Catégorie : Classique Du 17ème Siècle

Le Renard, le Corbeau et tous leurs potos

Album publié en 2022 aux éditions La Boite à Bulles


Résumé éditeur

Inspiré de l’œuvre de Jean de la Fontaine (publiée la première fois en 1668).

15 fables de La Fontaine revisitées.

couverture bd Le Renard, le Corbeau et tous leurs potos

Après Le Cid, Véropée s’attaque aux Fables de La Fontaine qu’elle revisite à l’aune de nos mots et maux actuels. 

Avec Jojo, Gaby et Lola, chaque moment est propice aux réflexions et débats enflammés. Et quoi de mieux que les Fables de La Fontaine pour illustrer leurs propos ?

Écologie, capitalisme, rapports de pouvoir ou encore homophobie : Véropée n’épargne aucun travers ou drame contemporain. À travers une sélection de quinze fables, les animaux et végétaux rejouent leurs histoires en open space, dans les cours d’école ou sur les réseaux sociaux.

Injectant au passage verlan, anglicismes ou autres expressions du temps présent, les trois jeunes filles redonnent aux fables une résonance contemporaine, les éclairant de sens nouveaux…

Ainsi, le Corbeau sirote un smoothie et parle de son N+1 au Renard opportuniste ; la Cigale et la Fourmi discutent dans le hall de l’immeuble ; le Chien est vigile devant un supermarché quand il rencontre le Loup tenté de postuler pour ce travail.

Avec : La Cigale et la Fourmi, Le Lièvre et la Tortue, Le Corbeau et le renard, Le Rat de ville et le Rat des champs, Le Loup et l’Agneau, Le Lion et le Rat, La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf, Le Chêne et le Roseau, Le Loup et le Chien, Le Renard et la Cigogne, La Poule aux œufs d’or, Le Loup et la Cigogne, Le Lion et le Moucheron, Le Héron, Le Coche et la Mouche.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Renard, le Corbeau et tous leurs potos »

Dans un espace culturel où le passé et le présent se superposent avec une audace parfois déconcertante, « Le Renard, le Corbeau et tous leurs potos » de Véronique Véropée s’immisce avec une proposition artistique qui oscille entre hommage et réinvention.

Cette bande dessinée, qui se présente comme une relecture des fables de La Fontaine, ambitionne d’insuffler un nouvel élan aux morales séculaires à travers le prisme de problématiques contemporaines.

Véropée, avec un crayon aussi acéré que sa plume, se permet d’explorer des thématiques aussi diverses que l’écologie et le capitalisme, les dynamiques de pouvoir et la dépendance technologique.

Les animaux emblématiques des fables classiques sont transplantés dans des décors modernes, discutant des injustices autour d’un smoothie ou d’un écran d’ordinateur, dans un langage truffé de verlan et d’anglicismes.

extrait bd Le Renard, le Corbeau et tous leurs potos

L’initiative est louable et le résultat, par moments, frappant. Certaines adaptations frôlent le génie par leur pertinence et leur capacité à éveiller chez le lecteur une résonance avec son quotidien.

Cependant, l’effort n’est pas sans faillir par endroits : quelques transpositions semblent forcées, et le lien sacré avec l’essence originelle de la fable peut parfois se perdre dans cette traduction d’époque.

« Le Renard, le Corbeau et tous leurs potos » se dresse donc comme un pont entre le classicisme littéraire et la modernité culturelle.

C’est une expérience littéraire qui, avec le bon recul, pourrait bien enrichir la bibliothèque de ceux qui cherchent à voir les classiques sous un jour nouveau.

Molière et les médecins

Album publié une première fois en 2022 aux Editions Petit à Petit.


Texte intégral de trois pièces en BD.

couverture Molière et les médecins

Molière et les médecins, c’est tout une histoire  ! Retrouvez dans cet ouvrage trois pièces adaptées en BD  : L’Amour médecin (14 septembre 1665), Le Médecin volant (18 avril 1659) et La Jalousie du Barbouillé (décembre 1660). 

