Le pain nu

Album publié en 2020 aux éditions Alifbata.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Mohamed Choukri publiée en 1973.

couverture bd Le pain nu

« Le Pain nu» est le récit d’une enfance qui na pas eu lieu.
Celle de Mohamed Choukri, marquée par la pauvreté et l’exil dans le nord du Maroc des années 1940 à 1950, sous le joug du protectorat.
La famine, la fuite d’un père violent, les nuits à la belle étoile dans les bas-fonds de Tanger, la combine, le vin, le kif, le sexe…
Mohamed Choukri fait très tôt l’apprentissage de la survie. Il connaîtra aussi la prison. C’est là, aux côtés des détenus politiques, qu’à l’âge de vingt ans il apprendra à lire et à écrire. De l’intérieur de sa cellule, il nous livre ici son récit autobiographique. Le récit dune revanche sur le destin, qui dévoile comme jamais auparavant une autre histoire du pays, faite de misère et d’exclusion.
Censuré jusqu’en 2000 au Maroc, ce roman qui a fait connaître internationalement Mohamed Choukri, a été adapté en bande dessinée par Abdelaziz Mouride, pionnier du 9e art au Maroc. La BD est suivie d’une annexe sur la vie et l’œuvre d’Abdelaziz Mouride.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le pain nu »

Œuvre posthume publiée par Alifbata en 2020, cette adaptation en bande dessinée du roman autobiographique de Mohamed Choukri est un témoignage visuel saisissant. Abdelaziz Mouride, pionnier du 9e art marocain, n’a pu achever la mise en couleur de cette œuvre avant sa disparition en 2013, créant ainsi une dualité visuelle entre planches à l’aquarelle et dessins en noir et blanc qui renforce paradoxalement la puissance du récit.

L’histoire nous plonge dans le Maroc des années 1940-1950, sous protectorat français, à travers le parcours brutal d’un jeune garçon confronté à la misère extrême. Construit en flashbacks depuis la prison où Mohamed Choukri apprend à lire à vingt ans, le récit ne recule devant rien : famine dans le Rif, violence paternelle, vie dans les rues de Tanger, alcool, drogues et prostitution.

extrait bd Le pain nu

Le trait de d’Abdelaziz Mouride est remarquable par sa précision contrastant avec la fluidité de ses aquarelles. Ses visages émaciés, extraordinairement expressifs, traduisent la rudesse d’une existence marginalisée. Cette esthétique brute sert parfaitement un propos qui rompt les tabous et dévoile une réalité sociale marocaine longtemps censurée.

Ce roman graphique inachevé porte en lui une double émancipation : celle de Mohamed Choukri par l’écriture et celle d’une mémoire collective libérée des silences imposés. Une œuvre pour quiconque s’intéresse à l’histoire sociale du Maghreb. La bande dessinée est ici vecteur de témoignage.

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