Catégorie : Classique Du 21ème Siècle

Le jour d’avant

Album publié en 2024 aux éditions Steinkis.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Sorj Chalandon publiée en 2017.

couverture bd Le jour d'avant

« Venge-nous de la mine, avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis.

À sa mort, mes poings menaçant le ciel. Je n’ai jamais cessé de le lui promettre.
J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, mort en paysan. Venger ma mère, morte esseulée.
J’allais tous nous venger de la mine. Nous laver des Houillères, des crapules qui n’avaient jamais payé leurs crimes. »


Au-delà de leur travail d’adaptation, Romain et Simon enrichissent cet album d’un cahier documentaire, résultat d’un travail de terrain, à Liévin, au Musée de l’école de la Mine ou encore au Centre historique minier de Lewarde.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le jour d’avant »

Avec Le Jour d’avant, Romain Dutter et Simon Géliot livrent une adaptation poignante du roman de Sorj Chalandon, relatant la catastrophe minière de Liévin en 1974.

Le récit suit Michel, hanté par la disparition de son frère aîné Joseph, mort lors de l’explosion tragique qui a coûté la vie à quarante-deux mineurs. À travers ses yeux, nous plongeons dans un monde où la souffrance devient héritage familial. Les auteurs naviguent habilement entre passé et présent, construisant une narration qui transcende le simple témoignage historique pour se muer en réflexion sur la mémoire et la vengeance.

extrait bd Le jour d'avant

Graphiquement, le travail de Simon Géliot est saisissant. Ses traits lourds et chargés de détails donnent vie à des personnages marqués par des années de peine. Les couleurs sombres, entre gris et noir, renforcent l’ambiance oppressante de cette époque minière où chaque descente au fond des galeries pouvait être la dernière.

L’intensité dramatique du récit est magnifiée par une mise en page fluide, alternant silences et éclats émotionnels. Le poids des souvenirs, la colère rentrée et l’injustice ressentie s’expriment avec une force rare, faisant de Le Jour d’avant bien plus qu’un simple roman graphique.

Les larmes de l’assassin

Bande dessinée publiée en 2011 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de Anne-Laure Bondoux publié en 2003.

couverture bd Les larmes de l'assassin

Avec plus de vingt récompenses et une quinzaine de traductions, Les Larmes de l’assassin est devenu un roman culte.


Thierry Murat réussit la gageure de l’adapter en bande dessinée, avec la force nécessaire aux terres hostiles de Patagonie et la délicatesse requise par les personnages à la sensibilité enfouie.


Un récit dense sur l’innocence et le mal, qui interroge la complexité des sentiments humains.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les larmes de l’assassin »


Dans la solitude oppressante de la Patagonie chilienne, « Les larmes de l’assassin » de Thierry Murat, adaptée du roman d’Anne-Laure Bondoux, déploie un récit de survie et d’émotions contradictoires qui interroge la nature humaine.

L’œuvre s’ancre dans un paysage à la fois aride et majestueux, capturé par un dessin où l’épure et la retenue amplifient la force du récit. Le choix de la palette de couleurs – ocres, sépias, bleus nocturnes – renforce cette impression d’un monde suspendu entre la dure réalité et le rêve, entre l’effroi et la beauté contemplative.

Murat dépasse la simple narration graphique pour instaurer une atmosphère où les silences et les regards portent autant de sens que les mots.

L’histoire, bien que cruelle, est narrée avec une telle sensibilité qu’elle semble presque douce, portée par les dessins qui invitent à une contemplation mélancolique.

Cette beauté formelle contraste parfois avec une narration qui, pour certains, peut sembler distante ou retenue, ne parvenant pas à saisir pleinement l’essence viscérale du roman original.

En définitive, « Les larmes de l’assassin » est une œuvre où le silence résonne avec autant de force que les cris, une bande dessinée où chaque trait de pinceau est un mot, chaque couleur une émotion.

L’obéissance

Bande dessinée publiée en 2009 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de François Sureau publié en 2007.

Après avoir magnifiquement adapté Aziyadé, le roman de Pierre Loti, Franck Bourgeron revient avec une nouvelle adaptation littéraire.