Le texte intégral est respecté à la virgule près et tous les codes de la BD permettent une lecture fluide et une meilleure compréhension de l’œuvre. 

Idéal pour (re)découvrir les classiques  !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Molière et les médecins »

Dans l’univers foisonnant de la bande dessinée, l’œuvre « Molière et les médecins » se distingue comme un vibrant hommage au géant du théâtre français à l’occasion de son quatrième centenaire. Cette œuvre collective, à laquelle François Foyard, Julien Margerit et Antoane Rivalan prêtent leurs talents graphiques, est une exploration visuelle des satires sociales de Molière sur la médecine.

À travers des dessins expressifs et un respect scrupuleux du texte original, ce trio d’artistes parvient à insuffler une nouvelle vie à des pièces moins connues telles que « Le Médecin volant » et « La Jalousie du Barbouillé« . Leur démarche est louable : démystifier les archaïsmes de Molière pour les jeunes lecteurs, tout en préservant l’essence comique et critique de son œuvre.

Cependant, cette adaptation en bande dessinée n’est pas exempte de défis. Le sérieux de la documentation historique, bien que riche et instructive, entrave parfois le dynamisme inhérent à la forme de la BD. L’équilibre entre le didactisme et le plaisir visuel n’est pas toujours atteint, laissant le lecteur en suspens entre le livre d’histoire et la pure création artistique.

Néanmoins, « Molière et les médecins » réussit un pari audacieux : celui de rendre accessible et attractif un pan de la littérature classique française qui, autrement, pourrait sembler lointain. C’est une passerelle illustrée entre les siècles qui permet de redécouvrir Molière sous un jour contemporain, un exploit qui, même s’il peut parfois sembler hésitant dans son exécution, reste une contribution significative à la célébration de l’immense héritage de cet auteur.

Cette bande dessinée pourrait donc se poser en compagnon essentiel pour les éducateurs et en lecture de loisir pour les passionnés de théâtre, aussi bien que pour ceux qui cherchent à pénétrer l’univers de Molière par une voie moins ardue.

Le Cid en 4e B

Album publié en 2019 aux éditions La Boite à Bulles.


Résumé éditeur

Inspiré de l’œuvre de Corneille (publié la première fois en 1637).

« Eh meuf, ô rage ô désespoir, c’est ma place là ! » Quand une classe de collège finit par s’emparer du Cid…

De nos jours, pas évident de lire Le Cid, quand on a treize ans ! Et pourtant, malgré les 382 ans qui les séparent, Chimène, Rodrigue et Don Diègue ne sont pas si éloignés de Naomy, Sarah-Lou, Brandon, Amine et de leurs acolytes !


Bienvenue dans le huis-clos de la salle de classe de 4e B. Entre frictions, moments de grâce, inepties et traits d’esprit, les élèves vont peu à peu apprivoiser la pièce et son langage suranné, à l’image de Lou qui s’exclame désormais « M’dame, quel outrage infâme, on m’a pris mon quatre couleurs ! »


L’auteure, enseignante de Français au collège, livre ici le récit d’un apprentissage ardu mais non sans piquant, où les plus classiques ne sont pas forcément ceux que l’on croit !
Une bande dessinée tout public, plein d’humour et d’enseignements !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Cid en 4e B »

Dans « Le Cid en 4e B« , Véronique Véropée fait l’audacieux pari de marier l’institution du classicisme français avec le tumulte des salles de classe contemporaines. À travers des pages qui fourmillent de vie, d’esprit et de spontanéité juvénile, elle déploie un récit où l’alexandrin côtoie l’argot sans vergogne.

La bande dessinée s’anime au gré des interactions entre une enseignante passionnée et ses élèves, dont les préoccupations semblent à des années-lumière de l’éthique chevaleresque de Rodrigue et Chimène.

L’auteure, puisant dans son expérience d’enseignante, livre un tableau à la fois hilarant et tendre de la jeunesse, avec ses élans et ses résistances, confrontée au génie linguistique de Corneille.

