Catégorie : Litterature en BD

Jefferson

Album publié en 2025 aux Editions Gallimard.


Adapté du roman de Jean-Claude Mourlevat publié pour la première fois le 2 avril 2018.

couverture bd Jefferson

Venu se faire rafraîchir la houppette au salon Défini-Tif, le hérisson Jefferson découvre l’horreur : M. Edgard, son coiffeur, gît sur le sol, assassiné.
Aussitôt accusé du crime, Jefferson est contraint de se cacher, avec l’aide de son meilleur ami, le cochon Gilbert.
Décidés à trouver les coupables, ils remontent une piste mystérieuse qui les entraînent au pays des êtres humains.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jefferson »

Adaptée du roman éponyme de Jean-Claude Mourlevat, la bande dessinée Jefferson par Antoine Ronzon transpose avec brio l’univers tendre et engagé de l’œuvre originale dans un format graphique accessible dès 8 ans. Antoine Ronzon, déjà illustrateur du roman, conserve la profondeur du récit tout en offrant une expérience visuelle immersive, fidèle à l’esprit de Jean-Claude Mourlevat.

Derrière l’apparence d’un polar jeunesse, Jefferson aborde des sujets d’une grande actualité : la discrimination, les fake news et la solidarité. L’intrigue, centrée sur un hérisson injustement accusé du meurtre de son coiffeur, devient le prétexte à une réflexion éthique sur notre rapport aux animaux et à l’autre. L’amitié entre Jefferson et Gilbert, son complice porcin, insuffle au récit une chaleur et une humanité qui touchent autant les jeunes lecteurs que leurs aînés.

extrait bd Jefferson

Le trait d’Antoine Ronzon séduit par sa douceur et sa lisibilité, avec des effets de crayonné et des nuances qui apportent une atmosphère à la fois réconfortante et mélancolique. Ce choix esthétique accentue la dualité du récit : la gravité des thèmes côtoie l’humour pince-sans-rire et la fantaisie des personnages anthropomorphes. La mise en scène, dynamique et expressive, accompagne parfaitement les rebondissements de l’enquête et la palette d’émotions traversées par Jefferson.

Jefferson est une réussite, tant pour la finesse de son propos que pour la qualité de son adaptation graphique. Cette bande dessinée s’adresse à un public familial. Un ouvrage à recommander sans réserve, qui allie divertissement, réflexion et émotion.

Vipère au poing

Album publié en 2025 aux éditions Rue De Sèvres.


Résumé éditeur

D’après le roman d’Hervé Bazin publié le 5 mai 1948.

couverture bd Vipère au poing

Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, vit avec ses frères auprès d’une mère odieuse et acerbe qu’ils surnomment Folcoche.
En grande partie autobiographique, le roman d’Hervé Bazin fut plusieurs fois adapté au cinéma.
Frédéric Rébéna s’empare aujourd’hui de cette oeuvre transgénérationnelle pour une première interprétation pleine de sensibilité en bande dessinée.

logo fnac

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Vipère au poing »

La BD sortira en avril 2025.

extrait bd Vipère au poing

Le Fantome de Canterville (Jungle)

Album publié en 2018 aux éditions Jungle.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre d’Oscar Wilde publiée en 1887.

couverture bd Le Fantome de Canterville

Angleterre, 1887 : Mr Otis, un ministre américain, s’installe avec sa famille dans le château de Canterville Chase.

Le précédent propriétaire des lieux leur apprend que celui-ci est occupé par le fantôme de Sir Simon, qui hante le château depuis qu’il a tué sa femme quelques siècles auparavant.


Sir Simon a des années de carrière à son actif et n’échoue que rarement à terroriser ses victimes, mais, hélas pour lui, la très moderne famille Otis est bien décidée à l’empêcher de hanter en rond : les parents ne le prennent pas au sérieux, le fils aîné Washington lui propose du lubrifiant pour ses chaînes, et les jumeaux le font tourner en bourrique en multipliant farces et pièges à son encontre, l’humiliant cruellement.


