Étiquette : 2014

Erik le Rouge, Roi de l’hiver

Album publié en 2014 aux éditions Casterman.


Résumé éditeur

couverture bd Erik le Rouge, Roi de l'hiver

En l’An 982, Erik Torvaldsson, mieux connu sous le nom d’Erik le Rouge, quitta l’Islande après une sanglante querelle de voisinage. Parti vers le Nord à la recherche d’une mystérieuse île, il finit par la trouver.
Il appela cette terre désertique Groenland – le Pays Vert – afin d’attirer de nombreux colons. Largesses et corruption marquèrent un règne païen qui – loin des prêtres et des rois chrétiens – dura jusqu’à l’aube de l’An Mil.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Erik le Rouge, Roi de l’hiver »

Søren Mosdal, auteur danois, livre avec Erik le Rouge, Roi de l’hiver une BD ambitieuse qui plonge le lecteur aux confins du Groenland au tournant de l’an mil. Inspirée des sagas historiques authentiques, cette bande dessinée de 136 pages raconte la confrontation entre Erik Torvaldsson, le patriarche viking aux cheveux rouges, et l’inexorable avancée du christianisme incarnée par le retour de son fils Leif, accompagné d’un prêtre norvégien.

La BD explore les tensions générationnelles et religieuses qui déchirent la colonie groenlandaise. Søren Mosdal ne se contente pas d’un récit d’aventures : il dépeint la psychologie tourmentée d’un chef vieillissant, dépassé par l’évolution de son époque, confronté aux « démons » de sa propre violence.

extrait bd Erik le Rouge, Roi de l'hiver

Graphiquement, Søren Mosdal développe un style acéré et puissant qui tourne par moments à l’abstraction. Son trait anguleux et torturé, rehaussé d’une palette restreinte dominée par les rouges et les noirs, traduit l’âpreté des mœurs et la rudesse de cet environnement glacial. Les séquences oniriques et surnaturelles, mêlant réalité historique et mythologie nordique, créent une atmosphère unique où se côtoient transes chamaniques et visions hallucinées.

Søren Mosdal réussit le pari de transformer un épisode historique méconnu en une BD de qualité, naviguant habilement entre documentation rigoureuse et interprétation artistique. Une bande dessinée qui séduira les passionnés d’histoire scandinave.

La Ligue des économistes extraordinaires

Album publié en 2014 aux éditions Dargaud.


Résumé éditeur

couverture bd  La Ligue des économistes extraordinaires

Avec La Ligue des économistes extraordinaires, Benoist Simmat et Vincent Caut imaginent un manuel présentant les plus grandes figures du monde économique qui s’adresse à tous.
Ce manuel à l’usage des économistes en herbe présente la vie et l’œuvre des quarante personnalités les plus importantes dans le domaine de l’économie.
Des planches, des strips et de nombreux textes racontent, expliquent, analysent pourquoi, oui, pourquoi les économistes sont plus passionnants encore que l’économie.
Au fil de rubriques comme « Vie sa vie », « Thèses, antithèses, foutaises », « L’anecdote qui tue » et « Pourquoi il s’est planté, merci ! », on apprend tout en s’amusant !
Un manuel pour apprendre, découvrir ou redécouvrir l’économie et ses grands hommes tout en s’amusant.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Ligue des économistes extraordinaires »

La Ligue des économistes extraordinaires de Benoist Simmat et Vincent Caut ne prétend pas être une bande dessinée traditionnelle, mais plutôt un manuel graphique iconoclaste. Benoist Simmat, journaliste économique expérimenté, et Vincent Caut, jeune dessinateur-blogueur alors âgé de 23 ans, décortiquent quarante figures majeures de la pensée économique en trois chapitres distincts : les classiques, les révolutionnaires et les contemporains.