Le graphisme, coloré et dynamique, accompagne avec justesse ce choc des époques, mettant en lumière les expressions les plus cocasses des élèves et les moments de découverte, où, entre deux éclats de rire, la beauté du texte classique transparaît malgré tout.

Si certains pourraient questionner le choix de Véropée d’exposer les classiques à un jeune public, la BD elle-même répond en démontrant l’universalité et la résonance intemporelle des thèmes abordés par Corneille. C’est une ode à l’éducation, à la persévérance pédagogique et à l’importance de la transmission culturelle.

La critique serait incomplète sans mentionner l’habile inclusion d’un lexique adolescent et des passages originaux du « Cid », qui non seulement soulignent l’engagement éducatif de l’œuvre mais invitent également à une réflexion sur l’évolution de la langue et de la communication.

« Le Cid en 4e B » est un hommage à la littérature, à l’enseignement et à la jeunesse, une œuvre qui célèbre le dialogue entre les siècles et les cultures, et rappelle le rôle vital de l’éducation dans la préservation et la compréhension de notre patrimoine littéraire.

C’est une lecture aussi instructive que divertissante, qui mérite une place dans la bibliothèque de tout amateur de BD et de littérature

Don Quichotte (Davis) – Suite et fin

Album « Don Quichotte » publiée en 2015 aux éditions Warum.


Adapté de l’œuvre de Miguel de Cervantes parue en 1605.

couverture bd Don Quichotte (Davis) - Suite et fin

Neuf ans après les premières aventures de Don Quichotte, un malotru ose écrire une suite pirate dans le dos de Cervantes.

Cervantes relance alors son héros sur les routes pour défendre l’honneur du Chevalier à la triste figure, qui devient désormais le Chevalier des Lions.

Hélas… Entre-temps, tout le monde a lu ses aventures.

Le chevalier et son fidèle Sancho vont faire les frais de leur célébrité.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Don Quichotte (Davis) – Suite et fin »

« Don Quichotte – Suite et fin » de Rob Davis se distingue comme une œuvre d’une ingéniosité rare, un hommage vibrant et espiègle au monumental roman de Miguel de Cervantes. Avec une plume qui danse entre respect et audace, Davis redessine le portrait du chevalier à la triste figure, offrant ainsi un nouveau visage à ses mésaventures intemporelles.

Cette bande dessinée n’est pas simplement une réinterprétation visuelle du texte classique, mais une conversation entre deux époques. Davis nous convie à un bal masqué où les personnages, armés de leurs anachronismes, se moquent ouvertement de la frontière entre le passé et le présent.

Le Don, figure quasi-donquichottesque du rêveur obstiné, est cette fois-ci confronté à la réalité d’un monde qui a non seulement lu, mais aussi jugé ses péripéties. Cette méta-narration s’inscrit habilement dans le paysage graphique, conférant à l’œuvre une profondeur inattendue.

extrait Don Quichotte (Davis) - Suite et fin

Le dessin de Davis, oscillant entre l’expressivité brute des comic books et la finesse du roman graphique, offre un spectacle où chaque case est chargée d’émotion. L’épopée de Don Quichotte, empreinte d’un humour parfois burlesque, parfois mordant, est mise en scène avec une maîtrise qui honore la truculence des dialogues et la complexité des personnages de Cervantès.

« Don Quichotte – Suite et fin » est une œuvre qui, tout en se jouant des attentes, rend un hommage sincère et réfléchi à l’un des plus grands récits jamais écrits. C’est une célébration de l’art séquentiel qui confirme que, même après quatre siècles, il reste toujours de la place pour revisiter les classiques.

Don Quichotte (Davis) – Livre I

Album « Don Quichotte » publiée en 2015 aux éditions Warum.


Adapté de l’œuvre de Miguel de Cervantes parue en 1605.

couverture bd Don Quichotte (Davis) - Livre I

Il ne sera pas dit que l’âge d’or des chevaliers errants soit révolu.