Seule Virginia, quinze ans, prend pitié du vieux fantôme, et finit par l’accompagner jusqu’au Jardin de la Mort, où il pourra reposer en paix.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Fantome de Canterville »

Elléa Bird propose une adaptation rafraîchissante et captivante de « Le Fantôme de Canterville » dans cette bande dessinée qui revisite l’œuvre classique d’Oscar Wilde avec finesse et humour.

Fidèle à l’esprit original, Bird parvient à rendre l’histoire accessible à un jeune public, grâce à des illustrations colorées et expressives qui donnent vie aux personnages tout en maintenant une simplicité narrative adaptée aux enfants.

L’histoire suit la famille Otis, des Américains incrédules face aux avertissements sur le fantôme de Sir Simon, qui hante le château de Canterville Chase. Ce dernier, habitué à effrayer les habitants, se retrouve confronté à une famille qui n’a absolument pas peur de lui, créant ainsi des situations comiques et décalées. Bird réussit à capturer l’essence de l’humour et du ton léger de Wilde, tout en ajoutant une touche contemporaine qui plaira aux jeunes lecteurs.

Malgré quelques raccourcis dans le scénario et l’absence de certains détails de l’œuvre originale, cette adaptation se distingue par un graphisme attrayant et des cases bien agencées qui facilitent la lecture. Le petit dossier historique et littéraire en fin de volume offre un plus pédagogique appréciable.

« Le Fantôme de Canterville » par Elléa Bird est une œuvre charmante et divertissante, idéale pour initier les jeunes à la littérature classique tout en leur offrant une expérience de lecture agréable et ludique.

L’appel de Cthulhu

Album publié en 2017 aux éditions Bragelonne.


Résumé éditeur

Adapté de la nouvelle de Howard Phillips Lovecraft publiée en février 1928.

couverture bd L'appel de Cthulhu

Boston, 1926.
Suite au décès, dans des circonstances étranges, de son grand-oncle, Francis Thurston découvre dans les documents dont il hérite l’existence d’une secte vouant un culte à une créature innommable, endormie depuis des millions d’années.
Sacrifices indicibles pratiqués dans les bayous de Louisiane, meurtres mystérieux perpétrés dans divers endroits du globe, artistes sombrant dans la démence après des visions nocturnes terrifiantes, renaissance de cultes ancestraux et surtout, une cité cyclopéenne surgissant de l’océan lors d’une tempête… Thurston va comprendre peu à peu que les recherches de son grand-oncle concernant le culte de Cthulhu étaient bien trop proches de la vérité et que, dans l’ombre, des adeptes oeuvrent au réveil de leur dieu païen, prêts à faire déferler la folie et la destruction sur le monde.
Les astres sont alignés. La fin est-elle proche ?
 

Avec cette nouvelle, Howard Phillips Lovecraft écrit dans les années vingt l’une des plus fameuses histoires de la littérature fantastique américaine. Cthulhu, le grand ancien qui rêve et attend au fond des noirs abysses océaniques, deviendra à lui seul le symbole de tout l’univers créé par l’auteur de Providence.
Fasciné depuis toujours par cet univers de monstres tapis dans les recoins les plus sombres et de créatures titanesques dont la seule vue suffit à vous faire sombrer dans la folie, François Baranger, illustrateur reconnu dans le monde pour ses talents de concept-artist pour le cinéma et le jeu vidéo, s’est attelé à la tâche « cyclopéenne » de mettre en image les principaux récits de H.P. Lovecraft.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’appel de Cthulhu »

François Baranger offre une interprétation magistrale de L’Appel de Cthulhu de H.P. Lovecraft, transformant cette œuvre culte en un véritable chef-d’œuvre visuel. Ce n’est pas une BD mais un livre illustré.

Ses illustrations, somptueuses et évocatrices, plongent le lecteur dans l’abîme d’un univers où la folie côtoie l’indicible. Chaque page, parfois en double format, est une explosion artistique : des jeux de lumière subtils aux teintes sombres et glaciales traduisent à la perfection l’horreur cosmique propre à Lovecraft.

extrait bd L'appel de Cthulhu

François Baranger réussit un exploit rare : donner une forme à l’indescriptible. La cité engloutie de R’lyeh et l’éveil titanesque de Cthulhu sont des moments d’une intensité visuelle inégalée. Les proportions cyclopéennes et la géométrie étrange des lieux captivent. L’ouvrage, par son grand format et sa qualité d’impression, magnifie le texte original et le rend accessible aux novices du mythe lovecraftien.

