Catégorie : Classique Du 21ème Siècle

Héros – Tome 1 – Le Réveil

Bande dessinée publiée en 2024 aux éditions Sarbacane.


D’après le roman de Benoît Minville publié le 1 octobre 2018.

couverture bd Héros - Tome 1 - Le Réveil

Trois potes contre les forces occultes !

Ils grandissent au pied du Morvan, entre ville et village. Matéo, diamant à l’oreille, Richard, la tête rentrée dans les épaules, et l’inénarrable, intarissable, insupportable José, duvet au menton et hygiène douteuse.

Leur passion : la légendaire BD Héros, dont ils attendent chaque mois le nouveau numéro. Leur rêve : publier un jour leur propre série, inspirée de cet univers fascinant et occulte qui domine les records de ventes.

Après tout, la série a bien été créée dans leur région, il y a plus de 80 ans : alors, pourquoi pas eux ?

Mais un soir, alors qu’ils planchent dans leur Q.G., un homme apparaît comme par magie, blessé à mort. Juste avant de s’effondrer, il tend à Richard une étrange fiole… une fiole dont le contenu vibre et scintille, comme s’il était vivant.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Héros – Tome 1 – Le Réveil »

Avec Héros – Tome 1 : Le Réveil, Marc Garreta et Albert Torner nous invitent à découvrir une œuvre subtilement équilibrée entre la fantaisie et la réalité sociale.
Dans le cadre rural du Morvan, trois adolescents – Matéo, Richard et José – voient leur quotidien bouleversé lorsqu’un inconnu blessé leur confie une mystérieuse fiole avant de mourir. Ce point de départ ouvre les portes à un récit à la fois intense et profondément humain.

Le tour de force de cette bande dessinée réside dans l’attention portée à la caractérisation des personnages. L’amitié des trois protagonistes est dépeinte avec une sincérité touchante, renforcée par des dialogues authentiques qui font écho aux préoccupations des adolescents d’aujourd’hui. Ce réalisme contraste habilement avec les touches surnaturelles du scénario, conférant au récit une profondeur émotionnelle.

extrait bd Héros - Tome 1 - Le Réveil

Les auteurs ancrent leur histoire dans un contexte social réaliste, abordant des thématiques telles que la précarité et les rêves contrariés. Ce traitement confère une richesse supplémentaire à l’œuvre, invitant le lecteur à une double lecture : celle de l’action et celle de la réflexion.

Visuellement, les illustrations marquent par leur dynamisme et leur capacité à capturer tant les atmosphères intimistes que les moments de tension. Héros – Tome 1 : Le Réveil s’impose comme une entrée prometteuse dans une série qui saura, sans doute, séduire et interpeller.

Le Diffamé

Bande dessinée publiée en 2024 aux éditions Nouveau Monde.


D’après le roman de Thierry Joumard Des Achards publié le 21 aout 2024.

couverture bd Le Diffamé

1446, alors que la guerre de Cent ans tourne en faveur du roi de France, le jeune Audouin V assiste aux funérailles de son oncle et parrain assassiné, Audouin IV Joumard « le Diffamé ».

La charge est lourde pour le jeune homme qui hérite d’un domaine, d’un château, d’un titre, mais aussi d’un prénom lié à une histoire sinistre. Audouin IV s’est, en effet, élevé contre le roi de France, Charles VII.

Il a trahi sa parole et le puissant souverain, en retour, lui a infligé une terrible punition : la diffamation. Si l’homme peut garder richesses et château, ses armes et blasons lui sont retirées.

Dans le monde féodal, sans honneur, il n’est alors plus rien. Le jeune Audouin doit relever, sur les champs de bataille, l’honneur de sa famille.

Quand il apprend que son oncle est mort assassiné, que plusieurs de ses compagnons de rapines subissent le même sort, il décide de mener l’enquête et de punir le coupable. Il ne se doute pas que la recherche de la vérité va le mener dans les tréfonds de l’âme noire et tourmentée de son oncle.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Diffamé »

« Le Diffamé » de Bruno Fermier, magnifiquement illustré par Olivier Pâques, s’impose comme une œuvre d’exception dans l’univers de la bande dessinée historique.
En mêlant une intrigue palpitante à une reconstitution méticuleuse de la fin du Moyen Âge, cet album plonge le lecteur dans une période fascinante et troublée de l’Histoire.

