Mois : juillet 2025

Retour sur Belzagor – Tome 1

Album publié en 2017 aux éditions Les Humanoïdes Associés.


Résumé éditeur

D’après le roman « Les Profondeurs de la Terre » de Robert Silverberg publiée en février 1973.

couverture bd Retour sur Belzagor - Tome 1

Ancienne colonie, la planète Belzagor a été rendue à ses deux espèces intelligentes. Des scientifiques décident d’assister à leur rituel secret, la cérémonie de la renaissance…

L’ex-lieutenant Eddie Gundersen revient sur Belzagor où il a laissé naguère ses illusions de jeunesse, la femme de sa vie et un passé honteux de colonisateur.
Aujourd’hui la planète a été rendue à ses deux espèces intelligentes : les Nildoror et les Sulidoror.
Endossant le rôle de guide d’une expédition scientifique aux confins des terres indigènes, Gundersen va se confronter à ses démons et régler ses comptes avec une planète qui ne lui avait pas livré tous ses secrets.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Retour sur Belzagor – Tome 1 »

L’adaptation de « Les Profondeurs de la Terre » par Philippe Thirault et Laura Zuccheri constitue une réussite de transposition littéraire en BD. Cette œuvre de Robert Silverberg, publié dans les années 70, trouve dans cette bande dessinée une nouvelle dimension visuelle qui sublime son propos anti-colonial originel.

Le récit suit Edmund Gundersen, ancien lieutenant revenu sur Belzagor dix-huit ans après la décolonisation. Sa mission : guider une expédition scientifique vers la mystérieuse « cérémonie de la renaissance » des espèces autochtones, les Nildoror et les SulidororPhilippe Thirault orchestre une narration alternée entre passé et présent, révélant progressivement les failles morales de ce protagoniste complexe en quête de rédemption

Les thématiques abordées – colonialisme, racisme, tolérance écologique – résonnent avec une actualité troublanteRobert Silverberg avait conçu cette critique de l’impérialisme dans le contexte du Vietnam ; Philippe Thirault en préserve la portée universelle sans jamais tomber dans le didactisme.

extrait bd Retour sur Belzagor - Tome 1

Laura Zuccheri déploie ici tout son talent de dessinatrice réaliste. Ses paysages luxuriants et son bestiaire fascinant évoquent l’univers des « Mondes d’Aldébaran » de Léo. La précision de son trait, héritée de ses collaborations italiennes et perfectionnée dans « Les Épées de verre », sert magnifiquement cette nature exotique. Les Nildoror, créatures pachydermiques aux multiples défenses, et les Sulidoror, bipèdes imposants aux allures de primates, gagnent en crédibilité et en majesté sous son pinceau.

Sylvia Fabris complète cette réussite visuelle par une colorisation chatoyante qui évite l’écueil du numériquement froid. Cette collaboration artistique transforme chaque planche en invitation au voyage spatial.

Cette adaptation dépasse le simple divertissement pour devenir une réflexion sur l’altérité et la rédemption personnelleGundersen incarne parfaitement l’ancien colonisateur confronté à ses démons, tandis que les espèces indigènes rayonnent d’une sagesse qui contraste avec l’arrogance humaine.

« Retour sur Belzagor » s’impose comme une adaptation qui honore l’œuvre de Robert Silverberg tout en lui offrant une expressivité visuelle inédite. Cette bande dessinée s’adresse autant aux amateurs de science-fiction qu’aux lecteurs sensibles aux enjeux géopolitiques contemporains, confirmant le talent de ses créateurs dans l’art délicat de l’adaptation littéraire.

1984 (Adapté par Xavier Coste)

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions du Sarbacane.


D’après le roman de George Orwell publié le 8 juin 1949.

Une adaptation à la puissance évocatrice terrifiante dans laquelle Xavier Coste parvient à donner à un monument de la littérature, des images aussi fortes que les mots d’Orwell.

