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La Guerre des boutons

Bande dessinée publiée en 2019 aux éditions Le Genevrier.


D’après le roman de Louis Pergaud publié en 1912.

couverture bd La Guerre des boutons

Le père de Lebrac est furieux contre son rejeton, le chef d’une armée de gamins (les Longevernes) en guerre contre celle du village voisin (les Velrans).
Le guerrier est rentré d’une bataille calamiteuse pour son camp, les habits en loques…
Mais si le père savait tout ce qui se passe dans les bois, près de « la Saute », il s’étranglerait de rage !

Une adaptation au plus près des dialogues de l’œuvre de Louis Pergaud, qui garde ici toute sa verve.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Guerre des boutons »

Dans son adaptation graphique du classique de Louis Pergaud, Bruno Heitz restitue toute la saveur de cette histoire emblématique de la littérature jeunesse. L’illustrateur parvient à capturer l’essence même de ce récit rural de la fin du XIXe siècle, où deux bandes rivales de garçons, les Longevernes et les Velrans, s’affrontent dans une guerre sans merci dont l’enjeu est la confiscation des boutons des vaincus.

Le talent de Bruno Heitz réside dans sa capacité à conserver la truculence du langage d’origine tout en apportant, par son trait simple mais expressif, une dimension visuelle qui rend l’œuvre parfaitement accessible aux jeunes lecteurs contemporains. Son style graphique, sans chichis mais précis, sert admirablement le propos et l’atmosphère campagnarde du récit.

Ce qui fait la force de cette adaptation, c’est l’intelligence avec laquelle Bruno Heitz aborde la campagne et son talent d’observateur. Il parvient à restituer la véritable violence qui traverse le roman original, souvent édulcorée dans d’autres adaptations. Sa narration fidèle des principaux épisodes, couplée à son sens du détail et de la mise en page, donne une nouvelle vie à cette histoire intemporelle.

Une œuvre réjouissante qui, tout en respectant la lettre et l’esprit de Louis Pergaud, offre aux lecteurs dès 9 ans une porte d’entrée idéale vers ce monument de notre patrimoine littéraire.

Mélusine, Fée serpente – Intégrale

Album publié aux éditions Geste en 2017.


Adapté de l’œuvre de Jean d’Arras composée en 1392 et 1394.

couverture bd Mélusine, Fée serpente - Intégrale

Née sous le nom de Mélusine, à la fin du XIVe siècle dans le roman de Jean d’Arras, souvent « imaginée » dans les enluminures du Moyen Âge, l’amoureuse passionnée qui fait chavirer le cœur de Raymondin, revit aujourd’hui dans une bande dessinée pleine de passion, de haine, de métamorphoses et de rebondissements.
L’histoire de la fée poitevine qui veut redevenir femme mortelle est à la fois humaine et surnaturelle.
Redécouvrez cette héroïne troublante et tragique dans une adaptation libre, moderne et documentée.
Mais attention… il y a quelques risques à épouser une légende !
L’histoire de Mélusine, fée poitevine désirant redevenir femme mortelle. Adaptation libre de Mélusine : roman du XIVe siècle de Jean d’Arras. Avec un dossier sur les coulisses de l’album.


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Mélusine, Fée serpente – Tome 2 – Geoffroy la Grand’Dent

Album publié aux éditions Geste en 2001.


Adapté de l’œuvre de Jean d’Arras composée en 1392 et 1394.

couverture bd Mélusine, Fée serpente - Tome 2 - Geoffroy la Grand'Dent

Mélusine, fée bâtisseuse de tant de forteresses en Poitou, s’est aussi donnée une descendance étonnante : pas moins de dix garçons, tous touchés du sceau de la malédiction familiale ! L’aîné, le géant Geoffroy la Grand’Dent, n’est pas le moins impressionnant de ces gaillards. Violent, imprévisible, Geoffroy marque à jamais l’illustre lignée…

