Étiquette : Sortie:04032020

Pionnières – Anita Conti

Album publié aux éditions Soleil en 2020.


Inaugurant la série Pionnières mettant au premier plan des femmes audacieuses qui ont su s’imposer dans des univers masculins, le récit d’Anita Conti, première femme océanographe française, nous plonge dans la vie d’une idéaliste qui, contre vents et marées, est allée au bout de ses rêves.

Fille de médecin, Anita est passionnée dès l’enfance par la mer et la pêche. Entre les deux guerres mondiales, elle commence à dresser les premières cartes qui permettront de rationnaliser les pratiques de la pêche en haute mer.

Comme journaliste et spécialiste du monde de la pêche, elle prend part à plusieurs campagnes, du Golfe de Gascogne à Terre Neuve et fut la première à s’inquiéter des effets de la pêche industrielle sur les ressources de poissons. Une lanceuse d’alerte avant l’heure !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Pionnières – Anita Conti »

La bande dessinée Pionnières – Anita Conti de Luca Blengino et Nathaniel Legendre, magnifiquement illustrée par Katia Ranalli, se distingue par son approche respectueuse et inspirante de la vie de la première femme océanographe française.

À travers un récit biographique fluide, l’œuvre capte l’attention du lecteur en dévoilant les moments clés du parcours d’Anita Conti, une femme visionnaire qui a su briser les barrières imposées par une société dominée par les hommes.

Dès les premières pages, le lecteur est transporté dans l’univers d’Anita, un monde où la passion pour la mer transcende les conventions sociales. Le scénario, habilement conçu, parvient à marier les aspects biographiques avec un sens de l’aventure qui rend le récit aussi captivant qu’instructif. Chaque étape de la vie de Conti est abordée avec une délicatesse qui met en lumière non seulement ses réussites, mais aussi les défis qu’elle a dû surmonter.

extrait bd Pionnières - Anita Conti

Le travail artistique de Ranalli mérite également une mention spéciale. Son utilisation des détails dans les décors maritimes et la manière dont elle donne vie aux scènes nautiques apportent une dimension visuelle qui complète parfaitement le récit. L’atmosphère marine, tantôt paisible, tantôt tumultueuse, est rendue avec une finesse qui renforce l’immersion du lecteur.

Pionnières – Anita Conti est un hommage vibrant à une femme dont la détermination et le courage continuent d’inspirer.

L’Ecume des jours

Album illustré publié en 2020 aux éditions Futuropolis.


D’après l’œuvre de Boris Vian publié en 1947.

couverture bd L'Ecume des jours

On ne présente plus le célèbre roman de Boris Vian.

Le récit amoureux de Colin, Chloé, Chick et Alice est devenu un classique incontournable de la littérature, étudié à l’école.

À l’occasion du centenaire de la naissance de Boris Vian, après avoir adapté en bande dessinée L’Automne à Pékin, Paul et Gaëtan Brizzi se lancent dans une version somptueusement illustrée du roman.

Connus pour leurs travaux de réalisateurs dans l’animation, ils mettent à nouveau ici leur fantaisie au service de l’œuvre de Vian.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Ecume des jours »

Dans l’univers foisonnant de la bande dessinée, l’adaptation d’un classique littéraire est un exercice périlleux, un défi que les frères Brizzi relèvent avec une audace graphique et narrative remarquable dans leur interprétation de « L’Écume des jours » de Boris Vian.

Ce roman graphique, paru chez Futuropolis, s’aventure au cœur de l’imaginaire débridé de Vian, offrant une représentation visuelle qui oscille entre onirisme et mélancolie, à l’image de la plume singulière de l’écrivain.

Les dessinateurs, déjà renommés pour leur travail avec Disney et leur précédente incursion dans l’univers vianesque avec « L’Automne à Pékin« , investissent pleinement le conte tragique de Colin et Chloé. La maladie métaphorique de cette dernière, un nénuphar dans le poumon, est traitée avec une sensibilité qui émane de chaque coup de crayon, soulignant la précarité du bonheur et l’inéluctabilité du destin.

extrait bd L'Ecume des jours

Les pages, réalisées à la mine graphite et à la cire, révèlent des détails minutieux et des doubles pages spectaculaires qui amplifient l’écho des métaphores de Vian. La bande dessinée, qui se présente comme un roman graphique complet, conjugue la richesse littéraire de l’œuvre avec une expérience visuelle qui enrichit et respecte le matériel source.