Car voici que, sorti des livres de chevalerie qu’il collectionne, se dresse un fier hildalgo, plus tout jeune mais plein de vaillance, parti sur les routes pour rendre la justice, libérer les princesses et affronter mécréants, monstres, géants et nécromanciens.

Cet homme, c’est Don Quichotte, secondé par son voisin et désormais fidèle écuyer, Sancho Panza. Qimporte s’il est seul à voir l’adversité là où elle ne se trouve pas, Don Qichotte fera triompher l’aventure et l’imagination, au risque de prendre quelques coups au passage.

Face aux travers du monde moderne, Don Quichotte apporte un idéal d’humanité, plein d’amour, de rêve et de rire.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Don Quichotte (Davis) – Livre I »

Dans l’océan des adaptations graphiques, l’œuvre de Rob Davis, « Don Quichotte – Livre I« , se dresse comme un phare de fidélité créative. Elle n’est pas une simple réimpression des aventures du chevalier à la triste figure, mais une réinvention audacieuse qui s’empare du texte de Cervantès avec une main de maître et le fait résonner dans le médium de la bande dessinée avec une éloquence graphique saisissante.

Davis, tel un enchanteur moderne, donne vie à l’essence de l’ingénieux hidalgo avec un trait dynamique qui semble danser au rythme des phrases séculaires de Cervantès. Sa palette de couleurs flamboyantes ne se contente pas d’habiller le récit, mais participe activement à la narration, en soulignant le comique, en amplifiant l’émotion et en rendant palpable la mélancolie de notre errant chevalier.

Ce n’est pas seulement une adaptation; c’est une expansion de l’univers de Don Quichotte. Davis se fait poète et peintre, apportant une dimension supplémentaire au récit. Son Don Quichotte, bien que fidèle à l’esprit de Cervantès, respire une contemporanéité qui rend la figure mythique d’autant plus tangible et relatable.

En somme, Rob Davis ne se contente pas de traduire Don Quichotte en images; il le réimagine pour nous, lecteurs du XXIe siècle, en préservant son âme chevaleresque et en lui insufflant un nouveau souffle visuel.

« Don Quichotte – Livre I » est donc à la fois un hommage et une renaissance, une œuvre qui prouve que la bande dessinée n’est pas q

Don Quichotte de la Manche

Album « Don Quichotte » publiée en 2023 aux éditions Daniel Maghen.


Adapté de l’œuvre de Miguel de Cervantes parue en 1605.

Don Quichotte passe entre les mains de Paul et Gaëtan Brizzi pour une adaptation somptueuse de ce classique de la littérature espagnole.

Paul et Gaëtan Brizzi reprennent le crayon et, après L’Enfer de Dante, s’attaquent à un autre très grand classique de la littérature espagnole, Don Quichotte.

L’Hidalgo de Miguel de Cervantes va passer sous les traits uniques des frères Brizzi pour une nouvelle adaptation spectaculaire !

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Don Quichotte de la Manche »

Dans un élan graphique où l’audace se mêle à l’irrévérence, Paul et Gaëtan Brizzi ont saisi l’épée de l’imaginaire pour donner vie à « Don Quichotte de la Manche » en une fresque où la couleur et le trait n’ont d’égal que l’ambition narrative.

La bande dessinée, ce médium si souvent cantonné à la légèreté, se trouve ici transcendée, portant les aspirations chevaleresques de l’Ingénieux Hidalgo à une hauteur rarement atteinte dans l’art séquentiel.

Le traitement de la quête chevaleresque, oscillant entre la noble folie et la satire sociale, s’épanouit sous la plume et le pinceau des frères Brizzi. Ils donnent corps à la dualité du rêve et de la raison, enveloppant le lecteur dans une épopée visuelle qui défie la linéarité du texte originel de Cervantes.

