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1914-Mamadou-1918 : Un Tirailleur dans la folie des Toubabs

Album publié en 2018 aux Editions Books On Demand.


couverture bd 1914-Mamadou-1918 : Un Tirailleur dans la folie des Toubabs

Première guerre mondiale.

Mamadou Diamé est enrôlé de force dans les tirailleurs sénégalais.

Déraciné, bien loin de son village africain, il est plongé dans un autre monde, un univers apocalyptique, sans autres possibilités que de s’adapter, déserter, sombrer dans la folie ou mourir.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1914-Mamadou-1918 : Un Tirailleur dans la folie des Toubabs »

Publié en mai 2018 chez Books On Demand, 1914-Mamadou-1918 de Roger Moréton retrace le destin de Mamadou Diamé, tirailleur sénégalais enrôlé de force au début de la Première Guerre mondiale. L’auteur y puise dans le contexte historique des troupes coloniales pour dépeindre un parcours à la fois épique et tragique.

Le scénario s’articule autour de la confrontation de Mamadou à la modernité industrielle de la guerre des tranchées, loin des rites et de la vie villageoise dont il est issu. Roger Moréton explore la déshumanisation du combattant africain, confronté à la folie du front et aux préjugés raciaux des « Toubabs ».

extrait bd 1914-Mamadou-1918 : Un Tirailleur dans la folie des Toubabs

Le dessin en noir et blanc, tout en contrastes tranchés, sert l’émotion du récit. Les encrages denses soulignent la boue, la peur et la violence des combats, tandis que les cadrages serrés accentuent l’isolement de Mamadou.

Mêlant rigueur historique et puissance visuelle, 1914-Mamadou-1918 est une BD essentielle pour ceux qui souhaitent comprendre la mémoire coloniale de la Grande Guerre.

Cœur des ténèbres / Un avant-poste du progrès

Livre illustré publié en 2006 aux Editions Futuropolis.


Adapté du roman de Joseph Conrad (publié pour la première fois en 1899).

couverture bd Coeur des ténèbres - Un avant-poste du progrès

Dans Coeur des ténèbres, Conrad parle de la fin des grandes explorations et de l’avènement de la gestion capitaliste dans les colonies ; il parle de la supériorité technologique des Européens ; il parle de la distance entre l’idée colonialiste fondée sur le Progrès et la réalité des formes de la domination coloniale au Congo.

Tout cela constituait l’actualité coloniale de 1898. De cette actualité, Conrad ne tire aucune conséquence politique explicite. Coeur des ténèbres, de ce point de vue, n’est pas un pamphlet anticolonialiste.

Conrad n’y demande pas, pour l' »État indépendant du Congo », une véritable indépendance. Il n’y suppose pas que les Européens aient à reconnaître aux Africains une quelconque dignité.

La dignité des Africains est d’ailleurs ambiguë dans cette nouvelle. Paradoxalement, là résident sans doute la grandeur de Conrad et la puissante actualité de son texte.

Cœur des ténèbres parlait aux Européens de 1898 de ce que c’était que le Congo, et de ce qu’ils croyaient que c’était. Mais de cette double réalité Conrad a tiré une aventure de portée bien plus générale, peut-être universelle, d’une portée qui est, en tout cas, sans aucun doute, aujourd’hui encore, d’une immense valeur.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Cœur des ténèbres / Un avant-poste du progrès »

L’adaptation graphique de Cœur des ténèbres et Un avant-poste du progrès par Jean-Philippe Stassen et Sylvain Venayre transcende les frontières de la bande dessinée classique pour offrir une œuvre à la fois visuellement saisissante et narrativement profonde.
Inspirée des récits de Joseph Conrad, cette bande dessinée explore les thèmes de la colonisation, de l’avidité humaine et du désenchantement face au progrès.

Le style graphique de Jean-Philippe Stassen est remarquable : un trait noir épais délimite des surfaces intensément colorées, créant un équilibre entre esthétisme pictural et narration. Les personnages, stylisés mais expressifs, cohabitent harmonieusement avec des décors minutieusement travaillés.

extrait bd Cœur des ténèbres / Un avant-poste du progrès

Sur le plan narratif, Sylvain Venayre enrichit l’œuvre par une contextualisation historique et une analyse critique. Les choix scénaristiques, notamment l’utilisation de détails visuels subtils pour illustrer l’horreur (comme une chaussure ensanglantée flottant sur l’eau), traduisent avec finesse la violence implicite du texte original. De plus, l’absence d’une glorification explicite des personnages européens permet une lecture nuancée où les oppresseurs et les opprimés sont confrontés à leur humanité commune.