Cette édition illustrée n’est pas seulement un hommage au génie de Lovecraft, mais une redécouverte immersive de son univers. François Baranger enrichit le récit avec une profondeur émotionnelle rare, où chaque image amplifie la tension narrative. L’Appel de Cthulhu illustré est un incontournable pour les amateurs d’horreur et d’art fantastique, un objet-livre aussi fascinant qu’effrayant.

Un capitaine de 15 ans – Tome 2

Album publié en 2022 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Jules Verne publiée le 15 décembre 1878.

couverture bd Un capitaine de 15 ans - Tome 2

Début du XXe siècle, à bord du Pilgrim, Dick un jeune et prometteur mousse de 15 ans navigue sous les ordres du capitaine Hull dans les eaux froides de la Nouvelle-Zélande.
À la disparition de ce dernier, Dick se retrouve seul à pouvoir manœuvrer le navire. Le voici capitaine à 15 ans !
Mais le voyage prend fin avec le sabotage du bateau par l’ignoble Negoro, un des membres de l’équipage. Les rescapés, dont Mrs Weldon et son fils Jack, échouent sur les terres hostiles de l’Angola. Hélas, Negoro n’a pas dit son dernier mot.
A peine arrivés, les survivants tombent aux mains de ce traître qui a l’intention de les emmener vers le marché aux esclaves ! Tapis dans l’ombre, Dick et ses compagnons assistent impuissants à la scène. Parviendront-ils à les libérer ? De péripéties en péripéties, les hommes du Pilgrim vont vivre la plus périlleuse des expéditions dans ce pays aux traditions ancestrales où d’innombrables dangers les guettent.

Ce second tome, fidèle au roman d’aventures de Jules Verne, clôt le diptyque en beauté en nous faisant découvrir des contrées lointaines avec un style classique qui sied admirablement à l’histoire.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Un capitaine de 15 ans – Tome 2 »

Dans Un capitaine de 15 ans – Tome 2, Frédéric Brrémaud parvient à capturer toute l’ampleur du récit de Jules Verne tout en lui insufflant une vitalité propre au médium de la bande dessinée.

Ce second volet s’ouvre sur un rythme haletant, avec Dick, jeune capitaine malgré lui, qui doit affronter non seulement les dangers de la mer, mais aussi la cruauté humaine incarnée par le traître Negoro. À travers des péripéties trépidantes, les lecteurs sont transportés des eaux de la Nouvelle-Zélande aux terres hostiles de l’Angola, dans une aventure pleine de rebondissements.

L’une des grandes forces de cet album est sans conteste la fidélité avec laquelle il rend hommage à l’œuvre de Jules Verne. Tout en restant fidèle à la structure narrative originale, Frédéric Brrémaud parvient à adapter le texte à un format visuel, permettant ainsi aux lecteurs de plonger plus facilement dans l’action.

extrait bd Un capitaine de 15 ans - Tome 2

Les illustrations de Christophe Picaud, d’une finesse remarquable, renforcent cette immersion, avec des paysages grandioses et une dynamique des scènes d’action qui maintient le lecteur en haleine.

Une lecture captivante qui séduira aussi bien les jeunes amateurs de récits d’aventures que les passionnés de la bande dessinée franco-belge traditionnelle.


Un capitaine de 15 ans – Tome 1

Album publié en 2022 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Jules Verne publiée le 15 décembre 1878.

couverture bd Un capitaine de 15 ans - Tome 1

1873, Nouvelle-Zélande.
Alors que la chasse à la baleine approche de son sinistre âge d’or, le capitaine Hull ne sait déjà plus où trouver ces grands mammifères marins. Après deux mois de chasse infructueuse, son navire, le Pilgrim, entre dans la baie d’Auckland.
Frustré par cette mauvaise pêche qui met à mal sa réputation, il se réengage, à peine le pied au sol, pour une mission à l’apparente simplicité. Il doit mener à San Francisco la femme et le fils du riche armateur James W. Weldon ainsi que son cousin, un amusant personnage à moitié fou, à moitié savant.
Tandis que la balade de santé n’est bouleversée que par les aléas d’un quotidien marin, la trajectoire de cette gentille traversée bascule définitivement le jour où, au loin, une baleine apparaît.
Galvanisé par l’apparition miraculeuse, le capitaine Hull fait préparer une barque, empoigne son harpon et se précipite vers la bête. À bord du Pilgrim, Dick Sang, jeune et prometteur mousse de 15 ans assiste impuissant à un évènement dont il devra rapidement assumer l’entière conséquence.