Le résultat est une œuvre d’art autonome qui porte la signature de ses créateurs tout en restant fidèle à l’esprit de Vian.

Un pari risqué, mais manifestement réussi, qui confirme que l’alchimie entre littérature et dessin peut donner naissance à des adaptations aussi riches et profondes que les œuvres qui les ont inspirées

La Bombe

Album publié en 2020 aux éditions Glénat


Résumé éditeur

L’incroyable histoire vraie de l’arme la plus effroyable jamais créée.

couverture bd La Bombe

Le 6 août 1945, une bombe atomique ravage Hiroshima. Des dizaines de milliers de personnes sont instantanément pulvérisées. Et le monde entier découvre, horrifié, l’existence de la bombe atomique, première arme de destruction massive.

Mais dans quel contexte, comment et par qui cet instrument de mort a-t-il pu être développé ?

Véritable saga de 450 pages, ce roman graphique raconte les coulisses et les personnages-clés de cet événement historique qui, en 2020, commémore son 75e anniversaire.

Des mines d’uranium du Katanga jusqu’au Japon, en passant par l’Allemagne, la Norvège, l’URSS et le Nouveau-Mexique, c’est une succession de faits incroyables mais vrais qui se sont ainsi déroulés.

Tous ceux-ci sont ici racontés à hauteur d’hommes : qu’ils soient décideurs politiques (Roosevelt, Truman), scientifiques passés à la postérité (Einstein, Oppenheimer, Fermi…) ou acteurs majeurs demeurés méconnus, tels Leó Szilàrd (le personnage principal de cet album, un scientifique qui remua ciel et terre pour que les USA développent la bombe, puis fit l’impossible pour qu’ils ne l’utilisent jamais), Ebb Cade (un ouvrier afro-américain auquel on injecta à son insu du plutonium pour en étudier l’effet sur la santé) ou Leslie Groves (le général qui dirigea d’une main de fer le Projet Manhattan) – sans oublier, bien sûr, les habitants et la ville d’Hiroshima, reconstituée dans La Bombe de manière authentique.

Extrêmement documenté mais avant tout passionnant, comparable en cela à la série TV Chernobyl, cet ouvrage s’impose déjà comme le livre de référence sur l’histoire de la bombe atomique.


Lire un extrait

La bombe

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Bombe »

« La Bombe » est une bande dessinée captivante qui plonge le lecteur au cœur de l’histoire de la bombe atomique, depuis sa conception jusqu’à son impact sur Hiroshima. Cette œuvre monumentale de 450 pages raconte de manière palpitante les coulisses de l’une des avancées technologiques les plus terrifiantes de l’histoire.

Les auteurs, Alcante et Laurent-Frédéric Bollée, accompagnés des superbes illustrations de Denis Rodier, réussissent à rendre l’histoire à la fois instructive et immersive. L’incroyable saga met en lumière les acteurs clés de cet événement historique, des politiciens tels que Roosevelt et Truman aux scientifiques célèbres comme Einstein et Oppenheimer, ainsi que des acteurs méconnus mais tout aussi importants.

Ce récit offre une vision équilibrée de la genèse de la bombe atomique, examinant à la fois les aspects scientifiques, politiques et moraux. Le lecteur est plongé dans les questionnements, les doutes, et les dilemmes des personnes impliquées dans ce projet d’une ampleur colossale.

Les dessins sont d’une grande qualité, avec des visages expressifs et ressemblants, et un souci du détail dans la représentation des lieux et des événements. Les images accompagnent parfaitement le récit, faisant ressortir l’émotion des protagonistes.

« La Bombe » parvient à expliquer des concepts scientifiques complexes sans être didactique, et il offre un éclairage sur les dessous de la création de cette arme dévastatrice. En parcourant ses pages, on réalise la folie de la course à l’armement nucléaire et les conséquences tragiques qui en ont résulté.

