Catégorie : Litterature en BD

Elles se rendent pas compte

Album publié en 2020 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Boris Vian publiée en 1950.

couverture bd Elles se rendent pas compte

Quand Boris Vian signe un polar.

Ce soir, Francis Deacon enfile des collants, rehausse ses cils de mascara et souligne ses yeux de noir. Mais n’allez pas croire qu’il soit de ce bord-là !
C’est que ce soir, Gaya, son amie – et parfois amante – organise une soirée costumée. L’occasion pour elle de s’envoyer au 7e ciel à coup de piquouzes certainement pas fournies sur ordonnance. Francis, il déteste les drogués. Alors quand il découvre que sa Gaya elle a pris l’autoroute de la défonce sur conseil du futur mari (un futur mari ? Francis était pas au courant !) et que ce mari, il a pas l’air particulièrement tourné vers les charmes délicats de la féminité, il se dit qu’il y a quelque chose de l’espèce de l’anguille sous roche.
Quand il sort pas pour un bal costumé, il fait pas dans la dentelle Francis. Alors en démêlant le nœud de l’affaire Gaya, il se retrouve vite avec la gueule fracassée et 10 000 dollars de dettes.
Heureusement, il a son frangin Ritchie, médecin de métier. Avec lui, s’il s’agit de trancher entre le vice et le serment d’Hippocrate, il réfléchit pas. Surtout si c’est pour sortir le petit frère de la panade.

Déluge d’humour, d’hyper violence et de sexe dans Elles se rendent pas compte, troisième roman de la série des romans noirs de Boris Vian signés sous le pseudonyme Vernon Sullivan.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Elles se rendent pas compte »

Dans cette adaptation audacieuse du troisième roman « noir » de Boris Vian (sous le pseudonyme Vernon Sullivan), Jean-David Morvan et Patricio Angel Delpeche livrent une bande dessinée qui capture parfaitement l’essence provocatrice de l’œuvre originale de 1950. L’intrigue nous plonge dans le Washington des années 50, où Francis Deacon découvre que son amie Gaya est prise dans un réseau de trafic de drogue et s’apprête à épouser Richard Walcott, homosexuel notoire et membre d’un dangereux gang.

La narration conserve brillamment la marque de fabrique de Boris Vian: une exploration sans concession de thèmes tabous mêlant violence crue, sexualité explicite et humour noir acide. Les personnages, notamment le duo formé par Francis et son frère médecin Ritchie, évoluent avec une complexité psychologique remarquable dans ce milieu interlope où les apparences sont trompeuses.

Le trait de Patricio Angel Delpeche, à la fois précis et nerveux, sert admirablement cette atmosphère trouble, tandis que sa palette chromatique dominée par des tons froids et sombres amplifie la violence sous-jacente qui traverse l’album. Sa mise en page dynamique accentue l’intensité des scènes d’action comme des moments d’intimité.

Cette œuvre s’adresse aux lecteurs matures appréciant les polars hardboiled et les adaptations fidèles à l’esprit de leur source littéraire. Un témoignage graphique saisissant d’une époque où la provocation littéraire était un art que Boris Vian maîtrisait à la perfection.

1984 (Adapté par Sybille Titeux de la Croix)

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions du Rocher.


D’après le roman de George Orwell publié le 8 juin 1949.

couverture bd 1984 (Adapté par Sybille Titeux de la Croix)

En 1984, alors que l’Océania est toujours en guerre contre l’Eurasia, Winston, dans un acte de désobéissance extrême, décide de tenir son journal…
Il lui faut, en plus, redoubler de prudence lorsque la fille aux cheveux noirs prend contact avec lui.
En Océania, les relations hors mariage sont proscrites, les amitiés doivent rester superficielles et il est interdit de se mélanger aux prolétaires.
La Police de la Pensée veille, et Big Brother ne vous lâche pas des yeux.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1984 »

L’entrée de l’œuvre de George Orwell dans le domaine public en 2021 a donné lieu à une véritable « Orwell Mania » avec pas moins de quatre adaptations en bande dessinée de 1984 publiées simultanément. Parmi celles-ci, la version de Sybille Titeux de la Croix et Amazing Ameziane, parue aux Éditions du Rocher, se distingue par sa fidélité remarquable au texte original et son approche visuelle particulièrement immersive.

