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Tsiganes – Une mémoire française 1940-1946

Album publié en 2021 aux éditions Steinkis.


Résumé éditeur

couverture bd Tsiganes - Une mémoire française 1940-1946

6 avril 1940, un décret « astreint à résidence, sous surveillance policière, tout nomade ».

Vichy se chargera de l’appliquer. Près de Saumur, plus de 3 000 Gitans sont ainsi internés, dans des conditions inimaginables, dans un camp de concentration administré par la gendarmerie française.

Kkrist Mirror a rencontré de nombreux témoins et rend également hommage à l’abbé Jollec qui a sacrifié sa vie pour la communauté tsigane.

Un document exceptionnel et indispensable sur la France et ses nomades


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Tsiganes – Une mémoire française 1940-1946 »

Kkrist Mirror, avec « Tsiganes – Une mémoire française 1940-1946« , offre une œuvre graphique profondément émouvante, qui éclaire un chapitre méconnu de l’histoire française : l’internement des Tsiganes sous le régime de Vichy.

Le récit se focalise sur le camp de Montreuil-Bellay, où des milliers de Tsiganes furent enfermés dans des conditions abjectes, victimes d’un système répressif qui les considérait comme des parias.

L’album met en lumière la dualité des comportements humains à travers les actes de cruauté des gardiens, souvent motivés par la peur et l’ignorance, contrebalancés par la compassion de figures comme l’abbé Jollec, dont l’héroïsme discret incarne la résistance morale face à la barbarie.

Sur le plan graphique, Kkrist Mirror utilise un style charbonneux et vif, qui traduit parfaitement l’intensité émotionnelle de l’histoire. Ses dessins captent à la fois la dureté des conditions de vie dans les camps et la résilience des internés, offrant au lecteur une immersion totale dans cette période tragique.

Loin d’un simple témoignage, « Tsiganes » est une œuvre de mémoire, une illustration poignante des silences de l’histoire qui résonne encore aujourd’hui.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Camp de Montreuil-Bellay

Miss Marple – À l’hôtel Bertram

Album publié en 2021 aux éditions Paquet.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre Agatha Christie publié le 15 novembre 1965.

Une attaque de banque à St Mary Mead… Et le caissier tué… Voilà qui rend Miss Marple perplexe.

D’autant qu’elle a assisté au vol et bien reconnu l’un des malfaiteurs. Mais la police n’y croit pas, le principal suspect étant en vacances à l’autre bout du monde.

Il est peut-être temps pour Jane Marple de prendre un peu de recul. Et pourquoi pas retourner à Londres et passer quelques jours tranquilles à l’Hôtel Bertram ?

A l’Hôtel Bertram est une des plus surprenantes enquête Miss Marple, personnage atypique, sorte de « détective de salon de thé » qui vit à St Mary Mead, village imaginaire de la campagne anglaise. Une de ses maximes favorites dit que « la nature humaine est partout la même ».

logo fnac

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Miss Marple – À l’hôtel Bertram »

Dans Miss Marple – À l’hôtel Bertram, Dominique Ziegler offre une adaptation en bande dessinée captivante du classique d’Agatha Christie, en collaboration avec l’illustrateur Olivier Dauger.

Publiée en 2021, cette œuvre plonge immédiatement le lecteur dans l’ambiance feutrée et mystérieuse de l’Angleterre des années 1950.

L’Hôtel Bertram, un établissement à la fois élégant et chargé de secrets, est parfaitement rendu par les dessins réalistes de Dauger. Les détails minutieux des décors et des costumes créent un cadre visuellement immersif, tandis que les couleurs de Myriam Lavialle apportent une chaleur douce et un contraste saisissant avec l’intrigue criminelle.

extrait bd Miss Marple - À l'hôtel Bertram

Côté scénario, Ziegler parvient à maintenir le suspense tout en restant fidèle aux fondamentaux de l’œuvre originale. Miss Marple, cette détective amateur à l’intelligence affûtée, observe et dénoue les fils d’une intrigue complexe avec la même subtilité que dans les romans d’Agatha Christie.

Cette adaptation est une réussite. Elle parvient à transposer sur le plan graphique le charme indéniable de l’univers d’Agatha Christie, tout en offrant une lecture agréable, à la fois pour les novices et les connaisseurs.

Un polar en BD qui mérite sa place dans la bibliothèque des amateurs du genre.

Tu mourras moins bête – Tome 1 – La science c’est pas du cinéma !

