Mois : novembre 2024

Monsieur Le Commandant

Bande dessinée publiée en 2022 aux éditions Philéas.


D’après le livre de Romain Slocombe publié le 11 aout 2011.

couverture bd Monsieur Le Commandant

1942. Paul-Jean Husson est un écrivain bien né, grand bourgeois, éduqué, instruit, héros de la Première Guerre mondiale (il a même perdu un bras au front), auteur de livres loués par la critique et prisés du public, assez habile pour siéger à la fois à l’Académie française et à l’Académie Goncourt.
Son fils lui présente celle qui deviendra sa femme, Ilse : une jeune actrice de cinéma Allemande connue dans son pays sous le nom d’Elsie Berger.
Lorsque la guerre éclate, le fils Husson part pour Londres, laissant sa femme au côté de son père. Paul-Jean Husson en tombe éperdument amoureux, mais découvre rapidement que sa belle-fille est juive. Partagé entre son antisémitisme viscéral et cet amour interdit, Husson entreprend alors une invraisemblable virée en compagnie de celle qu’il ne cesse de désirer, à travers la France de l’exode.

Pétainiste convaincu, Paul-Jean Husson se livre à travers une lettre de délation qu’il adresse à  » Monsieur le Commandant  » et démontre que la part la plus vile de l’âme humaine ne trouve de meilleure place où se révéler que dans le genre épistolaire.

Terrifiant ! Dès les premières lignes, nous savons de quoi il est question. Les talents combinés du trio d’auteurs tiennent en haleine le lecteur sonné qui redoute une issue dont il a pourtant deviné qu’elle était fatale. Suivez les dérives, de 1932 à 1942, plus sentimentales qu’idéologiques d’un homme qui était tout sauf un sot.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Monsieur Le Commandant »

Adapté du roman de Romain Slocombe, Monsieur le Commandant de Xavier Bétaucourt et Étienne Oburie est une œuvre graphique d’une rare intensité. Cette bande dessinée plonge le lecteur dans la complexité de l’âme humaine, où idéologie, passion et déshumanisation se heurtent violemment.

Le personnage de Paul-Jean Husson, écrivain respecté et collaborateur fervent, fascine par ses contradictions. Xavier Bétaucourt réussit brillamment à transcrire les dilemmes moraux de cet homme, tiraillé entre son amour pour sa belle-fille juive, Ilse, et son antisémitisme viscéral. Cette dualité rend le récit aussi troublant que captivant.

extrait bd Monsieur Le Commandant

Le dessin sobre d’Étienne Oburie, voir brut, amplifie l’impact dramatique. Son trait capture l’atmosphère pesante de l’Occupation, et ses choix visuels servent habilement la narration, mettant en lumière la froideur des décisions prises par les personnages.

L’adaptation respecte avec fidélité l’ambiguïté morale du texte original. Le récit n’épargne ni son protagoniste ni le lecteur, forçant ce dernier à interroger ses propres certitudes face à un homme capable d’aimer et de trahir dans le même souffle.

En revisitant une période sombre de l’histoire, Monsieur le Commandant transcende le simple témoignage pour devenir une œuvre de réflexion profonde sur la nature humaine. Une lecture qui ne laissera personne indifférent.

Rose Valland, capitaine Beaux-Arts

Bande dessinée publiée en 2009 aux éditions Dupuis.


Récit d’un acte individuel de résistance à l’occupant, devenu la mission d’une vie.

couverture bd Rose Valland, capitaine Beaux-Arts

Dès le début de l’occupation, Rose Valland, attachée de conservation au Jeu de Paume, recense dans le plus grand secret les œuvres volées aux Juifs, stockées là en attendant d’être acheminées en Allemagne.

En 1945, avant même la signature de l’armistice, elle part à la recherche des œuvres volées, pour les ramener et les restituer à leurs propriétaires. On estime aujourd’hui qu’elle est à l’origine du sauvetage de plus de la moitié du patrimoine culturel juif, dès l’immédiat après-guerre.

