La promesse de l’aube

Album publié en 2014 aux éditions Futuropolis.
Résumé éditeur
D’après le roman de Romain Gary publié le 29 avril 1960.

Ce n’est pas peu dire que l’œuvre de Joann Sfar est liée à celle de Romain Gary.
À l’occasion de la sortie de son film, Gainsbourg, vie héroïque, il disait déjà : « J’ai passé mon temps à me dire que je faisais un film sur Romain Gary… « .
Pour honorer le centenaire de la naissance de l’écrivain, Sfar lui rend hommage en s’appropriant une de ses oeuvres, l’accompagnant de son trait nerveux, de sa liberté de ton et avec sa générosité coutumière.
La bd « La promesse de l’aube » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La promesse de l’aube »
À l’occasion du centenaire de la naissance de Romain Gary, Joann Sfar rend un hommage vibrant à l’écrivain en illustrant son célèbre roman autobiographique. Cette adaptation, publiée chez Futuropolis-Gallimard en 2014, transforme La promesse de l’aube en une œuvre graphique de 536 pages qui respecte scrupuleusement l’intégralité du texte original.
L’adaptation de Joann Sfar dépasse la simple illustration pour créer une véritable symbiose entre les mots de Romain Gary, et son trait expressif. Le dessinateur du Chat du Rabbin parvient à traduire visuellement la complexité émotionnelle du récit : la relation fusionnelle entre Romain et sa mère russe, cette femme chimérique qui façonne les rêves de grandeur de son fils. L’artiste s’attarde particulièrement sur les regards et les expressions, ces détails qui révèlent la vérité psychologique des personnages.
Joann Sfar déploie sa technique du noir et blanc à l’encre de Chine, utilisant des « simples » crayonnés qui révèlent pourtant une maîtrise consommée. Son trait tremblé, tracé à la main avec ses imperfections assumées, épouse parfaitement l’alternance entre humour et mélancolie qui caractérise l’œuvre de Romain Gary. Cette esthétique volontairement imparfaite, loin du dessin académique, permet de saisir l’authenticité des émotions et la spontanéité des souvenirs d’enfance. Joann Sfar restitue avec justesse cette « dette écrasante » que ressent le narrateur envers sa mère, ainsi que la tendresse mêlée de clairvoyance qui caractérise ce chef-d’œuvre.
Cette adaptation constitue un double chef-d’œuvre où se rencontrent deux talents exceptionnels. Joann Sfar prouve une fois encore sa capacité à s’emparer des grandes œuvres littéraires pour les magnifier graphiquement, offrant aux lecteurs une nouvelle façon d’appréhender ce monument de la littérature française du XXe siècle.