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions Ankama.


couverture bd Tu mourras moins bête - Tome 1 - La science c'est pas du cinéma !

Si vous avez toujours rêvé de manier le sabre laser ou de rétrécir vos gosses, réveillez-vous : le cinéma, c’est pipeau et compagnie !

La célèbre Professeure Moustache épluche les aberrations scientifiques qui peuplent vos films et séries préférées.

La science, ce n’est peut-être pas du cinéma, mais avec la Prof Moustache, c’est terriblement drôle !

Car l’objectif, à la fin de chaque article, reste avant tout d’avoir un peu appris, mais aussi beaucoup ri !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Tu mourras moins bête – Tome 1 – La science c’est pas du cinéma ! »

Avec Tu mourras moins bête – Tome 1 : La science, c’est pas du cinéma !, Marion Montaigne nous livre une bande dessinée à la fois hilarante et instructive, où le savoir scientifique se mêle à l’absurde pour mieux démonter les idées reçues.

Armée de son trait volontairement brouillon, mais diablement efficace, elle embarque le lecteur dans une exploration décalée des clichés scientifiques véhiculés par le grand écran.

extrait bd Tu mourras moins bête - Tome 1 - La science c'est pas du cinéma !

L’originalité du concept réside dans cette capacité à vulgariser des notions parfois complexes avec une approche humoristique et accessible. Chaque chapitre prend la forme d’une question fictive posée à la Professeure Moustache, son alter ego moustachu et sarcastique, qui s’empresse de démonter avec ironie les absurdités des blockbusters ou des séries télévisées. Ce format rythmé maintient l’intérêt du lecteur tout en lui apportant une véritable matière scientifique.

L’humour mordant, mêlant autodérision et références culturelles, fait mouche à chaque page. On rit autant que l’on apprend, et l’auteure réussit à éviter l’écueil du didactisme pesant en optant pour un ton volontairement léger et caricatural.

Ce premier tome s’impose comme une réussite indéniable : une lecture agréable pour les amateurs de science qui prouve que l’apprentissage peut être aussi drôle que captivant.

Jan Karski – Edition 10 ans

Album publié en 2021 aux éditions Steinkis.


Résumé éditeur

couverture bd Jan Karski - Edition 10 ans

 » Monsieur, je n’ai pas dit que ce jeune homme mentait. J’ai dit que je suis incapable de le croire. Ce n’est pas la même chose. « 

1939. Jan Kozielewski, jeune Polonais de bonne famille, catholique, est happé par la guerre. Sous le nom de Jan Karski, il devient un agent de la résistance.

Sa mission : s’introduire au coeur du ghetto de Varsovie puis dans un camp d’extermination et transmettre son rapport au Président des États-Unis.

Peu de livres relatent l’histoire – extraordinaire, incroyable et passionnante – de Karski.

Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso lui rendent hommage à travers ce roman graphique.
Prix Cezam Île-de-France 2016


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Jan Karski – Edition 10 ans »

La bande dessinée « Jan Karski » de Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso, publiée par Steinkis, est une œuvre qui interpelle par sa profondeur historique et émotionnelle.

À travers un dessin sobre mais puissant, Bonaccorso nous plonge dans l’horreur de la Seconde Guerre mondiale, rendant hommage à l’intrépidité de Jan Karski, ce résistant polonais devenu témoin des atrocités nazies.

Le scénario, habilement construit par Rizzo, retrace le parcours héroïque de Karski, depuis son engagement dans la résistance jusqu’à ses rencontres avec les dirigeants alliés, dont Churchill et Roosevelt. La BD s’appuie sur les mémoires de Karski, mais intègre également des éléments romancés, créant un récit à la fois fidèle et captivant.

extrait bd Jan Karski - Edition 10 ans

Le dessin, à la fois simple et expressif, capte l’essence des émotions, rendant palpable la terreur vécue dans le ghetto de Varsovie et les camps de transit.

« Jan Karski » reste une œuvre essentielle pour le devoir de mémoire. Cette bande dessinée est un hommage poignant à un homme dont le courage et la détermination ont permis de révéler au monde une des pages les plus sombres de l’histoire humaine​.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Ghetto de Varsovie

La peste – Tome 2

Album publié en 2021 aux éditions Michel Lafon.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre d’Albert Camus publiée le 10 juin 1947.

couverture bd La peste - Tome 2

La première adaptation en manga du chef-d’œuvre d’Albert Camus, Prix Nobel de littérature.

