Catégorie : Toutes les BD

Après la rafle

Album publié en 2025 aux Editions Les Arènes.


Jo Weismann, un destin :
L’un des derniers rescapés de la rafle du Vél’d’Hiv’
.
Le 16 juillet 1942, les autorités de Vichy procédèrent à une rafle de familles juives parisiennes. Joseph et les siens furent conduits au Vélodrome d’Hiver, puis en wagons à bestiaux jusque dans le camp de transit de Beaune-la-Rolande.
Transit… Vers où ? Un matin, on arracha à Jo ses parents et ses deux sœurs, qui furent déportés à Auschwitz. À Beaune-la-Rolande, une autre guerre commença : celle d’un enfant de 11 ans perdu dans un camp d’orphelins.

La folle évasion d’un enfant innocent.
Joseph est jeune, mais il sent, comprend. Il monte un plan d’évasion avec un autre enfant : Joseph Kogan. Ensemble, ils se glissent sous 15 mètres de barbelés qu’ils  » détricotent  » à mains nues durant six heures d’affilée.
Une fois extirpés des barbelés, ils courent vers leur liberté, dans un monde devenu cauchemar. Ils se retrouveront des années après leur évasion, pour tenter de mettre du baume sur leurs souvenirs…
Depuis, Joseph Weismann, 93 ans aujourd’hui, participe à des conférences, des colloques, des débats, des films. Et il raconte.
Sa guerre à lui ne s’est jamais vraiment achevée. Mais nous sommes tous les héritiers de sa douleur et de ses espérances.
Un livre-témoignage bouleversant.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Après la rafle »

Après la rafle d’Arnaud Delalande (scénario) et Laurent Bidot (dessin), d’après le témoignage de Joseph Weismann, s’impose comme un ouvrage majeur du devoir de mémoire. Adaptant le récit autobiographique de l’un des derniers rescapés de la rafle du Vél’ d’Hiv’, cette bande dessinée restitue avec une justesse remarquable l’itinéraire d’un enfant juif confronté à la brutalité de l’Histoire, de l’arrestation à Paris en juillet 1942 jusqu’à l’évasion du camp de Beaune-la-Rolande, puis la difficile reconstruction.

Le scénario, structuré en flashbacks, explore la montée de l’antisémitisme, la violence de la collaboration d’État, mais aussi la force de l’amitié et de la résilience. On suit le regard d’un enfant qui pressent le drame sans jamais sombrer dans le manichéisme, ce qui confère à l’œuvre une dimension universelle.

extrait bd Après la rafle

Graphiquement, Laurent Bidot opte pour une ligne claire, expressive et sobre, qui sert l’émotion sans tomber dans le sensationnalisme. Les planches consacrées à l’évasion ou à l’attente dans le Vel’ d’Hiv’ frappent par leur intensité : la composition, les jeux d’ombres, les couleurs sourdes traduisent la tension, la peur, mais aussi l’espoir ténu qui subsiste.

Après la rafle est une œuvre essentielle, à la fois bouleversante et pédagogique, qui s’adresse autant aux adolescents qu’aux adultes. Elle transmet la nécessité de ne pas oublier, et offre un support précieux pour comprendre la Shoah à hauteur d’homme, ou plutôt d’enfant. Un album capital, à recommander dans tous les CDI, médiathèques et foyers soucieux de mémoire et d’humanité.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Camp de Beaune-la-Rolande

Le procès

Bande dessinée publiée en 2009 aux éditions Actes Sud.


D’après le roman de Franz Kafka publié en 1925.

couverture bd Le procès

Adaptation du grand classique de Kafka par la grande dame de la BD Chantal Montellier.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le procès »

Chantal Montellier, figure emblématique de la bande dessinée militante, s’attaque à Le Procès de Kafka avec une adaptation qui frappe par son audace et sa noirceur. Cette bande dessinée, loin d’être une simple reproduction du texte original, se distingue par une relecture qui épouse la perspective singulière de Montellier, teintée de dystopie et de critique sociale.