Cette bande dessinée s’adresse aux amateurs d’œuvres littéraires revisitées et aux lecteurs en quête d’une réflexion sur les méandres de l’histoire coloniale. Une réussite artistique et intellectuelle.

Kurtz (adapté du roman Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad)

Album publié en 2024 aux Editions Fremok.


Adapté du roman de Joseph Conrad (publié pour la première fois en 1899).

couverture bd Kurtz 

Des cris déments déchirent la nuit : « Vous m’entendez ? ». Un bateau remonte le fleuve Congo, à la recherche d’un homme perdu dans la brume et la jungle. Des animaux féroces rôdent. Kurtz est en fuite. Ceux qui habitent près du fleuve refusent d’être asservis.


Michaël Matthys s’interroge sur ce qui poussa des colons à chercher gloire et richesse dans une nature hostile, sombrant dans une une folie sans retour.

Les grands formats au fusain et au sang forment dans son atelier une adaptation libre, monumentale, crue et captivante, d’une œuvre qui l’est tout autant, Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Kurtz »

Avec « Kurtz« , Michaël Matthys signe une œuvre graphique à la fois saisissante et profondément troublante, inspirée du chef-d’œuvre littéraire de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres. Cette bande dessinée transcende les codes classiques du neuvième art pour offrir une expérience visuelle unique, entre noirceur brute et introspection philosophique.

L’utilisation du fusain, mêlé à des lavis de sang de bœuf, confère aux pages une matérialité frappante, presque organique. Ces choix audacieux ne sont pas de simples artifices : ils capturent et traduisent la violence, la déshumanisation et la folie qui imprègnent l’univers colonial exploré par Kurtz. Chaque coup de crayon semble déchirer la surface de l’image pour révéler des blessures profondes, tant historiques qu’intérieures.

extrait bd Kurtz 

Le récit plonge le lecteur dans une jungle oppressante, un labyrinthe où la lumière se dissout dans l’ombre et où chaque visage, flou ou déformé, témoigne d’une perte d’identité. Matthys réussit à maintenir un équilibre subtil entre narration et abstraction, permettant à l’imaginaire du lecteur de compléter ce tableau de chaos.

« Kurtz » est plus qu’une simple adaptation : c’est une réinterprétation viscérale et moderne, où la barbarie coloniale et la folie humaine s’entrelacent dans un ballet graphique inoubliable. Une œuvre incontournable, autant pour les amateurs de bande dessinée que pour les passionnés de littérature et d’histoire.

L’Agent secret

Album publié en 1992 aux Editions Futuropolis.


Adapté de l’œuvre de Joseph Conrad (publiée pour la première fois en septembre 1907).

couverture bd L'Agent secret

L’Agent Secret a été écrit en 1906, à une période charnière de la carrière de Joseph Conrad.

Dans l’esprit de Conrad, le développement de cette nouvelle en feuilleton puis sous sa forme romanesque définitive constitue avant tout un espoir de salut financier.

Mais cette tragi-comédie macabre, trop dure et sarcastique pour ses lecteurs edwardiens, connaît à sa parution un échec commercial. En réalité, L’Agent Secret est en avance sur son temps d’une bonne vingtaine d’années.

Il faut attendre Greene, Moravia ou Koestler pour mesurer l’importance de ce livre fondateur, qui jette les bases d’un genre moderne, le thriller psycho-politique, où se confrontent la conscience individuelle, les desseins criminels et les soubresauts de l’histoire immédiate, et qui ramène au coeur de la société sa frange la plus mélodramatique – la pègre, le terrorisme – pour démontrer que la trahison, la violence, le cynisme sont des questions morales qui nous concernent tous et non de simples colifichets de la fiction. 


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Agent secret »

Dans L’Agent secret, Miles Hyman offre une relecture graphique captivante du roman de Joseph Conrad, transportant le lecteur au cœur du Londres du XIXᵉ siècle, un lieu sombre et mystérieux où se mêlent espionnage, anarchie et tragédie humaine.

