Le livre des bêtes

Album publié en 2023 aux Editions Bang.
Résumé éditeur
Adapté du livre Félix ou Le livre des merveilles de Ramon Llull publié vers 1289.

Que font réunis ici tant d’animaux ? Ils choisissent leur roi, évidemment !
Et tout semble indiquer que le Lion s’emparera de la couronne, même si la Renarde recourra à toutes sortes de stratagèmes pour le contrôler dans l’ombre.
Cette ancestrale pulsion qui est de se vautrer dans le plaisir de tout dominer la poussera à concevoir d’incessantes intrigues à travers la tromperie, les mensonges, la ruse et l’appui de sa grande éloquence.
Mais bien qu’ils en soient les acteurs, le livre ne parle pas vraiment des animaux. Il aborde en réalité des aspects les plus sombres de la condition humaine.
Derrière cette fable chorale, le Livre des bêtes, de Ramon Llull, est avant tout une satire du comportement des hommes dans la lutte pour le pouvoir, où l’envie, l’ambition et la cruauté sont les germes du mal.
Llull a écrit Félix ou Le livre des merveilles à Paris, entre les années 1287 et 1289, dont le Livre des bêtes est la septième d’un total de dix parties et peut se lire indépendamment compte tenu de la singularité de son récit. En réalité, il a été conçu comme un avertissement au roi de France, Philippe IV le Bel, avec qui l’auteur avait eu des contacts politiques dans les années de rédaction de l’ouvrage.
735 ans plus tard, cette histoire fabuleuse et pleinement actuelle voit le jour sous la forme d’une bande dessinée.
La bd « Le livre des bêtes » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le livre des bêtes »
Publié le 12 mai 2023 par Bang Ediciones, Le livre des bêtes adapte en bande dessinée la septième partie du Livre des merveilles de Ramon Llull (1287–1289), transposant une fable médiévale en un récit graphique contemporain.
Au cœur de cet album one-shot, la convocation des animaux pour élire leur roi sert de prétexte à une satire politique où s’entremêlent ruse, manipulation et lutte de pouvoir. Pep Brocal respecte la profondeur psychologique du texte source en dessinant des personnages animaliers qui incarnent des archétypes humains : le Lion symbolise l’autorité brute, la Renarde, l’ambition perfide, tandis que le Corbeau et le Castor offrent un contrepoint moral. Cette chorale animalière, jouant sur des dialogues ciselés, dévoile la noirceur de la condition humaine.

Issu des Beaux-Arts, Pep Brocal associe un tracé précis et des aplats saturés à une palette de couleurs terreuses qui rappellent les enluminures médiévales tout en conservant une lisibilité moderne. Les planches alternent plans larges — soulignant le rassemblement des bêtes — et gros plans expressifs, renforçant l’intensité émotionnelle.
Visuellement soignée, cette adaptation se distingue par sa fidélité à l’œuvre de Ramon Llull et son équilibre subtil entre satire politique et esthétisme graphique. Une bonne entrée en matière pour découvrir la littérature médiévale sous un nouvel angle.