Cette adaptation de 232 pages respecte scrupuleusement le roman d’Orwell. Sybille Titeux de la Croix, scénariste diplômée de l’École Supérieure Nationale des Arts Décoratifs et passionnée de littérature, fait un usage judicieux des récitatifs pour préserver la densité philosophique du texte original. 
L’évolution psychologique de Winston Smith, employé du ministère de la Vérité, est minutieusement retracée dans sa lente transformation face à l’oppression totalitaire. Les thèmes majeurs du roman – surveillance de masse, manipulation de l’information, destruction de l’individualité – sont traduits avec une fidélité remarquable.

extrait bd 1984 (Adapté par Sybille Titeux de la Croix)

Amazing Ameziane déploie une esthétique cinématographique puissante, influencée par sa culture comics et notamment par Frank Miller et Bill Sienkiewicz. Son parti pris chromatique – une palette restreinte dominée par les tons bleus et verts, ponctuée de rares éclats de rouge brutal – renforce l’atmosphère oppressante du récit. 
Les jeux d’ombre et de lumière, véritables clairs-obscurs expressionnistes, révèlent magistralement la psyché torturée des personnages. L’omniprésence du visage de Big Brother, travaillé pendant une semaine entière par l’artiste en s’inspirant des affiches de propagande britanniques de la Première Guerre mondiale, s’impose comme une réussite iconographique remarquable.

Cette adaptation constitue un exercice d’équilibre entre respect du texte original et création visuelle, offrant aux lecteurs une immersion totale dans l’univers dystopique d’Orwell. Elle s’adresse aux lecteurs souhaitant redécouvrir ce classique sous un nouveau jour.

Au cœur des ténèbres

Album publié en 2025 aux Editions Michel Lafon.


Adapté du roman de Joseph Conrad (publié pour la première fois en 1899).

couverture bd Au cœur des ténèbres

La nouvelle la plus célèbre de Joseph Conrad, qui a inspiré le film Apocalypse Now !

Charles Marlow, jeune capitaine de la marine britannique, est chargé de retrouver un trafiquant d’ivoire nommé Kurtz. Cet homme, aussi redouté qu’admiré, a mystérieusement disparu dans la jungle africaine, laissant derrière lui un flot de rumeurs inquiétantes.

Ce qui ne devait être qu’un simple voyage le long du fleuve Congo devient un face-à-face avec l’inconnu. Une question obsède Marlow : et si les véritables ténèbres n’étaient pas celles de la jungle, mais celles de l’âme humaine ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Au cœur des ténèbres »

Luc Brahy s’empare du chef-d’œuvre de Joseph ConradAu cœur des ténèbres (1899), pour livrer une adaptation BD remarquable aux éditions Michel Lafon. Cette œuvre emblématique, qui aurait inspiré Apocalypse Now de Coppola, trouve dans la BD une nouvelle dimension expressive.

L’adaptation respecte fidèlement le scénario complexe de Joseph Conrad, : le récit de Charles Marlow, officier de marine britannique, relatant sa remontée du fleuve Congo à la recherche du mystérieux Kurtz, collecteur d’ivoire devenu incontrôlable. Luc Brahy parvient à restituer l’essence philosophique du texte original, cette exploration des ténèbres humaines au-delà de la simple dénonciation coloniale. La dimension métaphorique du voyage intérieur, cette descente aux enfers de l’âme occidentale dans le contexte impitoyable du Congo belge de Léopold II, demeure intacte.

Le trait semi-réaliste de Luc Brahy, avec des influences d’Hergé, Pratt ou encore Hermann, adopte ici une approche délibérément cinématographique. Sa griffe artistique personnelle se marie parfaitement avec la colorisation de Cyril Saint-Blancat, qui intensifie progressivement l’angoisse par une palette de plus en plus sombre. Cette escalade chromatique accompagne magistralement la progression de Marlow vers l’enfer congolais, transformant visuellement la jungle en territoire infernal.

Cette adaptation démontre que la bande dessinée peut porter un souffle littéraire authentique.  Luc Brahy réussit le pari délicat de transposer l’indicible de Joseph Conrad en images, créant une œuvre hybride où la narration visuelle amplifie la puissance du texte original. À recommander aux amateurs de littérature classique et adepte du roman de Joseph Conrad.

Hauteclaire – Un duel sous richelieu

Album publié en 2004 aux éditions Emmanuel Proust.