Tirée d’une histoire authentique, L’Obéissance, romancée par François Sureau, nous plonge au cœur de la Première Guerre mondiale et nous démontre qu’hélas, les États ennemis savent s’entendre en matière de tuerie, que ce soit en gros ou en détail…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’obéissance »

Dans les méandres de l’histoire gravés sur le papier glacé, « L’Obéissance » de Franck Bourgeron émerge comme une œuvre austère, plongeant le lecteur dans les abîmes de la Première Guerre mondiale. Cette bande dessinée n’est pas qu’un simple récit graphique ; c’est une incursion dans la psyché d’une époque où l’obéissance aveugle menait les hommes au-delà des frontières de l’humanité.

La narration, adaptée du roman de François Sureau, orchestre une symphonie de désolation où chaque personnage joue sa partition dans un monde où la mort est une compagne aussi familière que l’air qu’ils respirent. Bourgeron, avec un pinceau trempé dans une palette de désespoir, dépeint avec minutie la lourdeur de l’atmosphère et l’oppression d’une guerre qui dévore ses enfants.

Le trait est incisif, capturant l’essence d’une époque révolue dans des teintes de vert militaire et de terre humide, évoquant une pluie incessante, métaphore d’une tragédie qui ne cesse de s’abattre sur les hommes. Les visages, parfois indistincts, reflètent l’universalité de la souffrance, et le lecteur, tel un voyeur involontaire, se retrouve immergé dans cette mosaïque de douleur.

On pourrait arguer que le rythme lent et les dialogues chargés entravent le flot de la lecture, transformant ce qui aurait pu être une marche réfléchie en un chemin sinueux et ardu. Néanmoins, cette lenteur est à l’image de l’époque qu’elle représente : une période où chaque seconde était un fardeau, chaque décision une potentielle sentence de mort.

« L’Obéissance » est donc plus qu’une bande dessinée ; c’est une fresque historique et philosophique, un tableau sombre où chaque coup de crayon est un écho des questions éternelles sur le devoir, la moralité et le sacrifice.

Une œuvre exigeante, certes, mais dont la portée transcende le papier pour s’inscrire dans le panthéon des récits de guerre qui nous forcent à contempler les abysses de notre passé collectif.

Mise en bouche

Bande dessinée publiée en 2008 aux éditions Futuropolis.


D’après la nouvelle de Philippe Djian publiée en 2003.

couverture bd Mise en bouche

Mise en bouche est une nouvelle de Philippe Djian paru en 2003 en supplément d’un magazine culturel.

À sa lecture, Jean-Philippe Peyraud a tout de suite eu envie d’adapter cette fantaisie dramatique en bande dessinée.


Quelques années plus tard, contact est pris, et Philippe Djian, qui aime particulièrement ce texte, mais aussi la bande dessinée, et apprécie le travail de Jean-Philippe Peyraud, donne immédiatement son accord.

Jean-Philippe Peyraud adapte la nouvelle en bande dessinée, tandis que Djian peaufine les dialogues…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mise en bouche »


Dans « Mise en bouche », le pinceau de Jean-Philippe Peyraud s’empare avec une subtilité remarquable de la nouvelle de Philippe Djian pour tisser une toile graphique qui, à l’instar de ses protagonistes, captive et retient.

En marge des faits divers, le récit épouse une tangente intimiste, où une situation extrême – la prise d’otages dans une école maternelle – devient l’écrin d’une romance naissante et improbable.

Peyraud ne se contente pas de transposer; il transcende la matière première pour la fondre dans le moule de la bande dessinée avec une maîtrise qui s’admire à chaque planche. Son trait, épuré mais expressif, épouse les émotions et les sous-entendus, tandis que les couleurs de Laurence Croix apportent la profondeur nécessaire à l’ambiance confinée de ce huis clos palpitant.

extrait bd Mise en bouche

L’originalité de l’œuvre réside dans sa capacité à détourner l’attention du sensationnalisme pour la focaliser sur l’humain, ses failles et ses aspirations.

Le dessin simple mais poignant accompagne une narration où les non-dits ont autant de poids que les dialogues finement ciselés par Djian. La gestion des silences, les regards échangés, tout concourt à rendre cette histoire d’amour aussi délicate que le contexte est brutal.