Le récit suit Adolf Verloc, un personnage ambigu, tiraillé entre loyauté et duplicité, dont les actes malavisés plongent son entourage dans un chaos inexorable. La force de l’adaptation de Miles Hyman réside dans sa capacité à retranscrire la complexité psychologique des personnages et la noirceur de l’intrigue avec un art graphique d’une rare finesse.

extrait bd L'Agent secret

Le style visuel de Miles Hyman, à la fois riche en détails et soigneusement flou, enveloppe chaque scène d’une atmosphère brumeuse et oppressante. Ce choix stylistique renforce le sentiment d’angoisse et d’incertitude qui habite le récit, rappelant la noirceur de l’univers « conradien ». Par son approche subtile, Hyman réussit à marier esthétique et narration, créant une œuvre qui transcende la simple adaptation.

Cette bande dessinée livre illustré n’est pas seulement une illustration fidèle du texte de Joseph Conrad ; elle est une véritable exploration visuelle des thèmes intemporels du roman, tels que la trahison, le désespoir et la violence.

L’Agent secret de Miles Hyman s’impose ainsi comme une réussite littéraire et graphique, offrant aux lecteurs un voyage immersif et troublant dans les méandres de l’âme humaine.

Ainsi parlait Zarathoustra – Tome 2

Album publié en 2017 aux Editions GD.


Adapté de l’œuvre de Friedrich Nietzsche (publiée pour la première fois en 1883).

couverture bd Ainsi parlait Zarathoustra - Tome 2

Ainsi parlait Zarathoustra est construit comme un opéra dont les quatre parties sont autant d’actes.

Un livre de philosophie, un des plus riches, un des plus profonds, un des plus célèbres, tout entier constitué d’un long poème.

La tentation de traduire les images poétiques en images dessinées était trop forte. Pierre Heber-Suffrin, après une thèse de doctorat consacrée à Nietzsche, et Jean-Louis Lebrun, peintre illustrateur, n’ont pas pu résister.

C’était une gageure, un pari fou, car il s’agissait de servir Nietzsche, de le rendre accessible à tous, sans le trahir


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Ainsi parlait Zarathoustra – Tome 2 »

La bande dessinée « Ainsi parlait Zarathoustra – Tome 2 » de Pierre Héber-Suffrin et Jean-Louis Lebrun s’impose comme une œuvre visuellement et intellectuellement captivante. En adaptant le texte philosophique complexe de Friedrich Nietzsche, les auteurs offrent une lecture enrichissante qui conserve la profondeur et l’ambition de l’original.

Jean-Louis Lebrun, à travers ses illustrations puissantes et évocatrices, parvient à traduire en images les thèmes fondamentaux de Friedrich Nietzsche tels que le surhumain et l’éternel retour. Chaque planche est minutieusement travaillée, et les choix graphiques renforcent la réflexion philosophique sans alourdir la lecture. L’usage subtil de symboles, comme la chouette accompagnatrice, guide le lecteur dans cet univers intellectuel dense tout en facilitant l’accès aux idées.

extrait bd Ainsi parlait Zarathoustra - Tome 2

La narration de Pierre Héber-Suffrin réussit à conserver l’intégrité de la pensée de Friedrich Nietzsche, tout en adaptant le texte au format de la bande dessinée. Les dialogues sont finement condensés, permettant une fluidité qui rend l’expérience agréable et accessible, même pour les lecteurs non initiés à la philosophie.

Cette bande dessinée transcende le simple exercice d’adaptation et propose une œuvre artistique riche, où la philosophie rencontre le graphisme de manière harmonieuse.

« Ainsi parlait Zarathoustra – Tome 2 » invite à une redécouverte fascinante de Friedrich Nietzsche, rendant sa pensée accessible et visuellement mémorable. Un véritable pont entre philosophie et art visuel.


Ainsi parlait Zarathoustra – Tome 1

Album publié en 2015 aux Editions GD.


Adapté de l’œuvre de Friedrich Nietzsche (publiée pour la première fois en 1883).

couverture bd Ainsi parlait Zarathoustra - Tome 1

Ainsi parlait Zarathoustra est construit comme un opéra dont les quatre parties sont autant d’actes.