Le génie de l’ouvrage réside dans sa structure hybride et son ton délibérément critique. Chaque économiste reçoit un traitement en trois parties : une biographie personnelle, l’exposition de sa théorie, et surtout « Pourquoi il s’est planté, merci ! », section qui interroge les failles de chaque doctrine à l’épreuve des réalités historiques. Les strips de Vincent Caut,, volontairement anachroniques et railleurs, égaient un propos dense.

extrait bd bd La Ligue des économistes extraordinaires

Destiné à la vulgarisation, cette ouvrage pose une question philosophique sous-jacente : l’économie est-elle une science ou un débat perpétuel ? Par son approche démystifiante et son humour mordant, La Ligue des économistes extraordinaires rappelle que les théories, si séduisantes soient elles, butent invariablement contre les complexités du réel.

Les Thanatonautes – 3 – Le Temps des professionnels

Album publié en 2014 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

Adapté du roman de Bernard Werber publié le 28 janvier 1994.

À l’assaut du dernier continent inexploré par l’Homme : la Mort
Poussés par le président Lucinder, les thanatonautes parviennent finalement à percer le secret de la pesée des âmes et de la réincarnation. Mais cette fabuleuse révélation provoque soudain auprès de la population un dangereux fatalisme.
En effet, à quoi bon entreprendre quoi que ce soit puisque nos vies antérieures ont déjà défini notre karma ? Pourquoi accomplir des efforts si notre destinée est déjà écrite là-haut ?

Troisième et dernier volume de l’adaptation en BD du chef-d’œuvre de Bernard Werber ! Une aventure métaphysique, entre science et philosophie, un récit épique, drôle et humain, pour un voyage au-delà des frontières de notre imagination.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Thanatonautes – 3 – Le Temps des professionnels »

Adaptée du roman de Bernard Werber par Éric Corbeyran (scénario) et magnifiée par les traits de Pierre Taranzano (dessin & couleurs), cette BD clôt le cycle des Thanatonautes.

 Éric Corbeyran prolonge l’interrogation sur la vie après la mort en exposant les conséquences sociétales de la révélation de la pesée des âmes : un fatalisme collectif qui questionne la liberté et le sens de l’effort. Les protagonistes, de Michael Pinson à Raoul Razorbak, gagnent en profondeur face aux dilemmes éthiques imposés par le président Lucinder, dont les motivations mêlent ambition politique et soif de transcendance.

Le style graphique de Pierre Taranzano oscille entre réalisme anguleux et touches romantiques pour dépeindre à la fois la rigueur scientifique des thanatodromes et la féérie de l’au-delà. Les contours nets et la palette contrastée renforcent l’atmosphère à la fois épique et intime de cette odyssée des âmes.

Grâce à l’alchimie réussie entre le scénario audacieux d’Éric Corbeyran et le dessin vibrant de Pierre Taranzano, ce “Temps des professionnels” conclut magistralement le cycle, séduisant autant les passionnés de Bernard Werber que les amateurs de récits philosophiques et graphiquement audacieux.


La promesse de l’aube

Album publié en 2014 aux éditions Futuropolis.


Résumé éditeur

D’après le roman de Romain Gary  publié le 29 avril 1960.

couverture bd La promesse de l'aube

Ce n’est pas peu dire que l’œuvre de Joann Sfar est liée à celle de Romain Gary.
À l’occasion de la sortie de son film, Gainsbourg, vie héroïque, il disait déjà : « J’ai passé mon temps à me dire que je faisais un film sur Romain Gary… « .
Pour honorer le centenaire de la naissance de l’écrivain, Sfar lui rend hommage en s’appropriant une de ses oeuvres, l’accompagnant de son trait nerveux, de sa liberté de ton et avec sa générosité coutumière.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La promesse de l’aube »

À l’occasion du centenaire de la naissance de Romain Gary, Joann Sfar rend un hommage vibrant à l’écrivain en illustrant son célèbre roman autobiographique. Cette adaptation, publiée chez Futuropolis-Gallimard en 2014, transforme La promesse de l’aube en une œuvre graphique de 536 pages qui respecte scrupuleusement l’intégralité du texte original.

L’adaptation de Joann Sfar dépasse la simple illustration pour créer une véritable symbiose entre les mots de Romain Gary, et son trait expressif. Le dessinateur du Chat du Rabbin parvient à traduire visuellement la complexité émotionnelle du récit : la relation fusionnelle entre Romain et sa mère russe, cette femme chimérique qui façonne les rêves de grandeur de son fils. L’artiste s’attarde particulièrement sur les regards et les expressions, ces détails qui révèlent la vérité psychologique des personnages.

