Catégorie : Classique Du 20ème Siècle

Hercule Poirot – La maison du péril

Album publié en 2025 aux éditions Paquet.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre Agatha Christie publiée en février 1932.

End House est la propriété de Nick Buckley, une jeune femme qui semble avoir besoin d’aide.

Elle a invité des amis à passer quelques jours chez elle, mais plusieurs tentatives de meurtre dirigées contre elle viennent émailler le séjour.

Lorsqu’un coup de feu semble tiré sur la jeune femme dans le jardin d’un hôtel voisin où séjournent Hercule Poirot et le capitaine Hastings, le détective belge ne peut s’empêcher d’intervenir et de mettre à contributions ses « petites cellules grises ».

Qui peut en vouloir à Miss Buckley ? Et pourquoi veut-on l’éliminer ? Avec son talent unique, Poirot va fouiller dans les vies complexes des invités d’End House, pour mettre au jour quantité de mensonges.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Hercule Poirot – La maison du péril »

La bande dessinée Hercule Poirot – La Maison du péril, adaptée par Frédéric Brrémaud et Alberto Zanon, offre une relecture captivante du célèbre roman d’Agatha Christie.
Fidèle à l’esprit de l’œuvre originale, cette adaptation transporte le lecteur dans la station balnéaire fictive de St Loo, où le détective belge et son fidèle acolyte Hastings se retrouvent mêlés à une série de tentatives de meurtre visant la jeune et énigmatique Nick Buckley.

L’intrigue, habilement condensée, conserve le suspense haletant qui caractérise les romans d’Agatha Christie. Les thèmes du danger imminent et des apparences trompeuses sont au cœur de l’histoire. Les personnages, notamment Hercule Poirot avec ses célèbres « petites cellules grises », sont finement caractérisés. Nick Buckley, quant à elle, incarne un mélange intrigant de fragilité et de mystère, ajoutant une dimension psychologique intéressante à l’enquête.

extrait bd Hercule Poirot - La maison du péril

Le style visuel d’Alberto Zanon se démarque par des traits précis et des couleurs sobres qui évoquent parfaitement l’atmosphère des années 1930. Les décors détaillés, tels que la maison perchée sur les falaises ou les intérieurs élégants, renforcent l’immersion dans l’univers d’Agatha Christie. Les expressions faciales des personnages sont particulièrement réussies, traduisant avec justesse leurs émotions et leurs intentions.

Cette bande dessinée est une réussite tant pour les amateurs d’Agatha Christie que pour les néophytes. Elle parvient à moderniser le récit tout en restant fidèle à son essence. Recommandée aux passionnés de polars classiques et aux amateurs d’adaptations graphiques soignées, La Maison du péril est un véritable plaisir à lire.

Gone with the wind – Tome 2

Album publié en 2025 aux éditions Rue de Sèvres.


Adapté de l’œuvre de Margaret Mitchell paru en 1936.

couverture bd Gone with the wind - Tome 2

Suite et fin de la tourbillonnante histoire de Scarlett O’Hara, dont le caractère intrépide et la passion amoureuse avec Rhett Butler auront transporté des millions de lecteurs à travers le monde.

Avec ce deuxième volume, Pierre Alary met le point final à une œuvre prenante permettant de redécouvrir l’œuvre de Margaret Mitchell sous son plus bel éclat.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Gone with the wind – Tome 2 »

Pierre Alary réussit un pari audacieux avec le second tome de l’adaptation en bande dessinée du chef-d’œuvre de Margaret MitchellGone with the Wind. Ce diptyque, publié par Rue de Sèvres, transcende les attentes en offrant une lecture à la fois fidèle et profondément personnelle.

Une héroïne complexe dans un monde en mutation
Ce deuxième tome plonge le lecteur dans l’après-Guerre de Sécession, où Scarlett O’Hara, désormais plus dure et calculatrice, lutte pour préserver Tara et sa survie.
Scarlett incarne une figure fascinante : égoïste mais courageuse, manipulatrice mais vulnérable. Son affrontement émotionnel avec Rhett Butler, entre passion et désillusions, est magnifiquement mis en scène, enrichissant la profondeur psychologique des personnages.