Loin de se contenter d’une simple adaptation, les Brizzi réinventent Don Quichotte. Ils ne se contentent pas de dépeindre la silhouette émaciée du chevalier errant, mais insufflent une vitalité nouvelle à l’iconographie de l’œuvre. Leurs dessins, qui tiennent autant de la caricature truculente que de la représentation fidèle, sont des fenêtres ouvertes sur un monde où la fantaisie n’a de cesse de contester la grisaille de la réalité.

C’est dans cet espace que se joue la tragi-comédie de l’existence, où l’amour, l’amitié et la loyauté sont autant de thématiques explorées avec une tendresse parfois mélancolique, parfois exubérante. Le format hors norme de cette bande dessinée n’est pas un simple choix esthétique, c’est une nécessité pour embrasser l’ampleur de la vision des Brizzi, où chaque page est un tableau, chaque séquence un poème.

« Don Quichotte de la Manche » par Paul et Gaëtan Brizzi n’est pas seulement une adaptation, c’est une réinterprétation, une célébration de l’esprit de Cervantes.

Les Brizzi, avec leur génie du dessin, ne nous offrent pas juste une bande dessinée ; ils nous invitent à chevaucher aux côtés de Don Quichotte, à la recherche de géants à terrasser, qui ne sont autres que nos propres illusions.

Don Quichotte dans la Manche

Album « Don Quichotte » publiée en 2004 aux éditions Vents d’Ouest (repris par Glénat).


Adapté de l’œuvre de Miguel de Cervantes parue en 1605.

couverture bd Don Quichotte dans la Manche

Dans un village de la Manche dont je ne veux me rappeler le nom, vivait un homme ayant choisi de quitter le monde du travail pour jouir du silence de sa demeure.

Un vieil héritage le lui avait permis. Malgré cela les trois quarts de ses revenus partaient dans son alimentation.

Le reste allait aux factures, au salaire de sa bonne et au fourrage de sa vieille carne. Il passait l’essentiel de son temps à la lecture…

Des lectures dites d’évasion, avec un goût prononcé pour les romans de chevalerie…

Il y consacra d’abord ses journées, puis ses nuits…

Dormir ne le concernait plus.

A force son cerveau s’étiolait. Les histoires d’enchantements, de tournois, de batailles, d’amours et de tourments finissaient par devenir réels…

Notre homme péta les plombs, si bien qu’un jour il eut une bien curieuse idée…

Il alla annoncer à sa vieille jument qu’il l’a rebaptisait Rossinante, qu’il se faisait chevalier errant, qu’il partait à l’aventure sauver des pucelles en détresse et affronter leurs geôliers. A lui les dangers, les victoires et la gloire éternelle ! Il venait de se choisir un nom : il s’appelle maintenant Don Quichotte.


Une savoureuse et hilarante relecture du texte de Cervantès à ne rater sous aucun prétexte.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Don Quichotte dans la Manche »

Dans la pléthore des réinventions de Don Quichotte, « Don Quichotte dans la Manche » de Denis Leroux et Stéphane Douay émerge comme une entreprise audacieuse, transplantant le chevalier errant dans le tissu de la modernité. Les auteurs y tissent avec un art jubilatoire un hommage qui se veut à la fois ludique et respectueux du texte cervantin.

En effet, la bande dessinée offre une relecture contemporaine, ancrant le mythe dans une réalité tangible et actuelle qui permet d’explorer avec délice les quiproquos entre un idéal chevaleresque anachronique et un monde prosaïque.

L’humour, pilier de cette œuvre, trouve sa voie dans le décalage entre l’archaïque et le moderne, une veine comique qui aurait toutefois pu être exploitée avec une verve plus tranchante. L’on aurait aimé que Douay et Leroux poussent le bouchon de la folie plus loin, flirtant avec l’absurde et l’irrévérence qui auraient pu conférer à leur création une dimension satirique plus marquée.

Graphiquement, le trait de Douay accompagne efficacement le scénario de Leroux, bien que l’on puisse parfois désirer une palette plus expressive pour capturer toute la fantaisie du récit.

« Don Quichotte dans la Manche » s’inscrit ainsi dans le canon des adaptations de l’œuvre de Cervantes, une addition respectueuse qui tout en amusant, nous rappelle la pérennité et la plasticité du rêve quichottesque.