« La Bombe » est une bande dessinée incontournable pour quiconque s’intéresse à l’histoire de la bombe atomique. Elle réussit à combiner rigueur documentaire et récit palpitant, offrant une perspective humaine sur un événement qui a marqué l’histoire du XXe siècle.


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

HiroshimaNew-YorkSocorro

Pot-bouille

Album publié en 2020 aux Editions Les Arènes.


Adapté de l’œuvre de Emile Zola (publié pour la première fois en 1882)

Derrière le luxe et les tentures dorées, tout n’est que saleté, stupre et vacuité. Comme l’écrit Zola, la bourgeoisie, c’est  « cochon et compagnie » !

« Pot-bouille » : cuisine ordinaire, tambouille médiocre des familles.

couverture bd Pot-bouille

Tout juste arrivé à Paris, Octave Mouret emménage rue de Choiseul dans un immeuble bourgeois au coeur d’une capitale en pleine transformation haussmannienne.

Derrière la façade policée, il découvre l’envers du décor : basses intrigues et adultères à tous les étages !

Chacun fait sa petite cuisine peu ragoûtante pour s’acheter une place dans la société du Second Empire.

Avec l’appétit d’un jeune loup affamé, Octave s’en donne à coeur joie parmi ces hypocrites, prend une maîtresse à chaque étage et s’enivre des mesquineries de familles prêtes à tout pour marier leurs filles.

Éric Stalner et Cédric Simon dressent avec virtuosité une galerie de personnages plus jubilatoires les uns que les autres et nous régalent du spectacle de la faiblesse humaine.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Pot-bouille »

Dans l’arène foisonnante des adaptations graphiques, « Pot-bouille » par Éric Stalner et Cédric Simon s’érige en modèle d’harmonie entre fidélité narrative et éclat visuel.

C’est avec une dextérité presque zolienne que les auteurs tissent le récit d’Octave Mouret, jeune loup affamé dans le Paris haussmannien, peuplé d’hypocrites et de fausses apparences.

Le graphisme, subtile alchimie de détail et d’émotion, sert de révélateur à la société du Second Empire, où le faste des salons ne parvient pas à dissimuler la bassesse des intrigues. Stalner, avec sa palette, esquisse un monde où l’opulence matérielle contraste avec la paupérisation morale, donnant vie à la critique acerbe de Zola sur la bourgeoisie.

Pourtant, derrière le vernis des costumes et des demeures cossues se dévoile un festin de vices et d’adultères, un festin que l’adaptation dépeint avec un réalisme cru, sans jamais sombrer dans la caricature. La BD brille particulièrement par son dossier en fin d’œuvre, qui offre un éclairage historique enrichissant, étoffant l’expérience de lectures variées.

« Pot-bouille » de Stalner et Simon est une réussite, non seulement pour les amoureux de Zola mais aussi pour ceux qui découvrent. C’est une porte d’entrée visuelle attrayante sur une époque révolue, mais dont les échos résonnent encore dans nos sociétés contemporaines.


Emile Zola était un écrivain et journaliste français du XIXe siècle. Il est célèbre pour son style réaliste et son engagement en faveur de la justice sociale.

Son roman « Pot-Bouille », publié en 1882, est considéré comme l’un de ses chefs-d’œuvre et un classique de la littérature française.

Ce roman raconte l’histoire d’un jeune couple bourgeois, Octave Mouret et sa femme, qui s’installent dans un immeuble de rapport à Paris.

À travers les vies et les intrigues de leurs voisins, Zola dépeint une société corrompue par l’argent et le pouvoir. Se révèle alors les hypocrisies et les immoralités cachées derrière les apparences respectables de la classe moyenne.

À travers les vies et les intrigues de leurs voisins, Zola dépeint une société corrompue par l’argent et le pouvoir. Se révèle alors les hypocrisies et les immoralités cachées derrière les apparences respectables de la classe moyenne.

« Pot-Bouille » est un portrait impitoyable de la bourgeoisie urbaine du XIXe siècle. Et c’est une critique acerbe de la société française de l’époque.

Ce roman est aujourd’hui considéré comme un classique de la littérature française. Il est souvent étudié dans les écoles et les universités pour sa représentation réaliste de la vie urbaine et de la condition humaine.