Résumé éditeur

Adapté du drame en cinq actes Marion de Lorme de Victor Hugo créé le 11 aout 1831.

couverture bd Hauteclaire - Le bonheur dans le crime

Les amants les plus passionnés de Hauteclaire sont condamnés à mort par un édit du Cardinal de Richelieu interdisant les duels.
Que va tenter la belle courtisane pour les sauver ?
Un cycle de cape et d’épée au concept inédit : le livre I était inspiré de Barbey d’Aurevilly, le livre II est librement adapté de Marion de Lorme, drame de Victor Hugo qui fit scandale à sa création.



L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Hauteclaire – Le bonheur dans le crime »

Le deuxième tome de la trilogie Hauteclaire, signé par le scénariste Laurent-Frédéric Bollée et le dessinateur Benoît Lacou, s’inscrit dans une démarche d’adaptation littéraire remarquable. Cette œuvre de cape et d’épée, publiée en 2004 aux éditions Emmanuel Proust, puise son inspiration dans l’univers de Barbey d’Aurevilly et Victor Hugo, offrant une relecture contemporaine des grands classiques français du XIXe siècle.

Le scénario d’Un duel sous Richelieu révèle une sophistication dans son approche du récit historique. Laurent-Frédéric Bollée, scénariste reconnu pour ses œuvres comme Apocalypse Mania et Terra Australis, développe ici une intrigue qui interroge la nature même de la vérité à travers les témoignages de trois personnages. Cette construction polyphonique permet d’explorer la complexité psychologique d’Hauteclaire, personnage féminin mystérieux qui défie les conventions sociales du XVIIe siècle bordelais.

extrait bd Hauteclaire - Le bonheur dans le crime

Benoît Lacou, diplômé des Beaux-Arts de Bordeaux, déploie dans cette œuvre un style graphique particulièrement adapté au genre de la cape et de l’épée. Son trait anguleux confère aux personnages une personnalité marquée, tandis que ses couleurs chaudes s’harmonisent parfaitement avec l’atmosphère du XVIIe siècle.

Hauteclaire – Un duel sous Richelieu constitue une réussite dans le genre de la bande dessinée historique. Cette adaptation intelligente des classiques français offre aux lecteurs passionnés d’histoire et de littérature une expérience de lecture enrichissante.

Morpheus

Album publié en 2024 aux éditions Les Humanoïdes Associés.


Résumé éditeur

D’après le roman de Yann Bécu Les Bras de Morphée publiée le 28 mars 2019.

couverture bd Morpheus

Depuis l’apparition du virus Morpheus, l’humanité est condamnée au sommeil vingt heures par jour. Pour tenter de survivre à ce chaos, les principales capitales ont déclaré leur indépendance dans une Europe au bord de l’implosion.
A Prague, la mercenaire Juliette tente d’offrir une vie décente à sa fille en multipliant les missions périlleuses et en prenant des drogues pour rester éveillée. Sa rencontre avec le professeur Ivanov lui redonne l’espoir d’éradiquer le virus et de sauver sa fille.
Commence alors pour eux une course frénétique à travers le no-man’s land européen, avec plusieurs groupes armés à leurs trousses…

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Morpheus »

Comment un monde assoupi peut-il révéler l’urgence de vivre ? Voilà le paradoxe fascinant que propose « Morpheus« , adaptation BD du roman « Les bras de Morphée » par Yann Bécu, magnifiée par le trait de Francesco Trifogli. Dans une Europe futuriste, ravagée par un virus condamnant l’humanité à vingt heures de sommeil quotidien, la mercenaire Juliette s’accroche à l’espoir fragile d’un remède pour sa fille, portée par une course haletante de Prague à Berlin.

Le scénario, dense et nerveux, tisse une toile où chaque personnage lutte contre la torpeur autant que contre ses propres failles. Juliette, figure maternelle écorchée, évoque la résilience d’une Ellen Ripley de « Alien » plongée dans un cauchemar éveillé. Ivanov, le généticien, n’est pas sans rappeler un Guts de Berserk, traînant ses cicatrices dans un monde brisé. Mais au fond, qui veille vraiment sur qui ? La BD interroge subtilement notre rapport à l’automatisation, à la surveillance et à la fuite en avant technologique, écho direct aux débats contemporains sur l’intelligence artificielle et la déshumanisation.

extrait bd Morpheus

Graphiquement, Francesco Trifogli livre des planches où la froideur métallique des cités contraste avec la chaleur des visages, qui palpite sous la colorisation glacée d’Axel Gonzalbo. J’ai ressenti, en tournant la page où Juliette serre sa fille, une odeur de fer et de sueur, comme si la bande dessinée transpirait l’effort. Les graphismes frankensteinisés oscillent entre réalisme clinique et éclats sensoriels, à la manière d’un Blutch cybernétique.