Le récit captivant d’Audouin V Joumard des Achards, jeune seigneur déterminé à laver l’honneur familial après l’assassinat de son oncle déshonoré, brille par sa densité et sa finesse. Bruno Fermier réussit le tour de force de maintenir un équilibre entre les enjeux personnels et les tensions politiques de l’époque, tout en insufflant à ses dialogues une authenticité linguistique remarquable. Le vieux français, intégré par touches, renforce l’immersion sans alourdir la lecture.

Les dessins d’Olivier Pâques ajoutent une dimension visuelle saisissante. Les batailles, les paysages périgourdins et les scènes de la vie quotidienne sont magnifiquement détaillés, transportant le lecteur dans ce XVe siècle. Bien que certaines expressions faciales manquent parfois de précision, cela n’amoindrit pas la qualité générale du travail graphique, sublimé par des couleurs directes.

Enfin, le dossier historique inclus complète habilement l’histoire principale, enrichissant l’expérience et ravissant les passionnés d’Histoire. « Le Diffamé » est une œuvre pour les amateurs de bandes dessinées et d’intrigues historiques. Une lecture vibrante et érudite qui résonne longtemps après avoir tourné la dernière page.

Elle s’appelait Sarah

Albums publiés en 2007 aux éditions Marabout.


Résumé éditeur

Adaptation du roman de Tatiana de Rosnay publié pour la première fois en 2007.

Deux histoires se déroulent en parallèle : celle de Julia américaine qui vit à Paris, en 2000, avec son mari Bertrand et sa fille Zoë et celle de Sarah déportée avec son père et sa mère, en 1942 lors de la rafle du Vel’ D’Hiv’. Les deux récits se rejoignent malgré les années qui les séparent.

couverture bd Elle s'appelait Sarah

Paris, juillet 1942 : Sarah, une fillette de dix ans qui porte l’étoile jaune, est arrêtée avec ses parents par la police française, au milieu de la nuit. Paniquée, elle met son petit frère à l’abri en lui promettant de revenir le libérer dès que possible.
Paris, mai 2002 : Julia Jarmond, une journaliste américaine mariée à un Français, doit couvrir la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv.

Soixante ans après, son chemin va croiser celui de Sarah, et sa vie va changer à jamais.
Elle s’appelait Sarah, est l’histoire de deux familles que lie un terrible secret, c’est aussi l’évocation d’une des pages les plus sombres de l’Occupation.

Le roman de Tatiana de Rosnay est porté par le souffle de Pascal Bresson et revit sous la délicatesse des dessins de Horne.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Elle s’appelait Sarah »

« Elle s’appelait Sarah« , adaptée du roman de Tatiana de Rosnay, est une œuvre graphique puissante qui transcende les époques pour évoquer la tragédie de la rafle du Vél d’Hiv.

Pascal Bresson, au scénario, et Horne, à l’illustration, forment un duo harmonieux qui réussit à capturer la profondeur émotionnelle et historique du récit original.

Le récit, divisé entre les années 1942 et 2002, juxtapose la douleur d’une enfant juive, Sarah, arrachée à sa famille, et la quête de vérité d’une journaliste américaine, Julia Jarmond, soixante ans plus tard. Cette structure narrative parallèle, magistralement mise en page, souligne la persistance des blessures du passé et leur résonance dans le présent.

Les dessins de Horne sont délicats et expressifs, offrant une visualisation poignante des événements traumatiques. Les scènes de la rafle sont particulièrement marquantes, empreintes de réalisme et d’émotion, rendant hommage aux victimes avec une sensibilité remarquable.

Pascal Bresson réussit à adapter le texte de manière fluide, préservant l’intensité dramatique et la profondeur des personnages. L’œuvre ne se contente pas de narrer l’horreur, elle incite à la réflexion sur la mémoire et l’importance de transmettre l’histoire.

« Elle s’appelait Sarah » est une bande dessinée émouvante, qui conjugue avec brio histoire et émotion.

Une lecture incontournable pour les amateurs de romans graphiques historiques.

Kinderzimmer

Album publié en 2024 aux éditions Actes Sud.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Valentine Goby publiée le 17 aout 2013.

couverture bd Kinderzimmer

En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de désolation se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent, une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.


Le roman poignant de Valentine Goby s’appuie sur des faits et des témoignages parfois difficiles à figurer.

