La Commedia des Ratés – Seconde partie
Album publié en 2011 aux Editions Dargaud.
Résumé éditeur
Adapté du roman de Tonino Benacquista publié le 12 avril 1991.

Antonio, un jeune rital de la banlieue parisienne, hérite d’un lopin de vigne en Italie, un bout de terre produisant une infâme piquette, mais qui attire bien des convoitises.
Alors que des truands patibulaires, ou d’onctueux membres du clergé, pressent Antonio de vendre, celui-ci, sur les traces de son ami Dario, abattu d’une balle de 9 mm met au point une arnaque redoutable qui le rendra immensément riche… ou le tuera.
Olivier Berlion réalise une remarquable adaptation du célèbre roman de Tonino Benacquista et signe une merveille de polar dense et noir.
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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Commedia des Ratés – Seconde partie »
Avec cette seconde partie de La Commedia des Ratés, Olivier Berlion conclut magistralement l’adaptation du roman primé de Tonino Benacquista. Antonio Polsinelli, ce fils d’immigré italien de Vitry-sur-Seine, achève son parcours initiatique dans les terres ancestrales de Sora, où l’héritage de son ami Dario révèle ses véritables enjeux.
L’intrigue orchestrée autour de la chapelle Sant’Angelo constitue le cœur battant de ce dénouement. Antonio découvre et réalise l’arnaque imaginée par Dario : transformer un lieu de culte délabré en site de pèlerinage lucratif grâce à un faux miracle soigneusement orchestré. Cette supercherie, mêlant vin rouge, statue miraculeusement intacte et guérison spectaculaire d’un faux aveugle, révèle toute la virtuosité narrative de Tonino Benacquista dans sa critique mordante des dérives religieuses et mafieuses.

Olivier Berlion se dépasse dans la retranscription graphique de l’univers méditerranéen. Son trait réaliste aux contours affirmés saisit avec justesse l’atmosphère lourde du village italien, où se côtoient truands patibulaires et onctueux membres du clergé. Les couleurs chaudes soutiennent parfaitement cette ambiance parfois oppressante, tandis que les flashbacks sur la Résistance italienne de 1944 apportent la profondeur historique nécessaire à la compréhension des enjeux familiaux.
La galerie de personnages révèle toute la richesse psychologique de l’œuvre originale. Marcello, ce vagabond faussement aveugle, incarne avec justesse ces « ratés » du titre, ces laissés-pour-compte qui trouvent dans l’escroquerie religieuse une forme de revanche sociale. Antonio lui-même, initialement en « perte de repères », trouve dans cette arnaque italienne une réconciliation inattendue avec ses origines niées.
L’adaptation de Olivier Berlion respecte scrupuleusement l’esprit grinçant du polar de Tonino Benacquista, cette « comédie à l’italienne » au « goût amer » où se mêlent tous les stéréotypes transalpins : mafia, Vatican, miracles douteux et spéculations financières.
Cette conclusion s’impose comme un modèle d’adaptation BD, prouvant qu’Olivier Berlion sait allier fidélité littéraire et excellence graphique pour servir une histoire où l’absurdité le dispute à l’humanité.