Lorsque le concierge du docteur Rieux meurt brutalement d’une maladie inconnue, la lumière se fait alors dans son esprit : la peste s’est abattue sur la ville.


Une course contre le temps s’engage alors pour Rieux qui, malgré les réticences des autorités, organise la résistance face à l’épidémie qui menace de se répandre.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La peste – Tome 2 »

Avec La Peste – Tome 2, Ryota Kurumado poursuit son adaptation audacieuse de l’œuvre monumentale d’Albert Camus, plongeant le lecteur dans un univers graphique où l’angoisse et le désespoir règnent en maîtres.

Ce deuxième volet intensifie la tragédie qui frappe la ville d’Oran, alors que la peste continue de se propager, transformant la cité en un véritable théâtre de l’horreur.

Kurumado réussit à capter l’attention du lecteur non seulement par la gravité du sujet, mais aussi par son approche visuelle unique. Les contrastes frappants entre des personnages au dessin presque naïf et des scènes de mort omniprésentes créent un effet de distorsion qui amplifie l’inquiétude. Les traits juvéniles du docteur Rieux, par exemple, semblent paradoxaux face à l’ampleur de la catastrophe, accentuant ainsi son impuissance face au fléau.

Toutefois, ce tome se distingue aussi par un rythme plus introspectif, où la lenteur du récit permet une exploration plus profonde des réactions humaines. Les personnages évoluent, dévoilant des facettes plus sombres de leur personnalité. Les dilemmes moraux, les choix désespérés, et la peur omniprésente sont magistralement retranscrits, offrant une réflexion percutante sur la condition humaine.

La Peste – Tome 2 est une lecture incontournable pour les amateurs de manga et les admirateurs de Camus, offrant une expérience à la fois visuelle et narrative saisissante.



Toutes les bd adaptées de l’œuvre d’Albert Camus

La peste – Tome 1

Album publié en 2021 aux éditions Michel Lafon.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre d’Albert Camus publiée le 10 juin 1947.

La première adaptation en manga du chef-d’œuvre d’Albert Camus, Prix Nobel de littérature.

Oran, années 1940. De plus en plus de rats sont retrouvés morts dans les rues, semant la confusion chez les habitants.

Une situation qui inquiète le jeune docteur Bernard Rieux et où l’indécision pourrait avoir des conséquences terribles.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La peste – Tome 1 »

Ryota Kurumado, avec son adaptation manga de La Peste d’Albert Camus, parvient à marier la littérature classique avec l’esthétique du manga, offrant ainsi une relecture frappante de l’œuvre iconique.

Ce premier tome, publié sous la bannière de Michel Lafon, se distingue par une fidélité scrupuleuse au texte d’origine tout en y injectant une intensité visuelle propre au médium.

Le choix de Kurumado de dépeindre le Dr Bernard Rieux avec une apparente innocence crée un contraste saisissant avec le contexte macabre de l’épidémie. Ce décalage stylistique souligne l’absurdité et l’impuissance face à la peste qui ravage Oran. Les scènes, où les cadavres de rats puis d’humains s’entassent, sont particulièrement marquantes, évoquant une montée progressive de l’horreur, page après page.

extrait bd La peste - Tome 1

Ce manga, tout en restant accessible grâce à une narration épurée, capte l’attention par son atmosphère pesante. Les dessins détaillés, notamment des paysages urbains et des scènes de panique collective, enrichissent l’expérience de lecture, rendant tangible l’angoisse diffuse qui caractérise le roman de Camus.

Malgré une certaine sobriété dans les dialogues, l’adaptation ne perd jamais de vue l’impact philosophique du récit original, reflétant la lutte humaine contre l’absurde.

Kurumado, avec cette œuvre, offre non seulement une porte d’entrée vers Camus pour un nouveau public.



Toutes les bd adaptées de l’œuvre d’Albert Camus

Discours de la méthode – Je pense, donc je suis !

Album publié aux éditions Kurokawa en 2021.


Adapté du Discours de la méthode, texte philosophique écrit par René Descartes publié 8 juin 1637.

Une histoire originale et didactique pour découvrir le grand classique Discours de la méthode de René Descartes !

Métro, boulot, dodo… Est-ce que moi, employé de bureau lambda, je sers vraiment à quelque chose ? Je me pensais vain, voire inutile… jusqu’au jour où Descartes a débarqué chez moi !

Et tandis qu’il découvrait la modernité en jouant avec mes jeux vidéo, il m’exposa sa méthode philosophique.

