Catégorie : Classique Du 20ème Siècle

Le Comité

Album publié en 2016 aux éditions Cambourakis.


Résumé éditeur

Librement adapté du roman de Sonallah Ibrahim publié en 1981.

« Le Comité » est une organisation mystérieuse et insaisissable, qui agit dans l’ombre du pouvoir. Déterminé à le détruire, le narrateur choisit d’incarner sans retenue divers rôles (boulanger, couturier, etc.) qui lui permettent de se rapprocher de ce groupuscule.
Fasciné par le Docteur, figure emblématique du Comité, il choisit d’aller jusqu’au bout de sa démarche en prenant sa place et dénoncer ainsi la mascarade des jeux de pouvoir.
Tiraillé entre soumission et émancipation, opportunisme individuel et conscience collective, l’homme prend consciemment le chemin de l’autodestruction.
Inspiré du roman Le Comité de Sonallah Ibrahim, l’adaptation libre de Thomas Azuélos est fidèle à son sens profond et offre un écho très actuel au propos du romancier égyptien après le soulèvement de la place Tahrir en 2011 et les bouleversements qui s’en sont suivis.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Comité »

Le Comité, librement adapté du roman de Sonallah Ibrahim, plonge le lecteur dans l’Égypte post-Sadate (1981) jusqu’à la révolution de la place Tahrir (2011), offrant une fable kafkaïenne sur les rouages du pouvoir.

L’intrigue suit Saïd, simple fonctionnaire zélé, qui accepte l’absurde invitation d’une organisation mystérieuse chargée de « valider » la réussite sociale. Par son personnage, Thomas Azuélos explore les thèmes de la soumission, de l’émancipation et de l’autodestruction, illustrant l’influence insidieuse et silencieuse des hiérarchies invisibles. Chaque séance auprès du Comité se révèle autant un rite initiatique qu’une mascarade, posant un regard critique et universel sur la manipulation des masses et la quête illusoire de reconnaissance.

Sur le plan graphique, le noir et blanc ciselé, rythmé de trames délicates et de contrastes puissants, confère à l’atmosphère une tension palpable. Les visages austères et les décors épurés soulignent la dimension théâtrale et claustrophobe de l’entretien, renforçant l’émotion par une économie de traits maîtrisée.

Le Comité se distingue par son propos engagé et son style visuel sobre et percutant. Cette fable politique, à la fois universelle et profondément ancrée dans l’histoire égyptienne, s’adresse à tout lecteur en quête d’une bande dessinée à la fois intellectuelle et sensorielle.

Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson

Album publié en 2017 aux Editions Nobi Nobi.


Adapté du conte de Selma Lagerlöf (publié pour la première fois le 29 novembre 1906).

couverture bd Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson

Nils est un vilain garnement qui préfère jouer des tours et embêter les animaux plutôt que d’étudier sagement.
Un jour qu’il s’en prend à un minuscule lutin vivant chez lui, le voilà réduit à la même taille que celui-ci !
Il ne peut alors pas empêcher Martin,  le jars de la ferme, de s’envoler avec les oies sauvages…
Le jeune garçon va donc l’accompagner malgré lui pour un fabuleux voyage à travers la Suède, à la découverte de la nature et de nouveaux amis.
Mais Nils pourra-t-il rentrer chez lui pour que tout redevienne comme avant ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson »

Cette adaptation manga du célèbre roman de Selma Lagerlöf réussit le pari délicat de transposer un classique de la littérature suédoise dans un format contemporain. 

Nori Ichikawa, l’auteur de ce manga, préserve l’essence narrative du voyage initiatique de Nils, ce garnement transformé en lutin qui découvre l’empathie à travers son périple aérien avec les oies sauvages. L’adaptation condense intelligemment les thèmes fondamentaux : la rédemption par l’épreuve, le respect de la nature et la découverte de soi. La transformation psychologique du protagoniste, d’enfant égoïste à être altruiste, conserve toute sa portée émotionnelle.

extrait bd Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson

Le style graphique de Ichikawa, un peu « rondouillard », s’avère parfaitement adapté au récit. Les personnages, qu’ils soient humains ou animaux, rayonnent d’expressivité et de charisme, créant une proximité immédiate avec le lecteur. Cette approche visuelle douce accompagne la dimension contemplative du voyage à travers les paysages suédois.