Joann Sfar déploie sa technique du noir et blanc à l’encre de Chine, utilisant des « simples » crayonnés qui révèlent pourtant une maîtrise consommée. Son trait tremblé, tracé à la main avec ses imperfections assumées, épouse parfaitement l’alternance entre humour et mélancolie qui caractérise l’œuvre de Romain Gary. Cette esthétique volontairement imparfaite, loin du dessin académique, permet de saisir l’authenticité des émotions et la spontanéité des souvenirs d’enfance. Joann Sfar restitue avec justesse cette « dette écrasante » que ressent le narrateur envers sa mère, ainsi que la tendresse mêlée de clairvoyance qui caractérise ce chef-d’œuvre.

Cette adaptation constitue un double chef-d’œuvre où se rencontrent deux talents exceptionnels. Joann Sfar prouve une fois encore sa capacité à s’emparer des grandes œuvres littéraires pour les magnifier graphiquement, offrant aux lecteurs une nouvelle façon d’appréhender ce monument de la littérature française du XXe siècle.

Falaises

Album publié en 2014 aux éditions de l’Olivier.


Résumé éditeur

Adapté du roman d’Olivier Adam publié le 4 aout 2005.

Étretat.
Sur le balcon d’une chambre d’hôtel, un homme veille. Au bout de son regard : les falaises éclairées d’où s’est jetée sa mère, vingt ans plus tôt.
Le temps d’une nuit, le narrateur déroule le film de sa vie, cherche dans sa mémoire rétive les traces de cette mère disparue.
Il fouille son enfance, revient sur sa jeunesse perdue, sur son père brutal, son frère en fuite, ses années à Paris.
Ce qu’il puise dans ses souvenirs : un flot d’images, de sensations, de lieux, d’apparitions. Et cette question : comment suis-je encore en vie ?

L’adaptation sensible que réalisent Thibault Balahy et Loic Dauvillier parvient remarquablement à transposer le roman d’Olivier Adam en une oeuvre nouvelle : le jeu des images et des couleurs, le contraste ménagé par les citations du texte original et les planches souvent muettes, laissent émerger une enfance douloureuse et indicible, qui n’empêche pas un dénouement lumineux.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Falaises »

Loïc Dauvillier propose, avec Falaises, une adaptation en bande dessinée du roman éponyme d’Olivier Adam (2005) qui explore la mémoire et le deuil. Publié en avril 2014 aux éditions de l’Olivier, cet album d’intimité sombre et apaisée suit un homme revenant sur les lieux du suicide maternel vingt ans après.

La narration joue sur la retenue : les rares dialogues distillent des fragments de texte original, tandis que les séquences muettes laissent affleurer la douleur et la solitude du narrateur. Les thèmes majeurs – perte, reconstruction et filiation – s’articulent sans artifice, soulignant la fragilité des souvenirs et l’urgence de « rester en vie » face à l’absence.

extrait bd Falaises

Graphiquement, Thibault Balahy adopte un style impressionniste où dominent des bleus nuancés, dessinant des paysages et des intérieurs légèrement floutés. Les planches fluides et aériennes traduisent l’instabilité des sensations et l’horizon possible d’une renaissance.

Falaises séduit par son équilibre entre mélancolie et lumière. Destinée aux amateurs de récits contemplatifs et sensibles.

L’économie en BD : La microéconomie

Album publié en 2014 aux éditions Eyrolles.


Résumé éditeur

couverture bd L'économie en BD : La microéconomie

L’économie peut être simple, nous parler de notre quotidien… et même nous faire rire. C’est le pari que prennent les auteurs de cette bande-dessinée pas comme les autres, qui entraîne le lecteur à la (re-)découverte de la microéconomie.