C’est ainsi que moi l’anonyme, le médiocre, j’allais changer de vie en adoptant sa manière d’appréhender ce qui nous entoure : la remise en question de tout !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Discours de la méthode – Je pense, donc je suis ! »

Yûta Naha réussit un tour de force avec Discours de la méthode – Je pense, donc je suis!, en revisitant l’œuvre monumentale de René Descartes sous une forme inattendue et captivante.

En croisant les genres, l’auteur parvient à rendre la philosophie accessible tout en conservant l’humour et l’énergie propres aux mangas shônen.

L’histoire suit un employé de bureau désabusé dont la rencontre avec Descartes, miraculeusement transporté à notre époque, bouleverse la routine morne de son quotidien. À travers ce voyage initiatique, Descartes lui enseigne les principes fondamentaux de sa méthode, le poussant à remettre en question non seulement le monde qui l’entoure, mais aussi sa propre existence. Naha intègre habilement les concepts philosophiques au récit, les rendant tangibles et applicables au quotidien de ce personnage ordinaire.

extrait bd Discours de la méthode - Je pense, donc je suis!

Le dessin, dynamique et expressif, soutient le propos en illustrant de manière vivante les moments de doute, d’émerveillement, et de révélation du protagoniste. Le hibou, compagnon surréaliste de Descartes, apporte une touche de légèreté, tout en nuançant certains aspects plus controversés de la pensée du philosophe, notamment sa vision des animaux.

En somme, Discours de la méthode – Je pense, donc je suis! est une réussite à la fois pédagogique et narrative. Naha ne se contente pas de vulgariser la philosophie de Descartes; il la rend attrayante et pertinente pour le lecteur moderne. Ce manga se distingue par sa capacité à marier profondeur intellectuelle et divertissement, un équilibre rare et précieux dans le panorama de la bande dessinée contemporaine.

Gagner la guerre – Livre 3 – La Mère patrie

Album publié en 2021 aux éditions Le Lombard.


Résumé éditeur

Adapté du roman de Jean-Philippe Jaworski publié le 5 mars 2009.

couverture bd Gagner la guerre - Livre 3 - La Mère patrie

Benvenuto est sorti des geôles ressiniennes et il est accueilli en héros à son retour au pays. Profitant de sa convalescence, il observe à distance les complots menés par son maître, le machiavélique Podestat.

En surface, le calme semble être revenu à Ciudalia. Mais la tempête approche, Benvenuto le pressent. Bientôt, seuls ses instincts d’assassin pourront lui sauver sa vie.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Gagner la guerre – Livre 3 – La Mère patrie »

Avec Gagner la guerre – Livre 3 : La Mère patrie, Jean-Philippe Jaworski et Frédéric Genêt livrent une adaptation captivante et dense du célèbre roman.
Ce troisième opus plonge le lecteur dans l’univers sombre et complexe de Ciudalia, où intrigues politiques, manipulations et trahisons se mêlent à la survie chaotique de Benvenuto Gesufal. Le scénario, fidèle à l’œuvre originale, brille par sa richesse et son intensité, explorant les dilemmes moraux et les choix impulsifs du protagoniste tout en dévoilant des pans de son passé.

extrait bd Gagner la guerre - Livre 3 - La Mère patrie

Le dessin de Frédéric Genêt reste efficace. Les cadrages immersifs et les expressions marquées des personnages renforcent l’atmosphère oppressante de cette cité où chaque regard cache un complot. La mise en couleurs, réalisée avec Annelise Sauvêtre, sublime cet univers en apportant une profondeur visuelle notable. 

Ce tome se distingue également par son humour mordant et la gouaille inimitable de Benvenuto, qui apportent une légèreté bienvenue au milieu des intrigues tortueuses. Les dialogues ciselés et le rythme soutenu maintiennent le lecteur en haleine jusqu’au cliffhanger final.

La Mère patrie est une œuvre ambitieuse qui conjugue fidélité au roman et singularité graphique. Une lecture incontournable.


Bartleby le scribe

Albums publiés en 2021 aux éditions Dargaud.


Résumé éditeur

L’adaptation du célèbre roman d’Herman Melville publié pour la première fois en 1853.

couverture bd Bartleby le scribe

New York City, quartier de Wall Street.

Un jeune homme est engagé dans une étude de notaire. Il s’appelle Bartleby. Son rôle consiste à copier des actes juridiques.

