Mois : août 2024

La princesse de Clèves

Album publié aux éditions Dargaud en 2019.


Adapté du roman écrit par madame de La Fayette publié en 1678.

couverture bd La princesse de Clèves

Écrit en 1678 par Madame de La Fayette, « La Princesse de Clèves » est un roman fondateur.

La jeune Mademoiselle de Chartres y fait ses premiers pas dans la cour du roi de France, Henri II.
Entre cabales, médisances et galanteries, elle rencontre l’amour dans un univers pétri de conventions.

En retournant à son avantage les idéaux féminins stéréotypés de l’époque (la solitude, le silence, le secret, la retenue, la décence et la discrétion), la princesse expose une forme de féminisme inédit, basé sur l’estime de soi où la raison triomphe de la passion.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La princesse de Clèves »

L’adaptation de La Princesse de Clèves par Claire Bouilhac et Catel Muller s’impose comme une œuvre remarquable qui transcende les attentes traditionnelles des adaptations littéraires.

Les deux artistes réussissent un pari ambitieux : réconcilier le respect du texte original avec une interprétation visuelle moderne, tout en conservant l’intensité des émotions et la complexité des relations humaines qui ont fait de ce roman un classique de la littérature française.

L’une des grandes forces de cette bande dessinée réside dans son approche graphique. Claire Bouilhac, avec son trait à la fois délicat et puissant, parvient à capturer l’atmosphère raffinée et parfois étouffante de la cour du XVIe siècle.

extrait bd La princesse de Clèves


Les vignettes alternent avec aisance entre des compositions détaillées des châteaux historiques et des scènes plus épurées, mettant en avant l’intimité des dialogues et la profondeur des sentiments. Cette dualité visuelle permet de souligner les tensions internes des personnages, en particulier celles de la Princesse, déchirée entre devoir et passion.

Le récit est également enrichi par la structure narrative, qui inclut un prologue et un épilogue dessinés par Catel Muller. Ces ajouts offrent une réflexion subtile sur les parallèles entre Madame de La Fayette et son héroïne, renforçant ainsi l’écho entre fiction et réalité​.

Cette adaptation est une réussite éclatante qui invite tant les néophytes que les connaisseurs à redécouvrir La Princesse de Clèves sous un jour nouveau, tout en respectant la profondeur et la subtilité du texte originel.

L’homme qui venait d’ailleurs

Album publié aux éditions Philéas en 2023.


Adapté du roman de Walter Tevis L’Homme tombé du ciel paru en 1963.

couverture bd L'homme qui venait d'ailleurs

Un mystérieux extraterrestre, Thomas Jerome Newton, tombe sur Terre, en mission pour sauver de la destruction écologique sa planète d’origine, Anthea, en proie à la sécheresse.

Décidé à trouver un moyen de transporter de l’eau jusqu’à son monde agonisant, Newton commence à vendre des brevets ressortissant la technologie d’avant-garde, mais son succès fait bientôt de lui la cible du gouvernement… et d’une sinistre entreprise concurrente.

Comme sa mission se prolonge, il est au fil des années séduit par les excès de notre monde et éprouve un besoin désespéré de rentrer chez lui, de retrouver sa famille.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’homme qui venait d’ailleurs »

Dan Watters et Dev Pramanik nous offrent une adaptation ambitieuse du classique « L’homme qui venait d’ailleurs« . Fidèle au film de 1976, lui-même inspiré du roman de Walter Tevis, cette bande dessinée transpose avec brio l’atmosphère visuelle et le personnage iconique incarné par David Bowie.

Les illustrations de Pramanik sont un hommage visuel au film, capturant l’essence androgyne et mystérieuse de Thomas Jerome Newton. Cependant, cette fidélité visuelle ne compense pas entièrement les lacunes narratives de l’œuvre. La transition du récit de l’écran à la BD semble parfois maladroite, avec des enchaînements de cases manquant de fluidité et de cohérence.

extrait bd L'homme qui venait d'ailleurs

Malgré ces petites défauts, l’œuvre se distingue par son actualisation des thèmes. La dimension écologique du film est enrichie par une critique des complots industriels et gouvernementaux, ajoutant une pertinence contemporaine à l’histoire.

Cette bande dessinée, tout en étant imparfaite, reste une lecture fascinante pour les fans de science-fiction et de récits dystopiques.

