Frankenstein

Album publié en 2021 aux Editions Glénat.


Adapté du roman de Mary Shelley (publié pour la première fois le 1 janvier 1818).

couverture bd Frankenstein

Le cauchemar d’un monstre. La folie d’un homme.

Dans ce XIXe siècle d’innovations techniques et de révolution industrielle, la littérature anglaise a produit des figures fantastiques iconiques qui sont toujours vivantes aujourd’hui.
C’est le cas du Frankenstein de Mary Shelley et de son héros au destin tragique. Un proscrit rejeté de tous et en premier lieu par celui qui le façonna. De son délire narcissique est né un être colossal et effrayant qui témoigne de sa capacité à aimer, de son besoin de se relier et qui est condamné à la solitude, à la souffrance, à l’incompréhension et au rejet.
Car cette « chose » innommable, cette monstruosité, à qui la postérité donnera le nom de son créateur, est un agglomérat de cadavres auquel Victor Frankenstein a donné la vie.

Dans la lignée de son magistral Dracula, Georges Bess signe une adaptation somptueuse du Frankenstein de Mary Shelley. On y retrouve la magie de son noir et blanc profond et élégant qui sublime la dramaturgie du récit. Une œuvre grandiose, où le trait acéré et l’encrage puissant de l’auteur expriment dans chaque case le souffle romantique de cette histoire. Celle du cauchemar d’un monstre et de la folie d’un homme. Une pépite graphique incontournable. 


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Frankenstein »

Après son adaptation remarquée de « Dracula » en 2019, Georges Bess revisite un autre monument de la littérature gothique avec « Frankenstein » de Mary Shelley. Cette œuvre de 208 pages publiée chez Glénat en 2021 est bien plus qu’une simple transposition graphique du roman original.

Fidèle à l’essence du texte de 1818, Georges Bess abandonne simplement sa forme épistolaire pour mieux servir la narration graphique. Le dessinateur excelle à retranscrire la profondeur philosophique d’une histoire qui interroge la responsabilité du créateur face à sa création et explore les frontières entre humanité et monstruosité. La solitude poignante de la créature, ses désirs d’amour et d’acceptation prennent une dimension particulièrement touchante sous le trait de l’artiste.

extrait bd Frankenstein

Graphiquement, l’album est saisissant. Son noir et blanc, son encrage dense et son trait minutieux confèrent à chaque planche une dramaturgie intense. Georges Bess compose ses pages avec un sens aigu du détail, qu’il s’agisse des paysages glacés de l’Arctique ou de l’expressivité tourmentée des personnages. Son style, à la croisée des traditions des comics américains et du réalisme européen, donne à ce récit romantique une dimension à la fois classique et intemporelle.

Cette adaptation somptueuse séduira tant les amateurs du roman original que les néophytes avides de découvrir un chef-d’œuvre gothique magnifié par un dessinateur au sommet de son art. Une pépite graphique qui redonne vie, avec respect et génie, au cauchemar d’un monstre et à la folie d’un homme.

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