Dans ce deuxième volet de Mélusine, Fée serpente, les auteurs ont à nouveau pris des libertés avec la légende et le mythe pour mieux exacerber les passions et développer des rencontres inattendues, inoubliables. Retrouvez Mélusine et Raymondin, Geoffroy et ses frères maudits, le neveu Gauscelin, sa mère Audeburge, sa sœur Blanche… dans un spectacle haut en couleurs qui allie Histoire médiévale et drame fantastique.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mélusine, Fée serpente – Tome 2 – Geoffroy la Grand’Dent »

Avec ce second tome, Didier Quella-Guyot (scénario) et Sophie Balland (dessin) poursuivent leur adaptation ambitieuse de la légende médiévale de Mélusine, figure emblématique du folklore poitevin. L’album s’ancre dans le contexte du XIVe siècle, période où la fée-serpent, popularisée par Jean d’Arras, incarne la frontière trouble entre humanité et merveilleux. Ce volume met en lumière Geoffroy la Grand’Dent, fils aîné de Mélusine.

Le scénario explore la dualité des personnages, tiraillés entre héritage féerique et destin humain. Geoffroy, à la fois géant et chevalier, fascine par sa force sauvage tempérée d’une quête de justice, évoquant la difficulté de concilier deux natures opposées

Graphiquement, le trait de Sophie Balland se distingue par une expressivité et une palette chromatique qui oscille entre onirisme et réalisme. Les scènes de métamorphose et de confrontation sont servies par une mise en page dynamique, soulignant la tension dramatique et la richesse émotionnelle des personnages.

Ce tome s’adresse aux amateurs de récits médiévaux revisités. Une bande dessinée érudite et sensible, qui renouvelle avec talent la légende de Mélusine sans jamais trahir ses racines historiques.


Mélusine, Fée serpente – Tome 1 – La Grand’Goule

Album publié aux éditions Geste en 2000.


Adapté de l’œuvre de Jean d’Arras composée en 1392 et 1394.

couverture bd Mélusine, Fée serpente - Tome 1 - La Grand'Goule

Née sous le nom de Mélusine, à la fin du XIVᵉ siècle dans le roman de Jean d’Arras, souvent « imaginée » dans les enluminures du Moyen Âge, l’amoureuse passionnée qui fait chavirer le cœur de Raymondin, revit aujourd’hui dans une bande dessinée pleine de passions, de haines, de métamorphoses et de rebondissements.

L’histoire de la fée poitevine qui veut redevenir femme mortelle est à la fois humaine et surnaturelle.
Redécouvrez cette héroïne troublante et tragique dans une adaptation libre, moderne et documentée.
Mais attention… Il y a quelques risques à épouser une légende !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mélusine, Fée serpente – Tome 1 – La Grand’Goule »

Didier Quella-Guyot et Sophie Balland proposent avec ce premier tome une réinterprétation du roman de Jean d’Arras (1392-1394), donnant une nouvelle vie à l’une des figures les plus fascinantes de l’imaginaire médiéval français. 
Cette adaptation libre transpose l’histoire de la fée poitevine dans le langage contemporain de la bande dessinée, sans trahir l’essence du mythe originel.

La BD explore avec subtilité les thèmes universels de l’amour interdit et de la transgression du tabou. La relation entre Mélusine et Raymondin transcende le simple récit merveilleux pour questionner les fondements du couple et de la confiance mutuelle. Didier Quella-Guyot parvient à insuffler une dimension psychologique moderne aux personnages médiévaux, créant une tension scénaristique palpable autour du secret que doit garder Raymondin.

Sophie Balland déploie un style graphique qui allie « mystère et sensualité », parfaitement adapté à cette histoire d’amour surnaturel. Son approche « réaliste classique » enrichie d’une mise en page dynamique et moderne crée un équilibre visuel saisissant entre ancrage historique et accessibilité contemporaine. Les métamorphoses de Mélusine bénéficient d’un traitement graphique particulièrement réussi.

Cette adaptation constitue une introduction à la richesse de la littérature médiévale française, recommandée tant aux amateurs de bandes dessinées historiques qu’aux passionnés de légendes.


L’histoire de France racontée aux enfants – Des origines à la Gaulle

Bande dessinée publiée en 2018 aux éditions Clémentine.