Un livre de philosophie, un des plus riches, un des plus profonds, un des plus célèbres, tout entier constitué d’un long poème. La tentation de traduire les images poétiques en images dessinées était trop forte.
Pierre HÉBER-SUFFRIN, après une thèse de doctorat consacrée à Nietzsche, et Jean-Louis LEBRUN, peintre illustrateur, n’ont pas pu résister. C’était une gageure, un pari fou, car il s’agissait de servir Nietzsche, de le rendre accessible à tous, sans le trahir.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Ainsi parlait Zarathoustra – Tome 1 »

« Ainsi parlait Zarathoustra – Tome 1 » de Pierre Héber-Suffrin est une adaptation ambitieuse et réussie de l’œuvre complexe de Friedrich Nietzsche, transformée ici en une bande dessinée captivante.

En offrant une lecture graphique de la philosophie de Friedrich Nietzsche, l’auteur parvient à rendre accessibles des concepts souvent intimidants et hermétiques, notamment grâce aux illustrations vibrantes de Jean-Louis Lebrun. Ces dessins, aux teintes profondes et aux symboles forts, transportent le lecteur dans un univers à la fois mystique et méditatif.

extrait bd Ainsi parlait Zarathoustra - Tome 1

L’ajout d’une chouette, figure allégorique et commentatrice, apporte une dimension pédagogique qui guide le lecteur à travers les méandres de la pensée nietzschéenne. Cette voix narrative, placée au début de chaque chapitre, éclaire subtilement les réflexions et les interrogations du personnage de Zarathoustra, rendant l’expérience de lecture plus accessible sans pour autant trahir la richesse philosophique de l’œuvre.

Cette bande dessinée, en plus de séduire les amateurs de philosophie, saura aussi charmer les passionnés de bande dessinée, curieux de découvrir Nietzsche d’une manière nouvelle et immersive.

« Ainsi parlait Zarathoustra – Tome 1 » parvient à créer un pont entre art visuel et réflexion intellectuelle, invitant le lecteur à une aventure philosophique unique. C’est une porte ouverte vers l’univers de Friedrich Nietzsche, accessible et visuellement impressionnante, qui invite à réfléchir sans cesse et à contempler l’humain et son devenir.


Fantastique Jobs ! Le destin extraordinaire du fondateur d’Apple

Bande dessinée publiée en 2015 aux éditions Fayard.


couverture bd Fantastique Jobs ! Le destin extraordinaire du fondateur d'Apple

Dans un monde ultra connecté qui vit, échange, s’informe, respire au rythme des inventions mises au point par le fondateur d’Apple, qui n’a jamais entendu parler de Steve Jobs, innovateur génial, père des studios Pixar, des Macs, iPods, iPhones et autres iPads ?

Jessie Hartland narre d’un trait franc et épuré le parcours de ce pionnier dont l’histoire, depuis la construction du premier ordinateur Apple dans le garage de ses parents à la conception de bijoux technologiques au design novateur désormais si familier, épouse parfaitement celle de l’industrie technologique et l’avènement de l’âge d’or de Palo Alto.

Le récit s’attarde sur les irrégularités du parcours de Steve Jobs, ses succès extraordinaires comme les nombreux revers qu’il a essuyés. Il dévoile les différentes facettes de sa personnalité, son génie visionnaire mais aussi le démon du perfectionnisme qui le hantait et en faisait un patron autoritaire, impossible, aux colères réputées homériques.

Ce roman graphique est une incursion ludique dans le destin de ce prodige de la technologie et du design érigé en modèle de réussite, qui a dicté les tendances de son temps et marqué de son empreinte le monde de la technologie pour des générations.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Fantastique Jobs ! Le destin extraordinaire du fondateur d’Apple »

Jessie Hartland propose avec Fantastique Jobs ! une biographie graphique captivante de Steve Jobs, figure emblématique de l’innovation technologique.
À travers un style visuel unique mêlant illustrations en noir et blanc et texte manuscrit, l’auteure réussit à rendre accessible et dynamique l’histoire complexe de cet entrepreneur visionnaire, tout en explorant ses multiples facettes humaines et professionnelles.

Une narration inspirante et nuancée
Le récit retrace les moments clés de la vie de Jobs, depuis ses débuts modestes dans le garage familial jusqu’à son ascension en tant que leader charismatique d’Apple. Jessie Hartland met en lumière ses succès fulgurants, ses échecs marquants et ses contradictions personnelles, offrant ainsi une perspective équilibrée sur un homme à la fois brillant et exigeant. La bande dessinée excelle dans sa capacité à vulgariser des concepts technologiques complexes tout en captivant le lecteur par une narration fluide et rythmée.

extrait bd Fantastique Jobs ! Le destin extraordinaire du fondateur d'Apple

Le choix esthétique d’un dessin épuré et manuscrit confère à l’œuvre une authenticité et une proximité qui reflètent bien l’esprit créatif de Jobs. Les illustrations, parfois minimalistes mais toujours expressives, traduisent avec justesse les émotions et les enjeux des différentes étapes de sa vie.