Cette BD confirme l’engagement de Futuropolis dans la publication d’œuvres qui interpellent, déstabilisent et restent en mémoire bien après avoir tourné la dernière page.

L’Or des marées – Tome 4

Album publié en 2024 aux éditions Glénat


Résumé éditeur

Adapté du roman de « Le Pain de la mer » de Joël Raguénès publié le 10 avril 2002.

Une saga maritime, humaine et romanesque.

couverture bd L'Or des marées - Tome 4

Yves Kerléo a monté une belle affaire de goémonier en partenariat avec Eugène Lemarchand, industriel du Conquet.

Mais quand le fils de ce dernier revient d’exil et leur tend un piège, ils se retrouvent tous deux au bord de la ruine.

Leur salut réside dans le renflouement du Vesper, un cargo échoué sur les récifs au large de Bannalec, et dont on dit que les cales sont remplies de mille trésors. 

Mais ce projet supposera de former des équipes peu habituées aux risques de la mer, et ils apprendront ce qu’il en coûte de devenir des pilleurs d’épave… 

Les auteurs des Chasseurs d’écume nous proposent une nouvelle saga de l’océan au souffle romanesque, adaptée du roman best-seller de Joël RaguénèsLe Pain de la mer. 


L'Or des marées – Tome 04

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Or des marées – Tome 4 »

Dans le quatrième et dernier tome de « L’Or des marées« , François Debois nous invite à conclure la traversée de la Bretagne du 19ème siècle, un monde où la mer et l’homme se confrontent avec la même fureur que la tempête contre les falaises.

Serge Fino, par ses illustrations, peint ce drame humain avec une palette où le gris de la tourmente se mêle au vert de l’espoir.

extrait bd L'Or des marées - Tome 4

Yves Kerléo, le protagoniste, symbolise la lutte contre les vagues intransigeantes du destin. La chute de son entreprise de goémonier, orchestrée par la trahison et la cupidité, n’est pas simplement un récit d’adversité; c’est une métaphore de l’éternel combat de l’homme contre les forces qui cherchent à le submerger.

Son dernier espoir, le renflouement du Vesper, n’est pas qu’une quête de trésors, mais une quête de rédemption, de la fierté d’un homme, et de la survie d’une communauté.

Le tome 4 est, certes, une histoire de courage, mais également une réflexion sur la nature humaine et ses abysses.

Debois ne nous offre pas seulement une aventure maritime, mais un miroir des passions qui agitent le cœur des hommes. Le lecteur est emporté dans les flots tumultueux du récit, naviguant entre les récifs de l’ambition, de la trahison, et de la solidarité.


L’Or des marées – Tome 3

Album publié en 2022 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

Adapté du roman de « Le Pain de la mer » de Joël Raguénès publié le 10 avril 2002.

Tempêtes et accalmies

couverture bd L'Or des marées - Tome 3

Bretagne, 1894.

Yves Kerléo, gardien de phare, rejoint la terre pour épouser la belle Anne et devenir paysan goémonier.

Il faut dire que cette algue des côtes bretonnes est devenue une matière première très importante, utilisée en médecine et dans la photographie notamment.

Yves, encore novice en la matière, va de sa rencontre avec Eugène Lemarchand, industriel du Conquet, tisser une association qui débouchera sur une aventure de trente ans.

Si tout semble séparer les deux hommes, très vite un projet commun – la modernisation du commerce de l’iode – va nouer des liens entre leurs deux familles, au-delà des barrières sociales.

Les auteurs de Chasseurs d’écume nous proposent une nouvelle saga de l’Océan au souffle romanesque, adaptée du roman best-seller de Joël Raguénès : Le Pain de la mer.

De naissances en enterrements, de fêtes familiales en célébrations religieuses, d’amours en malheurs, de succès en naufrages, c’est tout un nouveau monde qui va apparaître sur fond d’hymne constant au terroir.


L'Or des marées – Tome 03

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Or des marées – Tome 3 »


Dans le troisième volet de « L’Or des marées« , François Debois orchestre une symphonie des éléments, où la fureur océanique se mêle aux tourmentes humaines.

Cette fresque dessinée, puisant dans le riche terreau romanesque de Joël Raguénès, déploie ses voiles sur l’écume du temps pour nous emporter dans les méandres de la vie bretonne du XIXe siècle, à l’ombre de l’affaire Dreyfus et des remous d’une révolution industrielle en gestation.