Les enfants adorent les histoires et la grande Histoire de France est passionnante car elle permet de mieux comprendre le monde d’aujourd’hui et d’en avoir moins peur. Aussi, lorsque Juliette et Léo découvrent un livre magique, commence alors pour eux un grand voyage dans le temps.

Car des premiers hommes à Charles de GaulLe, en passant par Vercingétorix, Charlemagne, Jeanne d’Arc et Louis XIV, la France a connu bien des héros.

Ces hommes et ces femmes, ces rois, ces révolutions, ces guerres sont ainsi racontés dans un récit chronologique, ludique et captivant qui séduira autant les petits que les grands.

couverture bd Ivanhoé Tome 3

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’histoire de France racontée aux enfants – Des origines à la Gaulle »


Frédéric Bertocchini, accompagné de Lisa d’Orazio (docteure en Histoire) et du dessinateur Michel Espinosa, propose avec ce premier tome une plongée ludique et pédagogique dans les racines de la France des premiers hommes. Ce projet, né dans la continuité du succès de « L’histoire de la Corse racontée aux enfants », s’inscrit dans une démarche de transmission intergénérationnelle, où la grande Histoire devient accessible et captivante pour les plus jeunes.

La bande dessinée adopte une structure chronologique claire, rythmée par les découvertes de Juliette et Léo, deux enfants guidés dans leur voyage temporel par l’abeille Divine, mascotte symbolique et clin d’œil à la tradition napoléonienne. Ce choix narratif, à mi-chemin entre le conte et le documentaire, permet d’aborder les grandes étapes de la préhistoire à la Gaule sans jamais sombrer dans l’encyclopédisme. Les événements majeurs, figures emblématiques (comme Vercingétorix) et évolutions de la société sont évoqués avec justesse, privilégiant l’essentiel et l’esprit de synthèse, tout en éveillant la curiosité. 

Michel Espinosa livre un dessin plus élaboré et détaillé que dans les précédentes collaborations, tout en conservant une lisibilité parfaite pour le jeune public. Les grandes images, colorées par Pascal Nino, instaurent une atmosphère joyeuse et immersive, soutenant efficacement l’émotion et la compréhension des situations historiques. L’influence du dessin animé « Il était une fois l’homme » est perceptible dans la volonté de rendre chaque scène à la fois instructive et attrayante.

Ce premier tome réussit le pari d’initier les enfants à l’Histoire de France avec rigueur, clarté et inventivité. Il s’adresse idéalement aux jeunes lecteurs du primaire, mais saura aussi séduire parents et enseignants en quête d’un support fiable et stimulant pour aborder le passé. 

L’Alsace avant l’Alsace

Album publié en 2009 aux Editions du Signe.


couverture bd L'Alsace avant l'Alsace

Du « chopper » d’Achenheim (600.000 avant notre ère) à la dernière victoire des Romains sur les Alamans (377), voici les temps où l’Alsace ne portait pas encore son nom.
Déjà, elle se révèle à la fois comme une terre de contact, favorable aux échanges culturels, et comme une région convoitée, théâtre de conflits.


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La Belle et la Bête

Album publié aux éditions Réunion Des Musées Nationaux en 2025.


Adapté de l’œuvre d’ Jeanne-Marie Leprince de Beaumont parue en 1756.

couverture bd La Belle et la Bête

Une Belle qui joue du clavecin mais porte des baskets, une Bête aussi effrayante qu’adorable, un père aimant qui enchaîne les gaffes et deux soeurs aussi idiotes que les plus idiotes des influenceuses : voici, dans le texte original du XVIIIe siècle, la véritable histoire de la Belle et la Bête !
Grâce aux dessins malicieux de Jul, redécouvrez la beauté universelle d’un classique de la littérature.
Parce que l’humour et l’ironie sont un trésor, pour les enfants comme pour les grands, voici un livre à mettre entre toutes les griffes !

La version de La Belle et la Bête adaptée par Jul est une relecture contemporaine et satirique du conte classique de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont.
Jul, connu pour son humour et son regard acéré sur la société (Silex and the CityLucky Luke), transpose l’histoire dans un univers moderne, tout en conservant la trame du texte original du XVIIIe siècle.