Cette BD est idéale pour les amateurs de technologie ou ceux curieux d’en apprendre davantage sur l’homme derrière Apple. Cette bande dessinée sait captiver par son approche originale et son message universel.

Enfin je vole !

Album publié en 2023 aux éditions Marabout.


Résumé éditeur

Eugene Bullard le premier Afro-Américain, pilote dans l’armée française durant la Première Guerre mondiale. 

couverture bd Enfin je vole !

Eugene Bullard est un héros de guerre.


Symbole de pugnacité face à la discrimination, engagé dans l’armée française, il devient l’un des premiers pilotes de chasse Afro-Américain de l’histoire.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Enfin je vole ! »

« Enfin, je vole ! », le roman graphique de Brahm Revel et Ronald Wimberly, nous plonge dans l’extraordinaire vie d’Eugène Bullard, le premier pilote de chasse afro-américain durant la Première Guerre mondiale.

Le récit se déroule dans le cadre d’une rencontre improbable entre Monsieur Casey, un cadre de bureau, et Eugène, le liftier, piégés dans un ascenseur à New York. Cette situation insolite devient le prétexte idéal pour que Bullard partage son histoire, tissant ainsi un récit riche en émotions et en rebondissements.

extrait bd Enfin je vole !

Dès les premières pages, le lecteur est transporté dans le sud ségrégationniste des États-Unis à la fin du XIXe siècle. La jeunesse d’Eugène, marquée par la pauvreté et le racisme, est racontée avec une intensité poignante.

À seulement 13 ans, il quitte sa famille pour fuir la haine et les discriminations, nourri par l’espoir d’un avenir meilleur en Europe, où, selon lui, les Noirs sont mieux traités. Son périple l’amène d’abord à Londres, puis à Paris, où il se fait connaître comme boxeur et participe aux cabarets parisiens.

Le choix graphique de couleurs sépia et jaune/noir souligne l’atmosphère d’époque, créant une identité visuelle forte qui accentue le caractère tumultueux de son existence. Les illustrations, réalistes et expressives, renforcent le récit, rendant hommage à la force et à la détermination d’un homme qui, malgré les épreuves, a su “voler” vers la liberté.

Ce récit, à la fois éducatif et émouvant, met en lumière un héros méconnu dont la vie incarne l’ultime quête de liberté et d’égalité.

« Enfin, je vole ! » est une œuvre indispensable, rappelant que le courage et la résilience peuvent transcender les frontières du temps et de l’espace.

Une lecture incontournable pour tout amateur de biographies fortes et inspirantes.

Un Été En Enfer – Camp De Natzweiler-Struthof 1942

Albums publiés en 2011 aux éditions du Signe.


Résumé éditeur

D’après l’histoire vraie de Raymond et de sa famille.

couverture bd Un Été En Enfer - Camp De Natzweiler-Struthof 1942

Juillet 1942, l’Alsace est sous le joug du Reich. En ces temps de guerre et de rationnements, faire manger une famille est souvent difficile. Les parents du jeune Raymond envisagent alors d’envoyer leur fils en vacances chez sa tante. Mais la ferme Idoux se trouve sur le lieu-dit du Struthof.

Une zone militaire normalement inaccessible aux civils. A leur grand étonnement, leur demande de séjour est acceptée par les autorités allemandes. Raymond s’en réjouit. Il aime bien l’oncle Ernest et la tante Marie et apprécie de passer l’été à la montagne.

Mais il va vite déchanter en arrivant sur place. Le Struthof a bien changé : sur les hauteurs se profile l’ombre d’un camp. Le paisible lieu de villégiature ressemble maintenant à l’antichambre de l’enfer …

En fin d’album, un encart didactique de 16 pages écrit par Robert Steegmann.

