briac est une véritable signature. Chaque case semble être un tableau, mêlant des influences picturales à une esthétique BD unique. Les tons monochromes et les touches de couleurs subtiles renforcent l’ambiance onirique et nostalgique des histoires. Ce choix visuel rappelle l’approche qu’il avait déjà adoptée dans La Nuit Mac-Orlan, mais ici, il atteint une maturité artistique remarquable.

Narrativement, Brumes s’inscrit entre le roman noir et le cinéma d’auteur. Les récits, bien que parfois indépendants, tissent un fil rouge émotionnel qui invite le lecteur à plonger dans des fragments d’humanité brute. La collaboration avec d’autres auteurs enrichit encore l’ensemble, offrant une diversité de voix tout en restant fidèle à l’univers de Briac.



Lieu visité par la bd en Bretagne

Brest