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Cette adaptation contemporaine du conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont par Jul constitue une réinvention graphique audacieuse qui revisite avec brio l’un des récits les plus universels de la littérature française
Initialement commandée pour l’opération « Un livre pour les vacances » avant d’être censurée par le ministère de l’Éducation nationale, cette BD trouvera finalement sa place en librairie aux éditions GrandPalais-RMN.

Jul démontre ici sa capacité à dépasser son registre habituel de la satire sociale pour s’approprier un classique littéraire. Son approche révèle une compréhension fine du texte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont : ce texte vibre d’une actualité étonnante, mais plus fondamentalement, il est intemporel, car l’absence de descriptions laisse à l’imagination le soin de créer ses propres décors et personnages. Cette lecture éclairée permet à l’auteur de Silex and the City de proposer une transposition contemporaine sans dénaturer l’essence du conte.

Le dessinateur exploite intelligemment l’indétermination physique de la Belle dans le texte original pour en faire « une brunette un peu typée », incarnation d’une jeunesse multiculturelle qui reflète la diversité de la France d’aujourd’hui. Cette représentation inclusive s’inscrit dans la dimension féministe du conte original, Jul soulignant avec justesse que l’œuvre « respire le féminisme, ou au moins l’aspiration à l’égalité des sexes ».

Formé au dessin de presse satirique, Jul adapte son trait habituel – cette « ligne simple, jetée » caractéristique de son travail journalistique – pour servir un propos plus nuancé. Son style graphique épuré, hérité de ses années chez Charlie Hebdo et dans diverses publications, trouve ici une nouvelle dimension. La conception de la Bête illustre parfaitement cette évolution : « un monstre à mi-chemin entre une créature de Miyazaki et Barbouille de Barbapapa, à la fois effrayant et profondément attachant ».

L’insertion d’éléments contemporains – smartphones, réseaux sociaux, références aux influenceurs – pourrait sembler anachronique, mais s’avère parfaitement maîtriséeJul évite l’écueil du modernisme gratuit en ancrant ces références dans une critique sociale cohérente : les sœurs « obsédées par les écrans et le nombre de leurs abonnés » s’opposent à Belle qui « lit des livres ou fait de la musique ». Cette dichotomie porte un message d’une actualité brûlante sur la « tyrannie des écrans ».

L’auteur déploie ici son talent habituel d’observateur social, transposant dans l’univers du conte sa capacité à « capter l’air du temps » qui fait le succès de ses créations précédentes, de Il faut tuer José Bové à 50 nuances de Grecs.

Au-delà de la controverse qui a entouré sa création, cette Belle et la Bête révèle la richesse créative d’un auteur capable de renouveler son approche artistique sans perdre son identité. L’album confirme que Jul possède les outils intellectuels et artistiques pour aborder les grands textes du patrimoine littéraire avec pertinence et originalité.

Cette adaptation s’adresse autant aux jeunes lecteurs qu’aux adultes, proposant plusieurs niveaux de lecture. Elle constitue une passerelle réussie entre patrimoine littéraire et culture contemporaine, démontrant que les classiques peuvent encore parler aux nouvelles générations quand ils sont approchés avec intelligence et respect.

Civilisations – Rome

Album publié aux éditions Delcourt en 2025.


couverture bd Civilisations - Rome

An 281 de notre ère. L’Empire romain est à son apogée. L’empereur Probus vient de remporter sa campagne contre les Goths.
Pourtant, les astrologues prédisent que dans très exactement 129 ans, l’Empire s’effondrera. Après la mort soudaine de Probus et de ses successeurs, il ne reste qu’un espoir pour inverser le cours des étoiles, un soldat choisi par les dieux pour sauver Rome : Dioclès d’Illyrie.