L’intrigue s’épaissit autour d’Yves Kerléo, héros malgré lui, pris dans les filets d’une saga familiale et professionnelle qui navigue entre tradition et modernité.

Les dessins de Serge Fino, au trait aussi précis que la houle est imprévisible, ancrent le récit dans un réalisme saisissant, où chaque vague semble souffler le chaud et le froid sur le destin des personnages.

extrait L'Or des marées - Tome 3

Le choix audacieux de délaisser quelque peu les péripéties maritimes au profit des drames intimes et de la fresque historique insuffle une nouvelle dynamique à l’œuvre.

« L’Or des marées – Tome 3 » confirme donc son statut d’œuvre à la croisée des chemins, entre récit d’aventure et étude sociétale, un diptyque où l’humain et l’histoire se répondent, se confrontent et finalement, se comprennent.


Lieux visités par la bd en Bretagne

Ile de QuéménèsLe ConquetPhare Saint-Mathieu

L’Or des marées – Tome 2

Album publié en 2020 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

Adapté du roman de « Le Pain de la mer » de Joël Raguénès publié le 10 avril 2002.

Les Amants de la Mer d’Iroise.

couverture bd L'Or des marées - Tome 2

Île de Béniguet, à l’approche de l’été 1894.

Le destin sourit à Yves Kerléo. Il monte en puissance dans l’exploitation goémonière, négocie le rachat de la ferme de son voisin, et avec le soutien d’Eugène Lemarchand, industriel de la soude, client et ami, cherche à étendre son activité sur la côte nord de la Bretagne.

Lorsque sa femme Anne lui annonce qu’elle est enceinte, il est comblé de bonheur.

Mais la bonne nouvelle est malheureusement ternie par un conflit entre les deux frères d’Anne, les géants Yann et Cheun, qui se disputaient la même femme, ainsi que par la mort de madame Lemarchand.

Alors qu’il vient présenter ses condoléances à la famille d’Eugène, Yves croise la belle Estelle, dont il a déjà repoussé les avances. Yves saura-t-il lui résister à nouveau ? Arrivera-t-il à convaincre les goémoniers de la côte nord de se rallier à sa cause ?

Naissances, unions, morts et surprises sont au rendez-vous.


L'Or des marées – Tome 02

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Or des marées – Tome 2 »

Dans « L’Or des marées – Tome 2« , François Debois et Serge Fino tissent la suite de leur fresque bretonne avec une main qui mêle habilement le fil de l’histoire et celui des sentiments. Enraciné dans la terre et les traditions de la Bretagne fin du XIXe siècle, ce volume poursuit l’épopée d’Yves Kerléo, goémonier par nécessité et par passion.

Le lecteur retrouve l’île de Béniguet, théâtre des espoirs et des drames humains. Le scénario de Debois, fidèle à la trame du roman de Joël Raguenès, oscille entre les tumultes de la mer et ceux du cœur.

Les vies s’entremêlent, les amours se font et se défont sur fond d’une économie du goémon florissante, en dépeignant avec justesse les conflits internes qui animent une communauté insulaire serrée.

extrait bd L'Or des marées - Tome 2

Serge Fino, au pinceau, dresse des portraits saisissants de vérité. Son dessin, d’une précision élégante, n’est pas sans rappeler les gravures d’époque, offrant à la saga un ancrage visuel puissant. L’attention portée aux détails du quotidien, ainsi qu’aux expressions des visages, renforce l’immersion et confère une dimension presque palpable à l’atmosphère des scènes.

« L’Or des marées – Tome 2 » est donc une œuvre contrastée, brillant par son authenticité historique et la densité de ses personnages.

Elle reste un morceau de choix pour qui cherche à s’immerger dans les méandres de la vie d’antan, où chaque destin semble être dicté par le flux et le reflux de la mer d’Iroise.


Lieux visités par la bd en Bretagne

Ile de BeniguetLe Conquet

L’Or des marées – Tome 1 – Les Moissonneurs de la mer

Album publié en 2019 aux éditions Glénat


Résumé éditeur

Adapté du roman de « Le Pain de la mer » de Joël Raguénès publié le 10 avril 2002.

couverture L'Or des marées - Tome 1

Bretagne, 1894.