Une mise en scène magistrale
Le talent visuel de Pierre Alary brille à chaque planche. Ses dessins expressifs capturent aussi bien le chaos des ruines d’Atlanta que l’intimité des scènes émotionnelles. Les couleurs jouent un rôle clé : chaudes et vibrantes pour les moments d’espoir, ternes et oppressantes pour refléter la désolation.
Les regards des personnages, presque cinématographiques, véhiculent une intensité rare qui amplifie chaque interaction. Ce soin graphique sublime l’histoire tout en rendant hommage à l’œuvre originale.

extrait bd Gone with the wind - Tome 2

Une adaptation incontournable
Avec ce second tome, Pierre Alary offre une relecture captivante et moderne d’un classique intemporel. Il s’adresse autant aux amateurs du roman qu’à ceux découvrant cette fresque historique pour la première fois.
Un indispensable pour les amateurs de littérature adaptée en BD.


Jules Matrat – Tome 2

Album publié en 2025 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Charles Exbrayat publiée en 1942.

Le destin brisé d’un jeune poilu traumatisé par la guerre de 14-18.

C’est dans la paisible Haute-Loire que la guerre vient chercher Jules Matrat, un beau jour d’août 1914. La guerre, il n’a pas envie de la faire, comme il n’a pas envie de laisser Rose, qu’il s’apprête à épouser. Mais il faut bien quitter la campagne pour combattre les Allemands dans les tranchées boueuses.

C’est là que Jules fait la rencontre de Louis Agnin, un soldat avec lequel il se lie d’amitié. En 1918, cela fait déjà quatre ans que les hommes vivent sous les canons et les cris. Mais le jour où Louis tombe sous les balles ennemies devant les yeux de Jules, c’est le coup de grâce…

Lorsque la guerre prend fin, il est temps pour Jules regagne son foyer, comme des milliers de mutilés. La vie semble reprendre, mais Jules n’est plus le même homme, il a laissé une partie de lui dans les tranchées. Il pleure Louis, son camarade, il pleure l’indicible barbarie et se mure dans un douloureux silence. Rose, à ses côtés, commence à comprendre que personne ne revient intact du champ de bataille. Si Jules est valide et peut travailler, elle a en face d’elle un homme brisé à jamais…

Adapté du roman éponyme de Charles Exbrayat (publié aux éditions Albin Michel), cette trilogie conçue comme « le récit d’une vie quotidienne » raconte le destin brisé d’un jeune poilu hanté par les images d’une guerre qualifiée de « boucherie ».

Serge Fino dépeint avec un réalisme déconcertant la détresse d’un homme et les conséquences sur les générations futures de tels massacres, s’affirmant du même coup comme un auteur majeur du 9e art.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jules Matrat – Tome 2 »

Une œuvre bouleversante sur les séquelles invisibles de la Grande Guerre

Avec Jules Matrat – Tome 02, Serge Fino poursuit son adaptation magistrale du roman de Charles Exbrayat, en plongeant le lecteur dans les tourments d’un homme brisé par la Première Guerre mondiale.
Ce deuxième volet, empreint d’une grande sensibilité, explore avec profondeur les difficultés de Jules à retrouver une vie normale dans son village de Haute-Loire, après avoir laissé une partie de lui-même dans les tranchées.

Le récit se distingue par sa puissance émotionnelle et son réalisme déconcertant. Serge Fino capte avec finesse les silences et les non-dits qui hantent Jules, incapable de partager l’horreur vécue au front. Les relations entre Jules, sa fiancée Rose et leurs proches sont mises à rude épreuve, reflétant les fractures humaines et sociales laissées par le conflit. Le scénario, fidèle à l’esprit du roman, alterne entre introspection et moments d’émotion brute, rendant palpable la douleur d’un homme qui peine à s’ancrer dans un quotidien qu’il ne reconnaît plus.

extrait bd Jules Matrat - Tome 2

Graphiquement, Serge Fino excelle une fois encore. Les couleurs directes, tantôt lumineuses pour évoquer la campagne paisible, tantôt sombres pour rappeler les souvenirs du front, servent magnifiquement la narration. Chaque case est un tableau détaillé qui amplifie l’intensité dramatique de l’histoire.