Découvrez le contexte historique du KL-Natzweiler, seul camp de concentration sur le territoire français par le biais de photos et documents d’époque, prêts du Centre Européen du Résistant Déporté. Robert Steegmann est professeur agrégé d’Histoire et membre du conseil scientifique du C.E.R.D.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Un Été En Enfer – Camp De Natzweiler-Struthof 1942 »

« Un Été En Enfer – Camp De Natzweiler-Struthof 1942 » est une bande dessinée poignante signée par Roger Seiter au scénario et Vincent Wagner aux illustrations. Publiée par les Éditions du Signe en 2011, cette œuvre se base sur des faits réels et plonge le lecteur dans la dure réalité de l’Alsace occupée durant l’été 1942.

Le récit suit le jeune Raymond, un garçon de neuf ans, envoyé par ses parents vivre chez son oncle Idoux à la campagne, afin de lui assurer une alimentation plus stable en cette période de rationnement. Ce qui aurait dû être un refuge sûr se transforme en cauchemar lorsqu’il découvre que la ferme est située à proximité du camp de concentration de Natzweiler-Struthof, le seul en territoire français.

La force de cette bande dessinée réside dans la juxtaposition de deux histoires parallèles : d’un côté, le quotidien des civils comme la famille de Raymond, et de l’autre, la dure réalité des prisonniers du camp et leurs tentatives d’évasion. Le contraste entre la vie « normale » et l’horreur du camp est saisissant, et Wagner parvient à rendre cette dualité de manière visuellement frappante et émotive.

Le style graphique de Wagner, à la fois accessible et expressif, rend la lecture agréable même pour les jeunes lecteurs à partir de 12 ans, tout en restant fidèle à l’authenticité historique. Le supplément de 16 pages ajouté par Robert Steegman, incluant des explications et des photos d’époque, enrichit encore l’expérience en ancrant le récit dans une réalité historique tangible.

Ce qui distingue « Un Été En Enfer » des autres œuvres sur la même thématique, c’est l’humanisation des personnages, y compris certains soldats allemands. Par exemple, Raymond développe des relations inattendues avec deux soldats de la Wehrmacht, Hannes et Tobias, illustrant que l’humanité peut subsister même dans les situations les plus sombres.

« Un Été En Enfer – Camp De Natzweiler-Struthof 1942 » est une bande dessinée remarquablement construite qui offre une fenêtre importante sur une période sombre de l’histoire française. Elle réussit à informer tout en émouvant, rendant hommage à ceux qui ont souffert et à ceux qui ont résisté.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Camp de Struthof

Canal Mussolini

Album publié aux éditions Steinkis en 2017.


Adapté du roman de Antonio Pennacchi publié en 2010.

couverture bd Canal Mussolini

Vénétie, début du XXe siècle.

Les Peruzzi, avec leurs dix-sept enfants, sont une véritable tribu. Une tribu de paysans sans terre à la tête dure et au sang chaud, qui vit de métayage et de privations.

Un certain Benito Mussolini est un ami de la famille.

Grâce à lui, les Peruzzi pourront devenir propriétaires, dans les marais Pontins, au sud de Rome.

Mais tandis que les aînés sont enrôlés dans les conquêtes coloniales puis la Seconde Guerre mondiale, au Canal, la famille se bat contre les éléments.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Canal Mussolini »

« Canal Mussolini » de Graziano Lanzidei est une œuvre ambitieuse qui explore les tumultes de l’Italie fasciste à travers les yeux de la famille Peruzzi.

Adaptée du roman d’Antonio Pennacchi, cette bande dessinée offre une fresque historique dense mais parfois confuse. Le récit suit les Peruzzi, une famille de paysans vénitiens, à travers les grands bouleversements du XXe siècle, depuis l’assèchement des marais pontins jusqu’aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale.

Narrativement, l’album exige une attention soutenue en raison de sa complexité et de ses nombreux personnages. Les transitions temporelles et les ellipses, souvent maladroites, rendent la lecture laborieuse.

extrait bd Canal Mussolini

Les dessins de Mirka Ruggeri, bien que stylisés, manquent parfois de dynamisme et de clarté, ce qui peut désorienter le lecteur. Les dialogues, quant à eux, ne parviennent pas toujours à capturer l’essence des enjeux socio-politiques de l’époque​​.

« Canal Mussolini » reste une tentative louable de capturer une période riche en contradictions et en bouleversements.

Malgré ses imperfections, cette bande dessinée mérite l’attention des passionnés d’histoire et de romans graphiques pour son ambition et sa profondeur narrative. Une œuvre qui, malgré ses défis, parvient à évoquer puissamment une époque complexe et fascinante.