Étiquette : 2006

Cœur des ténèbres / Un avant-poste du progrès

Livre illustré publié en 2006 aux Editions Futuropolis.


Adapté du roman de Joseph Conrad (publié pour la première fois en 1899).

couverture bd Coeur des ténèbres - Un avant-poste du progrès

Dans Coeur des ténèbres, Conrad parle de la fin des grandes explorations et de l’avènement de la gestion capitaliste dans les colonies ; il parle de la supériorité technologique des Européens ; il parle de la distance entre l’idée colonialiste fondée sur le Progrès et la réalité des formes de la domination coloniale au Congo.

Tout cela constituait l’actualité coloniale de 1898. De cette actualité, Conrad ne tire aucune conséquence politique explicite. Coeur des ténèbres, de ce point de vue, n’est pas un pamphlet anticolonialiste.

Conrad n’y demande pas, pour l' »État indépendant du Congo », une véritable indépendance. Il n’y suppose pas que les Européens aient à reconnaître aux Africains une quelconque dignité.

La dignité des Africains est d’ailleurs ambiguë dans cette nouvelle. Paradoxalement, là résident sans doute la grandeur de Conrad et la puissante actualité de son texte.

Cœur des ténèbres parlait aux Européens de 1898 de ce que c’était que le Congo, et de ce qu’ils croyaient que c’était. Mais de cette double réalité Conrad a tiré une aventure de portée bien plus générale, peut-être universelle, d’une portée qui est, en tout cas, sans aucun doute, aujourd’hui encore, d’une immense valeur.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Cœur des ténèbres / Un avant-poste du progrès »

L’adaptation graphique de Cœur des ténèbres et Un avant-poste du progrès par Jean-Philippe Stassen et Sylvain Venayre transcende les frontières de la bande dessinée classique pour offrir une œuvre à la fois visuellement saisissante et narrativement profonde.
Inspirée des récits de Joseph Conrad, cette bande dessinée explore les thèmes de la colonisation, de l’avidité humaine et du désenchantement face au progrès.

Le style graphique de Jean-Philippe Stassen est remarquable : un trait noir épais délimite des surfaces intensément colorées, créant un équilibre entre esthétisme pictural et narration. Les personnages, stylisés mais expressifs, cohabitent harmonieusement avec des décors minutieusement travaillés.

extrait bd Cœur des ténèbres / Un avant-poste du progrès

Sur le plan narratif, Sylvain Venayre enrichit l’œuvre par une contextualisation historique et une analyse critique. Les choix scénaristiques, notamment l’utilisation de détails visuels subtils pour illustrer l’horreur (comme une chaussure ensanglantée flottant sur l’eau), traduisent avec finesse la violence implicite du texte original. De plus, l’absence d’une glorification explicite des personnages européens permet une lecture nuancée où les oppresseurs et les opprimés sont confrontés à leur humanité commune.

Cette bande dessinée s’adresse aux amateurs d’œuvres littéraires revisitées et aux lecteurs en quête d’une réflexion sur les méandres de l’histoire coloniale. Une réussite artistique et intellectuelle.

Les Voyages d’Alix – Les Vikings

Album publié en 2006 aux Editions Casterman.


couverture bd Les Voyages d'Alix - Les Vikings

Hommes du Nord, ils ont longtemps vécu ignorés du reste des populations d’Europe. Ce sont pourtant eux qui, parmi d’autres, ont poussé les tribus dites barbares à chercher de nouveaux territoires, ce qui entraîna le choc avec l’empire romain.

Les Vikings (nom générique recouvrant plusieurs peuplades) se sentaient irrémédiablement attirés par le Sud, ses richesses et ses ressources. On les vit jusque sur la Dordogne, où ils donnèrent naissance à des groupements troglodytiques tentant de leur échapper. Grands navigateurs, ils ont certainement atteint la côte est de l’Amérique du Nord, sans y faire souche.

Alix découvre les Vikings au moment où ils vont entamer leur expansion et la période des conquêtes. L’occasion de rencontrer une civilisation rude mais originale, souffrant de multiples idées reçues et de légendes négatives qui ne résistent pas aux découvertes archéologiques et au jugement de l’Histoire.

Éric Lenaerts décide de se lancer dans la bande dessinée en tant que dessinateur, dans un premier temps au Lombard (VALCOURT) et ensuite chez Casterman (LES ROMANTIQUES) et Soleil (LES ROYAUMES DE BORÉE). Il réside à Dion-Valmont, non loin de Bruxelles.