Pour en faire l’adaptation graphique, Ivan Gros a suivi un parti pris remarquable, celui de travailler à partir des centaines de dessins des déportées elles-mêmes. Il lui a fallu plus de dix années pour les réunir.

Dans sa bande dessinée, un jeu subtil et bouleversant s’établit entre fiction et documents d’archives.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Kinderzimmer »

Avec Kinderzimmer, Ivan Gros et Valentine Goby nous livrent une œuvre d’une intensité rare, qui résonne bien au-delà des cases et des pages.

Inspirée par l’expérience réelle des femmes internées à Ravensbrück, cette bande dessinée est plus qu’un récit historique : c’est une plongée dans l’indicible, où chaque illustration semble porter le poids des souvenirs de celles qui ont survécu à l’horreur.

L’histoire de Mila, jeune femme enceinte dans un camp de concentration, devient ici le vecteur d’une exploration bouleversante de la résistance féminine. Au milieu de la brutalité du quotidien, la « Kinderzimmer » – cette pièce dédiée aux nourrissons – apparaît comme un symbole fragile d’espoir et de survie. À travers des dessins minutieux et empreints d’humanité, Ivan Gros réussit l’exploit de rendre visibles des émotions complexes, de l’angoisse à la solidarité.

extrait bd Kinderzimmer

Le choix d’inclure des dessins d’archives réalisés par les prisonnières elles-mêmes renforce la puissance de l’œuvre, ajoutant une dimension authentique qui plonge le lecteur au plus près de la réalité des déportées. Chaque trait de crayon semble vibrer de vie, en hommage à ces femmes qui ont trouvé, dans la solidarité et la création, une forme de résistance à l’oppression.

Kinderzimmer est une bande dessinée poignante qui raconte la résilience féminine au cœur de Ravensbrück, entre horreur du quotidien et espoir fragile.

La Vie secrète des arbres en BD

Album publié en 2023 aux éditions Les Arènes.


D’après le roman de Peter Wohlleben publié le 25 mai 2015.

couverture bd La Vie secrète des arbres

Peter Wohlleben est le forestier le plus célèbre du monde, auteur du best-seller La Vie secrète des arbres, traduit dans plus de quarante langues.

Ce livre est son histoire.
Avec un formidable talent de conteur, il nous plonge dans l’intimité des arbres, jusqu’à leurs racines.

Au fil des pages, il nous entraîne à la découverte de l’extraordinaire fonctionnement de la forêt : comment les arbres interagissent, communiquent, se déplacent et se défendent.

La Vie secrète des arbres nous donne accès à un monde merveilleux mais fragile.
Protéger les arbres, c’est protéger l’humanité tout entière.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Vie secrète des arbres »

« La Vie secrète des arbres« , adaptation en bande dessinée du best-seller de Peter Wohlleben, est une œuvre où la nature se raconte avec une beauté rare et une profondeur surprenante. Sous la plume de Fred Bernard et les pinceaux de Benjamin Flao, la forêt devient un personnage à part entière, vibrant d’une vie secrète qui captive dès les premières pages.

Le récit de Peter Wohlleben, ingénieur forestier devenu porte-parole des arbres, est un hymne à la biodiversité et à l’interconnexion des écosystèmes. À travers un mariage subtil de biographie et de vulgarisation scientifique, la bande dessinée nous plonge dans l’intimité des forêts, révélant leurs mystères avec une clarté accessible à tous. Loin des simples observations, ce récit est une véritable enquête sur la vie communautaire des arbres, qui communiquent, s’entraident, et coexistent en une harmonie que l’humanité a trop souvent ignorée.

Les aquarelles de Flao, lumineuses et poétiques, magnifient cette exploration. Elles transportent le lecteur au cœur des forêts, où chaque arbre, chaque brin de mousse, semble murmurer ses secrets.

« La Vie secrète des arbres«  demeure un tour de force graphique et narratif, un appel à la contemplation et à la préservation de la nature. C’est une œuvre qui, au-delà de l’information, cherche à éveiller un amour sincère pour ces géants verts, gardiens silencieux de notre planète.