Jules Matrat – Tome 02 est une bande dessinée poignante et essentielle, qui interroge sur les cicatrices laissées par la guerre et sur la résilience humaine. Une œuvre incontournable pour les amateurs d’histoires humaines et historiques.


L’Agent secret

Album publié en 1992 aux Editions Futuropolis.


Adapté de l’œuvre de Joseph Conrad (publiée pour la première fois en septembre 1907).

couverture bd L'Agent secret

L’Agent Secret a été écrit en 1906, à une période charnière de la carrière de Joseph Conrad.

Dans l’esprit de Conrad, le développement de cette nouvelle en feuilleton puis sous sa forme romanesque définitive constitue avant tout un espoir de salut financier.

Mais cette tragi-comédie macabre, trop dure et sarcastique pour ses lecteurs edwardiens, connaît à sa parution un échec commercial. En réalité, L’Agent Secret est en avance sur son temps d’une bonne vingtaine d’années.

Il faut attendre Greene, Moravia ou Koestler pour mesurer l’importance de ce livre fondateur, qui jette les bases d’un genre moderne, le thriller psycho-politique, où se confrontent la conscience individuelle, les desseins criminels et les soubresauts de l’histoire immédiate, et qui ramène au coeur de la société sa frange la plus mélodramatique – la pègre, le terrorisme – pour démontrer que la trahison, la violence, le cynisme sont des questions morales qui nous concernent tous et non de simples colifichets de la fiction. 


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Agent secret »

Dans L’Agent secret, Miles Hyman offre une relecture graphique captivante du roman de Joseph Conrad, transportant le lecteur au cœur du Londres du XIXᵉ siècle, un lieu sombre et mystérieux où se mêlent espionnage, anarchie et tragédie humaine.

Le récit suit Adolf Verloc, un personnage ambigu, tiraillé entre loyauté et duplicité, dont les actes malavisés plongent son entourage dans un chaos inexorable. La force de l’adaptation de Miles Hyman réside dans sa capacité à retranscrire la complexité psychologique des personnages et la noirceur de l’intrigue avec un art graphique d’une rare finesse.

extrait bd L'Agent secret

Le style visuel de Miles Hyman, à la fois riche en détails et soigneusement flou, enveloppe chaque scène d’une atmosphère brumeuse et oppressante. Ce choix stylistique renforce le sentiment d’angoisse et d’incertitude qui habite le récit, rappelant la noirceur de l’univers « conradien ». Par son approche subtile, Hyman réussit à marier esthétique et narration, créant une œuvre qui transcende la simple adaptation.

Cette bande dessinée livre illustré n’est pas seulement une illustration fidèle du texte de Joseph Conrad ; elle est une véritable exploration visuelle des thèmes intemporels du roman, tels que la trahison, le désespoir et la violence.

L’Agent secret de Miles Hyman s’impose ainsi comme une réussite littéraire et graphique, offrant aux lecteurs un voyage immersif et troublant dans les méandres de l’âme humaine.

Sous la lumière froide

Album publié en 1992 aux Editions Futuropolis.


Adapté de l’œuvre de Pierre Mac Orlan (publiée pour la première fois en 1927).

couverture bd Sous la lumière froide

Quatre histoires de ports, d’hôtels accueillants, de filles perdues, de matelots en détresse. C’est la magie de Mac Orlan, maître en aventures, en brumes, en destins noyés d’alcool.

Des êtres en marge, des lieux remplis d’inquiétants mystères livrent ici toute leur charge de poésie.