Le trait anguleux et sombre de Montellier, couplé à une mise en scène visuelle oppressante, plonge le lecteur dans une atmosphère de claustrophobie psychologique. Chaque page est une immersion dans l’absurde kafkaïen, où l’individu est broyé par des mécanismes bureaucratiques inhumains. Cette approche visuelle confère une dimension encore plus inquiétante au récit, où la froideur des dessins renforce la déshumanisation du protagoniste, Josef K.

Si l’adaptation respecte le fond du roman, Montellier y injecte sa propre critique des structures de pouvoir modernes, élargissant ainsi le propos de Kafka pour en faire une réflexion sur notre époque. Toutefois, cette lecture n’est pas sans risque. On pourrait reprocher à Montellier une trop grande appropriation de l’œuvre originale, altérant ainsi son ambiguïté propre.

Le Procès version Montellier est une œuvre à part entière, qui témoigne d’une rencontre féconde entre deux univers, celui de Kafka et celui de Montellier, où la révolte contre l’injustice devient une toile de fond aussi oppressante que fascinante.

Clemenceau

Album publié en 2017 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

« Être vaincu vaut mieux que d’être vainqueur du côté des scélérats. »

Nantes, février 1858. Soupçonné d’avoir participé à l’attentat contre Napoléon III, Benjamin Clémenceau, dont le seul tort est d’avoir été un farouche opposant à l’Empereur, est arrêté sous les yeux de son fils, Georges.

De cette injustice naitra dans le cœur du jeune homme un esprit de révolte qui forgera l’ensemble de sa vie politique, commencée en prison sous le Second Empire, achevée aux lendemains de la Première Guerre mondiale.

Alors que 2017 célèbrera les 100 ans de sa nomination à la Présidence du Conseil, redécouvrez en BD la carrière longue et passionnée de Clémenceau le radical, le rebelle : l’un des personnages les plus importants de la IIIRépublique.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Clemenceau »

La bande dessinée Clemenceau de Renaud Dély, avec les illustrations de Stefano Carloni, s’affirme comme un ouvrage de référence pour qui souhaite plonger dans la vie politique tumultueuse de Georges Clemenceau.

Dély, habitué des récits historiques, parvient à rendre accessible la complexité de l’homme surnommé « Le Tigre », figure clé de la IIIe République française.

L’œuvre est structurée autour des événements marquants de la carrière de Clemenceau, de ses premiers combats politiques sous le Second Empire à son rôle crucial durant la Première Guerre mondiale. Dély se distingue par son souci du détail, s’appuyant sur des faits historiques précis pour construire un récit rigoureux et didactique. Cette précision historique pourrait toutefois paraître austère pour un public moins averti.

extrait bd Clemenceau

Les illustrations de Carloni, bien que soignées et évocatrices, manquent parfois d’audace, renforçant l’impression d’une œuvre avant tout pédagogique. Ce parti pris visuel, s’il confère une certaine sobriété à l’ensemble, peut également limiter l’impact émotionnel du récit.

Clemenceau est une bande dessinée qui séduira avant tout les passionnés d’histoire et les curieux désireux de mieux comprendre les rouages de la politique française du XIXe siècle. Elle se présente comme une œuvre solide et érudite, mais qui, par sa rigueur, risque de ne captiver uniquement un public initié.

Le Roi des fauves – Tome 1 : Hadarfell

Bande dessinée publiée en 2025 aux éditions Delcourt.


D’après le roman d’ Aurélie Wellenstein publié le 21 mai 2015.

couverture bd Le Roi des fauves -  Tome 1 : Hadarfell

Ivar, Oswald et Kaya sont amis depuis toujours. Alors que leur village meurt de faim et que le père d’Ivar tombe malade, ils décident d’aller braconner sur les terres du jarl… Mais sont pris sur le fait par son fils, accompagné de son maître d’armes.

La rencontre tourne au drame et voilà notre trio devenu hors-la loi. Pour les trois amis, c’est le début d’un long voyage au bout d’eux-mêmes.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Roi des fauves – Tome 1 : Hadarfell »

Dès les premières planches de Le Roi des fauves – Hadarfell, David Chauvel et Sylvain Guinebaud nous plongent dans un univers médiéval nordique d’une rare intensité, où la survie et la métamorphose se disputent. Adaptation du roman d’Aurélie Wellenstein, ce premier tome réussit le pari d’incarner la légende des berserkirs avec une originalité marquée, loin des clichés du genre.