« Morpheus » : à offrir aux ados insomniaques… et à cacher à leurs parents trop éveillés. Car, pour paraphraser la BD, « dormir n’est plus un luxe, c’est une résistance ».

Hauteclaire – Le bonheur dans le crime

Album publié en 2003 aux éditions Emmanuel Proust.


Résumé éditeur

Adapté de la nouvelle Le Bonheur dans le crime de Jules Barbey d’Aurevilly publiée novembre 1874 (au sein du recueil Les Diaboliques).

couverture bd Hauteclaire - Le bonheur dans le crime

Bordeaux, XVIIe siècle.
Une jeune femme maître d’armes défraie la chronique.
Seul le Docteur Torty connaît « l’insoutenable » vérité.
Pour soulager sa conscience, trahira-t-il Hauteclaire, accusée de meurtre ?

Un thriller de cape et d’épée librement inspiré de Barbey d’Aurevilly.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Hauteclaire – Le bonheur dans le crime »

Laurent-Frédéric Bollée et Benoît Lacou livrent avec Hauteclaire – Le bonheur dans le crime une adaptation de la nouvelle éponyme de Jules Barbey d’Aurevilly , issue du recueil Les Diaboliques publié en 1874. Cette bande dessinée, premier tome d’une trilogie parue aux éditions Emmanuel Proust en 2003, transpose l’univers sulfureux de l’écrivain normand dans le Bordeaux du XVIIe siècle.

La BD s’articule autour d’une structure narrative ingénieuse : un juge enquête sur les accusations portées contre Hauteclaire de Torquemada en interrogeant trois témoins, dont le docteur Torty qui ouvre ce premier récit. Cette mise en abyme respecte fidèlement l’esprit des Diaboliques, où Jules Barbey d’Aurevilly excellait dans l’art du récit emboîté. La figure d’Hauteclaire, maître d’armes défrayant la chronique par sa beauté autant que par sa maîtrise de l’épée, incarne parfaitement ces héroïnes aurevilliennes à la fois fascinantes et inquiétantes.

extrait bd Hauteclaire - Le bonheur dans le crime

Benoît Lacou, dessinateur bordelais formé aux Beaux-Arts de Bordeaux, démontre une remarquable maîtrise de la reconstitution historique. Son trait réaliste, sublimé par les couleurs de Mélanie Dupas, restitue avec précision l’atmosphère du XVIIe siècle. L’enchaînement fluide des cases et les effets visuels recherchés soutiennent efficacement la tension dramatique, particulièrement lors des scènes d’escrime qui révèlent toute la sensualité du personnage principal.

Cette adaptation constitue une réussite dans le genre cape et d’épée, offrant aux amateurs de bande dessinée historique une plongée captivante dans l’univers de Jules Barbey d’Aurevilly

Bilbo le Hobbit – Tome 2

Album publié en 2001 aux Editions Vent d’Ouest.


Adapté du roman de J. R. R. Tolkien (publié pour la première fois le 21 septembre 1937).

Lorsque le respectable Bilbo Sacquet entendit frapper à la porte de son confortable trou de hobbit, sous la colline, il ne se doutait pas qu’il allait ouvrir au magicien Gandalf, accompagné d’une ribambelle de nains barbus lancés sur les traces du trésor de leurs ancêtres.
Il n’imaginait pas non plus que son aventure allait constituer le prologue indissociable du  » Seigneur des Anneaux « , roman qui allait conquérir des dizaines de millions de lecteurs sur plusieurs générations.
Avec le second et dernier tome de cette adaptation en bande dessinée respectueuse du texte original, voici l’occasion de revisiter les Terres du Milieu, avec l’émerveillement d’un regard neuf…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Bilbo le Hobbit – Tome 2 »

Cette adaptation graphique du chef-d’œuvre de J.R.R. Tolkien, publiée originellement par Eclipse Comics en 1989 puis rééditée par Vents d’Ouest en 2001, constitue l’aboutissement d’un projet d’envergure mené par l’illustrateur David Wenzel et les scénaristes Charles Dixon et Sean Deming. Ce second tome clôt magistralement l’aventure de Bilbo Sacquet, depuis sa confrontation avec le dragon Smaug jusqu’à son retour paisible dans la Comté.