Loustal a imaginé ces quatre récits. Avec sa lumière et ses ombres, il a rendu mystérieux ces lieux secrets : les rues, les quais, les grues, les bateaux, les bars, les filles, les marins. Puis viennent les objets, les accessoires, les bouteilles, les verres, les lits…

Et tout naturellement, les personnages de Mac Orlan évoluent dans ces décors magiques


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Sous la lumière froide »

« Sous la lumière froide » de Jacques de Loustal et Pierre Mac Orlan est une bande dessinée envoûtante qui transcende les frontières traditionnelles du genre. Jacques de Loustal, par ses illustrations saisissantes, parvient à capturer l’ambiance poétique et mélancolique de l’univers de Pierre Mac Orlan. Les couleurs tamisées et les lignes épurées apportent une dimension visuelle qui dialogue intimement avec la prose, créant un monde onirique, à la fois captivant et nostalgique.

Cette œuvre est un exemple rare d’alchimie entre texte et image. Pierre Mac Orlan, connu pour ses récits sombres et profonds, trouve en Jacques de Loustal un interprète visuel à la hauteur de son imaginaire. L’artiste traduit les non-dits, les ombres et les silences des textes avec une précision qui invite le lecteur à une immersion totale dans une atmosphère feutrée et contemplative.

En lisant « Sous la lumière froide, » on est transporté dans un univers où le quotidien côtoie le rêve, où la réalité se voile de mystère. Ce travail minutieux de Jacques de Loustal, conjugué à la plume évocatrice de Pierre Mac Orlan, confère à l’œuvre une profondeur esthétique indéniable, faisant de cette bande dessinée un véritable joyau visuel et littéraire.

À la recherche du temps perdu – Du côté de chez Swann – Noms de pays : le nom

Album publié en 2013 aux Editions Delcourt.


Adapté de l’œuvre de Marcel Proust (publiée pour la première fois le 14 novembre 1913).

couverture bd À la recherche du temps perdu - Du côté de chez Swann - Noms de pays : le nom

Le temps d’un été à Balbec ou d’un printemps florentin, l’évocation du simple nom d’une ville suffit au narrateur pour imaginer des voyages enchanteurs.

Pays rêvés ou pays réels, Noms de pays : le nom fait la part belle au Paris du XIXe siècle, cadre de son amour pour Gilberte et de sa fascination pour Odette, tout en constituant une invitation à la réflexion sur la puissance évocatrice des mots et des noms.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « À la recherche du temps perdu – Du côté de chez Swann – Noms de pays : le nom »

Stéphane Heuet réussit un tour de force audacieux avec son adaptation en bande dessinée de « À la recherche du temps perdu – Du côté de chez Swann – Noms de pays : le nom« . Face à l’immensité de l’œuvre de Marcel Proust, souvent perçue comme intimidante par sa complexité et sa richesse littéraire, Stéphane Heuet propose une porte d’entrée visuelle qui, tout en respectant le texte original, invite un public élargi à s’immerger dans cet univers.

Le trait de Stéphane Heuet, épuré et classique, sert une narration fluide et rigoureuse. Ses illustrations, « simples », capturent avec une sobriété élégante les paysages, les atmosphères et les détails qui jalonnent l’univers de Proust. Ce choix stylistique s’avère judicieux : il permet de ne pas étouffer le texte mais plutôt de le mettre en lumière, tout en respectant la délicatesse du propos. En cela, Stéphane Heuet parvient à marier accessibilité et fidélité.

extrait bd À la recherche du temps perdu - Du côté de chez Swann - Noms de pays : le nom

La structure de l’œuvre, articulée autour des souvenirs et des impressions du narrateur, trouve ici une nouvelle résonance. La bande dessinée invite le lecteur à une lecture contemplative, où chaque planche devient un écho du passé, une fenêtre ouverte sur l’introspection et la mémoire.

Stéphane Heuet réussit à rendre ce monument de la littérature plus accessible tout en respectant sa profondeur, prouvant que la bande dessinée peut être un support puissant pour rendre hommage aux classiques intemporels.

Gatsby le magnifique

Bande dessinée publiée en 2022 aux éditions Philéas.