La première partie de l’album retrace en bande dessinée la vie de Rose Valland, la deuxième partie est une chronologie détaillée et très richement illustrée de photos et documents inédits d’époque.
– « Un vrai coup de coeur, un livre pédagogique, instructif et passionnant. Cette BD est formidable » – Olivia de Lamberterie (France 2 – Télé Matin)


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Rose Valland, capitaine Beaux-Arts »

« Rose Valland, capitaine Beaux-Arts » est une bande dessinée biographique qui illumine la vie et les exploits d’une figure méconnue de la Seconde Guerre mondiale. À travers un récit captivant et une documentation rigoureuse, l’ouvrage offre une plongée fascinante dans le monde de l’art sous l’occupation nazie.

Le talent du duo Claire Bouilhac et Emmanuelle Polack au scénario, combiné aux dessins expressifs de Catel, donne vie à l’histoire de Rose Valland, une conservatrice d’art française qui a risqué sa vie pour documenter les vols d’œuvres d’art par les nazis. On est rapidement immergé dans l’atmosphère oppressante de l’époque, avec des illustrations poignantes qui capturent à la fois la beauté des œuvres et la gravité des événements.

extrait Rose Valland, capitaine Beaux-Arts

Cependant, il y a une limitation notable : la partie bande dessinée de vingt pages semble trop brève pour rendre pleinement justice à l’ampleur de la mission de Valland. Cette concision laisse le lecteur sur sa faim, désireux d’en savoir plus sur cette héroïne exceptionnelle. En revanche, la deuxième partie du livre, riche en photographies et documents d’époque, compense partiellement ce manque en apportant une dimension historique précieuse et approfondie.

Malgré cette réserve, « Rose Valland, capitaine Beaux-Arts » demeure une œuvre indispensable pour les amateurs d’histoire et d’art. . Un hommage vibrant et éducatif qui souligne l’importance de la mémoire historique et culturelle.

Cette bande dessinée réussit le pari de rendre accessible une page méconnue de l’histoire.

Agricola 

Album publié aux éditions Rue d’Ulm en 2022.


Adapté de l’œuvre De vita Agricolae de Tacite écrite en 98.

couverture bd Agricola

Un empereur, un général, un historien… Trois destins se croisent dans l’Europe des débuts de notre ère. Au même moment, aux frontières, la guerre sévit contre les barbares. L’Empire romain va-t-il enfin triompher une fois pour toutes des Britanniques ? La résistance s’organise chez ces habitants des confins du monde connu, les derniers à être libres. Mais l’île n’est pas l’unique théâtre d’une lutte sans merci… 

L’aventure d’Agricola se poursuit à Rome. Le fil de sa destinée n’a jamais cessé de s’y tramer. L’ancien gouverneur de Grande-Bretagne finit-il empoisonné par Domitien ?

Avec une lucidité mordante, son gendre, le grand historien Tacite (vers 55-vers 120 après J. -C.) livre son propre témoignage, rendu ici dans la langue d’aujourd’hui.

Nourri des dernières avancées de la recherche en études anciennes, cet album puise dans l’iconographie du monde romain mais emprunte aussi aux époques ultérieures quelques représentations familières pour transposer le De vita Agricolae pour la première fois en images.

L’album proprement dit (90 pages) est complété d’un dossier qui comprend un guide alphabétique de l’univers de Tacite (40 pages) et le texte bilingue latin-français de l’Agricola (texte Woodman de Cambridge et traduction nouvelle).


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Agricola »

La bande dessinée Agricola se distingue par sa capacité à ressusciter une figure historique méconnue. Adaptée de l’œuvre de Tacite, cette bande dessinée plonge le lecteur au cœur des luttes de pouvoir romaines, à travers le regard de Cnaeus Julius Agricola, un général dont le destin est profondément marqué par les intrigues politiques de son époque.