Yves Kerléo, gardien de phare, rejoint la terre pour épouser la belle Anne et devenir paysan goémonier.

Il faut dire que cette algue des côtes bretonnes est devenue une matière première très importante, utilisée en médecine et dans la photographie notamment.

Yves, encore novice en la matière, va de sa rencontre avec Eugène Lemarchand, industriel du Conquet, tisser une association qui débouchera sur une aventure de trente ans.

Si tout semble séparer les deux hommes, très vite un projet commun – la modernisation du commerce de l’iode – va nouer des liens entre leur deux familles, au-delà des barrières sociales.

Les auteurs de Chasseurs d’écume nous proposent une nouvelle saga de l’Océan au souffle romanesque, adaptée du roman best-seller de Joël Raguénès Le Pain de la mer.

De naissances en enterrements, de fêtes familiales en célébrations religieuses, d’amours en malheurs, de succès en naufrages, c’est tout un nouveau monde qui va apparaître sur fond d’hymne constant au terroir.


L'Or des marées – Tome 01

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Or des marées – Tome 1 »

Dans la brume saline de la Bretagne fin-de-siècle, « L’Or des marées – Tome 1″ dépeint avec une sobriété poignante les destins entremêlés de ses personnages, au cœur d’une société en mutation. François Debois, à la plume, et Serge Fino, au pinceau, nous livrent une épopée où le romanesque côtoie la dure réalité d’une époque révolue.

L’histoire débute avec Yves Kerléo, un gardien de phare dont la vie se voit bouleversée par l’amour et le devoir. La mer, à la fois source de vie et de solitude, se fait le théâtre d’une romance qui contraint notre protagoniste à troquer la quiétude de son phare contre les tumultes de la terre ferme.

La transition d’Yves au métier de goémonier, récolteur d’algues, est une métaphore filée de sa quête d’ancrage, tant familial que professionnel.

La bande dessinée brille par son authenticité historique et son réalisme social, sans jamais sombrer dans le didactisme. Le métier de goémonier, peu connu, sert de prisme à travers lequel le lecteur découvre une Bretagne sauvage, presque mythique, où la terre et la mer se disputent les hommes.

extrait L'Or des marées - Tome 1

Les illustrations de Fino, tout en retenue, réussissent l’exploit de capturer l’austérité de l’époque tout en insufflant une vitalité aux paysages et aux scènes de la vie quotidienne.

« L’Or des marées » est un hommage vibrant à un monde en transition, une invitation à plonger dans les profondeurs d’une époque où les enjeux personnels se mêlent indissociablement aux soubresauts d’une société bretonne en pleine évolution.


Lieux visités par la bd en Bretagne

AudierneBrestIle de BeniguetLe Conquet

La route

Bande dessinée publiée en 2024 aux éditions Dargaud.


D’après le roman de Cormac McCarthy publié en 2006.

couverture bd la route

L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites, censés les aider dans leur voyage.

Sous la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l’humanité.

Survivront-ils à leur périple ?

Après « Le Rapport de Brodeck », Manu Larcenet adapte de nouveau une oeuvre majeure de la littérature.

Couronnée par le prix Pulitzer en 2007, « La Route » a connu un grand succès et a été adaptée au cinéma en 2009 avec Vigo Mortensen dans le rôle principal.

Avec cet album, Manu Larcenet réussit une adaptation d’une originalité absolue et pourtant d’une totale fidélité. En posant son trait sous les mots du romancier, en illustrant les silences du récit, l’artiste s’est approprié l’univers sombre et fascinant du roman de Cormac McCarthy.

D’un roman-culte il a fait un album d’une beauté saisissante, à la fois puissant et poignant.

Incontestablement un des chefs-d’oeuvre de la bande dessinée moderne.

Cormac McCarthy a signé plusieurs romans phares dont « La Route » mais aussi « No Country for old men », également adapté par les frères Coen au cinéma. Son oeuvre est essentiellement disponible aux éditions de L’Olivier (et Points), associées à Dargaud sur ce projet. L’écrivain est décédé le 13 juin 2023.