Publié chez Nobi Nobi dans la collection « Les classiques en manga », cet ouvrage réussit à rendre accessible un patrimoine littéraire nordique tout en préservant sa dimension éducative et poétique. Une lecture recommandée pour découvrir ou redécouvrir ce bijou de la littérature suèdoise.

La cavalière Elsa

Album publié en 2010 aux Editions Gallimard.


Adapté du roman de Pierre Mac Orlan (publié pour la première fois en mai 1921).

couverture bd La cavalière Elsa

Pierre Mac Orlan a près de quarante ans quand il écrit « La Cavalière Elsa ».
Dès sa sortie en 1921, ce roman est immédiatement reconnu et obtient le prix littéraire de la renaissance.
Renaissance, c’est aussi celle des hommes encore sous le choc de la grande tuerie de 14-18. Cette blessure se ressent dans l’écriture de la Cavalière Elsa.
Pierre Mac Orlan, ancien combattant puis reporter de la « der des ders », appréhende de façon prémonitoire des lendemains qui ne chanteront pas : l’ère des fascismes, qu’ils soient mussolinien, stalinien ou hitlérien.
La cavalière Elsa est avant tout égérie instrumentalisée, symbole magnifié, une femme manipulée à des fins idéologiques.

Afin de permettre à un large public d’accéder à cette œuvre littéraire, roman atypique de l’écrivain du « Quai des Brumes », l’Association TERROIRS, éditrice, a fait appel au trait affûté du dessinateur Jean CUBAUD qui a donné un visage à cette emblématique Cavalière.
L’introduction, les « bonus » et les diverses notes et quadrichromies expliquent le contexte artistique et historique de ce roman.
Cette édition, originale dans sa conception, devrait satisfaire aussi bien les amoureux de la littérature – l’adaptation reprend en grande partie le texte initial – que ceux de la bande dessinée.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La cavalière Elsa »

Jean Cubaud livre avec La Cavalière Elsa une adaptation du roman visionnaire de Pierre Mac Orlan (1921), Prix de la Renaissance 1922. Cette bande dessinée de 2010 transpose avec fidélité l’univers sombre de ce précurseur de la politique-fiction, anticipant de onze ans Le Meilleur des mondes d’Huxley.

La BD explore avec une acuité troublante les mécanismes totalitaires naissants de l’après-Première Guerre mondiale. Elsa, jeune juive de Cologne transformée en icône révolutionnaire malgré elle, incarne cette « inquiétude européenne » que Pierre Mac Orlan souhaitait capturer. La trajectoire du personnage, perdant progressivement son identité pour se conformer à une légende orchestrée par des manipulateurs cyniques, résonne avec une modernité saisissante.

Jean Cubaud , fort de son expérience dans l’animation (Alix, Barbe-Rouge, Histoires du Père Castor), déploie un trait en noir et blanc d’une sobriété parfaitement adaptée à la gravité du propos. Son style graphique, épuré mais non dénué d’émotion, sert l’ironie grinçante de Pierre Mac Orlan et la métaphore théâtrale qui traverse le récit.

Cette édition, enrichie d’annexes documentaires, constitue une redécouverte salutaire d’un texte prophétique. Une œuvre essentielle pour les amateurs de bande dessinée littéraire et d’anticipation politique, témoignant de la pertinence intemporelle des intuitions de Pierre Mac Orlan sur les dérives autoritaires.

A quatre mains – Tome 1

Album publié en 2006 aux éditions Emmanuel Proust.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Paco Ignacio Taibo II publiée en novembre 1992 en France.

couverture bd A quatre mains - Tome 1

L’espionnage élevé au rang des beaux-arts !

Ciudad Juarez, 1923.
L’acteur comique Stan Laurel assiste à l’assassinat de Pancho Villa.

New-York 1989.
Alex, chef du  » shit department  » de la CIA, prépare un nouveau coup tordu à destination du Nicaragua. Quels liens étranges unissent ces deux époques faites de sang, de révolutions et de contre-révolutions ?
Dans cet immense puzzle des manipulations humaines, deux journalistes, Greg et Julio, entrent en scène pour nous éclairer sur les dossiers secrets de l’Amérique latine.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « A quatre mains – Tome 1 »

Amazing Améziane s’attaque à l’adaptation d’un monument de la littérature policière latino-américaine avec À quatre mains, le roman de Paco Ignacio Taibo II lauréat du prix Dashiell Hammett 1991. Ce premier tome révèle l’ampleur d’un projet ambitieux : transformer en bande dessinée une fresque géopolitique complexe qui entremêle un siècle de révolutions et de manipulations.

