Les chefs d’œuvre de Lovecraft – La Couleur tombée du ciel
Album publié en 2020 aux éditions Ki-oon.
Résumé éditeur
Adapté de la nouvelle de Howard Phillips Lovecraft publiée en septembre 1927.

Affrontez l’horreur et la désolation de la Lande Foudroyée…
Un projet de barrage promet d’engloutir toute une vallée reculée de la campagne américaine. Bizarrement, son dernier habitant se réjouit de voir le lieu disparaître sous les flots, en particulier la parcelle de terrain voisine…
Les Gardner y ont vécu paisiblement pendant des années, jusqu’à ce que la chute d’une météorite juste devant leur maison fasse basculer leur quotidien.
Des scientifiques ont tenté d’étudier ce roc venu de l’espace, sans succès. La matière ne ressemblait à rien de connu et se distinguait par sa couleur inexistante sur Terre… Après cet événement, la faune et la flore ont commencé à s’altérer, les phénomènes étranges se sont multipliés, entraînant la famille Gardner dans une spirale de malheurs…
Avec un trait sombre et réaliste, Gou Tanabe met en images les pires cauchemars imaginés par H. P. Lovecraft, le maître du fantastique et de l’horreur. Que peut faire l’homme quand les forces issues des confins de l’univers s’abattent sur lui sans crier gare ?
La bd « La Couleur tombée du ciel » disponible ici
L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Couleur tombée du ciel »
Publié en mars 2020 chez Ki-oon dans la collection Les Chefs-d’œuvre de Lovecraft, Gou Tanabe transpose avec fidélité la nouvelle de 1927 de H. P. Lovecraft. Le récit suit un géomètre envoyé à Arkham pour relever les contours d’un futur réservoir, qui découvre la « lande foudroyée » : un territoire où la chute d’une météorite a corrompu la faune et la flore, instillant peu à peu folie et décrépitude.
Gou Tanabe rend palpable le cosmicisme original en jouant sur la lente montée de la tension psychologique. Les personnages – notamment la famille Gardner, pris au piège d’un mal incompréhensible – voient leur quotidien basculer dans une spirale de malheurs dont les effets sur la santé mentale sont décrits avec sobriété et retenue. L’alternance entre narration descriptive et dialogues concis renforce l’impression d’impuissance face à l’inexplicable.

Le trait réaliste et la richesse des textures de Gou Tanabe offrent un spectaculaire contraste entre ombres profondes et lumières éthérées. Les gros plans sur la végétation déformée et les insectes mutants soulignent la dimension oppressante de l’intrigue. La monochromie, loin d’appauvrir l’image, magnifie l’« indescriptible » couleur extra-terrestre que le mangaka parvient à évoquer par des jeux de trame et de hachures.
Alliant rigueur et intensité, ce one-shot s’impose comme une porte d’entrée idéale pour les néophytes d’ H. P. Lovecraft tout en satisfaisant les aficionados. À recommander sans hésiter aux amateurs de fantastique et d’horreur qui recherchent une expérience visuelle et narrative immersive.