L’économie en BD décrit ainsi les grands principes – maximisation de l’utilité, théorie des jeux, dilemme du prisonnier, sélection adverse, etc. – de façon décalée et ludique, dans un souci constant de pédagogie. Et, soudain, la théorie se voit ajouter ce petit grain de sel qui lui donne la saveur de la vraie vie…

Probablement le meilleur manuel d’économie que vous ayez pu lire !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’économie en BD : La microéconomie »

« L’économie en BD : La microéconomie » de Yoram Bauman et Grady Klein offre une introduction originale et brillante aux fondements de la microéconomie. Publié en France par Eyrolles en 2014, ce premier tome de la série traduit l’impalpable abstraction économique en saynètes visuelles claires et engageantes.

Yoram Bauman, économiste reconnu pour ses spectacles humoristiques, distille son expertise à travers un scénario pédagogique rythmé par des dialogues vifs et des exemples concrets du quotidien. Il aborde les grands thèmes – maximisation de l’utilité, théorie des jeux, sélection adverse, efficacité de Pareto – sans céder à la vulgarisation outrancière. À ses côtés, Grady Klein propose un trait simple et expressif : ses personnages caricaturaux incarnent les agents économiques, rendant immédiatement lisibles les mécanismes de marché et les interactions stratégiques.

Le mariage du texte et de l’image crée un cours illustré. L’humour, toujours affûté, facilite la rétention des concepts tout en respectant la rigueur scientifique.

Accessible aux lycéens, étudiants et autodidactes, cet album s’impose comme un outil pédagogique pour appréhender avec clarté les enjeux de la microéconomie.

Napoléon – Tome 1


Album publié en 2014 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

« L’imagination gouverne le monde. »

couverture bd Napoléon - Tome 1

Le petit caporal, l’Ogre Corse, L’usurpateur… bien des noms ont servi à désigner Napoléon Bonaparte, pour le fustiger comme pour lui rendre hommage.
Aujourd’hui encore, sa personne et l’impact de son règne font débat. Mais tous s’accordent pour dire que la marque qu’il a laissée sur son époque et sur les générations futures est prégnante.
Napoléon est sans aucun doute l’archétype du grand homme ayant bouleversé le monde. Un homme à l’ambition et au charisme démesurés. Un homme qui deviendra tour à tour général, consul et empereur.
Son héritage, territorial, politique, législatif, institutionnel, sur la société française et sur le monde entier est inégalé.

Puisqu’un si grand destin n’aurait pu être traité en seulement 46 planches, Napoléon est la première série en plusieurs albums de la collection « Ils ont fait l’Histoire ».
Ce premier volume centré sur la période 1793-1799, scénarisé par le grand Noël Simsolo et sous le regard de Jean Tulard (l’historien de référence sur Napoléon), nous narre les premières campagnes militaires du futur Empereur : de la prise de Toulon à son retour d’Égypte.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Napoléon – Tome 1 »

La collection « Ils ont fait l’Histoire » trouve avec Napoléon son projet le plus ambitieux. Noël Simsolo, épaulé par Jean Tulard, historien de référence de l’époque napoléonienne, bénéficie ici d’un triptyque pour retracer l’ascension fulgurante de Bonaparte. Ce premier tome, centré sur la période cruciale de 1793-1799, nous transporte des remparts de Toulon aux sables d’Égypte, révélant les prémices d’un destin exceptionnel.

Le récit dépeint avec précision la transformation d’un jeune officier d’artillerie corse en légende militaire. Noël Simsolo excelle dans la construction du scénario, alternant intrigues politiques et scènes de batailles spectaculaires. L’approche chronologique permet de saisir comment Bonaparte forge méthodiquement sa réputation, notamment lors de la prise de Toulon où il révèle son génie tactique.

Graphiquement, Fabrizio Fiorentino déploie un style classique aux détails précis, reconstitution minutieuse des décors et costumes d’époque. Diplômé de l’Académie des beaux-arts de Naples et fort d’une expérience chez Marvel et DC Comics, l’artiste italien maîtrise particulièrement les scènes d’action dynamiques. Ses compositions rendent avec justesse les atmosphères tendues des discussions politiques comme l’épique des combats. La colorisation d’Alessia Nocera accompagne efficacement cette reconstitution historique.

L’expertise de Jean Tulard constitue l’atout majeur de cette œuvre. Spécialiste incontournable de l’Empire, il garantit une rigueur historique exemplaire.