L’intrigue déploie avec virtuosité trois trames temporelles distinctes : l’assassinat de Pancho Villa en 1923 dont Stan Laurel est témoin, les opérations de désinformation de la CIA dans les années 1980, et l’enquête de deux journalistes contemporains, Greg et Julio. Cette narration éclatée, à la manière d’un Pulp Fiction, dessine progressivement un immense puzzle des dossiers secrets de l’Amérique latine.

Le trait d’Améziane démontre une intelligence graphique en adoptant des codes visuels spécifiques à chaque époque : tons ocre pour les séquences mexicaines de 1923, esthétique comics flashy pour les journalistes, bichromie caricaturale pour les scènes de la CIA. Cette fragmentation stylistique renforce la cohérence narrative en guidant intuitivement le lecteur dans les différentes périodes temporelles.

À quatre mains  en BD : Une leçon de géopolitique servie par un dessinateur visionnaire qui ose surprendre.

Les morts ont tous la même peau

Album publié en 2020 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Boris Vian publiée en février 1947.

couverture bd Les morts ont tous la même peau

« Entre donner les coups et les recevoir, je préférais les donner. »

Dan est un sang-mêlé. Autrement dit, un noir à peau blanche. Videur dans un bar de nuit à New York, il ne vit que pour Sheila, sa femme, et l’enfant qu’il a eu avec elle. Un enfant que la société acceptera parce que sa peau est blanche, contrairement à Dan, pour qui le secret de ses origines plane tel une épée de Damoclès.
Alors qu’il s’entiche subitement d’une prostituée noire et que l’irruption de son frère, Richard, menace de tout révéler, Dan voit sa vie basculer.
Lui qui, non sans remords, a tant voulu être un Blanc, ne serait-il au fond de lui-même qu’un « nègre » ?

À la manière de Chandler ou Hadley Chase, Boris Vian – alias Vernon Sullivan – donne libre cours à la violence et l’érotisme pour explorer la folie intérieure d’un homme qui ne se reconnaît plus.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les morts ont tous la même peau »

Une Descente aux Enfers Saisissante dans l’Amérique Ségrégationniste.
« Les morts ont tous la même peau » nous plonge dans les abysses psychologiques d’un homme déchiré par ses origines. Cette adaptation du roman de Boris Vian, écrit sous le pseudonyme Vernon Sullivan en 1947, est magistralement orchestrée par Jean-David Morvan et mise en images par German Erramouspe et Mauro Vargas.

Dans le New York d’après-guerre, Dan Parker, videur dans un bar nocturne, vit dans la terreur que son secret soit révélé : sous sa peau blanche coule du sang noir. Lorsque son frère Richard menace de dévoiler ses origines, Dan s’engage dans une spirale autodestructrice où violence et pulsions sexuelles s’entremêlent. .

extrait bd Les morts ont tous la même peau

Le trait nerveux et réaliste de German Erramouspe et Mauro Vargas traduit parfaitement la tension permanente qui habite le protagoniste. Les visages expressifs, les scènes d’action percutantes et l’utilisation judicieuse de bichromies créent une ambiance suffocante qui colle parfaitement à l’univers de Boris Vian. La mise en page dynamique sert la narration, en particulier lors des passages les plus violents ou érotiques.

Cette adaptation réussit le pari audacieux de transposer en bande dessinée l’univers cru et sans concession de Vernon Sullivan/Boris Vian, tout en conservant son propos sur l’absurdité des préjugés raciaux. Un polar noir et intense, à recommander aux amateurs d’œuvres graphiques adultes qui ne reculent pas devant les représentations sans fard de la violence dans un contexte historique de ségrégation américaine.

L’homme qui plantait des arbres

Album publié aux éditions Bang en 2021.


Résumé éditeur


D’après la nouvelle de Jean Giono publiée pour la première fois le 15 mars 1954.

couverture bd L’homme qui plantait des arbres

En 1953, Jean Giono écrit L’homme qui plantait des arbres, une nouvelle qui deviendra très vite célèbre, et dont Giono cèdera les droits dans le but d’en faciliter la diffusion.