Don Quichotte en BD

Album « Don Quichotte » publiée en 2022 aux éditions Glénat.


Adapté de l’œuvre de Miguel de Cervantes parue en 1605.

Découvrez le chef-d’œuvre de Cervantes en BD !

Passionné de lecture de romans de chevalerie, l’hidalgo Don Quichotte se croit chevalier errant et part chercher sa Dulcinée, sur sa monture Rossinante, équipé d’un casque en carton.

Prenant une auberge pour un château et les prostituées qui y sont pour des châtelaines, il tue deux muletiers dans un combat qu’il croit héroïque.

Il est rejoint par Sancho Panza, écuyer fidèle, dont la principale préoccupation est la nourriture.

Leurs aventures improbables conduisent les deux compères à travers l’Espagne…


couverture bd Ivanhoé Tome 3

Don Quichotte en BD

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Don Quichotte »

L’adaptation en bande dessinée de « Don Quichotte » par Philippe Chanoinat et Jean-Blaise Djian mérite une attention particulière. Elle s’inscrit dans une démarche ambitieuse : transposer l’immense richesse d’un classique de la littérature dans un médium visuel.

Les scénaristes ont opté pour une fidélité linguistique remarquable, conservant la complexité du langage de l’époque de Cervantès, ce qui est à la fois un hommage et un défi pour le lecteur moderne. Cependant, cette fidélité peut aussi être une entrave, rendant l’œuvre moins accessible, surtout pour un public non averti.

Les illustrations de David Pellet présentent un style qui oscille entre l’humoristique et le détaillé, avec des couleurs vives qui attirent l’œil mais dont la qualité peut parfois être inégale. Le format bande dessinée impose des contraintes de synthèse, et ici, on peut regretter l’absence de célèbres épisodes, soulignant ainsi les limites d’une adaptation condensée d’un texte aussi riche.

Cette BD peut servir de première porte d’entrée vers l’univers de Don Quichotte, mais elle devrait être considérée comme un complément plutôt qu’un substitut au roman original. Elle réussit à capturer l’essence de la folie chevaleresque du protagoniste et la parodie des récits de chevalerie.

Macbeth, roi d’Écosse – Tome 2 – Le Livre des fantômes

Album publié en 2021 aux éditions Glénat


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Shakespeare publié en 1623.

Conclusion d’un diptyque flamboyant et somptueux.

couverture Macbeth, roi d'Écosse - Tome 2

« Seigneur on te nommera. Plus tard, la dame aux mains rouges tu épouseras. Et enfin, roi tu seras. » Macbeth a finalement accédé au trône d’Écosse, ainsi que la prophétie l’avait prédit.

Mais est-il seulement l’auteur de sa propre destinée ? On le prétend usurpateur, coupable du crime de régicide.

Dans l’ombre, c’est lady Macbeth qui continue d’écrire, dans le sang, le récit de son époux.

À mesure que leurs années de règne passent, la culpabilité et la paranoïa les rongent. Combien de temps reste-t-il au couple avant de sombrer dans la folie ?

Avec Macbeth, roi d’Écosse, Guillaume Sorel et Thomas Day proposent une nouvelle lecture de l’œuvre de Shakespeare.

S’ils prennent appui sur l’œuvre d’origine, les auteurs y intègrent de nouveaux éléments issus de la légende écossaise et mettent également en avant la très machiavélique Lady Macbeth, dont le rôle réel dans la pièce est finalement plus secondaire que ce que la postérité en a retenu.

Préparez-vous pour une épopée aussi dramatique que violente, au fil de pages pleines de sang et de fureur, marquées du sceau de la mort inéluctable.