Édouard Michel et Sacha Cambier de Montravel, respectivement au scénario et au dessin, déploient un talent remarquable pour marier rigueur historique et narration visuelle. Les illustrations, imprégnées d’une iconographie romaine authentique, parviennent à rendre palpable la grandeur et la décadence de l’Empire romain, tout en offrant une modernité stylistique qui capte l’attention du lecteur contemporain.

extrait Agricola

Cependant, la densité du contenu historique peut, à certains moments, alourdir le récit, rendant la lecture moins fluide pour ceux qui ne sont pas familiers avec le contexte historique de l’époque. Cela n’enlève rien à la qualité de l’œuvre qui, par son approche érudite, invite à une réflexion profonde sur le pouvoir et la mémoire, thèmes universels qui résonnent bien au-delà des frontières de la Rome antique.

Agricola n’est pas seulement une œuvre de divertissement, mais un véritable objet d’étude qui ravira tant les passionnés d’histoire que les amateurs de bande dessinée.

Gargantua

Album publié en 2022 aux éditions Jungle.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de François Rabelais publié en 1534.

couverture bd Gargantua

Un classique adapté et mis à hauteur des jeunes lecteurs !

Au royaume d’Utopie, la famille royale s’agrandit, Grandgousier et sa femme Gargamelle accueillent leur fils. Après onze mois de gestation, la reine donne naissance – par l’oreille ! – à Gargantua, un géant, comme ses parents. François Rabelais conte la vie  « très horrifique » de ce géant, en décrivant son enfance, son éducation, son séjour à Paris et ses exploits guerriers.

En effet, Gargantua s’illustre lors de son combat acharné aux côtés du Frère Jean pour sauver le royaume de son père, envahi par Picrochole. La victoire sur l’ennemi est célébrée à l’abbaye de Thélème.
 La nuit, ils observent le ciel, les comètes, la position des astres.

Gargantua progressait de jour en jour. La méthode, bien qu’apparemment difficile au commencement, fut à la longue si douce, légère et délectable qu’elle ressemblait plutôt à un passe-temps de roi qu’à l’étude d’un écolier.’


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Gargantua »

L’adaptation de « Gargantua » par Marielle Faucheur et Jean-Luc Loyer, publiée en 2022, s’avère une brillante modernisation du classique de François Rabelais. Cette bande dessinée parvient à rendre accessible l’œuvre originelle tout en conservant son humour et sa profondeur.

Marielle Faucheur, en scénariste avertie, réussit à transformer le texte complexe de Rabelais en une narration fluide et captivante. L’histoire suit les aventures rocambolesques de Gargantua, de sa naissance étonnante par l’oreille de sa mère Gargamelle, à son éducation singulière, et ses exploits héroïques pour défendre le royaume d’Utopie. Chaque chapitre est enrichi par des commentaires concis de Rabelais lui-même, apportant une touche d’authenticité et de modernité à cette adaptation​.

extrait bd Gargantua

Le dessin de Jean-Luc Loyer est une véritable prouesse artistique. Son style semi-réaliste, dynamique et aéré, donne vie aux personnages et aux scènes avec une grande vivacité. ON louera particulièrement la capacité de Loyer à capturer l’esprit bon vivant et grotesque de Gargantua et ses compagnons. Le graphisme est non seulement plaisant à regarder, mais il facilite également la compréhension du texte pour les jeunes lecteurs​.

Un autre atout majeur de cet ouvrage est son aspect pédagogique. Les auteurs ont intégré des glossaires et un cahier documentaire en fin de volume, ce qui en fait un excellent outil éducatif sans sacrifier le plaisir de la lecture. Cette initiative démontre une volonté de rendre le récit accessible à un public plus jeune, tout en respectant la richesse de l’œuvre originale​​.

« Gargantua » de Marielle Faucheur et Jean-Luc Loyer est une adaptation réussie, alliant fidélité au texte de Rabelais et innovation artistique. C’est une œuvre à la fois divertissante et instructive, qui ravira autant les amateurs de bande dessinée que les passionnés de littérature classique.