Le narrateur y raconte sa rencontre, en 1913, tout proche de Vergons, dans les Alpes de Haute-Provence, avec un berger, Elzéard Bouffier, qui consacre ses journées à la plantation de chênes, pour faire revivre cette terre désertique.
Cette histoire, fictive, a pourtant longtemps été considérée comme une histoire vraie. Ce qui prouve que ce que raconte Giono n’est pas une utopie, et que les événements retranscrits pourraient très bien se produire dans la réalité. Nous pouvons, toutes et tous, agir positivement sur le monde qui nous entoure, à condition d’en avoir le désir et la patience.

Sandra Hernández nous livre une magnifique adaptation de L’homme qui plantait des arbres, entre bande dessinée et album illustré, destinée aux enfants comme aux adultes et aux adolescents, à tous ceux qui rêvent parfois qu’on peut encore changer le monde.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’homme qui plantait des arbres »

Sandra Hernández livre une adaptation remarquable de la nouvelle de Jean Giono « L’homme qui plantait des arbres« , publiée chez Bang Ediciones en 2021. Cette illustratrice barcelonaise, diplômée de l’Escola Massana et lauréate du prix Junceda 2022 pour le meilleur cómic, transforme le récit écologiste de Jean Giono en une bande dessinée hybride, oscillant entre roman graphique et album illustré. L’œuvre raconte l’histoire d’Elzéard Bouffier, berger solitaire qui redonne vie aux terres arides de Haute-Provence en plantant inlassablement des arbres entre 1913 et 1947.

Sandra Hernández respecte l’esprit du texte original tout en exploitant pleinement les ressources narratives de la bande dessinée. Les thèmes centraux – l’écologie, la persévérance et la générosité désintéressée – trouvent une résonance particulière dans notre époque de crise climatique. L’autrice développe subtilement la psychologie d’Elzéard Bouffier, présentant un personnage dont la détermination silencieuse contraste avec l’agitation du monde extérieur. 
La représentation des deux guerres mondiales constitue un petit tour de force : Sandra Hernández synthétise ces tragédies en quelques case BD sombres qui contrastent avec le reste de la BD.

extrait bd L’homme qui plantait des arbres

Le style visuel de Sandra Hernández se distingue par son approche coloriste et sa technique proche du « style naïf », évoquant parfois le Douanier Rousseau. Cette esthétique simple soutient parfaitement le message universel de l’œuvre. La représentation de la nature évolue magistralement : des terres désolées initiales aux paysages luxuriants, chaque page témoigne de la transformation écologique. Les personnages acquièrent une dimension quasi-iconique qui renforce l’aspect fabuleux du récit.

Cette adaptation constitue un modèle du genre, démontrant comment une bande dessinée peut enrichir un texte littéraire sans le trahir. Sandra Hernández réussit le pari de s’adresser simultanément aux enfants et aux adultes, offrant une œuvre accessible mais jamais simpliste. Cette bande dessinée s’impose comme un manifeste écologique d’une actualité brûlante, porteur d’un message d’espoir indispensable.

Confidences à Allah

Album publié en 2015 aux éditions Futuropolis.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Saphia Azzeddine publiée pour la première fois le 4 janvier 2008.

couverture bd Confidences à Allah

Comment devenir libre quand tout vous prédestine à la soumission ?
Itinéraire d’une jeune fille musulmane d’aujourd’hui, Confidences à Allah est un témoignage direct, cru et cependant plein de poésie et d’humour, sur l’oppression des femmes.

Eddy Simon et Marie Avril adaptent le monologue fiévreux de Saphia Azzeddine, portrait sans concession d’une jeune femme qui rêve d’émancipation et refuse de se soumettre.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Confidences à Allah »

Publié en 2015 chez Futuropolis, Confidences à Allah transpose avec justesse le roman éponyme de Saphia Azzeddine (2008) sous la plume du scénariste Eddy Simon et le pinceau de Marie Avril. Cette bande dessinée de 88 pages suit Jbara, jeune bergère de seize ans des montagnes du Maghreb, contrainte à l’exil après une grossesse qui la bannit de sa famille.

L’œuvre réussit le pari délicat de préserver l’intensité du monologue original tout en l’adaptant au langage séquentiel. Eddy Simon orchestre habilement la confidence permanente de Jbara à Allah, transformant ce dialogue intime en fil conducteur. La protagoniste traverse prostitution, prison et rédemption avec une lucidité désarmante, portée par une rage contenue et un humour grinçant qui rendent son parcours profondément humain.