La bd « Macbeth, roi d’Écosse – Tome 2 » disponible ici


Lire un extrait

Macbeth, roi d'Écosse – Tome 02

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Macbeth, roi d’Écosse – Tome 2 »

La bande dessinée « Macbeth, Roi d’Écosse – Tome 2 – Le Livre Des Fantômes » se présente comme un phare, illuminant avec audace et vigueur le récit tragique de Shakespeare. Le scénariste Thomas Day et l’illustrateur Guillaume Sorel ont tissé une œuvre où les nuances de noir semblent aussi profondes que les abysses de l’âme humaine, et où le rouge du sang et de la folie éclate avec une intensité rare.

Leur récit, qui se veut une fusion entre la pièce originale et les légendes plus sombres entourant les figures historiques, offre une nouvelle perspective sur le roi Macbeth et sa dame, la machiavélique Lady Macbeth. La reine, ici, n’est pas la figure secondaire que nous connaissons de la pièce de Shakespeare, mais une protagoniste de plein droit, dont les mains trempées dans le sang réécrivent l’histoire de son époux.

Les planches de Sorel, chargées d’un esthétisme gothique, s’élèvent bien au-delà de la simple illustration pour devenir un narrateur muet mais puissant. Les visages des personnages, sculptés par l’ombre et la lumière, portent les stigmates de leurs luttes internes et de leur inévitable chute. On y perçoit la culpabilité et la paranoïa qui rongent le couple royal, tels des démons insidieux.

Il est à noter que, bien que certains puristes pourraient froncer les sourcils devant les libertés prises avec le texte de Shakespeare, cette adaptation audacieuse parvient à capturer l’esprit de la tragédie tout en injectant une vigueur nouvelle et saisissante.

« Macbeth, Roi d’Écosse – Tome 2 – Le Livre Des Fantômes » est une épopée graphique saisissante, un tourbillon de passion, de pouvoir et de démence qui transporte le lecteur à travers les brumes du temps et les pages de l’histoire.

C’est une œuvre qui mérite d’être lue et méditée, aussi sombre et complexe soit le miroir qu’elle tend à notre nature.

Macbeth – Les Classiques en Manga

Album publié en 2022 aux éditions Nobi Nobi.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Shakespeare publié en 1623.

couverture Macbeth - Les Classiques en Manga

Général écossais, Macbeth est au service du roi Duncan.

De retour de la guerre en compagnie de son frère d’armes Banquo, ils rencontrent trois sorcières qui leur font d’étranges prédictions : le premier sera nommé thane de Cawdor avant d’accéder au trône et le second engendrera une lignée de rois.

Voyant la première prophétie se réaliser suite à l’obtention du nouveau titre de son époux, Lady Macbeth, avide de pouvoir, encourage son mari à tuer le roi afin de prendre sa place.

Après ce meurtre, le sang appelant le sang et la folie, nobles et autres serviteurs perdront la vie les uns après les autres…

La bd « Macbeth – Les Classiques en Manga » disponible ici


Lire un extrait

MANGA CLASSICS: MACBETH © Manga Classics, Inc.

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Macbeth – Les Classiques en Manga »

Dans « Macbeth – Les Classiques en Manga« , nous sommes témoins d’une fusion audacieuse de tradition et d’innovation. Les planches de Julien Choy sont imprégnées d’une vitalité qui transfigure le texte shakespearien, le délestant de son fardeau séculaire pour le vêtir d’une allure contemporaine.

Le scénario de Crystal S. Chan ne trahit pas l’essence du drame original ; au contraire, il épouse la concision exigée par le médium manga tout en préservant la profondeur psychologique des personnages.

Le défi de condenser une pièce aussi complexe en un volume manga ne semble pas avoir été relevé sans quelques compromis narratifs.

On est conquis en tant que lecteur par la manière dont les illustrations confèrent une nouvelle vie à l’histoire, permettant une immersion plus viscérale dans la tragédie de Macbeth.

Cette œuvre est donc un témoignage de la capacité de l’art séquentiel à transcender les frontières culturelles et temporelles. Elle prouve que la bande dessinée peut être un vecteur puissant pour l’appréciation des classiques, rendant l’immortalité de Shakespeare non seulement accessible mais viscéralement ressentie.