Étiquette : Auteur bd : Christian De Metter

La nuit des temps

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions Philéas.


D’après le roman de René Barjavel publié en 1968.

couverture bd La nuit des temps

À la veille d’un conflit mondial, dans les profondeurs de l’Antartique, une expédition scientifique internationale découvre un couple cryogénisé, survivant d’une civilisation disparue il y a 900 000 ans.

L’héritage de cette population miraculeusement tirée de son sommeil pourrait être le salut de notre monde, fragile entre amours et trahisons…


« Barjavel met chaque homme en face du problème de la signification de la vie. » – Jean Rostand (de l’Académie Française)
« Par sa puissance d’évocation, La Nuit des temps gagne une place dans la grande tradition de Jules Verne. » – Le Figaro (1969)

Les Expéditions Polaires françaises enregistrent le signal d’un émetteur sous la glace de l’Antarctique…
L’expédition internationale découvre les ruines d’une civilisation disparue depuis 900 000 ans et les scientifiques du monde entier affluent vers le site pour aider à explorer et comprendre.

Ils découvrent un objet ovoïde en or de trois mètres de diamètre dans lequel se trouvent en état de biostase un homme et une femme dont les têtes sont recouvertes de casques d’or.
Simon, médecin de l’expédition, décide de procéder au réveil des corps en commençant par celui de la femme, le corps de l’homme montrant des traces de brûlures sur le torse…

La Nuit des temps est un roman pacifiste et assez anarchisant. Russes et Américains, renvoyés dos à dos, travaillent malgré tout ensemble, à l’image de l’effort de dépassement des oppositions nationales, assez répandu dans le milieu des sciences de l’époque. Les savants court-circuitent les décisions des gouvernants.

Notre civilisation paraît barbare face au raffinement et à la sagesse des savants des temps anciens, leur savoir immense risquant d’être perdu par la bêtise humaine


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La nuit des temps »

Christian de Metter réussit un tour de force avec son adaptation en bande dessinée du roman emblématique de René Barjavel, « La Nuit des temps« .

L’œuvre nous transporte en Antarctique, où une équipe de scientifiques découvre les corps cryogénisés d’Eléa et Païkan, vestiges d’une civilisation avancée détruite par une guerre nucléaire il y a près d’un million d’années.

Si le scénario suscite quelques doutes quant à sa crédibilité scientifique, il compense largement par une richesse graphique époustouflante.

De Metter déploie un talent remarquable dans ses illustrations. Les couleurs, tantôt sombres et charbonneuses pour évoquer le présent glacial de l’Antarctique, tantôt chaudes et vibrantes pour les souvenirs d’Eléa, créent une atmosphère envoûtante.

Chaque planche est un tableau à part entière, offrant une immersion visuelle qui fait presque oublier les faiblesses scénaristiques. La couverture, splendide et saisissante, attire immédiatement l’œil et donne le ton de l’œuvre.Bien que la romance entre Eléa et le scientifique moderne puisse paraître naïve, elle n’enlève rien à la profondeur émotionnelle du récit.

Cette adaptation respecte l’esprit de l’œuvre originelle tout en apportant une modernité bienvenue.

« La Nuit des temps« , le roman sorti en 1968, est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la littérature de science-fiction française, et il a marqué des générations de lecteurs par sa profondeur philosophique et son imagination débordante.

« La Nuit des temps« , la bande dessinée de Christian de Metter, est une réussite artistique et narrative qui mérite amplement l’attention des amateurs de science-fiction et de bande dessinée.

Couleurs de l’incendie

Bande dessinée « Couleurs de l’incendie » publiée en 2019 aux éditions Rue de Sèvres.


D’après le roman de Pierre Lemaitre publié en 2018.

Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt.

Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière, mais le destin en décide autrement.

Son fils, Paul, d’un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement.

Face à l’adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d’intelligence, d’énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie.

Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui vont ravager l’Europe.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Couleurs de l’incendie »

Dans le sombre théâtre de l’entre-deux-guerres, « Couleurs de l’incendie » de Christian De Metter déploie ses planches telles des actes d’une tragédie moderne, où la vengeance se dessine en traits épais et couleurs crépusculaires. Comme arrachés aux pages d’un roman de Pierre Lemaitre, ces dessins sont des fenêtres sur l’âme tourmentée de Madeleine Péricourt, héroïne prise dans les flammes de la trahison et de la perte.

Le style graphique de De Metter est une ode à la précision, un équilibre délicat entre l’expressivité brute et le détail minutieux, comme pour rappeler que dans le grand chaos de l’Histoire, l’individu résiste par la force de son visage, par le poids de son silence. Si par moments, le dynamisme semble céder sous le poids de l’atmosphère oppressante, c’est pour mieux capturer la stagnation d’une époque où l’horizon est bouché par les fumées de l’incendie économique et social.

Il y a une maîtrise remarquable dans l’adaptation des teintes qui, loin de n’être qu’une palette de gris, jouent sur les contrastes pour révéler la lumière dans l’obscurité, l’espoir dans le désespoir. Chaque planche est un coup de pinceau sur la toile de la vengeance, orchestrant la montée en puissance d’une femme qui, dans le silence de sa lutte, devient le cri de son époque.

De Metter, en portraitiste du 9e art, offre près de 170 pages d’une histoire qui, tout en rendant hommage à son prédécesseur « Au revoir là-haut », s’en émancipe pour trouver sa propre voix, sa propre couleur, dans les cendres de l’incendie. C’est ainsi que « Couleurs de l’incendie » s’affirme comme une œuvre majeure, un miroir des abysses de l’âme humaine, et une réflexion sur la capacité de l’art à capturer la complexité d’un monde en feu.

Miroir de nos peines

Album « Miroir de nos peines » publié en 2023 aux éditions Rue de Sèvres.


Résumé éditeur

Adaptation du roman de Pierre Lemaitre publié en 2020.

couverture Miroir de nos peines

Avril 1940. Louise, en état de choc suite au suicide d’un homme âgé sous ses yeux, se retrouve à courir nue dans Paris.

Tentant de comprendre ce fait divers dans lequel elle est impliquée, elle se laissera entrainer dans le passé de sa propre mère et se découvrira un demi-frère caché.

Sa route croisera au hasard les destins de Raoul, soldat déserteur emmené en prison, Fernand, un garde pénitencier et Désiré, mystérieux personnage aux nombreuses facettes.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Miroir de nos peines »

À travers les pages de « Miroir de nos peines« , Christian De Metter orchestre un ballet visuel où les clairs-obscurs ne sont pas que des jeux de lumière, mais des métaphores d’une France à l’agonie, tiraillée entre l’opacité de son avenir et les lueurs d’espoir qui s’étiolent.

Cette bande dessinée ne se contente pas de raconter une histoire, elle nous plonge dans l’atmosphère lourde et incertaine de la débâcle de 1940 avec une précision documentaire qui confère une véritable épaisseur historique à l’intrigue.

Le dessinateur, devenu pour l’occasion historien et conteur, excelle dans l’art de la sélection narrative. Aucun détail n’est superflu, chaque planche contribue à l’architecture d’un récit qui, bien que condensé, ne sacrifie rien de l’esprit du texte original de Lemaitre.

De Metter se fait l’écho graphique de la prose de l’auteur, transposant avec brio la densité émotionnelle et la complexité des personnages dans un langage où le trait est parole.

extrait Miroir de nos peines

De Metter ne nous offre pas simplement une adaptation, mais une réinterprétation visuelle puissante qui, tout en respectant la matérialité de l’œuvre littéraire, s’approprie ses thématiques pour les réinventer dans un médium où l’image n’est pas qu’un support, mais un langage à part entière.