« L’homme qui venait d’ailleurs » est une œuvre visuellement captivante, mais narrativement inégale, qui mérite néanmoins l’attention pour ses thèmes et son esthétique.

1918, Du printemps tragique à l’Armistice

Album publié en 2018 aux éditions du Triomphe.


Résumé éditeur

Février 1918, la Russie est terrassée et les Allemands vont pouvoir alors exploiter et leur supériorité numérique et de nouvelles techniques de combats combinant troupes d’assaut et artillerie…  

Français et Anglais, épuisés en vaines offensives, intensifient la production de camions, de canons, de chars et d’avions et résistent in extremis aux trois offensives allemandes du printemps.

Foch a été nommé à la tête des armées alliées mais c’est l’application de la directive n°4 de Pétain, tactique défensive originale, qui met en échec les Allemands en juin et juillet 1918.
Dés la mi-juillet, Foch, aidé par l’arrivée des Américains, lance des offensives frontales qui obligent les Allemands, minés par le blocus maritime, à la retraite. En septembre, depuis Salonique, Franchet d’Espérey ébranle définitivement l’alliance des puissances centrales.

Pour ne pas capituler complètement, les généraux allemands s’attachent ensuite à signer rapidement l’armistice. Si dans les capitales européennes, c’est le soulagement, le soir du 11 novembre 1918, Clémenceau confie avec lucidité au général Mordaq : Nous avons gagné la guerre et non sans peine. Maintenant il va falloir gagner la paix, et ce sera encore plus difficile.
L’Armistice, une paix ratée ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1918, Du printemps tragique à l’Armistice »

« 1918, Du printemps tragique à l’Armistice », œuvre de Patrick Deschamps et Guillaume Berteloot, se distingue par son approche minutieuse et novatrice des derniers mois de la Première Guerre mondiale.

Cette bande dessinée, riche en détails historiques et en narrations visuelles, offre aux lecteurs une plongée captivante dans une période cruciale de l’histoire mondiale.

Le scénario de Patrick Deschamps par sa précision et sa capacité à rendre les complexités des manœuvres militaires et des décisions politiques accessibles. Le choix de souligner des moments moins connus, tels que les stratégies défensives de Pétain, enrichit la compréhension des dynamiques de guerre et évite les récits simplistes souvent répandus dans les représentations populaires de la Grande Guerre.

Les illustrations de Guillaume Berteloot complètent magistralement le texte, avec des dessins qui capturent à la fois l’urgence et l’humanité des scènes de bataille. L’attention aux détails dans chaque planche aide à immerger le lecteur, offrant une représentation visuelle qui est à la fois éducative et émotionnellement impactante.

Cette bande dessinée est particulièrement remarquable pour sa capacité à engager des lecteurs de tous âges, rendant l’histoire vivante et pertinente. La critique positive généralisée souligne son succès non seulement comme outil éducatif, mais aussi comme une œuvre d’art qui respecte et célèbre la mémoire de ceux qui ont vécu cette période tumultueuse.

Recommandée tant aux passionnés d’histoire qu’aux amateurs de récits graphiques, cette œuvre se révèle être un hommage poignant à un moment clé de notre histoire.

Moi Svein, compagnon d’Hasting – L’initiation

Album publié aux éditions Ouest-France en 2024.


couverture bd Moi Svein, compagnon d'Hasting - L'initiation

Cet album retrace quelques grands moments de l’épopée viking en apportant le plus grand soin à la reconstitution historique : détails des bâtiments et /ou des sites, des navires, des armes et des vêtements. L’histoire fictive d’un jeune garçon de 10 ans : SVEIN …

En fin d’album Svein a alors 16 ans, il embarque pour l’aventure avec HASTING un fameux viking…

Sont évoqués dans cet album quelques pans de la mythologie et de la société scandinave. Également évoquées, les légendes tirées des sagas : la légende de la reine Asa, et celle de Thorgils, le viking qui fonda Dublin, et qui périra déguisé en femme pour être tombé amoureux d’une princesse irlandaise.