L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Civilisations – Rome »

La BD sortira en septembre 2025.

extrait bd Civilisations - Rome

Paroles d’enfants cachés 1939 – 1945

Album publié en 2025 aux Editions Soleil.


couverture bd Paroles d'enfants cachés 1939 - 1945

À l’âge de l’insouciance, projetés dans la guerre, marqués d’une étoile jaune et souvent séparés de leurs parents, des milliers d’enfants ont dû apprendre à se méfier, à mentir et se cacher.
Ils ont noté leurs souvenirs dans des lettres ou des journaux intimes, adaptés ici en histoires courtes qui constituent un témoignage attestant des parts d’ombre et de lumière de notre Histoire.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Paroles d’enfants cachés 1939 – 1945 »

La BD sortira en septembre 2025.


Ce drôle de 19e siècle en Bretagne

Album publié en 2003 aux Editions Des dessins et mots.


coiverture bd Ce drôle de 19e siècle en Bretagne

1806. Début de la construction du canal de Nantes à Brest.
1814. Les loups dans les campagnes.
1824. L’âge d’or des conserveries.
1851. Arrrivée du chemin de fer.
1870. Extermination de Bretons au camp de Conlie.
1884. Gauguin à Pont-Aven… autant d’événements
qui ont jalonné ce 19e siècle en Bretagne !

Ce drôle de 19e siècle en Bretagne, deuxième tome de la série, raconte l’histoire de ce siècle au travers d’une sélection de plus d’une centaine d’événements : politiques, de vie quotidienne, économiques, artistiques… Le livre relate également les coutumes, les moeurs, les habitudes… de l’époque.

Cette actualité est illustrée par 8 dessinateurs bretons : Nono, Gégé, Belom, Louarn, Pichon, Nouveau, Morvan et Clam.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Ce drôle de 19e siècle en Bretagne »

La bande dessinée collaborative « Ce drôle de 19e siècle en Bretagne«  de Christophe Trinka et Gilles Carrière, publiée en 2003 aux éditions Des dessins et des mots, constitue une BD qui parvient à transformer l’histoire régionale Bretonne en récit accessible et divertissant. Cette chronique illustrée du siècle du déclin breton révèle toute sa pertinence dans son approche à la fois documentée et empreinte d’un humour authentiquement local.

L’ouvrage s’attaque au paradoxe du 19e siècle breton : une période de transformations majeures marquée par un sentiment général de régressionChristophe Trinka et Gilles Carrière, ce dernier étant professeur d’histoire et chroniqueur dans la presse régionale, assument pleinement cette ambivalence dès le prologue en affirmant que « s’il fallait ne retenir qu’un mot pour résumer ce siècle, ce serait sans conteste celui de déclin »

La force de la BD réside dans sa capacité à éclairer les réalités sociales avec une précision documentaire. L’espérance de vie de 37 ans aux environs de 1800, l’invention des « guérissous » faute de médecins diplômés, ou encore les demandes en mariage effectuées par les tailleurs constituent autant de détails révélateurs d’une société en mutation profonde. Cette approche micro-historique permet aux auteurs de restituer l’épaisseur du quotidien breton sans céder à la folklorisation.

Le choix de confier l’illustration à huit dessinateurs bretons – Belom, Clam, Gégé, Louarn, Morvan, Nono, …- s’avère judicieux. Cette diversité graphique reflète la richesse culturelle bretonne tout en évitant l’uniformisation esthétique. Les dessinateurs, issus pour la plupart de la scène humoristique locale héritière du magazine Frilouz, maîtrisent parfaitement les codes de l’humour régional et parviennent à créer une iconographie cohérente malgré leurs styles distincts.

La structure chronologique « une page par an » impose un rythme efficace qui permet d’appréhender la durée historique tout en maintenant l’attention du lecteur.

Au-delà de son aspect ludique, « Ce drôle de 19e siècle en Bretagne » remplit une fonction mémorielle essentielle. En conjuguant rigueur historique et accessibilité populaire, Christophe Trinka et Gilles Carrière offrent aux Bretons contemporains les clés de compréhension de leur identité régionale. L’évocation de la misère et de l’émigration, de l’alcoolisme ou des traditions matrimoniales participe d’une démarche de réconciliation avec un passé souvent idéalisé ou occulté.

Une réussite qui invite à redécouvrir ce patrimoine graphique breton trop méconnu.