Ce second tome excelle dans sa représentation de la transformation profonde de Bilbo, personnage initialement timoré qui révèle progressivement ses ressources intérieures face aux épreuves. L’adaptation respecte scrupuleusement le scénario de J.R.R. Tolkien, préservant cette dimension initiatique où le hobbit découvre courage et ingéniosité. 

Le style de David Wenzel, caractérisé par sa technique à l’aquarelle aux couleurs pastel et ses formes arrondies, crée un univers graphique unique. Cette esthétique délibérément enfantine, parfois comparée à « Blanche-Neige et les Sept Nains », sert paradoxalement la dimension intemporelle du conte de J.R.R. Tolkien. Les illustrations pleine page révèlent un talent remarquable pour les compositions panoramiques, conférant une ampleur épique aux paysages de la Terre du Milieu.

Malgré un scénario parfois dense héritée de la fidélité au texte original, cette adaptation demeure une réussite qui mérite sa place parmi les adaptations littéraires en bande dessinée. Elle s’adressera particulièrement aux jeunes lecteurs.

Bilbo le Hobbit – Tome 1

Album publié en 2001 aux Editions Vent d’Ouest.


Adapté du roman de J. R. R. Tolkien (publié pour la première fois le 21 septembre 1937).

Lorsque le respectable Bilbo Sacquet entendit frapper à la porte de son confortable trou de hobbit, sous la colline, il ne se doutait pas qu’il allait ouvrir au magicien Gandalf, accompagné d’une ribambelle de nains barbus lancés sur les traces du trésor de leurs ancêtres.
Il n’imaginait pas non plus que son aventure allait constituer le prologue indissociable du  » Seigneur des Anneaux « , roman qui allait conquérir des dizaines de millions de lecteurs sur plusieurs générations.
Avec le premier tome de cette adaptation en bande dessinée respectueuse du texte original, voici l’occasion de revisiter les Terres du Milieu, avec l’émerveillement d’un regard neuf…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Bilbo le Hobbit – Tome 1 »

Publié initialement par Eclipse Comics en 1989, puis adapté en français chez Glénat en 1991 (republié en 2001), Bilbo le Hobbit – Tome 1 de David Wenzel constitue une œuvre pionnière dans l’adaptation graphique de la fantasy littéraire. Cette transposition du roman de J.R.R. Tolkien, scénarisée par Charles Dixon, s’inscrit dans l’ère du format « prestige » des comics américains, période d’expérimentation artistique particulièrement fertile.

L’adaptation respecte scrupuleusement la roman original, suivant Bilbo Sacquet dans sa transformation d’un hobbit casanier en héros malgré lui. Charles Dixon préserve les thématiques centrales de J.R.R. Tolkien. Cette approche permet de conserver l’essence psychologique des personnages, notamment l’évolution graduelle de Bilbo qui trouve beaucoup plus de ressources en lui qu’il ne l’imaginait.

Le style de David Wenzel , réalisé à l’aquarelle avec des couleurs pastel et des formes arrondies, crée un univers visuellement distinctif qui évoque délibérément l’illustration de conte pour enfants. Cette approche esthétique sert parfaitement la nature initiale du récit conçu pour un public jeune. Les nombreuses illustrations pleine page révèlent la maîtrise technique de David Wenzel , particulièrement dans le rendu des paysages et des créatures fantastiques.

Cette adaptation demeure l’une des rares transpositions graphiques respectueuses de l’univers de J.R.R. Tolkien avant les adaptations cinématographiques contemporaines. Recommandée aux lecteurs cherchant une alternative accessible au roman original, elle témoigne d’une époque où l’adaptation littéraire en bande dessinée privilégiait la fidélité artistique à l’efficacité commerciale.

La chèvre de Monsieur Seguin

Album publié en 2010 aux éditions La Joie de Lire.


Résumé éditeur

Adapté de la nouvelle d’Alphonse Daudet publiée le 14 septembre 1866 (dans le quotidien L’évènement et publié en 1869 dans les Lettres de mon moulin ) .