Adapté du roman de Francis Scott Fitzgerald publié en 1925.

couverture bd Gatsby le magnifique

Une adaptation en roman graphique magnifiquement illustrée du classique américain bien-aimé de F. Scott Fitzgerald

Gatsby le Magnifique est son troisième roman, l’aboutissement suprême de sa carrière. L’histoire du riche et mystérieux Jay Gatsby et de son amour pour la belle Daisy Buchanan, des fêtes somptueuses à Long Island y sont décrites dans ce conte délicieusement conçu dans l’Amérique des années 1920.


Publié pour la première fois en 1925, l’ère du jazz par excellence, ce roman a été acclamé par plusieurs générations de lecteurs et est maintenant réinventé : Gatsby, Nick, Daisy, Tom, East et West Egg y sont racontés dans des illustrations luxuriantes et romantiques par l’artiste Aya Morton, et le texte cristallin de Fitzgerald a été adapté par Fred Fordham, déjà auteur des adaptations de Ne tirez sur l’oiseau moqueur et Le Meilleur des Mondes.

Les nouveaux lecteurs, comme les fans de longue date de Gatsby, seront enchantés par la beauté nostalgique de cette nouvelle vision. Jay Gatsby, Nick Carraway et Tom Buchanan apparaissent en costumes trois pièces lorsqu’ils sont en ville ou assistent à une fête, et en short de tennis lorsqu’ils passent un après-midi tranquille sur leurs vastes propriétés.

Daisy Buchanan et Jordan Baker, en perles et longues robes moulantes, passent leurs journées avec du vin à la main.

L’œil d’Aya Morton pour la mode et la décoration intérieure aide le lecteur à s’immerger complètement dans l’époque, tandis que la refonte du texte original par Fordham reflète une profonde intimité avec l’œuvre de Fitzgerald.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Gatsby le magnifique »

Fred Fordham et Aya Morton offrent une adaptation graphique de « Gatsby le Magnifique » qui réussit à capturer l’essence du chef-d’œuvre de Fitzgerald.

Le scénario, fidèle à l’original, traduit avec précision la décadence des années folles et la tragédie personnelle de Gatsby, bien que certains subtilités littéraires puissent se perdre dans la transition au format visuel.

Aya Morton, avec ses illustrations vibrantes et détaillées, parvient à recréer l’ambiance opulente des fêtes de Gatsby, tout en soulignant la mélancolie sous-jacente du personnage principal. On peut loué la capacité de Morton à évoquer l’époque avec une telle fidélité visuelle, ajoutant une nouvelle dimension à l’histoire intemporelle de Fitzgerald.

extrait bd Gatsby le magnifique

Cependant, la bande dessinée, bien que visuellement impressionnante, n’atteint pas toujours la profondeur émotionnelle du texte original. Les dialogues et la narration de Fordham restent en grande partie intacts, mais l’intensité lyrique de Fitzgerald peut sembler atténuée dans ce format plus concis.

Cette adaptation est une interprétation respectueuse et artistique de « Gatsby le Magnifique« , qui saura séduire les amateurs de bandes dessinées et les admirateurs de Fitzgerald. Une lecture recommandée pour découvrir ou redécouvrir ce classique littéraire sous une nouvelle lumière.

Le Procès

Album publié en 2016 aux Editions Akileos.


Adapté de l’œuvre de Franz Kafka (publiée pour la première fois en 1925).

couverture bd Le Procès

Accusé d’une faute qu’il ignore par des juges qu’il ne voit jamais et conformément à des lois que personne ne peut lui enseigner, Joseph K. va pousser un nombre ahurissant de portes pour tenter de démêler la situation et s’enfoncer de plus en plus dans l’absurde.

Le Procès est une parabole de l’existence humaine: nous sommes tous coupables, car dès la naissance, nous sommes tous condamnés.

L’issue est fatale, quelle que soit notre lutte. Alors, pourquoi lutter contre la mort ? Si on essayait de vivre, tout simplement.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Procès »

L’adaptation en bande dessinée du roman Le Procès de Franz Kafka par Céka (scénario) et Clod (dessin), publiée aux éditions Akiléos, est une œuvre fascinante qui parvient à condenser l’essence kafkaïenne en seulement 46 planches. Ce pari audacieux est relevé avec brio grâce à une narration fidèle et un style graphique percutant.