Enfin, tout cela ne saurait être raconté sans les héros, Svein bien sûr et son ami Eirik, Harald le père d’Eirik, Erlend l’oncle de Svein, tous héros fictifs. Mais aussi les personnages historiques Bjorn Cotes de Fer, et Hastein (le fameux Hasting décrié par les Moines) que l’on découvre à Chartres en 858.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Moi Svein, compagnon d’Hasting – L’initiation »

Moi Svein, compagnon d’Hasting – L’initiation est une œuvre qui réussit à mêler histoire et fiction avec une précision remarquable.

Le scénariste Eriamel nous plonge dans l’univers des Vikings, un peuple souvent mal compris, en suivant le parcours de Svein, un jeune guerrier fictif. Le cadre historique est solidement documenté, offrant une reconstitution vivante des expéditions vikings, notamment en France et en Grande-Bretagne.

extrait bd Moi Svein, compagnon d'Hasting - L'initiation

Le dessin de Darvil, accompagné des couleurs de Jean-Jacques Chagnaud, apporte une richesse visuelle indéniable à l’œuvre. Les scènes de bataille, les paysages nordiques, ainsi que les détails architecturaux sont représentés avec une grande minutie, ce qui renforce l’immersion du lecteur dans cette époque lointaine. Les illustrations parviennent à évoquer à la fois la brutalité et la beauté de ce monde ancien.

Moi Svein, compagnon d’Hasting – L’initiation est une lecture qui saura captiver les amateurs d’histoire Viking et de récits épiques. Son authenticité historique et ses qualités artistiques en font une œuvre incontournable.

Une œuvre à découvrir pour tous ceux qui s’intéressent à l’épopée viking.


Le site des auteurs : Assor Histoire

L’univers : créativité cosmique et artistique

Album publié aux éditions Le lombard en 2016.


couverture bd L'univers : créativité cosmique et artistique

Avec le talent de vulgarisateur qu’on lui connaît, Hubert Reeves explique, en faisant d’habiles parallèles avec la créativité humaine, ce que l’on sait aujourd’hui de la création de l’Univers.

Avec ses mots et ses idées simples, épurés comme des haïkus, Hubert Reeves arrive à faire comprendre l’infiniment complexe, tout en amenant ses lecteurs au bord du gouffre métaphysique.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’univers : créativité cosmique et artistique »

« L’Univers : Créativité cosmique et artistique » est une œuvre magistrale de vulgarisation scientifique signée Hubert Reeves, avec les illustrations de Daniel Casanave.

Dès les premières pages, le lecteur est entraîné dans un voyage fascinant à travers le cosmos, où la science rencontre l’art. Reeves, avec son talent incontestable pour la narration, parvient à simplifier des concepts complexes de la cosmologie tout en conservant leur profondeur et leur mystère.

Les illustrations de Casanave complètent parfaitement le texte, ajoutant une dimension visuelle qui renforce la compréhension et l’émerveillement. Chaque page est une fusion harmonieuse de science et d’art, illustrant des phénomènes tels que la formation des étoiles ou la structure de l’ADN avec une clarté et une beauté remarquables.

extrait bd L'univers : créativité cosmique et artistique

On salue cette bande dessinée pour son approche poétique et philosophique de la science. La capacité de Reeves à rendre accessible des sujets aussi ardus tout en inspirant la réflexion est largement reconnue. On apprécie particulièrement l’équilibre entre l’information scientifique et la méditation philosophique sur notre place dans l’univers​.

« L’Univers : Créativité cosmique et artistique » est une œuvre à la fois éducative et inspirante, qui invite à contempler les merveilles du cosmos tout en célébrant la créativité humaine. Un indispensable pour les passionnés de science et d’art.

Vercingétorix – Histoire Juniors

Album publié aux éditions Hachette en 1979.


Charlemagne, Marco Polo, Louis XIV, Pasteur, la Guerre de 39/45…
Qui ne connaît pas ces noms ou ces événements célèbres ?


Mais savez-vous exactement à quelle époque ces personnages illustres ont vécu et à quel moment se sont déroulés ces événements célèbres ?


Les ouvrages de cette collection vous renseigneront utilement par le texte et par l’image sur les grands hommes et les grands événements qui ont fortement marqué l’Histoire.


Ils vous apprendront aussi comment les gens s’habillaient, comment ils vivaient et travaillaient aux différentes époques de cette Histoire.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Vercingétorix »

Jacques Marseille signe avec « Vercingétorix » une bande dessinée qui se distingue par son ambition historique et son souci du détail.