Rythmé par les caprices insensibles des vents et marées, Un capitaine de 15 ans, suit le cours imprévu d’un voyage routinier devenu initiatique. L’œuvre de Jules Verne, une fois mise en images, rappelle les aventures de Tintin ou Corto Maltese. Une nouvelle série enthousiasmante prévue en deux tomes.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Un capitaine de 15 ans – Tome 1 »

Frédéric Brrémaud offre avec « Un capitaine de 15 ans – Tome 1 » une adaptation captivante du célèbre roman de Jules Verne.

Soutenu par les illustrations saisissantes de Christophe Picaud, cet album réussit à transposer l’univers d’aventure et de découverte du roman à travers des visuels d’une grande richesse. La minutie des dessins, que ce soit dans les scènes de navigation ou les paysages marins, transporte le lecteur dans un voyage immersif.

Le scénario, bien que condensé pour s’adapter aux contraintes du format bande dessinée, reste fidèle aux moments clés de l’intrigue originale. La dynamique narrative suit un rythme équilibré entre moments d’action et de tension dramatique, particulièrement lors de la chasse à la baleine et l’accident tragique qui propulse le jeune Dick Sand à la tête du navire. La montée en puissance de ce personnage, confronté à des responsabilités inattendues à seulement 15 ans, est émouvante et bien retranscrite.

extrait bd Un capitaine de 15 ans - Tome 1

Malgré la réduction inévitable de certains éléments de l’intrigue originelle, l’album maintient l’intérêt du lecteur grâce à des péripéties palpitantes et une évolution psychologique bien dosée du protagoniste. On apprécie particulièrement l’introduction d’une atmosphère plus dramatique au fil des pages, un contraste marquant avec le début plus léger du récit​.

Cette bande dessinée constitue une réussite tant pour les amateurs de Jules Verne que pour les lecteurs en quête d’aventures visuelles, tout en conservant une approche moderne et accessible du récit.


Le Capital

Albums publiés en 2016 aux Editions Soleil.


Adapté de l’œuvre de Karl Marx (publiée pour la première fois le 14 septembre 1867).

couverture bd Le Capital

Comprenez de grandes œuvres libératrices de la pensée humaine grâce aux mangas et découvrez avec plaisir les idées fondatrices de nos sociétés !

Robin, jeune fromager artisanal, a beaucoup de succès sur les marchés avec ses produits. Il rencontre ainsi Daniel, un entrepreneur qui lui propose de se lancer dans la production industrielle de ses fromages. Robin, dont la mère est décédée faute d’argent pour payer les soins médicaux, souhaite s’enrichir et cède aux avances du capitalisme.

Découvrez une adaptation de ce grand classique de Marx !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Capital »

Adapter une œuvre aussi dense et complexe que Le Capital de Karl Marx en manga était un pari audacieux. Variety Artworks relève ce défi avec brio, transformant un texte philosophique ardu en une narration accessible et captivante. Cette adaptation mêle habilement fiction et pédagogie pour illustrer les mécanismes du capitalisme.

L’histoire suit Robin, un fromager artisanal du XIXe siècle, qui cède aux sirènes de l’industrialisation sous l’influence de Daniel, un investisseur ambitieux. À travers son parcours, le manga met en lumière les tensions entre productivité, rentabilité et exploitation des travailleurs.
Ce récit fictif sert de fil conducteur pour introduire les concepts centraux de Karl Marx, tels que la plus-value ou la division du travail. Le choix d’une intrigue romanesque rend ces idées abstraites plus accessibles, bien que certains personnages soient parfois caricaturaux.

extrait bd Le Capital

Le style visuel respecte les codes classiques du manga, avec des cadrages dynamiques et des expressions faciales marquées qui renforcent l’émotion et la compréhension des enjeux. Les illustrations en noir et blanc, bien que simples, soutiennent efficacement le propos didactique sans alourdir la lecture.