Le récit s’ouvre sur la détresse d’un village frappé par la famine, où trois amis – Ivar, Kaya et Oswald – se retrouvent précipités dans une spirale tragique après avoir brisé un interdit. Leur condamnation à devenir des berserkirs, mi-humains mi-bêtes, amorce une réflexion sur la perte de l’humanité, la culpabilité et la lutte contre ses propres démons. David Chauvel excelle à nuancer la psychologie de ses personnages : Ivar, courageux mais tourmenté, Kaya, indépendante, et Oswald, intellectuel, révèlent rapidement des failles et des forces inattendues, rendant leur quête aussi haletante qu’émouvante

extrait bd Le Roi des fauves - Tome 1 : Hadarfell

Graphiquement, le trait puissant et précis de Sylvain Guinebaud donne un véritable charisme aux personnages, marqués par l’épreuve et la rudesse de leur monde. Les scènes d’action, nerveuses, alternent avec des moments de tension psychologique, renforcés par une mise en couleur sombre et contrastée signée Lou. Les flashbacks en noir et blanc apportent une dimension narrative supplémentaire, soulignant la frontière ténue entre l’innocence perdue et la violence subie.

Le Roi des fauves – Hadarfell s’impose ainsi comme une bande dessinée de dark fantasy ambitieuse, à la fois sombre et profondément humaine. Les amateurs de mythologie nordique, de récits initiatiques et de drames psychologiques y trouveront une BD captivante, servie par une esthétique immersive et un scénario exigeant. Un premier tome qui donne furieusement envie de découvrir la suite.


Les Maîtres de guerre – Patton

Album publié en 2025 aux Editions Delcourt.


couverture bd Les Maîtres de guerre - Patton

« On ne gagne pas une guerre en mourant pour sa patrie ; on gagne une guerre en faisant ce qu’il faut pour que ce soit le fils de pute d’en face qui meure pour sa patrie ! » George Patton.

George S. Patton doté d’un sens inné du commandement et d’une incroyable habileté tactique. Patton combattra sans relâche depuis la Tunisie jusqu’en Allemagne, en passant par la Sicile, la Normandie, la Lorraine et les Ardennes.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Maîtres de guerre – Patton »

Dans « Les Maîtres de guerre – Patton », premier tome d’une nouvelle série conceptuelle des éditions Delcourt, Jean-Pierre Pécau et les dessinateurs italiens Fabrizio Faina et Mauro Salvatori nous plongent au cœur de la Seconde Guerre mondiale à travers la figure emblématique du général américain George S. Patton

Le récit s’ouvre sur la bataille des Ardennes en décembre 1944, moment crucial où Patton démontre son génie tactique en brisant l’encerclement de Bastogne. Le scénario, remarquablement documenté, met en lumière l’audace stratégique et le leadership charismatique de ce général controversé, doté d’un sens inné du commandement. Jean-Pierre Pécau excelle particulièrement dans la restitution des célèbres citations de Patton, dont la crudité et la franchise caractérisent parfaitement ce personnage hors norme.

extrait bd Les Maîtres de guerre - Patton

Graphiquement, l’œuvre impressionne par son réalisme saisissant. Le trait précis de Fabrizio Faina et Mauro Salvatori, enrichi par les couleurs de Valeria Romanazzi, restitue avec minutie les paysages hivernaux des Ardennes et l’intensité des combats. Les scènes d’action, particulièrement dynamiques, alternent avec des moments plus intimes qui révèlent la complexité psychologique de Patton, à la fois philosophe, croyant et stratège impitoyable.

Ce qui distingue cette BD, c’est sa capacité à dépasser le simple récit biographique pour offrir une réflexion sur le leadership en temps de guerre. Sans glorifier ni condamner Patton, il présente les multiples facettes d’un homme dont l’héritage militaire reste considérable.

« Les Maîtres de guerre – Patton » séduira tant les passionnés d’histoire militaire que les amateurs de bandes dessinées historiques. Un dossier historique complète cette immersion dans l’univers d’un des plus célèbres généraux américains de la Seconde Guerre mondiale.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Bastogne

La première Escadrille Bleue

Album publié en 2024 aux éditions Clair de Lune.