Cette première partie réussira à captiver tant les néophytes que les passionnés d’histoire. En révélant les ressorts de l’ascension bonapartiste, elle pose les fondements d’une biographie de référence.


Lieu visité par la bd en Corse

Ajaccio

Carnets 14-18 : Quatre histoires de France et d’Allemagne

Album publié en 2014 aux Editions Le Buveur d’Encre.


couverture bd Carnets 14-18 : Quatre histoires de France et d'Allemagne

Carnets 14-18 – Quatre histoires de France et d’Allemagne raconte le quotidien de René Lucien, Nessi et Walter, deux jeunes Français et deux jeunes Allemands qui vivent cette Première Guerre mondiale, au front, à l’arrière ou dans les villages à proximité immédiate de la ligne de feu.
Ces récits, adaptés avec beaucoup de finesse et de respect à l’égard des sources historiques, nous montrent une humanité blessée, traumatisée, transformée par la guerre, mais aussi assoiffée de vie.
Cet ouvrage ne nous aide pas seulement à comprendre la guerre mais aussi l’après-guerre et, au-delà, notre époque.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Carnets 14-18 : Quatre histoires de France et d’Allemagne »

Cette bande dessinée franco-allemande d’Alexander Hogh et Jörg Mailliet constitue un témoignage exceptionnel sur la Première Guerre mondiale. S’appuyant sur de véritables carnets et mémoires de quatre jeunes gens – René Lucot, Lucien Laby côté français, Walter Bärtel et Nessi Zenker côté allemand –, l’œuvre transcende les approches nationales traditionnelles de 14-18.

La force du scénario réside dans cette construction narrative épisodique qui fait alterner les récits des quatre protagonistes, créant un panorama des sociétés française et allemande en guerre. Alexander Hogh, docteur en philosophie et spécialiste des documentaires historiques, privilégie l’expérience individuelle pour éclairer le destin collectif. Chaque personnage – qu’il soit combattant, témoin ou civil – apporte sa perspective unique sur l’enthousiasme initial, la réalité du front et l’évolution des mentalités.

extrait bd Carnets 14-18 : Quatre histoires de France et d'Allemagne

L’approche graphique de Jörg Mailliet, illustrateur franco-allemand formé à l’école Émile Cohl, mérite une attention particulière. Son trait réaliste et expressif sert remarquablement la dimension émotionnelle des témoignages. Les décors fouillés et les visages expressifs donnent vie à ces témoins d’époque. La mise en couleurs chatoyante contraste habilement avec la gravité du propos.

L’originalité de la BD tient à sa capacité à proposer une lecture mémorielle commune de part et d’autre du Rhin. En entrelaçant les destins de Walter, engagé volontaire de dix-sept ans et demi, de Nessi confrontée aux difficultés du ravitaillement, de René enfant de six ans à Villers-Côtterêts ou de Lucien, étudiant en médecine rémois, les auteurs révèlent l’universalité de l’expérience guerrière au-delà des frontières nationales.

Le dossier documentaire final, enrichi de photographies familiales et de documents d’époque, confirme la rigueur du projet et de son ambition pédagogique. Cette bande dessinée offre ainsi un outil précieux pour appréhender la Grande Guerre dans sa dimension humaine, loin des seules considérations stratégiques ou politiques.

Pinocchio (adapté par David Chauvel)

Album publié en 2014 aux Editions Delcourt.


Adapté du roman de Carlo Collodi (publié pour la première fois en février 1883).

(Re)découvrez Pinocchio, l’un des plus merveilleux contes de fées, dans une version modernisée et transcendée par le dessin de Tim McBurnie. Un bel écrin pour un joyau de poésie.

Pinocchio, pantin de bois né des mains du menuisier Geppetto est un bien mauvais fils, qui a envoyé son père en prison et doit se faire pardonner.
Ainsi débute l’histoire du pantin qui voulait devenir un vrai petit garçon.
Un récit hors du temps, jouant des contrastes pour évoquer des thèmes universels comme la paternité ou le rapport à la différence.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Pinocchio »

Publié en novembre 2014 chez Delcourt, Pinocchio est une adaptation fidèle du conte de Carlo Collodi par le scénariste David Chauvel et illustrée par l’Australien Tim McBurnie. En près de 80 pages, ce one-shot plonge le lecteur dans la version originelle, plus sombre et morale que celle popularisée par Disney.

