Étiquette : Sortie:11052016

Taïpi – Un paradis cannibale

Albums publiés en 2016 aux éditions Gallimard.


Résumé éditeur

L’adaptation du célèbre roman d’Herman Melville publié pour la première fois en 1846.

couverture bd Taïpi - Un paradis cannibale

1841. Un baleinier accoste aux Marquises, avec à son bord Tom et Toby, qui ne rêvent que de déserter.
Profitant d’une permission, et malgré les mises en garde sur les dangers de l’île, les deux hommes s’enfoncent dans la jungle.
Rien ne se passe comme prévu et la fuite dans cette nature luxuriante vire au cauchemar. D’autant que les fugitifs se retrouvent bientôt aux mains de la tribu Taïpi, réputée cannibale…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Taïpi – Un paradis cannibale »

Taïpi – Un paradis cannibale de Stéphane Melchior et Benjamin Bachelier est une adaptation brillante et audacieuse du premier roman semi-autobiographique d’Herman Melville, relatant sa fuite d’un baleinier au début des années 1840 et son séjour chez les Taïpi, tribu réputée cannibale des Marquises. Le duo d’auteurs, déjà remarqué pour leur Gatsby le Magnifique, s’empare ici d’un récit d’aventure à la fois initiatique et anthropologique, où l’exotisme sert de toile de fond à une réflexion sur la différence et l’altérité.

La narration, vive et contemporaine, s’affranchit du style parfois pesant de d’Herman Melville pour offrir une lecture fluide et accessible, sans perdre la profondeur du propos : la découverte de l’autre, la remise en cause des préjugés occidentaux, et la tension permanente entre fascination et crainte de l’inconnu. Les personnages, notamment Tom (devenu Tommo), gagnent en épaisseur au fil de leur immersion, oscillant entre méfiance et mimétisme civilisationnel, jusqu’à l’intégration quasi inconsciente dans la tribu.

extrait bd Taïpi - Un paradis cannibale

Graphiquement, Benjamin Bachelier impose un style vif, nerveux, proche de l’esquisse, où les couleurs intenses et les contrastes évoquent la moiteur tropicale et la luxuriance des paysages marquisiens. Ce parti pris esthétique insuffle une énergie singulière au récit et traduit avec justesse l’ambivalence du paradis insulaire, à la fois enchanteur et inquiétant.

Taïpi – Un paradis cannibale s’impose ainsi comme une relecture respectueuse et inventive, idéale pour les amateurs de récits d’aventure, de voyages et de questionnements sur l’humanité. Un album à recommander à tous ceux qui aiment être dépaysés.

Un Juste

Album publié en 2016 aux éditions La Boite à Bulles


Résumé éditeur

Après guerre, Myriam Lévy a choisi de tout oublier, l’horreur, la folie… Tout, y compris le couple qui les cacha, elle et sa famille, pendant l’occupation allemande.

Prise de remords de n’avoir rien fait pour que le couple soit reconnu comme Justes entre les nations par l’État d’Israël, Myriam décide de réparer cette injustice…

C’est l’occasion pour elle de revenir sur sa propre histoire : sa rencontre avec son futur mari, Henri, son quotidien ainsi que celui de sa famille, juifs français obligés de se cacher pour survivre.

L’occasion également de découvrir Fernand et Aurélie, héros de l’ombre, qui n’avaient pas hésité à accueillir chez eux toute une famille juive malgré les risques encourus.

L’histoire émouvante de deux familles « liées pour l’éternité », soutenue par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et publié en partenariat avec l’Association Yad Vashem.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Un Juste »

Dans « Un Juste« , Patrice Guillon et David Cénou retracent avec une précision émotionnelle la vie de deux familles unies dans la clandestinité face à l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. Cette bande dessinée, ancrée dans le réel, est un écho de mémoires passées, une ode à l’humanité nichée au cœur de la barbarie.

Le récit commence avec une Myriam Lévy âgée, regardant en arrière à travers le prisme de la perte et de la gratitude. Elle se souvient des Cénou, un couple qui, avec un courage prodigieux, a caché sa famille juive dans la France occupée par les nazis. Cette histoire, gravée dans l’encre de l’authenticité, dévoile les risques et les sacrifices des Cénou, dont les actes ont été plus tard honorés par Yad Vashem.

Le dessin de Cénou – lui-même descendant des sauveurs – imprime chaque page d’un réalisme poignant. Le travail artistique excelle non seulement dans le détail mais aussi dans la capture des émotions brutes, les regards échangés, les mains serrées dans l’obscurité, illustrant la tension palpable de l’époque.

La force de « Un Juste » réside dans sa capacité à enseigner sans prêcher. Les appendices éducatifs ajoutent une profondeur historique, expliquant avec clarté le statut des Juifs et la définition d’un Juste, tout en permettant au lecteur de s’immerger pleinement dans l’histoire.

« Un Juste » est plus qu’une simple bande dessinée historique. C’est un témoignage poignant du meilleur et du pire de l’humanité, une célébration du courage et de l’acte de se souvenir. Guillon et Cénou ont tissé un récit qui interpelle.

Cet ouvrage est essentiel, non seulement en tant que miroir du passé, mais aussi en tant que lumière pour notre présent.