Une narration fidèle et absurde
Céka réussit à capturer l’atmosphère oppressante et absurde du roman original. L’histoire de Joseph K., accusé sans raison apparente, plonge le lecteur dans un univers où la bureaucratie devient un labyrinthe inextricable. Le scénario met en lumière les thèmes centraux de Franz Kafka : l’angoisse existentielle, l’injustice systémique et l’absurde de la condition humaine. Quelques touches d’humour noir ponctuent le récit, offrant une respiration bienvenue dans cet univers pesant, tout en restant fidèle à l’esprit du roman.

Un style graphique saisissant
Les illustrations de Clod magnifient cette adaptation. Son trait épuré et ses teintes sombres, oscillant entre gris et noir, renforcent l’atmosphère oppressante. Les décors labyrinthiques et les perspectives déformées traduisent visuellement la confusion et la perte de repères du protagoniste. Les ombrages marqués et les cadrages audacieux ajoutent une profondeur émotionnelle qui soutient parfaitement le récit. Les références au cubisme enrichissent encore cette œuvre visuellement captivante.

extrait bd Le Procès

Un chef-d’œuvre accessible mais dense
Bien que l’on pourrait regretter la brièveté de l’album, qui limite le développement de certaines séquences, cette concision rend Le Procès accessible à un large public, notamment aux adolescents découvrant la littérature de l’absurde. Cette adaptation est une porte d’entrée idéale vers l’univers kafkaïen tout en offrant une expérience graphique unique.

Le Procès de Céka et Clod est une réussite qui ravira les amateurs de Kafka comme les passionnés de bande dessinée. Une œuvre à découvrir pour quiconque souhaite explorer les méandres de l’absurde avec un regard neuf.


Casse-pipe / Carnet du cuirassier Destouches

Album publié en 2007 aux Editions Futuropolis.


Adapté de l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline(publiée pour la première fois en 1949 pour Casse-pipe et 1913 pour Carnet du cuirassier Destouches).

couverture bd Casse-pipe / Carnet du cuirassier Destouches

Casse-pipe, c’est le temps de l’enfermement, devenu interminable. Témoin la longueur de cette première nuit, qui occupe toute la première séquence, mais la suite est à l’avenant.

L’agressivité du monde et des hommes y prend la forme de la nuit, du froid, de la pluie, de chevaux échappés qui courent dans tout cela, et un visage que Courteline et d’autres avaient déjà fait connaître en littérature, celui des gradés et des sous-officiers, d’autant plus charognes qu’ils sont eux-mêmes plus terrorisés.

L’étonnant est que, du spectacle de tant d’écrasement, qui ne cesse pas d’être sensible, naisse ligne à ligne tant de comique.

Céline est ici dans toute la maîtrise de ses moyens. Le discours et l’argot militaires sont un morceau de choix pour cette rencontre de langages qui est pour lui le commencement du style.

De cette transposition du vécu en mots, Tardi fait à son tour une transposition visuelle, avec la même fidélité à la sensibilité célinienne dont il avait déjà fait preuve dans son illustration de Voyage au bout de la nuit.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Casse-pipe / Carnet du cuirassier Destouches »

Adaptant avec une fidélité remarquable le roman inachevé de Louis-Ferdinand Céline, Jacques Tardi livre avec Casse-pipe un livre illustré d’une puissance rare, à la fois sombre et grinçante. L’album plonge le lecteur dans l’enfermement et l’absurdité du quotidien militaire à la veille de la Première Guerre mondiale, où la nuit, le froid et la pluie deviennent des personnages à part entière, oppressants et omniprésents.