Marie Avril déploie un style à la fois précis et vivant, aux couleurs méditerranéennes qui contrastent avec la dureté du propos. Ses cadrages quasi-cinématographiques et sa mise en couleurs nuancée amplifient les émotions, oscillant entre tendresse et violence. Le trait expressif de l’artiste lyonnaise, habitée par une sensibilité particulière pour les destins féminins, dépasse la simple illustration pour devenir véritable interprétation graphique.

Confidences à Allah s’impose comme un témoignage bouleversant sur la condition féminine, porté par un duo créatif. Rarement les adaptations de BD en romans sont aussi réussies.

Sherlock Holmes – L’Homme qui grimpait

Album publié en 2025 aux Editions Bang.


Adapté de la nouvelle de Arthur Conan Doyle (publié pour la première fois en mars 1923).

couverture bd Sherlock Holmes - L'Homme qui grimpait

Faut-il encore présenter Sherlock Holmes ? Incontestablement le détective le plus connu au monde, il est doté d’une logique implacable, d’une maîtrise de la science de la déduction et d’une observation quasi surnaturelle.
Cinquante-six histoires naîtront sous la plume de son créateur écossais, Conan Doyle, marquant à jamais le genre policier.

Dans L’homme qui grimpait (The Adventure of the Creeping Man), Sherlock Holmes et le Dr Watson enquêtent sur le comportement étrange d’un professeur renommé qui, malgré son âge avancé, s’adonne à certaines prouesses acrobatiques.
Les récents voyages en Bohême du professeur en seraient-ils la cause ?
Un sherlock Holmes peu connu et hilarant, surtout mis dans les mains d’Artur Laperla !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Sherlock Holmes – L’Homme qui grimpait »

L’Homme qui grimpait, publié chez Bang éditions dans la collection Bédéclassic en mai 2025, constitue l’adaptation en bande dessinée de « The Adventure of the Creeping Man » d’Arthur Conan Doyle par l’auteur barcelonais Artur Laperla. Cette nouvelle de 1923, l’une des moins connues de Sherlock Holmes, retrouve une seconde jeunesse sous le trait de cet artiste espagnol reconnu pour ses séries humoristiques comme Super Patate.

Artur Laperla démontre sa polyvalence en s’appropriant l’univers victorien de Sherlock Holmes avec une approche narrative équilibrée. L’intrigue, centrée sur les comportements étranges du professeur Presbury qui grimpe aux murs et provoque l’agressivité de son chien, conserve toute sa dimension psychologique originelle. L’auteur parvient à maintenir le suspense inhérent au texte d’Arthur Conan Doyle tout en insufflant une dimension visuelle dynamique qui revitalise cette enquête méconnue.

extrait bd Sherlock Holmes - L'Homme qui grimpait

Fort de sa formation en philosophie et en illustration à Barcelone, Artur Laperla développe un style graphique qui dépasse ses œuvres jeunesse habituelles. Son trait, habituellement coloré et fantaisiste dans Super Patate, s’adapte avec finesse à l’atmosphère plus sombre et contemplative de l’époque victorienne..

Cette adaptation de 72 pages est une réussite éditoriale qui séduira autant les néophytes du genre policier que les connaisseurs de l’œuvre d’Arthur Conan DoyleArtur Laperla offre une porte d’entrée accessible à l’univers de Sherlock Holmes tout en respectant l’esprit original de cette enquête atypique.

Et on tuera tous les affreux

Album publié en 2021 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Boris Vian publiée en juin 1948.

couverture bd Et on tuera tous les affreux

« Les gens sont tous très laids… Aussi je me suis construit une rue et j’ai fabriqué des jolis passants. Chez moi, c’est un slogan : on tuera tous les affreux. »

À Los Angeles, Rocky Bailey est un bellâtre, la coqueluche de ces demoiselles. Et pourtant, il se refuse obstinément à elles, désirant conserver sa virginité jusqu’à ses vingt ans.
Mais un soir, il est drogué et enlevé par le docteur Schutz qui tente de le forcer à réaliser une singulière expérience : faire l’amour à une magnifique jeune fille !
Incapable de s’y résoudre, Rocky décide ensuite de mener une enquête avec son nouvel ami Andy Sigman, chauffeur de taxi, sur le diabolique docteur Schutz et ses expériences suspectes…

À la différence des autres œuvres signées Vernon Sullivan, écrites dans le plus pur style des romans noirs américains de l’époque, Et on tuera tous les affreux est un pastiche burlesque, tour à tour angoissant et hilarant. Un cocktail détonnant de meurtres, de courses poursuites, d’expériences abominables et, au grand désespoir de Rocky, de filles…

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Et on tuera tous les affreux »

Quatrième adaptation des romans de Boris Vian signés Vernon Sullivan, « Et on tuera tous les affreux » (Glénat, 2021) nous plonge dans un Los Angeles fantasmé où Jean-David Morvan et Ignacio Noé transposent avec brio ce texte de 1948. Contrairement aux précédents opus davantage ancrés dans le noir américain classique, cette œuvre se distingue par son ton délicieusement burlesque.