Jacques Martin est né à Strasbourg en 1921. C’est en 1948 qu’il crée le personnage d’Alix, publié dans un premier temps dans le journal Tintin. Depuis, ce maître incontournable de la bande dessinée historique multiplie les séries avec Alix, LEERANC,JHEN, ORION et tout récemment LOIS.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Voyages d’Alix – Les Vikings »

« Les Voyages d’Alix – Les Vikings » propose une immersion captivante dans l’univers fascinant des navigateurs scandinaves. Fidèle à la vocation éducative de la série, cet album s’appuie sur des recherches rigoureuses pour dévoiler une civilisation complexe, loin des stéréotypes habituels. Ici, les Vikings ne sont pas simplement des guerriers, mais aussi des explorateurs, des commerçants et des artisans, habilement présentés à travers un récit riche en détails.

Les illustrations d’Éric Lenaerts, particulièrement soignées, ajoutent une dimension visuelle remarquable à l’ouvrage. Chaque case respire l’authenticité historique, des drakkars finement représentés aux scènes de vie quotidienne, en passant par les paysages nordiques d’une beauté froide et majestueuse. Cette minutie graphique transporte littéralement le lecteur dans le monde des Vikings, offrant un voyage à la fois éducatif et esthétique.

extrait bd Les Voyages d'Alix - Les Vikings

La structure narrative, bien que discrète, remplit son rôle de fil conducteur pour accompagner le lecteur dans cette exploration.

« Les Voyages d’Alix – Les Vikings » s’affirme ainsi comme un ouvrage à la croisée du documentaire et de l’art graphique. Une BD pour les amateurs d’histoire et les curieux souhaitant découvrir, ou redécouvrir, les Vikings sous un angle nouveau et enrichissant.

Voyage au bout de la nuit

Album publié en 2006 aux Editions Futuropolis.


Adapté de l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline(publiée pour la première fois le 15 octobre 1932).

couverture bd Voyage au bout de la nuit

Le héros métaphysique de Céline est ce petit homme toujours en route, entre Chaplin et Kafka mais plus coriace qu’eux, vous le redécouvrez ici, perplexe, rusé, perdu, ahuri, agressé de partout, bien réveillé quand même, vérifiant sans cesse l’absurdité, la bêtise, la méchanceté universelles dans un monde de cauchemar terrible et drôle.

Céline lui-même a comparé son style aux bandes dessinées, aux « comics ». C’était pour dire qu’il allait toujours au vif du sujet, au nerf de la moindre aventure.

Ce Tardi-Céline l’aurait ravi. L’œil traverse le récit comme une plume hallucinée, on voit le déplacement sans espoir mais plus fort, dans son rythme de mots et d’images, que tout désespoir. Il faut relire Céline en le voyant. Tardi lui ouvre l’espace. Le grouillement et la simplicité des épisodes et du jugement qu’il porte se redéployent. Céline a dit la vérité du siècle : ce qui est là est là, irréfutable, débile, monstrueux, rarement dansant ou vivable. Le Voyage recommence. Les éclairs dans la nuit aussi.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Voyage au bout de la nuit »

Dans cette adaptation illustrée de Voyage au bout de la nuit, Jacques Tardi réussit un tour de force en donnant une nouvelle dimension au chef-d’œuvre de Louis-Ferdinand Céline.

En associant son style graphique caractéristique, sombre et incisif, au texte brutal de Céline, Jacques Tardi parvient à insuffler au récit une intensité visuelle qui sublime les mots de l’auteur.

extrait bd Voyage au bout de la nuit

Ses illustrations en noir et blanc, qui rappellent les ambiances oppressantes des tranchées et des bas-fonds urbains, amplifient le sentiment de désillusion qui habite Ferdinand Bardamu. Les visages marqués, les décors lourds et les scènes de guerre deviennent des extensions visuelles de la prose célinienne, permettant au lecteur de ressentir la noirceur de ce monde sans pitié. Jacques Tardi ne cherche pas à embellir, mais plutôt à retranscrire l’âpreté et la cruauté qui font la force de cette œuvre.

Loin d’alourdir le texte, l’art de Jacques Tardi l’enrichit et le prolonge. Cette édition illustrée devient ainsi un dialogue entre deux artistes : Céline, avec sa plume acérée, et Jacques Tardi, avec son trait tranchant.