Tout le bleu du ciel

Album publié en 2024 aux éditions Albin Michel.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Mélissa Da Costa publiée le 15 février 2019.

couverture bd Tout le bleu du ciel

Avec Tout le bleu du ciel, son premier roman, Mélissa Da Costa a conquis les lecteurs par centaines de milliers. Depuis, ses personnages cabossés par la vie et pourtant si lumineux font partie de nous…

Joanne répond à une annonce proposant d’accompagner dans son road trip un jeune homme souffrant d’un alzheimer précoce.
Trois jours plus tard, avec un grand chapeau noir et un sac à dos, elle monte dans le camping-car d’Émile, direction les Pyrénées.
Ce qui pousse Émile à fuir, on le sait : il entend profiter pleinement et librement du temps qu’il lui reste. Pour Joanne, mystère.

Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté, à la rencontre des autres et à la découverte de soi.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Tout le bleu du ciel »

Avec Tout le bleu du ciel, Carbone et Juliette Bertaudière réussissent à livrer une adaptation profondément touchante du roman de Mélissa Da Costa.

La bande dessinée capte l’intensité émotionnelle du voyage initiatique d’Émile, jeune homme atteint d’une forme rare d’Alzheimer précoce, et de Joanne, une inconnue qui l’accompagne dans sa quête de liberté à travers les Pyrénées.

Le point fort de cette adaptation réside dans l’harmonie entre les illustrations et la narration. Juliette Bertaudière sublime chaque paysage de montagne avec des dessins d’une grande finesse, où les décors grandioses semblent refléter l’état intérieur des personnages. La beauté des montagnes contraste avec la fragilité d’Émile, créant un équilibre saisissant entre l’immensité de la nature et la lutte intérieure des protagonistes. Les scènes de silence, visuellement captivantes, laissent toute la place à l’introspection du lecteur.

extrait bd Tout le bleu du ciel

Carbone, quant à elle, parvient à condenser un récit riche en émotions sans trahir le roman d’origine. Les dialogues, minimalistes et justes, permettent de tisser une relation sincère et poignante entre Émile et Joanne. Leur évolution est subtilement mise en avant, sans précipitation, ce qui laisse au lecteur le temps de s’attacher à leur parcours.

Cette bande dessinée est un hymne à la vie, malgré la maladie et la fin inéluctable. Elle nous rappelle l’importance de chaque instant…


Sukkwan Island

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions Denoël.


D’après le roman de David Vann publié le 16 mars 2010.

couverture bd Sukkwan Island

Un homme emmène son fils sur une île déserte d’Alaska, loin du tumulte du monde, pour le confronter à la beauté sauvage et se prouver qu’il est toujours capable de faire son métier de père.

Mais les lâchetés de l’adulte et la lucidité de l’adolescent ont tôt fait de transformer le rêve de nature en cauchemar, jusqu’à l’effroyable coup de théâtre qui fait basculer l’histoire dans la terreur et la folie.

Cette adaptation du chef-d’œuvre de David Vann (prix Médicis étranger 2010) signe la première incursion dans le roman graphique d’Ugo Bienvenu, l’auteur désormais célébré de Paiement accepté, Préférence système et du tout récent Total.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Sukkwan Island »

Ugo Bienvenu transpose avec brio le roman de David Vann en bande dessinée.

« Sukkwan Island » narre l’odyssée tragique de Jim et de son fils Roy sur une île isolée d’Alaska. Bienvenu capture l’essence du récit avec des illustrations minimalistes qui amplifient l’isolement et la détresse des personnages.

L’adaptation brille par sa capacité à transmettre une tension omniprésente. Les paysages glacials et les silences oppressants contrastent avec les tourments intérieurs des protagonistes. Chaque planche, à la fois dépouillée et expressive, immerge le lecteur dans un huis clos psychologique intense.

extrait Sukkwan Island

On soulignera la fidélité de l’œuvre à l’original, tout en apportant une nouvelle dimension visuelle qui enrichit le récit. La transformation du rêve de communion avec la nature en cauchemar souligne les thèmes de la vulnérabilité et de la folie humaine.

Ugo Bienvenu offre une interprétation graphique puissante et poignante de « Sukkwan Island« , faisant de cette bande dessinée une lecture incontournable pour les amateurs de récits profonds et sombres.

Une réussite qui témoigne de son talent à manier les ombres et les silences pour raconter une histoire déchirante et hypnotique.