Résumé éditeur

couverture bd La première Escadrille Bleue

L’escadrille Bleue appartenait à la Division Bleue, surnom donné à la 250e division d’infanterie de la Wehrmacht, en raison de la couleur des chemises de la Phalange espagnole à laquelle appartenaient la plupart des soldats.

La Division Bleue est créée immédiatement après que l’Allemagne a attaqué l’Union soviétique et elle est composée de volontaires espagnols encouragés par Franco afin de « lutter contre le bolchevisme » en Union soviétique, tout en préservant la neutralité espagnole.

C’est le 24 juillet 1941 que le train de volontaires en uniformes bleus de leurs unités d’origine quitta Madrid. Arrivés dans le Grand Reich, ils refusèrent les uniformes de la Wehrmacht, et c’est ainsi qu’ils se firent connaître comme la « Division Bleue ».

Et les volontaires-pilotes formèrent l’escadrille Bleue (Escuadrilla Azul) aux commandes de Messerschmitt Bf 109E.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La première Escadrille Bleue »

Dans « La Première Escadrille Bleue« , Antonio Gil et Daniel Ortega proposent une bande dessinée qui se distingue par son approche minutieuse et son engagement historique.

Ancrée dans l’histoire méconnue de l’Escuadrilla Azul, une unité de pilotes espagnols engagée aux côtés de la Wehrmacht sur le front de l’Est, l’œuvre parvient à capturer l’intensité des combats aériens de la Seconde Guerre mondiale tout en restant fidèle aux faits historiques.

Le trait réaliste de Gil, couplé à une utilisation subtile des couleurs, confère aux scènes de bataille une force visuelle remarquable. Les lecteurs sont plongés dans un univers où chaque détail, qu’il s’agisse des avions ou des uniformes, est méticuleusement représenté, renforçant l’immersion dans ce récit historique.

extrait bd La première Escadrille Bleue

La narration, bien que rigoureuse, souffre par moments d’un manque de dynamisme, notamment dans les dialogues, qui peuvent sembler trop explicatifs. Ce choix stylistique risque de ralentir le rythme pour les lecteurs en quête d’une intrigue plus fluide.

« La Première Escadrille Bleue » est une œuvre qui séduira les passionnés d’histoire militaire et les amateurs de bandes dessinées réalistes.



Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Werneuchen

L’ombre d’antan – Marne 1914 – Récits de la bataille de l’Ourcq

Album publié en 2024 aux éditions Inukshuk.


Résumé éditeur

couverture bd L'ombre d'antan - Marne 1914 - Récits de la bataille de l'Ourcq

Début septembre 1914, alors qu’elles se dirigent vers Paris, les 1re et 2e armées allemandes bifurquent et franchissent la Marne.


Face à elles, en défense de Paris, la 6e armée française se déploie au nord-est de Meaux. Le 5 septembre à midi, les premiers tirs d’artillerie résonnent…

Du destin du Lieutenant Péguy aux otages de Varreddes, en passant par les zouaves, héros d’Étrépilly, l’épopée de la Brigade marocaine, ou le quotidien des habitants de Meaux, neuf auteurs s’emparent de sept destins en sept récits pour nous raconter la bataille de l’Ourcq.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’ombre d’antan – Marne 1914 – Récits de la bataille de l’Ourcq »

Sorti en septembre 2024 aux éditions Inukshuk, « L’ombre d’antan – Marne 1914, Récits de la bataille de l’Ourcq » constitue une BD remarquable qui dépasse les codes traditionnels de la bande dessinée historique.
Cette production collective, fruit d’une collaboration entre la Société des Amis du Musée de la Grande Guerre et sept illustrateurs renommés, nous plonge avec une rare authenticité dans les premiers jours de la bataille de la Marne.

Les scénaristes Wallace et Philippe Zytka, reconnus pour leur expertise dans le domaine de la BD historique, orchestrent avec maestria sept récits qui embrassent la complexité humaine du conflit. Du destin tragique du lieutenant Charles Péguy, tué d’une balle au front le 5 septembre 1914 à Villeroy, aux otages de Varreddes, en passant par l’héroïsme des zouaves d’Étrépilly et l’épopée de la brigade marocaine sur la côte 107, chaque histoire révèle une facette différente de cette bataille décisive.