C’est un voyage visuel et littéraire, une redécouverte qui rend hommage à l’audace et à la profondeur du texte original.
Cette collaboration unique offre une lecture renouvelée, captivante et poignante de Voyage au bout de la nuit.

Les Contes De Brocéliande – Tome 4 – Du rififi en Bretagne

Album publié en 2006 aux éditions Soleil Productions.


Résumé éditeur

couverture bd Les Contes de Broceliande tome 4

La forêt de Brocéliande est menacée !

Un malfaisant souhaite la transformer en terrain de jeux pour déchets ménagers en tout genre.

Scandalisés, les autochtones tentent de lui opposer une résistance farouche, en vain.

Le scélérat qui dirige les opérations est un type puissant qui ne recule devant rien, pas même le meurtre.

Malheureusement pour lui, nos humanistes préférés, la bande des Teigneux, va entrer dans la danse et lui apprendre les bonnes manières.

Entre conte breton et polar humoristique, cet album cherche juste à distraire les lecteurs tout en leur expliquant qu’à force de « saloper » la planète, on finit parfois par se faire « botter les bas morceaux ».


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Contes de Brocéliande – Tome 4 – Du rififi en Bretagne »

« Les Contes De Brocéliande – Tome 4 : Du rififi en Bretagne » se distingue comme une œuvre captivante et éclectique qui marie le conte breton traditionnel avec un récit policier humoristique.

Philippe Chanoinat et ses collaborateurs parviennent à animer la forêt mythique de Brocéliande avec une intrigue contemporaine où un entrepreneur malfaisant menace de transformer cette terre légendaire en décharge.

Les illustrations, réalisées par Christophe Babonneau, Phil Castaza et d’autres, se distinguent par leur finesse et leur capacité à immerger le lecteur dans cet univers magique. Les couleurs vibrantes et les détails minutieux enrichissent chaque planche, rendant hommage à la beauté mystique de Brocéliande​​.

extrait Les Contes de Brocéliande - Tome 4 - Du rififi en Bretagne

L’histoire juxtapose habilement les traditions anciennes et les préoccupations modernes, créant une narrative à la fois divertissante et réfléchie. La « bande des Teigneux » incarne une résistance farouche et humoristique contre les forces destructrices, illustrant le combat éternel entre le bien et le mal, le progrès et la préservation de la nature​​.

On pourrait pointé du doigt une certaine superficialité dans le scénario et une dissonance entre le langage moderne et le contexte traditionnel, ce qui pourrait perturber les puristes des contes bretons​.

Ce quatrième tome est une lecture réjouissante qui invite à réfléchir sur notre rapport à la nature et à la tradition, tout en offrant une escapade agréable et visuellement splendide dans l’univers de Brocéliande.



Lieu visité par la bd en Bretagne

Foret de Brocéliande

Guillaume Seznec – Une vie retrouvée

Album publié en 2006 aux éditions Ouest-France


Résumé éditeur

couverture bd bd Guillaume Seznec Une vie retrouvée

C’est sans doute l’affaire criminelle la plus mystérieuse du XXe siècle.

Elle a toujours passionné, non seulement la Bretagne, mais aussi la France entière.

En 1923, un notable disparaît… Bien qu’il n’y ait pas de cadavre, ni de preuves, ni d’aveu, son ami est accusé de l’avoir assassiné.

Il sera condamné au bagne à perpétuité.

Cet homme, qui clamera toujours son innocence, s’appelle Guillaume Seznec...


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Guillaume Seznec – Une vie retrouvée »

« Guillaume Seznec – Une vie retrouvée » est une bande dessinée qui plonge avec brio dans l’une des énigmes judiciaires les plus fascinantes du XXe siècle. L’histoire de Guillaume Seznec, accusé du meurtre d’un notable breton en 1923, malgré l’absence de preuves tangibles, est un récit aussi bouleversant qu’intriguant.

L’auteur, Pascal Bresson, parvient à condenser cette saga complexe en seulement 64 pages, sans pour autant sacrifier la richesse des détails. Sa démarche autobiographique donne une perspective personnelle, et parfois partiale, mais c’est ce qui rend cette œuvre si émotionnelle. On ressent la détermination inébranlable des Seznec à laver leur honneur et à rétablir la vérité.

extrait bd Guillaume Seznec - Une vie retrouvée

Le livre bénéficie d’une accessibilité qui en fait une excellente introduction à l’affaire Seznec, s’adressant à un public jeune tout en offrant une exploration intéressante pour les lecteurs chevronnés.