Le Capital version manga est une introduction originale et engageante à la pensée marxiste. Idéal pour les néophytes ou les jeunes lecteurs, il vulgarise des concepts économiques complexes tout en divertissant. Une œuvre recommandée à ceux qui souhaitent découvrir Karl Marx sous un angle nouveau.

Barbe bleue

Album publié en 2023 aux Editions Albin Michel.


Adapté du roman de Amélie Nothomb publié pour la première fois le 22 aout 2012.

couverture BD Barbe bleue

« La colocataire est la femme idéale ! »

Ainsi parle Don Elemirio, grand d’Espagne et ermite en son immense appartement du VIIe arrondissement de Paris. 
Comme dans le fameux conte de Perrault, les règles de la colocation sont simples : seule une pièce est interdite, la chambre noire.
Or Saturnine Puissant, doit justement trouver à se loger. Autonome, cultivée, brillante, l’héroïne, ne sait que penser du richissime original. Mais surtout que sont devenues ses huit colocataires précédentes ? Auraient-elles transgressé l’interdit ?

Saturnine devra éviter les pièges et manipuler le manipulateur.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Barbe bleue »

La bande dessinée Barbe bleue, adaptée par Camille Benyamina du roman d’Amélie Nothomb, est une œuvre fascinante qui réussit à transposer avec brio l’univers littéraire de l’autrice belge dans un format visuel.
Cette réinterprétation moderne du conte de Perrault, où le personnage de Barbe Bleue devient Don Elemirio, un aristocrate énigmatique et excentrique, séduit par son audace narrative et son esthétique soignée.

Le récit, centré sur la confrontation entre Saturnine Puissant, une héroïne intelligente et indépendante, et Don Elemirio, explore des thèmes tels que la curiosité, le pouvoir et les limites du respect mutuel. Camille Benyamina parvient à enrichir cette dynamique grâce à un travail remarquable sur les couleurs. Celles-ci jouent un rôle central dans l’histoire, reflétant les obsessions du personnage masculin et donnant une profondeur visuelle aux scènes oniriques. L’utilisation de l’aquarelle apporte une douceur et une chaleur qui contrastent avec la tension sous-jacente de l’intrigue.

extrait bd Barbe bleue

Le dessin de Camille Benyamina, tout en restant fidèle à l’esprit du roman, s’autorise des libertés créatives qui renforcent l’impact émotionnel de certaines scènes. Par exemple, la représentation de la fameuse chambre interdite sur une double page muette est saisissante et marque un des moments forts de l’album.

Barbe bleue est une adaptation réussie qui allie finesse narrative et richesse visuelle. Elle ravira autant les amateurs d’Amélie Nothomb que les passionnés de bandes dessinées, offrant une lecture captivante et élégante.

Pardonne-moi Natacha

Album publié en 2010 aux Editions du Triomphe.


Adapté du roman de Sergei Kourdakov (publié pour la première fois en France le 15 septembre 2006).

Sergei Kourdakov connaît une enfance difficile et grandit dans les sinistres orphelinats de l’Union soviétique poststalinienne.
Par son charisme et son intelligence, il s’élève vite dans l’échelle sociale communiste et accepte la mission de ‘confiance’ du KGB : traquer et persécuter les « religiosniki ».
Le regard de Natacha va pourtant le bouleverser au point de le faire fuir son pays et son confort.
Recueilli au Canada, il n’aura de cesse de témoigner de sa conversion jusqu’à sa mort ‘accidentelle’, à l’âge de 22 ans.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Pardonne-moi Natacha »

« Pardonne-moi Natacha » plonge le lecteur dans l’URSS des années 1970 à travers le parcours déchirant de Sergeï Kourdakov, ancien tortionnaire du KGB converti en symbole de rédemption. Scénarisée par Guy Lehideux et dessinée par Hadi Temglit, cette BD mêle avec brio rigueur historique et tension narrative, offrant une immersion glaçante dans les mécaniques de la répression soviétique..