L’un des atouts de l’ouvrage réside dans la diversité stylistique de ses sept illustrateurs : Stéphan AgostoOlivier BrazaoFrancis CarinLaurent LibessartLucien RollinJean-Marc Stalner et Winoc. Cette pluralité graphique enrichit l’expérience de lecture en adaptant le trait à l’émotion de chaque récit.

extrait bd L'ombre d'antan - Marne 1914 - Récits de la bataille de l'Ourcq

Stéphan Agosto, formé aux arts graphiques et directeur artistique de formation, apporte une précision documentaire, particulièrement visible dans la représentation des uniformes et de l’équipement militaire. 
Jean-Marc Stalner et Lucien Rollin, auteurs chevronnés de la BD historique, déploient un trait mature qui sait allier réalisme et expressivité émotionnelle. Cette variété stylistique fait écho à celle développée dans le premier tome de la série, salué pour sa « diversité des styles graphiques et narratifs qui enrichit l’expérience de lecture ».

L’exigence documentaire transparaît dans chaque planche. Comme le souligne Jean-Christophe Ponot, président de la Société des Amis du Musée : « Nous validons chaque étape, tant sur l’écriture que sur les illustrations. Tout ce que vous lirez s’est réellement passé à 90% ». Cette minutie historique s’appuie sur les collections du Musée de la Grande Guerre, offrant aux illustrateurs un accès privilégié aux uniformes originaux et aux archives.

Le dossier historique de 30 pages qui complète les récits démontre cette volonté pédagogique.

« L’ombre d’antan – Marne 1914 » est une BD essentielle pour quiconque s’intéresse à la représentation de la Grande Guerre en bande dessinée. Alliant rigueur historique, diversité stylistique et profondeur émotionnelle, cet ouvrage collectif offre une lecture riche et nuancée d’un épisode crucial de notre histoire. Une réussite qui honore autant la mémoire des combattants que l’art du neuvième art.


L’ombre d’antan – récits de la Grande Guerre

Album publié en 2015 aux éditions Inukshuk.


Résumé éditeur

26 auteurs francophones et serbes croisent leurs visions artistiques et leurs regards personnels au travers de 14 récits, chroniques de soldats ou de civils, et nous racontent la Grande Guerre.

« L’Ombre d’antan, récits de la Grande Guerre » est un album collectif d’histoires courtes initialement publiées en Serbie.

A l’occasion du centenaire de la Grande Guerre, l’Institut Français à Belgrade et l’éditeur System Comics ont souhaité faire travailler ensemble des scénaristes francophones et des artistes serbes, autour de la première guerre mondiale.

Le projet, initialement titré « Lignes de Front », a reçu le label de la Mission du Centenaire et a été publié en octobre 2014.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’ombre d’antan – récits de la Grande Guerre »

« L’ombre d’antan – Récits de la Grande Guerre » est une œuvre magistrale qui plonge le lecteur dans les affres de la Première Guerre mondiale avec une rare intensité.

Ce recueil de 14 récits, fruit de la collaboration entre 26 auteurs francophones et serbes, parvient à capturer la brutalité de ce conflit.

Chaque récit offre une perspective unique sur la guerre, qu’il s’agisse du front, des tranchées, ou des vies bouleversées à l’arrière. La diversité des styles graphiques et narratifs enrichit l’expérience de lecture en apportant différentes sensibilités et approches. Par exemple, le scénario de « Fusillé pour l’exemple », appuyé par les lavis sombres d’Igor Krstic, illustre de manière poignante l’injustice subie par un soldat français, créant un impact émotionnel durable.

extrait bd L'ombre d'antan - récits de la Grande Guerre

La bande dessinée excelle aussi par son usage subtil de la couleur et du noir et blanc, chaque choix stylistique étant parfaitement adapté au ton du récit. Dans « Yanko le berger », les teintes chaudes et sombres soulignent la tragédie vécue par un village serbe sous occupation, tandis que les illustrations en noir et blanc de « Le conscrit » amplifient l’atmosphère de désolation et de mort omniprésente.