La veuve – Le roman de Gil Adamson en BD

Album publié en 2025 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Gil Adamson publiée le 2 avril 2009.

couverture bd La veuve

Le bonheur est dans la fuite

1903. Affamée, à bout de force, une jeune femme fuit à travers les Rocheuses canadiennes, sans regarder derrière elle. Que fuit-elle, ou plutôt qui ? À ses trousses, deux brutes déterminées à venger la mort de leur frère la traquent telle une bête sauvage.
À 19 ans, Mary est déjà veuve et meurtrière. Aussi seule que démunie, elle réussit pourtant à semer ses poursuivants au cours d’une cavale oppressante dans les montagnes, la nature suppléant les lois des hommes…
Déterminée, Mary, qui porte le secret d’une vie brisée, fait des rencontres fortuites, de celles qui changent une vie. Autant de confrontations étonnantes, révélatrices d’un passé mouvementé que l’on appréhende par petites touches…
Des personnages avides ou généreux, des débrouillards ou des ermites lui permettent de tenir la distance…
Malgré la peur au ventre, chevauchant à travers les sombres forêts escarpées, une furieuse envie de vivre permet à Mary de choisir son propre destin : celui d’une femme libre.

Glen Chapron révèle son style plein d’émotion et sa maîtrise du N&B à travers ce western littéraire au féminin. Tension, vengeance mais aussi poésie et émancipation rythment cette adaptation du beau roman de Gil Adamson que Glen fait reposer pour l’essentiel sur l’atmosphère et les relations humaines. Les rencontres de Mary avec des personnages forts et attachants nous rappellent le droit universel à la recherche du bonheur. Une fresque épique et sociale pour un roman graphique captivant et libérateur.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La veuve »

La BD sortira en janvier 2025.

extrait bd La veuve

L’Homme qui s’évada

Album publié en 2006 aux éditions Actes Sud.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Albert Londres publiée en 1928.

couverture bd L'Homme qui s'évada

Quand le bagnard Dieudonné, condamné pour avoir connu la bande à Bonnot, s’évada de Cayenne, le grand reporter Albert Londres vint aussitôt lui prêter main forte.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Homme qui s’évada »

Laurent Maffre, en adaptant le récit d’Albert Londres, propose avec « L’Homme qui s’évada » une œuvre dense et marquante, tant par son sujet que par son traitement graphique.

Publiée en 2006, cette bande dessinée retrace l’histoire vraie d’Eugène Dieudonné, un anarchiste condamné injustement au bagne de Cayenne et son évasion audacieuse, soutenue par le journaliste Albert Londres.

Le talent de Maffre réside dans sa capacité à rester fidèle au récit original tout en insufflant une intensité dramatique palpable. On soulignera la rigueur documentaire de l’œuvre, qui parvient à rendre justice aux conditions inhumaines des bagnards tout en dénonçant les injustices sociales de l’époque.

Graphiquement, Maffre opte pour un style sobre mais expressif. Les visages des personnages, marqués par des traits épurés, ajoutent une dimension universelle aux souffrances décrites. Cette simplicité graphique permet de se concentrer sur le récit et les émotions qu’il suscite, même si certains lecteurs trouvent les portraits parfois trop caricaturaux.

Le scénario, découpé en plusieurs chapitres, suit un rythme soutenu, parfois un peu trop soutenu en raison de la fidélité au texte d’Albert Londres. Cependant, cette approche permet de plonger profondément dans l’histoire de Dieudonné et de ressentir la brutalité de son destin.

« L’Homme qui s’évada » est une œuvre essentielle pour ceux qui s’intéressent à l’histoire et aux luttes pour la justice. Maffre réussit à offrir une réflexion puissante sur la liberté et la dignité humaine.

Enfant de salaud

Album publié aux éditions Futuropolis en 2025.


Adapté du roman de Sorj Chalandon publié le 18 aout 2021.

couverture bd Enfant de salaud

Le narrateur, Sorj Chalandon lui-même, est journaliste. En mai 1987, il est envoyé par son journal à Lyon pour suivre le procès du nazi Klaus Barbie, accusé de crimes contre l’humanité.
Peu de temps avant que ne débute le procès, il se rend à Izieu : le 6 avril 1944, quarante-quatre enfants et sept adultes, tous Juifs, furent arrachés de leur maison par Klaus Barbie et ses chiens.
Ils furent conduits dans le camp d’internement de Drancy, puis déportés à Auschwitz-Birkenau.