Une conversion aussi brutale que poignante
Le récit s’articule autour de la métamorphose de Sergeï, jeune prodige du système communiste chargé de persécuter les religiosniki (croyants). La rencontre avec Natacha, dont le regard « bouleverse » sa froideur idéologique, sert de pivot émotionnel. Les auteurs évitent le manichéisme : la violence des rafles est montrée sans fard, tandis que la chute du personnage principal – fuite au Canada, mort suspecte à 22 ans – conserve une aura tragique.

Un duo artistique au service du réalisme
Hadi Temglit opte pour un trait précis, presque documentaire, qui restitue l’austérité des paysages urbains soviétiques et l’intensité des expressions. Guy Lehideux, spécialiste des biographies en BD, structure le scénario en courts chapitres dynamiques, alternant flashbacks et témoignages. Leur collaboration avec l’Aide à l’Église en Détresse apporte une authenticité troublante aux scènes de persécution religieuse.

Bien plus qu’une leçon d’Histoire
La force de cet album réside dans sa capacité à humaniser un bourreau. En montrant comment la foi d’une victime ébranle un système, la BD transcende son contexte pour interroger la liberté intérieure face à l’oppression. 

L’Assassinat du père Noël 

Album publié en 2010 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Pierre Véry publiée en 1934.

couverture bd L'Assassinat du père Noël

Un « whodunit » savoureux et théâtral !

Il était une fois Mortefond, charmant village de Lorraine qui s’apprête à fêter la Noël. Le père Cornusse joue comme chaque année le rôle du Père Noël, tandis que Catherine, sa fille, rêve d’un prince charmant et que les hommes du village rêvent à elle.
Prosper Lepicq, un étranger au village, se joint à la population locale pour la fête. Mais après la messe, on découvre le corps du Père Noël, assassiné !
Qui parmi ce panel de personnages truculents a bien pu commettre le meurtre, dans ce bourg isolé et apparemment paisible ?

Voici, par les facétieux Adam et Convard, l’adaptation très libre d’un roman de Pierre Véry, datant de 1934 et adapté au cinéma en 1941 par Christian Jaque.
Un album flirtant entre le merveilleux et le policier, magnifiquement dessiné par Paul, dont le graphisme original, poétique et pictural, ne cesse de s’affirmer.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Assassinat du père Noël »

Une adaptation au charme désuet
Didier Convard
, Éric Adam et Florie Paul réinventent avec audace le roman de Pierre Véry dans une bande dessinée qui mêle avec habileté féerie et intrigue policière. L’album plonge le lecteur dans le village lorrain de Mortefond, décor idéal pour un whodunit campé dans les années 1930, où traditions locales et mystère s’entrelacent.

Un hommage graphique à l’époque
Le dessin de Florie Paul, que l’on peut qualifier de « naïf » ou de « pictural », se révèle être un choix audacieux et pertinent. Son style, aux couleurs douces et aux lignes épurées, évoque une ambiance à la fois nostalgique et onirique, renforçant le décalage temporel de l’histoire. Les décors capturent l’ambiance d’un village isolé, où chaque détail, de l’église aux maisons bourgeoises, sert de prétexte au suspense.

extrait bd L'Assassinat du père Noël

Entre enquête et folklore
L’intrigue, centrée sur l’assassinat du Père Noël et le vol d’une relique précieuse, suit Prosper Lepicq, avocat-enquêteur au profil atypique. Si le scénario emprunte des ficelles classiques (suspects truculents, indices disséminés), il tire sa force de son ancrage dans un folklore régional riche. Les dialogues, volontairement théâtraux, rappellent le ton des romans policiers de l’entre-deux-guerres, ajoutant une couche de charme désuet.

Une défense du patrimoine littéraire
Certes, l’adaptation prend des libertés avec l’œuvre originale, mais elle réussit à en préserver l’esprit : une critique sociale voilée, un humour subtil et une morale humaniste. La scène du procès offre une réflexion sur la justice et la rédemption.

Cette BD séduira les amateurs de polar vintage et d’ambiances rurales enneigées. Un hommage réussi à un roman oublié, servi par un graphisme qui ose la singularité.