La petite fille et la cigarette

Album publié en 2016 aux éditions La boîte à bulles.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Benoit Duteurtre publiée en 2005.

couverture bd La petite fille et la cigarette

Benoît commet l’erreur fatale de fumer une cigarette dans un monde hygiéniste où les enfants sont rois…

Dans un monde où la politique de l’enfant roi est devenue règle étatique, Benoît se retrouve contraint de slalomer entre les marmots qui ont envahi son lieu de travail.

Tout ce qui peut leur nuire est fermement prohibé. Par conséquent : plus question de fumer une seule cigarette, et aucune exception ne sera tolérée. Pour preuve, le cas du condamné à mort Désiré Johnson qui s’entête à exiger une dernière cigarette avant son exécution ce qui embarrasse les autorités et déchaîne les lobbies du tabac.

De son côté, Benoît a pris l’habitude de se dissimuler dans les toilettes de son boulot pour griller en douce ses cigarettes, jusqu’au jour où il oublie malencontreusement de verrouiller la porte.

Une étourderie qui lui coûtera cher : surpris par une fillette et accusé de « crime contre l’enfance », le quadragénaire fautif se retrouve alors poursuivi sans relâche par une justice au pouvoir sans limites.

Désarmé, il fera tout pour échapper à l’absurdité de son destin, quitte à se lier au groupe de terroristes novateurs qui produit la sanglante télé-réalité : « Martyre Academy »…

L’adaptation réussie du roman kafkaïen, drôle et grinçant de Benoît Duteurtre.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La petite fille et la cigarette »

La bande dessinée La petite fille et la cigarette, adaptation du roman de Benoît Duteurtre par Sylvain-Moizie, se distingue par une satire mordante d’une société où les interdits et les absurdités atteignent des sommets. Dans cette dystopie, les lois anti-tabac sont devenues draconiennes, et les enfants détiennent un pouvoir tyrannique.

L’intrigue suit Désiré Johnson, échappant de peu à la peine de mort grâce à une ultime cigarette, et Benoît, un employé municipal dont la vie bascule lorsqu’une petite fille le surprend en train de fumer dans les toilettes. À travers leurs trajectoires, Sylvain-Moizie explore les thèmes de la répression, de la perte de liberté et de la dictature de l’innocence enfantine.

Graphiquement, Sylvain-Moizie propose un style unique. Son trait volontairement caricatural accentue l’aspect grotesque des situations, plongeant le lecteur dans une ambiance à la fois burlesque et oppressante.

extrait bd La petite fille et la cigarette

L’humour noir, omniprésent, oscille entre le comique et le tragique, offrant une lecture à la fois divertissante et dérangeante.

La petite fille et la cigarette est une œuvre qui ne laisse pas indifférent. Par son traitement audacieux et son message acerbe, elle interpelle et pousse à la réflexion sur les contradictions de nos sociétés contemporaines.

Un album à découvrir pour les amateurs de satires sociales et de récits engagés.

Goat Mountain

Album publié en 2022 aux éditions Philéas.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de David Vann publiée en 2013.

couverture bd Goat Mountain

Automne 1978, nord de la Californie.

C’est l’ouverture de la chasse sur les deux cent cinquante hectares du ranch de Goat Mountain où un garçon de onze ans, son père, son grand-père et un ami de la famille se retrouvent comme chaque année pour chasser.

À leur arrivée, les quatre hommes aperçoivent au loin un braconnier qu’ils observent à travers la lunette de leur fusil.

Le père invite son fils à tenir l’arme et à venir regarder.

Et l’irréparable se produit. De cet instant figé découle l’éternité : les instincts primitifs se mesurent aux conséquences à vie, les croyances universelles se heurtent aux résonances des tragédies.

Et le parcours initiatique du jeune garçon, abandonné à ses instincts sauvages, se poursuivra pendant plusieurs jours, entre chasse au gibier et chasse à l’homme.


En adaptant le quatrième roman de David Vann, auteur de  » Impurs  » et  » Sukkwan Island « , O. Carol et Georges Van Linthout signent un récit âpre qui interroge les origines de la violence.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Goat Mountain »

« Goat Mountain« , une adaptation saisissante du roman de David Vann, plonge le lecteur dans les méandres obscurs de l’âme humaine à travers une histoire poignante et troublante.