Plongé dans la Gaule antique, le lecteur suit le parcours tumultueux de Vercingétorix, chef gaulois emblématique, de son ascension à sa défaite face aux légions de César.

Marseille excelle dans la reconstitution historique. Les costumes, les décors et les batailles sont dépeints avec une précision documentaire, offrant une immersion authentique dans cette époque lointaine.

Les planches sont méticuleusement illustrées, chaque case vibrant d’une vie et d’une couleur qui rendent hommage aux paysages et aux atmosphères gauloises.

Cependant, la narration souffre parfois d’une certaine lourdeur. La densité des informations historiques peut entraver la fluidité du récit, rendant la lecture parfois ardue pour les non-initiés.

« Vercingétorix » reste une œuvre de référence pour les passionnés d’histoire. C’est un témoignage vibrant de la Gaule et de ses luttes, un pont entre l’éducation et le divertissement, qui saura captiver les amateurs d’histoires antiques.

Anita Conti

Album publié aux éditions Casterman en 2024.


couverture bd Anita Conti

Quelques semaines à peine après sa naissance, le père d’Anita Conti la baigne dans l’Atlantique, au large de Lorient. Celle que l’on surnommera plus tard  » la Dame de la mer  » ne quittera plus jamais le monde aquatique.

Océanographe, photographe, cinéaste, journaliste, essayiste, Anita Conti a cherché toute sa vie à percer les mystères de l’océan, de Terre-Neuve aux côtes mauritaniennes, de l’Adriatique à la mer de Barents. Cette passion devient très tôt un combat écologique.

Dès les années 30, elle lance l’alerte sur les dangers de la pollution des mers et de la surpêche. Trente ans plus tard, elle tente d’apporter une réponse en se révélant pionnière de l’aquaculture.

Anita Conti aura passé plus d’heures sur mer que sur terre, partageant ses idées et ses espoirs avec le Commandant Cousteau.

Sa vie est une plongée au coeur d’un monde inconnu et sauvage, mais surtout un cri d’alarme universel : si les mers représentent les 3/4 de la surface de notre planète, l’avenir de celle-ci dépend de leur sauvegarde.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Anita Conti »

La bande dessinée Anita Conti, signée par Catel Muller et José-Louis Bocquet, est une œuvre qui mêle élégamment biographie et art graphique pour rendre hommage à une pionnière de l’océanographie française.

Avec une plume et un trait délicats, les auteurs révèlent le parcours d’une femme audacieuse qui, dès les années 1930, se préoccupait des impacts de la pêche intensive et de la pollution des océans.

Le dessin de Catel Muller donne vie aux aventures maritimes d’Anita Conti, en capturant avec finesse les nuances du milieu marin et l’intensité des voyages de cette figure méconnue. Chaque page invite le lecteur à plonger dans les ambiances d’une époque où le monde marin était encore un territoire peu exploré par les femmes.

Quant à la narration de José-Louis Bocquet, elle est fluide et immersive, révélant une Anita déterminée, visionnaire, mais également sensible à la beauté et à la fragilité des océans.

extrait bd Anita Conti

Les auteurs ne se contentent pas de dresser un portrait factuel ; ils restituent l’humanité et l’engagement d’Anita Conti, dont le combat pour la préservation des ressources marines semble plus actuel que jamais.

Cette biographie graphique se présente ainsi comme une œuvre essentielle pour redécouvrir une femme dont les valeurs et l’audace résonnent avec notre époque. Anita Conti s’impose comme un incontournable pour les passionnés d’histoire, d’écologie et de récits féminins engagés.

Salon de Beauté

Bande dessinée publiée en 2024 aux éditions Dupuis.


D’après le roman de Mario Bellatin publié en septembre 2020.

couverture bd Salon de Beauté

Les journées de Jeshua, jeune propriétaire d’un salon de beauté, sont rythmées par les soins apportés à ses clientes. Coiffure, maquillage, manucure… Il prodigue attention et conseils avec douceur et bienveillance.

La nuit venue, c’est sur lui-même qu’il joue de sa magie. Travesti, il défile avec ses amis sur les trottoirs ou dans les bains publics.

L’arrivée d’une épidémie dévastatrice va bouleverser ce quotidien tranquille.