Denis Seznec, en préface, mérite des éloges pour son engagement envers la réhabilitation de son grand-père.

« Guillaume Seznec – Une vie retrouvée » est un résumé brillant de cette affaire complexe, parfait pour ceux qui souhaitent plonger dans l’histoire de manière accessible.


Toutes les bd sur l’affaires Seznec

Pour aller plus loin retrouver ci dessous les autres bandes dessinées sur l’affaire Seznec référencées sur le histoiregeobd.com


Un homme est mort

Album publié en 2006 aux éditions Futuropolis.


Résumé éditeur

couverture bd Un homme est mort

1950. La guerre est finie depuis cinq ans.

De Brest il ne subsiste plus rien.

Brest est un désert. Il faut tout reconstruire.
1950. Brest est un immense chantier. Une nouvelle ville va surgir, rectiligne, ordonnée, moderne. Ce sera Brest-la-Blanche qui très vite deviendra Brest-la-Grise.
1950. C’est la grève. De violents affrontements surviennent lors des manifestations. La police tire sur la foule. Un homme est tué. Édouard Mazé.
Un peuple entier accompagnera son cercueil.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Un homme est mort »

« Un homme est mort » est une bande dessinée captivante qui plonge le lecteur dans le Brest de l’après-guerre, mettant en lumière les luttes ouvrières de 1950.

Basée sur des faits réels, l’histoire évoque la mort d’Édouard Mazé, un militant syndicaliste, lors d’une manifestation. .

La BD marie réalisme et émotion, grâce à un travail documentaire minutieux. Les dessins puissants et les couleurs rétro ajoutent à l’atmosphère poétique.

extrait Un homme est mort

Les personnages sont captivants. Les pages décrivant les funérailles sont particulièrement émouvantes. L’histoire du film tourné clandestinement devient un symbole de solidarité et de résistance.

L’œuvre réussit à allier pédagogie et divertissement, tout en rappelant l’importance de préserver la mémoire collective.

« Un homme est mort » est une réussite, offrant une plongée fascinante dans l’histoire méconnue de Brest en 1950.


Toutes les bd sur la ville de Brest


Lieu visité par la bd en Bretagne

Brest

Larmes de fées – Tome 01 – La Mélopée des Abers

Album publié en 2006 aux éditions Soleil.


couverture bd larmes de fées T01

Concarneau, fin du XIXe siècle. Gwenn assiste, impuissante, au naufrage en mer d’Iroise du Dundee, le navire de son mari Erwan.

Dans l’épave échouée du bateau, elle retrouve le livre de bord de son époux, qui révèle un secret ancestral de marin : les Morriganes et les chevaliers Sylvains.

Nul ne sait ce qui motive leur combat, mais tout semble lié à la dryade, une nymphe de la forêt, qui fait pleurer les fées par ses poèmes.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Larmes de fées »

« Larmes de fées » est une BD captivante qui nous plonge dans l’univers mystique de la Bretagne, entre légendes marines et créatures fantastiques.

L’histoire tourne autour de Gwenn, une femme déterminée à découvrir la vérité sur la disparition de son mari et de son fils, emportés par une tempête dévastatrice.

La narration habilement équilibrée entre le surnaturel et l’humanité des personnages crée une atmosphère envoûtante.

extrait bd Larmes de fées - Tome 01 - La Mélopée des Abers

Les illustrations, réalisées dans des tons naturels et ombrés, capturent parfaitement l’émotion présente dans le récit.

On découvre les korrigans, les Moriganes, et d’autres créatures celtiques tout en suivant les péripéties de Gwenn, désormais dotée des pouvoirs d’une Dryade.

Cette bande dessinée est un régal pour les amateurs de fantasy et les passionnés de la culture celtique.

L’intrigue se complexifie avec l’arrivée de nouveaux personnages et enjeux, promettant une suite riche en surprises. « Larmes de fées » nous transporte au cœur d’une Bretagne mystérieuse où les destins humains et surnaturels s’entremêlent, laissant planer une aura de mystère et d’anticipation.



Lieu visité par la bd en Bretagne

Concarneau