Son roman, publié aux Éditions de l’Olivier et chez Points pour la version poche, a été vendu à près de 800 000 exemplaires.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La route »

Avec La Route, Manu Larcenet s’attaque à l’un des romans les plus marquants du XXIe siècle. En adaptant le texte de Cormac McCarthy, Larcenet réussit un pari audacieux : retranscrire l’intensité émotionnelle et la brutalité du récit dans un format graphique.

À travers des illustrations en noir et blanc, ponctuées de rares touches de couleur, il parvient à capturer l’atmosphère de désolation et de survie qui imprègne le roman original.

extrait bd la route

Larcenet utilise un style visuel épuré mais puissant, où chaque trait semble pesé avec soin pour exprimer la terreur et l’isolement d’un monde postapocalyptique. Les silences entre les personnages, père et fils, deviennent ainsi autant d’espaces de tension dramatique, accentués par une palette de gris subtilement teintée. Cette économie de dialogues renforce la solitude et l’incompréhension qui règnent dans cet univers désolé.

Si la violence est omniprésente, elle n’est jamais gratuite. Chaque scène macabre sert à illustrer la déchéance humaine, mais aussi l’amour inébranlable qui unit les deux protagonistes. Larcenet ne se contente pas de transposer le texte de McCarthy : il le réinterprète avec une sensibilité propre, offrant ainsi une lecture nouvelle et poignante de cette œuvre culte.

La Route de Larcenet est une réussite incontestable. Cette bande dessinée n’est pas qu’une simple adaptation ; c’est une œuvre autonome, où l’art du dessin sublime un récit déjà puissant, offrant au lecteur une expérience à la fois visuelle et émotionnelle inoubliable.

Entrez dans la danse

Bande dessinée publiée en 2019 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Jean Teulé publie en 2018.

Après sa magistrale adaptation de Charly 9, Richard Guérineau met à nouveau son talent au service de l’œuvre de Jean Teulé pour donner chair à cette incroyable épidémie de danse survenue il y a 500 ans à Strasbourg.

Strasbourg, juillet 1518. La ville est soumise depuis quatre ans aux pires calamités. La sécheresse, les grands froids, la famine, la maladie…

C’est ce qui explique pourquoi Enneline est allée précipiter son enfant depuis le pont au Corbeau. Ça et la folie de la danse qui s’est saisie d’elle tout de suite après. Nombreux furent ceux à entrer dans la danse à sa suite… certains jusqu’à la mort.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Entrez dans la danse »

Dans l’adaptation graphique de l’œuvre de Jean Teulé « Entrez dans la danse« , Richard Guérineau nous plonge dans une tranche d’histoire médiévale aussi sombre que fascinante, celle de la « danse de Saint-Guy » à Strasbourg en 1518. Par le prisme de son dessin fin et expressif, Guérineau transcende les anecdotes historiques et l’anti-cléricalisme teuléen pour créer une fresque vibrante où la détresse humaine danse avec la mort.

Le récit est ancré dans un réalisme poignant : une ville médiévale en proie aux fléaux naturels, une population affamée et désespérée. Dans ce contexte, la danse devient épidémique, un symptôme de misère plutôt qu’une célébration de la vie.

La BD navigue habilement entre l’horreur de l’événement et l’humour noir, offrant une distanciation qui ne minimise jamais la gravité de la situation, mais qui en fait plutôt une satire mordante des réponses humaines à la catastrophe.

Guérineau ne se contente pas de dépeindre un drame; il interroge aussi, à travers son art, les réponses des autorités civiles et ecclésiastiques, dévoilant leur impuissance et leur opportunisme face à l’inexplicable. L’écho contemporain est inévitable, les thèmes du pouvoir, de la superstition et de la crise sanitaire résonnant avec une pertinence troublante aujourd’hui.

La bande dessinée se révèle ainsi comme un miroir de l’histoire, où la danse devient une métaphore de l’irrationnel et du tragique, magnifiquement capturée par le talent de Guérineau pour le détail et la couleur.

Avec « Entrez dans la danse« , l’auteur offre un spectacle visuel où l’histoire et la légende se côtoient, et où le lecteur, comme les personnages, est invité à une réflexion sur la nature humaine et les réponses collectives aux crises.

Cette critique est une création originale basée sur les informations fournies par les ressources précédemment citées.