David Chauvel recrée le parcours initiatique du pantin de bois en soulignant la ruse, la cruauté et la quête de rédemption de Pinocchio, thèmes centraux du texte de 1881–1883 par Carlo Collodi. Le scénariste évite les artifices modernistes pour conserver l’aspect feuilleton authentique et magnifier les dilemmes moraux : mensonge, obéissance et paternité se répondent dans un récit rythmé, où chaque péripétie révèle la profondeur psychologique du héros.

Le trait fin et théâtral de Tim McBurnie capte à la fois la naïveté du personnage et l’atmosphère onirique du conte. Sa palette pastel crée un contraste saisissant entre la douceur apparente des planches et la noirceur des épreuves traversées par Pinocchio, renforçant l’émotion à travers des visages expressifs et des décors variés.

Par son équilibre entre fidélité textuelle et parti-pris visuel, Pinocchio se distingue comme une œuvre à la fois respectueuse du conte original et personnellement marquée par ses auteurs. Cette bande dessinée s’adresse autant aux adolescents qu’aux adultes souhaitant redécouvrir l’un des piliers de la littérature enfantine sous un jour plus nuancé.

La Petite Princesse Sara

Album publié en 2014 aux éditions Nobi Nobi.


Résumé éditeur

Adapté du roman « La Petite Princesse » de Frances Hodgson Burnett publié en 1905.

couverture bd La Petite Princesse Sara

Sara Crewe est une enfant de sept ans placée dans un pensionnat à Londres par son père, riche homme d’affaires aux Indes.
Passionnée de contes et légendes, Sara saura se faire aimer par ses talents de conteuse. Son monde bascule à la mort de son père après sa faillite.
L’horrible directrice, Miss Minchin fera alors d’elle une domestique et n’aura de cesse de la tourmenter et de l’exploiter…
Sara réussira-t-elle à tenir la promesse faite à son père de devenir une princesse malgré toutes les épreuves qu’elle devra endurer ?

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Petite Princesse Sara »

Cette adaptation manga de La Petite Princesse Sara d’Azuki Nunobukuro constitue une réussite éditoriale au sein de la collection « Les Classiques en Manga » de nobi nobi !. L’œuvre transpose avec finesse le roman éponyme de Frances Hodgson Burnett, publié en 1905, dans l’univers graphique japonais, créant ainsi un pont culturel entre la littérature victorienne et l’esthétique manga contemporaine.

L’adaptation puise dans un patrimoine littéraire solide : le roman original de Frances Hodgson Burnett, initialement publié sous forme de feuilleton en 1888 puis développé en roman complet en 1905. Cette histoire, qui raconte la transformation de Sara Crewe d’enfant privilégiée en domestique maltraitée avant sa rédemption finale, s’inscrit dans la tradition des romans d’apprentissage victoriens

Azuki Nunobukuro parvient à condenser l’intégralité du roman en quatre chapitres sur environ 200 pages, un défi relevé avec brio. La mangaka préserve l’essence du récit original tout en l’adaptant aux codes du manga shojo. Les moments clés – l’arrivée de Sara au pensionnat, la mort de son père, sa chute sociale et sa rédemption finale – sont restitués avec une fidélité remarquable à l’œuvre source

extrait bd La Petite Princesse Sara

Le trait d’Azuki Nunobukuro s’inscrit parfaitement dans l’esthétique shojo, avec ses proportions délicates et ses expressions faciales expressives. La mangaka maîtrise l’art de la transition émotionnelle, passant des scènes lumineuses de bonheur aux moments sombres de détresse avec une palette graphique adaptée. Les yeux scintillants typiques du genre manga deviennent ici des vecteurs d’émotion authentiques qui renforcent l’impact dramatique des épreuves de Sara.

La Petite Princesse Sara d’Azuki Nunobukuro est une invitation à la redécouverte d’un classique intemporel. Cette œuvre s’adresse autant aux lecteurs nostalgiques du dessin animé qu’aux jeunes découvrant cette histoire pour la première fois