Le narrateur aurait voulu que son père soit avec lui à Izieu, pour l’aider à comprendre. À comprendre ce qui avait poussé son père, en novembre 1942, à rejoindre les Allemands plutôt que les combattre. À comprendre pourquoi il était devenu un traître… À comprendre pourquoi lui, son fils, était un « enfant de salaud »…

Parallèlement au procès Barbie, le narrateur cherche intensément la vérité sur son père. Il récupère le dossier pénal de celui-ci, et se met à l’éplucher. Dès lors, ce n’est pas un procès qui s’ouvre, mais deux. L’un intime, l’autre universel…
« Enfant de salaud n’est pas la suite de Profession du père, mais son prolongement. C’est en quelque sorte le dénouement de toute une vie : celle de l’enfant devenu journaliste pour comprendre, pour chercher la vérité. Pour qu’on arrête de me mentir. »
Le sens de la narration graphique de Sébastien Gnaedig s’allie aux couleurs magnifiques d’Isabelle Merlet. Un récit poignant qui croise la grande et la petite histoire.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Enfant de salaud »

La BD sortira en janvier 2025.

L’Île des oubliés

Album publié en 2021 aux éditions du Philéas.


Résumé éditeur

D’après le roman de Victoria Hislop publié en 2005.

couverture bd L'Île des oubliés

Grâce à une photographie léguée par sa mère, Alexis Fielding va découvrir le passé singulier de sa famille, une lignée de femmes et d’hommes dont le sort est lié à l’île de Spinalonga, colonie de lépreux à l’horizon de la côte de la Crète.

L’histoire se passe sur l’île de Spinalonga, tout proche du village de Plaka en Crète.
Alexis Fielding, une jeune femme de 25 ans profite d’un voyage en Crète pour se rendre là où sa mère, Sophia, est née et a grandi.

Elle rencontre Fotini, une amie de sa grand-mère qui lui raconte l’histoire tragique de sa famille. Sophia a toujours caché à sa fille le décès de sa propre grand-mère sur l’île de Spinalonga, alors colonie de lépreux ainsi que la raison de son exil loin de la Crète.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Île des oubliés »

Adaptée du best-seller de Victoria Hislop, « L’Île des oubliés » par Roger Seiter et Fred Vervisch est une œuvre poignante et visuellement saisissante.

Le récit suit Alexis, une jeune femme découvrant les secrets de sa famille sur l’île de Spinalonga, une ancienne léproserie en Crète. La bande dessinée capte parfaitement l’essence du roman, offrant une immersion dans une histoire émouvante de découverte et de réconciliation avec le passé.

extrait bd L'Île des oubliés

Roger Seiter excelle dans l’art de la condensation narrative, parvenant à restituer les intrigues complexes du roman en un format plus bref sans perdre en profondeur. Les dessins de Fred Vervisch, caractérisés par un encrage prononcé et des paysages aux formes géométriques, ajoutent une dimension visuelle qui enrichit l’atmosphère historique et émotionnelle de l’œuvre.

L’élégance visuelle et la fidélité au matériau source font de cette bande dessinée une adaptation réussie, conseillée tant aux amateurs du roman original qu’aux néophytes.

« L’Île des oubliés » est une exploration touchante du passé, servie par un duo créatif en parfaite harmonie. Une lecture indispensable pour tout passionné de bande dessinée historique.

Puzzle

Bande dessinée publiée en 2025 aux éditions Ankama.


D’après le roman de Franck Thilliez publié le 3 octobre 2013.

couverture bd Puzzle - D après le roman de Franck Thilliez

Ilan et Chloé, spécialistes des chasses au trésor, ont longtemps rêvé de participer à LA partie ultime : ce jeu mystérieux appelé Paranoïa.