Jeshua va prendre la dure décision de transformer son salon de beauté en refuge pour malades et devenir le témoin silencieux de la violence sociale et des progrès inéluctables de la maladie.

Quentin Zuttion est un auteur confirmé. Il a reçu de nombreux prix dont le Fauve spécial jury jeunesse 2023 du FIBD pour Toutes les Princesses meurent après minuit. 

Deux de ses titres, Touchées et Toutes les Princesses meurent après minuit sont adaptés en film et court métrage. Salon de beauté est sa première adaptation d’un roman, celui de Mario Bellatin (finaliste du prix Médicis étranger en 2000), pour lequel il a eu un véritable coup de cœur.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Salon de Beauté »

« Salon de Beauté » de Quentin Zuttion est une bande dessinée d’une grande subtilité, qui nous immerge dans un univers où la vulnérabilité et la tendresse se côtoient dans une harmonie poignante.

Adaptée du roman de Mario Bellatin, l’histoire suit Jeshua, le gérant d’un salon de beauté, qui, au lieu d’embellir, choisit d’offrir refuge à des âmes en souffrance, touchées par une mystérieuse épidémie. Dans ce huis clos onirique, la maladie se matérialise sous forme d’écailles de poisson, métaphore visuelle qui incarne à la fois la fragilité humaine et l’étrangeté de cette condition.

extrait bd Salon de Beauté

Quentin Zuttion excelle dans l’art de la suggestion graphique, en utilisant des lignes douces et des couleurs vibrantes qui subliment l’intimité des personnages. Chaque page est une composition soignée, où les gestes et regards se chargent d’une émotion silencieuse, dévoilant sans mots le lien profond qui unit les personnages. L’artiste nous invite à contempler des moments d’une rare beauté, capturés avec une délicatesse qui transcende les mots.

Si le récit prend une tournure plus sombre à mesure que l’épidémie progresse, cette rupture narrative illustre avec justesse l’impact brutal de la maladie sur ce microcosme de solidarité.

Avec « Salon de Beauté », Quentin Zuttion nous offre une œuvre graphique à la fois intense et poétique, qui célèbre l’humanité dans toute sa complexité.

Une rose seule

Bande dessinée publiée en 2024 aux éditions Rue de Sèvres.


D’après le roman de Muriel Barbery publié le 19 aout 2020.

couverture bd Une rose seule

Rose arrive au Japon pour la première fois de sa vie, sur les traces d’un père qu’elle n’a jamais connu.

Celui-ci, décédé depuis peu, lui avait laissé une lettre à son intention, l’invitant à se rendre dans ce pays si lointain qui est en partie le sien.

Accueillie à Kyoto, elle est guidée par Paul, l’assistant de son père, à travers un itinéraire imaginé par le défunt, semé de temples et de jardins, d’émotions et de rencontres, qui va lui permettre dépasser l’amertume et la colère liées à l’absence pour se laisser emporter par le tourbillon de ses origines enfin retrouvées.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Une rose seule »

Une Rose Seule, adapté par Kan Takahama du roman de Muriel Barbery, est une œuvre délicate et introspective qui plonge le lecteur dans un voyage au cœur du Japon, à la fois géographique et émotionnel.

L’histoire suit Rose, une botaniste française, qui arrive à Kyoto pour découvrir les racines de son père qu’elle n’a jamais connu. Guidée par Paul, l’assistant de son père, elle parcourt un itinéraire marqué par des temples, des jardins et des rencontres qui lui permettent de se reconnecter avec elle-même et ses origines.

L’intérêt de cet album ne réside pas tant dans une intrigue surprenante, mais plutôt dans l’expérience immersive qu’il propose. Le récit se développe lentement, au rythme des pas de Rose à travers Kyoto, avec une atmosphère contemplative accentuée par les illustrations sensibles et détaillées de Kan Takahama.

extrait bd Une rose seule

Les thèmes de la quête identitaire, de la réconciliation avec le passé, et du deuil sont abordés avec une grande finesse. La relation entre Rose et Paul, subtilement tissée, sert de fil conducteur à cette exploration intérieure.

Une Rose Seule est une bande dessinée introspective qui offre une expérience riche et émouvante, magnifiquement illustrée et imprégnée de la sérénité des paysages japonais.