Les premiers temps, Bartleby se montre irréprochable. Consciencieux, efficace, infatigable, il abat un travail colossal, le jour comme la nuit, sans jamais se plaindre. Son énergie est contagieuse. Elle pousse ses collègues, pourtant volontiers frondeurs, à donner le meilleur d’eux-mêmes.

Un jour, la belle machine se dérègle. Lorsque le patron de l’étude lui confie un travail, Bartleby refuse de s’exécuter. Poliment, mais fermement. I would prefer not, lui répond-il. Soit, en français : je préfèrerais ne pas.

Désormais, Bartleby cessera d’obéir aux ordres, en se murant dans ces quelques mots qu’il prononce comme un mantra. Je préfèrerais ne pas. Non seulement il cesse de travailler, mais il refuse de quitter les lieux…

José Luis Munuera s’empare de la nouvelle d’Herman Melville dans une adaptation magistrale et porte un regard original sur ce texte, réflexion stimulante sur l’obéissance et la résistance passive.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Bartleby le scribe »

L’adaptation en bande dessinée de « Bartleby, le scribe » par José-Luis Munuera est une œuvre remarquable qui parvient à capturer l’essence de la nouvelle d’Herman Melville tout en apportant une touche graphique distincte.

Munuera, connu pour son style dynamique, adopte ici un trait plus sobre et élégant, parfaitement adapté au ton mélancolique et introspectif du récit. Les décors de New York au XIXe siècle, avec leurs couleurs sombres et brumeuses, renforcent l’ambiance oppressante de Wall Street.

L’intrigue suit Bartleby, un copiste dont l’inertie et le refus poli mais catégorique de suivre les ordres (« Je ne préférerais pas ») désarçonnent son employeur et ses collègues.

Ce personnage énigmatique, interprété par Munuera avec une pureté mélancolique, soulève des questions profondes sur la liberté individuelle et la désobéissance passive. Le récit, bien que fidèle à l’original, prend parfois des libertés chronologiques, mais ces ajustements servent à intensifier l’atmosphère étouffante de l’époque.

Cette bande dessinée n’est pas seulement une adaptation réussie mais une invitation à la réflexion. Elle interroge la place de l’individu face à un système rigide et bureaucratique, offrant une résonance particulière à notre époque.

Une œuvre à lire absolument pour sa profondeur et sa beauté visuelle.

La Commode aux tiroirs de couleurs

Album publié en 2021 aux éditions Bamboo.


Résumé éditeur

Adaptation du roman d’Olivia Ruiz parue le 3 juin 2020, Editions JC Lattès.

couverture bd La Commode aux tiroirs de couleurs

“Enfin, après tant d’années d’impatience domptée, je vais connaître le secret que renfermaient ces dix tiroirs. Ma grand-mère les nommait ses renferme-mémoire.”

À la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite de l’intrigante commode qui a nourri tous ses fantasmes de petite fille. Le temps d’une nuit, elle va ouvrir ses dix tiroirs et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant les secrets qui ont scellé le destin de quatre générations de femmes indomptables, entre Espagne et France, de la dictature franquiste à nos jours.

D’après le brillant premier roman d’Olivia Ruiz, cet album porte une fresque flamboyante sur l’exil qui a déjà conquis des centaines de milliers de lecteurs.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Commode aux tiroirs de couleurs »

« La Commode aux tiroirs de couleurs » est une œuvre qui fusionne habilement mémoire familiale et drame historique.

Adaptée du roman d’Olivia Ruiz, cette bande dessinée, scénarisée par Véronique Grisseaux et illustrée par Winoc et Amélie Causse, transporte le lecteur dans un voyage émotionnel à travers les vies entrelacées de plusieurs générations de femmes espagnoles.

À travers les tiroirs d’une mystérieuse commode, l’héroïne découvre des fragments du passé, des objets qui, chacun, raconte une histoire. Ces récits sont autant de fenêtres ouvertes sur les tourments du XXe siècle, marqués par l’exil et les blessures laissées par la dictature franquiste. Le format graphique parvient à capter l’intensité des émotions grâce à des illustrations délicates, magnifiées par des couleurs qui évoquent la chaleur et la nostalgie.

extrait bd La Commode aux tiroirs de couleurs

On pourrait regretter un traitement un peu trop superficiel du contexte historique, qui est abordé par petites touches sans être pleinement exploré. Malgré cela, l’œuvre séduit par son humanité, offrant un regard tendre et empathique sur les drames personnels et collectifs qui ont façonné ces femmes.

« La Commode aux tiroirs de couleurs » est une réussite qui, sans être parfaite, émeut profondément.