Située dans le nord de la Californie en 1978, l’histoire débute par une partie de chasse annuelle où un jeune garçon se retrouve confronté à un événement tragique qui bouleversera à jamais sa vision du monde. Ce récit initiatique, raconté avec une intensité brutale, explore les thèmes de la violence, de la culpabilité et de la moralité d’une manière qui laisse le lecteur profondément remué.

extrait bd Goat Mountain

Les illustrations de O. Carol et Georges van Linthout ajoutent une dimension visuelle puissante à l’histoire, capturant parfaitement l’atmosphère sombre et oppressante de Goat Mountain. Les nuances de gris et les touches de couleur judicieusement utilisées renforcent l’impact émotionnel de chaque scène, offrant ainsi une expérience immersive et inoubliable.

Les personnages, bien que complexes et souvent antipathiques, sont dépeints avec une profondeur qui les rend à la fois réalistes et fascinants. Leurs luttes intérieures et leurs réactions face à l’événement tragique qui les touche révèlent les aspects les plus sombres de la nature humaine, suscitant ainsi une réflexion profonde sur les choix moraux et les conséquences de nos actions.

« Goat Mountain » est une œuvre poignante et troublante qui mérite une place de choix dans la bibliothèque de tout amateur de récits sombres et introspectifs.

Seul le silence

Album publié en 2021 aux éditions Philéas.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Roger Jon Ellory publiée en 2007.

couverture bd Seul le silence

Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, revient sur des événements qui ont bouleversé son enfance et qui vont le hanter, le poursuivre toute sa vie d’adulte : des meurtres de jeunes filles perpétrés sur plusieurs décennies, dont il a été le témoin involontaire.


Joseph a douze ans lorsqu’il découvre dans son village de Géorgie le corps horriblement mutilé d’une fillette assassinée.

La première victime d’une longue série qui laissera longtemps la police impuissante. Des années plus tard, lorsque l’affaire semble enfin élucidée, Joseph décide de changer de vie et de s’installer à New York pour oublier les séquelles de cette histoire qui l’a touché de trop près.

Lorsqu’il comprend que le tueur est toujours à l’œuvre, il n’a d’autre solution pour échapper à ses démons, alors que les cadavres d’enfants se multiplient, que de reprendre une enquête qui le hante afin de démasquer le vrai coupable…

Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, tient en joue le tueur en série, dans l’ombre duquel il vit depuis bientôt trente ans.
Plus encore qu’un récit de serial killer à la mécanique parfaite et au suspense constant, Seul le silence a marqué une date dans l’histoire du thriller. Avec ce roman crépusculaire à la noirceur absolue, sans concession aucune, R. J.Ellory révèle la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu’il met en jeu.
Adapté par Richard Guérineau (Prix Critiques Libres 2016 etc.) et Fabrice Colin (Grand Prix de l’Imaginaire 2004 et 2010, etc.)


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Seul le silence »


« Seul le silence« , une adaptation BD du célèbre roman de R.J. Ellory, plonge le lecteur dans une Amérique rurale en proie à la Seconde Guerre mondiale et aux démons du passé. Sous la plume habile de Fabrice Colin et le trait captivant de Richard Guérineau, cette œuvre transcende les frontières du thriller pour explorer les méandres de l’âme humaine.

L’histoire saisissante de Joseph Vaughan, marqué à jamais par la découverte macabre d’une fillette assassinée, se déploie avec une intensité poignante. La narration, aussi sombre que captivante, nous entraîne dans une quête obsessionnelle pour la vérité, malgré les épreuves et les années qui passent.

Colin réussit à préserver l’essence du roman tout en insufflant une nouvelle vie à ses personnages, capturant avec subtilité leurs tourments intérieurs et leurs luttes contre les ombres du passé.

extrait bd Seul le silence

Graphiquement, Guérineau excelle dans la création d’une atmosphère oppressante et évocatrice. Ses dessins détaillés et sa palette de couleurs subtiles transportent le lecteur dans un monde où le silence est aussi assourdissant que les cris des victimes. Chaque planche est un tableau saisissant, révélant les contrastes entre l’innocence perdue de l’enfance et la noirceur de la nature humaine.

Malgré quelques concessions nécessaires au format BD, « Seul le silence » reste une adaptation remarquable, à la fois fidèle à l’œuvre originale et dotée de sa propre force narrative.

Une lecture inoubliable qui nous confronte à la fois à l’horreur du crime et à la beauté de la résilience humaine.