Le prix à payer

Bande dessinée publiée en 2024 aux éditions Leduc.


D’après le roman de Lucile Quillet publié en 6 octobre 2021.

couverture bd Le prix à payer

Quel est le point commun entre celles qui rêvent du prince charmant, les féministes fières de faire 50/50, les femmes au foyer, les mères célibataires, les veuves, en bref, toutes les femmes ?

Avant, pendant et après le couple, elles en paient le prix : épilation, contraception, répartition des dépenses, ajustements de carrière, charge parentale…

L’addition est longue, mais invisible ! Pourquoi l’idéal du couple – avec sa répartition des rôles très genrée – coûte-t-il si cher ? Et si Cupidon s’était planté ?

Pour le comprendre, Lucile Quillet et Tiffany Cooper nous emmènent dans un univers délirant et pop, où femmes et hommes, libéré·e·s des attentes et normes, peuvent s’aimer dans l’égalité, la joie et la liberté.

La BD qui lève le voile sur le tabou de l’argent dans le couple, pour en finir avec les inégalités derrière le mythe rose bonbon.

Lucile Quillet est journaliste, autrice, coach et conférencière. Elle dédie son travail à la condition féminine et à l’égalité, dans la sphère privée comme au travail, dans ELLE, sur Welcome to the Jungle et au sein de l’Observatoire de l’émancipation économique de la Fondation des femmes. Elle est l’autrice de l’essai Le Prix à payer, ce que le couple hétéro coûte aux femmes, qui a trouvé un grand écho auprès des médias et des lectrices.

Tiffany Cooper est autrice et illustratrice. Elle s’est fait connaître en collaborant avec Karl Lagerfeld en 2015. Elle est l’autrice de plusieurs romans graphiques et albums jeunesse, dans lesquels elle aborde des thèmes comme l’amour, le patriarcat et les inégalités dans l’espace domestique.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le prix à payer »

Avec « Le Prix à Payer », Tiffany Cooper et Lucile Quillet signent une bande dessinée aussi percutante qu’instructive, adaptant avec brio l’essai éponyme de Lucile Quillet.
À travers une combinaison astucieuse d’humour, de réflexion critique et d’illustrations vibrantes, les autrices exposent les déséquilibres souvent invisibles qui façonnent les relations hétérosexuelles.

Une mise en lumière des inégalités

Divisée en trois sections – avant, pendant, et après le couple –, l’œuvre dissèque les étapes d’une relation sous l’angle de la charge mentale, financière et émotionnelle. Elle met en évidence des thématiques cruciales comme la répartition des dépenses, la gestion domestique, le coût de la contraception ou encore les sacrifices professionnels imposés aux femmes. La BD dépeint des situations familières, parfois caricaturées, mais toujours ancrées dans une réalité systémique.

Un ton à la fois léger et percutant

Ce qui distingue véritablement « Le Prix à Payer« , c’est son usage de l’humour pour faire passer des messages complexes. Tiffany Cooper, avec son style visuel coloré et accessible, introduit des personnages et des situations comiques – notamment un Cupidon décalé – qui allègent un sujet potentiellement lourd. Derrière ces moments de légèreté se cache une réflexion sérieuse et sans compromis sur le poids du patriarcat dans le couple contemporain.

Un succès artistique et narratif

Le style graphique de Tiffany Cooper mérite également d’être salué. Ses illustrations dynamiques capturent parfaitement les émotions des personnages et ajoutent une couche supplémentaire d’accessibilité. Chaque scène est visuellement mémorable, ce qui permet aux lecteurs d’entrer facilement dans des discussions sur des sujets encore trop souvent tabous, comme l’argent dans le couple ou les sacrifices de carrière.

extrait bd Le prix à payer

En conclusion

« Le Prix à Payer » est une œuvre à la fois divertissante et nécessaire. En dénonçant les inégalités économiques et mentales dans le couple hétérosexuel, cette bande dessinée donne à réfléchir, mais aussi à rire. Cette BD agit avant tout comme un cri d’alarme, invitant chacun à repenser les normes et à envisager des relations plus justes.

À mettre entre toutes les mains, et pas seulement celles des femmes. Cette BD pourrait bien révolutionner votre vision du couple et des dynamiques qui le sous-tendent.