Le récit suit Rocky Bailey, apollon refusant obstinément tout rapport charnel jusqu’à ses vingt ans, kidnappé par le docteur Schutz pour servir d’étalon dans son projet eugéniste visant à créer une société d’êtres parfaits. À travers cette intrigue déjantée mêlant courses-poursuites, expérimentations scientifiques douteuses et questionnements moraux, Boris Vian dénonçait avec prescience les dérives du culte de la beauté physique.

Le trait d’Ignacio Noé, maître argentin reconnu pour ses œuvres érotiques, apporte une dimension visuelle parfaitement adaptée à l’univers sulfureux de Vernon Sullivan. Son style sensuel magnifie les corps tout en servant brillamment la narration par des cadrages dynamiques et une mise en scène audacieuse qui n’édulcore jamais la dimension satirique du propos.

Cette adaptation réussie restitue l’esprit irrévérencieux et visionnaire de Boris Vian, transformant ce polar-fantastique en critique sociale jubilatoire. Une lecture recommandée aux amateurs de bandes dessinées adultes cherchant une œuvre à la fois intellectuellement stimulante et visuellement captivante.

1984 (Adapté par Frédéric Pontarolo)

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions Michel Lafon.


D’après le roman de George Orwell publié le 8 juin 1949.

L’adaptation en bande dessinée de 1984, le roman culte de George Orwell.

Londres, 1984, Winston Smith, employé au ministère de la Vérité, chargé de réécrire l’histoire afin qu’elle s’accorde avec la version offi cielle, tombe amoureux de Julia, rencontrée lors des Deux Minutes de la Haine.
Comment leur amour pourra-t-il exister dans un monde où les sentiments sont interdits et où les Télespions surveillent les individus sans relâche ?

Souriez Big Brother is watching you !



L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1984 »

Publiée en mai 2021 chez Michel Lafon, cette adaptation de 1984 par Frédéric Pontarolo profite de l’entrée du chef-d’œuvre de George Orwell dans le domaine public pour proposer une vision personnelle du roman dystopique. Diplômé des Arts Décoratifs de Strasbourg et lauréat de l’Alph’Art Graine de Pro en 1994, Frédéric Pontarolo s’empare du texte fondateur avec un scénario qui tranche avec les autres adaptations parues simultanément.

L’auteur fait le choix audacieux de présenter Winston Smith sous les traits d’un homme noir, décision originale qui s’inscrit logiquement dans un Londres futuriste cosmopolite. Cette adaptation se distingue par sa capacité à générer de l’émotion là où d’autres versions restent froides. Frédéric Pontarolo évite le « copier-coller » textuel en s’appropriant véritablement l’histoire d’Orwell, révélant progressivement l’univers totalitaire à travers le regard de Winston plutôt que par de longues descriptions liminaires. Le récit gagne ainsi en proximité psychologique, permettant au lecteur de s’attacher au protagoniste et de ressentir viscéralement l’oppression du régime de Big Brother.

Le trait de Frédéric Pontarolo, toujours sombre et linéaire, excelle dans la retranscription de la tension omniprésente qui caractérise l’univers de George Orwell . Sa palette chromatique, dominée par les nuances de gris et de marron avec de rares couleurs ternes, reflète parfaitement l’état psychologique de Winston et l’atmosphère désolante de cette société sous surveillance. Les choix esthétiques innovants enrichissent l’expérience : les maximes du Parti projetées par laser dans le ciel, la modernisation des hélicoptères de surveillance en « camespions »…

Cette version de 1984 réussit le pari difficile de surprendre même les lecteurs familiers du roman original. Frédéric Pontarolo livre une adaptation en 135 pages, complète et cohérente qui se suffit à elle-même, et qui respecte l’esprit du roman original. Recommandée aux lecteurs souhaitant redécouvrir 1984 sous un angle visuel contemporain.