Jacques Tardi excelle à restituer l’atmosphère étouffante et le comique amer du texte original. Les thèmes majeurs – l’absurdité de la guerre, la déshumanisation des soldats, l’agressivité banale des hommes et la violence des rapports hiérarchiques – sont transposés avec une acuité saisissante. Loin de tout héroïsme, les personnages, souvent anonymes, expriment une profonde lassitude, oscillant entre résignation et révolte silencieuse. L’argot militaire, cher à Louis-Ferdinand Céline, devient sous le crayon de Tardi une matière sonore et visuelle, source d’un humour noir qui désamorce la tragédie sans jamais l’édulcorer

extrait bd Casse-pipe / Carnet du cuirassier Destouches

Graphiquement, Jacques Tardi impose son style inimitable : un noir et blanc expressionniste, des aplats profonds, des visages marqués par la fatigue et la peur, des décors sobres mais évocateurs. Chaque case est pensée pour renforcer l’angoisse, l’enfermement et l’absurdité de la situation, tout en maintenant une lisibilité parfaite. Ce réalisme sombre, allié à une mise en page classique mais efficace, immerge le lecteur dans l’expérience sensorielle et psychologique des soldats.

En conclusion, one peut dire que acques Tardi y déploie toute la force de son art pour faire résonner la voix singulière de Louis-Ferdinand Céline, entre désespoir et dérision, dans un album à la fois bouleversant et d’une modernité saisissante.

Voyage au bout de la nuit

Album publié en 2006 aux Editions Futuropolis.


Adapté de l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline(publiée pour la première fois le 15 octobre 1932).

couverture bd Voyage au bout de la nuit

Le héros métaphysique de Céline est ce petit homme toujours en route, entre Chaplin et Kafka mais plus coriace qu’eux, vous le redécouvrez ici, perplexe, rusé, perdu, ahuri, agressé de partout, bien réveillé quand même, vérifiant sans cesse l’absurdité, la bêtise, la méchanceté universelles dans un monde de cauchemar terrible et drôle.

Céline lui-même a comparé son style aux bandes dessinées, aux « comics ». C’était pour dire qu’il allait toujours au vif du sujet, au nerf de la moindre aventure.

Ce Tardi-Céline l’aurait ravi. L’œil traverse le récit comme une plume hallucinée, on voit le déplacement sans espoir mais plus fort, dans son rythme de mots et d’images, que tout désespoir. Il faut relire Céline en le voyant. Tardi lui ouvre l’espace. Le grouillement et la simplicité des épisodes et du jugement qu’il porte se redéployent. Céline a dit la vérité du siècle : ce qui est là est là, irréfutable, débile, monstrueux, rarement dansant ou vivable. Le Voyage recommence. Les éclairs dans la nuit aussi.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Voyage au bout de la nuit »

Dans cette adaptation illustrée de Voyage au bout de la nuit, Jacques Tardi réussit un tour de force en donnant une nouvelle dimension au chef-d’œuvre de Louis-Ferdinand Céline.

En associant son style graphique caractéristique, sombre et incisif, au texte brutal de Céline, Jacques Tardi parvient à insuffler au récit une intensité visuelle qui sublime les mots de l’auteur.

extrait bd Voyage au bout de la nuit

Ses illustrations en noir et blanc, qui rappellent les ambiances oppressantes des tranchées et des bas-fonds urbains, amplifient le sentiment de désillusion qui habite Ferdinand Bardamu. Les visages marqués, les décors lourds et les scènes de guerre deviennent des extensions visuelles de la prose célinienne, permettant au lecteur de ressentir la noirceur de ce monde sans pitié. Jacques Tardi ne cherche pas à embellir, mais plutôt à retranscrire l’âpreté et la cruauté qui font la force de cette œuvre.

Loin d’alourdir le texte, l’art de Jacques Tardi l’enrichit et le prolonge. Cette édition illustrée devient ainsi un dialogue entre deux artistes : Céline, avec sa plume acérée, et Jacques Tardi, avec son trait tranchant.


C’est un voyage visuel et littéraire, une redécouverte qui rend hommage à l’audace et à la profondeur du texte original.
Cette collaboration unique offre une lecture renouvelée, captivante et poignante de Voyage au bout de la nuit.