Le jour venu, ils reçoivent enfin la règle N°1 : Quoi qu’il arrive, rien de ce que vous allez vivre n’est la réalité. Il s’agit d’un jeu. 
Suivie de la règle N° 2 : L’un d’entre vous va mourir. 
Quand les joueurs trouvent un premier cadavre, la distinction entre jeu et réalité devient de plus en plus difficile à établir. Paranoïa peut alors commencer…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Puzzle »

Adaptant avec brio le roman de Franck Thilliez, la bande dessinée « Puzzle », illustrée par Mig (Laurent David), se présente comme un tour de force visuel et narratif. (NB : Edition Originale publiée en décembre 2016)
Immergé dans l’univers troublant de « Paranoïa« , un jeu aux frontières du réel, le lecteur est dans une aventure où chaque page dévoile une nouvelle pièce d’un casse-tête psychologique angoissant.

Le récit, porté par le duo Ilan et Chloé, explore habilement les zones d’ombre de l’esprit humain. La tension ne faiblit jamais, alors que l’intrigue se déploie dans un asile abandonné, lieu propice à un crescendo d’inquiétudes. Si certains pourront deviner certains ressorts du dénouement, l’habileté avec laquelle l’auteur manipule les attentes du lecteur maintient l’intérêt jusqu’au bout.

extrait bd Puzzle - D après le roman de Franck Thilliez

Graphiquement, Mig excelle à insuffler une atmosphère oppressante grâce à une palette monochrome froide et subtile, dominée par des nuances bleutées. Ce choix de couleurs amplifie le malaise ambiant tout en sublimant l’étrangeté des décors.

« Puzzle » est une démonstration éloquente de l’alchimie entre littérature et bande dessinée. Offrant une plongée vertigineuse dans un univers captivant, cette adaptation saura séduire les amateurs de thrillers psychologiques et les esthètes en quête d’une œuvre à la fois intrigante et magistralement réalisée.

Moby Dick (Sienkiewicz)

Albums publiés en 2021 aux éditions Delcourt.


Résumé

L’adaptation du célèbre roman d’Herman Melville publié pour la première fois en 1851.

couverture bd Moby Dick (Sienkiewicz)

Tout le monde – ou presque – connaît l’histoire de Moby Dick par Herman Melville.

En revanche, lorsqu’un auteur de génie tel que Bill Sienkiewicz se penche sur une adaptation en BD de ce monument de la littérature, cela en fait une œuvre doublement exceptionnelle.

Attiré par la mer, Ismaël, le narrateur, décide de partir à la chasse à la baleine. Il embarque sur Le Pequod, commandé par le Capitaine Achab, obsédé par un cachalot blanc particulièrement féroce surnommé Moby Dick qui lui a arraché la jambe.

À travers le voyage « sans retour » de son personnage principal, Melville aborde des thèmes universels, le concept de classe et de statut social.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Moby Dick (Sienkiewicz) »

L’adaptation graphique de Moby Dick par Bill Sienkiewicz est un véritable tour de force artistique. En réinterprétant le chef-d’œuvre d’Herman Melville, Bill Sienkiewicz transcende les limites de la bande dessinée traditionnelle pour proposer une vision saisissante et audacieuse du combat acharné entre l’homme et la nature.

extrait bd Moby Dick (Sienkiewicz)

Les illustrations, mélange unique de peinture, de collages et de techniques expérimentales, plongent le lecteur dans un tourbillon visuel qui reflète avec brio la folie du capitaine Achab et la majesté insaisissable de la baleine blanche. Chaque page est une œuvre d’art à part entière, regorgeant de détails et d’émotions, capturant l’immensité de l’océan et l’intensité de la quête qui consume les personnages.

Le texte, fidèle à la prose riche et exigeante d’Herman Melville, s’intègre parfaitement aux illustrations. L’œuvre invite à une contemplation plus profonde, loin des conventions des récits graphiques linéaires.

Ce livre n’est pas qu’une adaptation : c’est une relecture immersive et puissante qui honore le livre original tout en affirmant l’audace créative de Bill Sienkiewicz.
Un must pour les passionnés de littérature et d’art, cette bande dessinée est une expérience mémorable qui ne manquera pas de marquer durablement ceux qui s’y aventurent.