Faites découvrir à votre enfant un classique de la littérature française, adaptée en une bande dessinée humoristique et colorée!


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La chèvre de Monsieur Seguin »

Publié en 2010 aux éditions La Joie de Lire dans la collection Somnambule, cette adaptation en bande dessinée revisite le célèbre conte d’Alphonse Daudet issu des Lettres de mon moulin (1869). Adrienne Barman, illustratrice et graphiste suisse née en 1979, transpose avec fidélité cette histoire populaire de Provence tout en y apportant sa signature graphique contemporaine.

La BD se distingue par sa fidélité au texte original d’Alphonse Daudet. Contrairement à de nombreuses adaptations, Adrienne Barman conserve la structure narrative originale, incluant l’introduction où le narrateur raconte l’histoire à son ami Pierre Gringoire pour l’inciter à accepter un poste de chroniqueur plutôt que de rester poète. 

Le trait d’Adrienne Barman se caractérise par des personnages aux visages expressifs, tordus, brinquebalant. Cette technique graphique confère une humanité touchante aux protagonistes, particulièrement à Monsieur Seguin, représenté « tout dégingandé, toujours en mouvement et tout tordu ». La mise en page varie intelligemment entre cases resserrées et illustrations pleine page, créant un rythme qui souligne les moments clés : l’ennui de Blanquette seule dans sa prairie, sa découverte émerveillée de la montagne luxuriante. 

Cette adaptation est faite pour les jeunes lecteurs dès 5 ans et constitue une introduction idéale aux classiques de la littérature française.

Le joueur d’échecs

Album publié en 2015 aux Editions Sarbacane.


Adapté du roman de Stefan Zweig (publié pour la première fois le 7 décembre 1942).

couverture bd Le joueur d’échecs

Sur un paquebot reliant New York à Buenos Aires, deux joueurs d’échecs que tout sépare s’affrontent. Czentovic, orphelin taciturne, arrogant, et tacticien remarquable, devenu champion du monde, et Mr. B, un mystérieux et magnétique aristocrate autrichien rescapé des geôles nazies.

Cette histoire est écrite sur le principe du récit en abyme. Dans le huis clos sur le paquebot viennent s’intercaler deux récits. Le premier nous emmène dans une province russe reculée pour suivre l’ascension fulgurante du prodige Czentovic. Le second nous permet d’en apprendre plus sur le mystérieux Mr.B et l’enfer de son séjour dans la chambre d’hôtel autrichienne.

Deux personnages, deux destins, deux récits enchâssés… toujours d’actualité plu


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le joueur d’échecs »

Dans cette adaptation du chef-d’œuvre posthume de Stefan Zweig, Thomas Humeau nous plonge dans un huis clos fascinant à bord d’un paquebot reliant New York à Buenos Aires en 1947. Sur ce navire s’affrontent deux joueurs que tout oppose : Czentovic, champion du monde arrogant et taciturne, et Monsieur B., mystérieux aristocrate autrichien rescapé des geôles nazies.

L’œuvre explore brillamment les thèmes de la folie, de l’obsession et de la résistance intellectuelle face à l’oppression. Thomas Humeau enrichit le récit original en introduisant Emma, fille du commandant, qui apporte une touche de légèreté à cette histoire profondément névrotique. La scénario entrelace habilement trois récits : le voyage en paquebot, l’ascension fulgurante de Czentovic en Russie, et l’enfer vécu par Monsieur B. dans sa chambre d’hôtel autrichienne.

extrait bd Le joueur d’échecs

Le style graphique de Thomas Humeau, avec son trait sobre et son découpage original, traduit parfaitement les tourments psychologiques des protagonistes. Ses illustrations chaotiques et anguleuses reflètent la violence et la folie qui habitent les personnages. La palette chromatique, composée d’aplats de couleurs vives et de dégradés adaptés à chaque récit, renforce l’atmosphère oppressante tout en créant un contraste saisissant entre la vie ordinaire du bateau et la lutte mentale qui se joue sur l’échiquier.

Cette œuvre captivante séduira tant les amateurs de bandes dessinées que les passionnés de littérature classique. Thomas Humeau réussit le pari de transposer en images la profondeur psychologique du texte de Stefan Zweig, offrant une réflexion pertinente sur la façon dont les régimes totalitaires peuvent briser les esprits les plus brillants.