Un ouvrage à la fois esthétique et intellectuellement stimulant, qui mérite une place de choix dans la bibliothèque de tout amateur de bandes dessinées historiques.


Nostromo

Album publié en 2025 aux éditions Soleil.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Joseph Conrad publiée 14 octobre 1904.

Désireux d’établir un règne de justice et de paix au Costaguana, miné par les révolutions, Charles Gould consacre toute son énergie à la mine d’argent de San Tomé, première puissance économique du pays, dirigée de loin par des capitaux américains.
La paix semblait acquise sous le régime du président modéré, Ribiera. Mais un nouveau coup d’état, fomenté par le Général Montero, anéantit les espoirs.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Nostromo »

Nostromo transpose le roman exigeant de Joseph Conrad (1904) dans un récit à la chronologie désormais linéaire tout en conservant la densité psychologique des personnages. L’intrigue se déroule au XIXᵉ siècle dans la fictive république du Costaguana, où Charles Gould, héritier anglais devenu notable local, s’acharne à maintenir la paix grâce à la mine d’argent de San Tomé. Lorsque le général Montero fomente un coup d’État, seule la légende de Nostromo, « notre homme », capitaine des dockers, peut sauver le trésor de l’avidité générale.

Au niveau du scénario, Pierre Boisserie ajuste habilement la structure originelle en réduisant les flash-backs pour privilégier la tension politique et l’évolution intérieure de chacun : l’intrigant Martin Decoud, le pragmatique Gould et l’inébranlable Nostromo – dont la loyauté vacille, révélant l’emprise corruptrice de l’argent.

extrait bd Nostromo

Graphiquement, Cyrille Ternon utilise un trait réaliste et précis, rehaussé de couleurs en aplats et lavis sobres. Les cadrages épurés font ressentir la chaleur accablante du Costaguana et l’étau qui se resserre autour des personnages.

Cette adaptation offre une relecture à la fois accessible, immersive, visuellement cohérente, sans trahir la profondeur du roman de Conrad. À recommander aux lecteurs en quête d’un roman graphique à la fois intellectuel et passionnant.

Jan Karski – Edition 10 ans

Album publié en 2021 aux éditions Steinkis.


Résumé éditeur

couverture bd Jan Karski - Edition 10 ans

 » Monsieur, je n’ai pas dit que ce jeune homme mentait. J’ai dit que je suis incapable de le croire. Ce n’est pas la même chose. « 

1939. Jan Kozielewski, jeune Polonais de bonne famille, catholique, est happé par la guerre. Sous le nom de Jan Karski, il devient un agent de la résistance.

Sa mission : s’introduire au coeur du ghetto de Varsovie puis dans un camp d’extermination et transmettre son rapport au Président des États-Unis.

Peu de livres relatent l’histoire – extraordinaire, incroyable et passionnante – de Karski.

Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso lui rendent hommage à travers ce roman graphique.
Prix Cezam Île-de-France 2016


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jan Karski – Edition 10 ans »

La bande dessinée « Jan Karski » de Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso, publiée par Steinkis, est une œuvre qui interpelle par sa profondeur historique et émotionnelle.

À travers un dessin sobre mais puissant, Bonaccorso nous plonge dans l’horreur de la Seconde Guerre mondiale, rendant hommage à l’intrépidité de Jan Karski, ce résistant polonais devenu témoin des atrocités nazies.

Le scénario, habilement construit par Rizzo, retrace le parcours héroïque de Karski, depuis son engagement dans la résistance jusqu’à ses rencontres avec les dirigeants alliés, dont Churchill et Roosevelt. La BD s’appuie sur les mémoires de Karski, mais intègre également des éléments romancés, créant un récit à la fois fidèle et captivant.

extrait bd Jan Karski - Edition 10 ans

Le dessin, à la fois simple et expressif, capte l’essence des émotions, rendant palpable la terreur vécue dans le ghetto de Varsovie et les camps de transit.

« Jan Karski » reste une œuvre essentielle pour le devoir de mémoire. Cette bande dessinée est un hommage poignant à un homme dont le courage et la détermination ont permis de révéler au monde une des pages les plus sombres de l’histoire humaine​.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Ghetto de Varsovie