Dans une Angleterre uchronique issue de la Guerre Froide, Winston est un employé ordinaire. Surveillé à chaque instant par des caméras, des espions, des voisins, il travaille à la réécriture de l’Histoire. Il sent confusément que quelque chose ne va pas dans le monde tel qu’il le connaît. Qu’il doit bien exister du sens, quelque part. Un secret. C’est alors qu’il rencontre Julia…

Sous la plume de Xavier Coste, l’intemporelle dystopie Orwellienne, plus glaçante que jamais. Dans un bouquet final saisissant, un superbe pop-up donne vie à ce monde désincarné !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1984 »

Publié en 2021 aux éditions Sarbacane, l’adaptation de 1984 par Xavier Coste s’impose comme l’une des versions les plus réussies du chef-d’œuvre dystopique de George Orwell. Né en 1989 en Normandie, Xavier Coste avait découvert le roman à 14 ans grâce à sa professeure d’arts plastiques et portait depuis lors le projet d’en proposer une adaptation visuelle. L’entrée de l’œuvre d’Orwell dans le domaine public en 2021 lui a enfin permis de concrétiser cette ambition de longue date.

Xavier Coste opère des choix audacieux en adoptant le « je » là où Orwell privilégiait une narration omnisciente, plaçant ainsi le lecteur directement dans la conscience de Winston Smith. L’auteur épure et réécrit le texte original, s’appuyant davantage sur son trait que sur les mots pour retranscrire l’oppression psychologique. Les thèmes majeurs du roman – surveillance généralisée, manipulation de l’histoire, novlangue – sont préservés avec fidélité tout en bénéficiant d’une actualisation contemporaine.

Le génie de Xavier Coste réside dans ses choix esthétiques radicaux qui transforment l’adaptation en véritable œuvre d’art. Son inspiration puise dans l’architecture brutaliste, notamment les constructions de Marcel Breuer et William Pereira, ainsi que dans des lieux réels comme les « Espaces d’Abraxas » de Ricardo Bofill à Noisy-le-Grand. Ces références créent des structures monumentales qui écrasent littéralement les silhouettes humaines, matérialisant visuellement l’oppression du régime de Big Brother.

Le format carré choisi par l’auteur, inhabituel en bande dessinée, participe à cette esthétique claustrophobe. La palette chromatique codifiée renforce l’immersion : le bleu évoque la prison, le jaune l’administration, le rouge bordeaux l’intimité, tandis que les scènes d’adoration de Big Brother explosent en rouge vif. Cette trichromie, associée aux dominantes de gris et blanc, crée une ambiance glaçante qui sert le propos dystopique.

Les personnages secondaires sont volontairement traités comme des silhouettes anonymes, privées de visages définis, symbolisant leur déshumanisation sous le régime totalitaire. 

Cette adaptation a obtenu une reconnaissance exceptionnelle avec le Prix Uderzo de la meilleure contribution au 9e art en 2021 et le Prix BD Fnac France Inter en 2022. Plusieurs critiques pour dire que c’est « la plus belle, la plus réfléchie, la plus originale » des adaptations du roman d’Orwell.

Xavier Coste signe ici une adaptation qui transcende son modèle : le roman original. Si vous vous devez lire qu’une seule adaptation en BD de 1984, c’est celle là.

Star Pilot

Album publié en 2025 aux éditions Les Humanoïdes Associés.


Résumé éditeur

D’après le roman Rhapsodie noire (série Grainger des étoiles) de Brian Stableford publié en novembre 1973.

Christophe Bec aux commandes d’un space opéra déjanté, d’après le roman du maître de la science-fiction Brian Stableford.

Grainger est pilote de spationef, l’un des meilleurs si l’on en croit la rumeur… sauf quand le rapatriement de sa dernière mission coûte une fortune !
La compagnie Caradoc lui demande une indemnité de sauvetage exorbitante pour l’avoir récupéré sur une planète éloignée : notre pilote est ruiné.
Pour s’en sortir, il accepte une mission qui l’envoie sur Rhapsodie, une planète termitière. Le cocasse mais intrépide héros, soutenu par un étrange compagnon, un parasite bavard que lui seul entend, découvre alors l’enchevêtrement de problèmes dans lequel il est tombé…

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Star Pilot »

Star Pilot est l’adaptation par Christophe Bec d’un roman classique méconnu de la science-fiction britannique. Tiré du roman Rhapsodie noire de Brian Stableford, second tome de la saga Grainger des étoiles publiée dans les années 1970, cette bande dessinée ressuscite l’esprit du space opera à l’ancienne tout en insufflant une modernité graphique.

L’intrigue suit Grainger, pilote de spationef désabusé et endetté, contraint d’accepter une mission périlleuse sur Rhapsodie, une planète termitière. Accompagné d’un parasite symbiotique bavard que lui seul peut entendre, ce personnage incarne parfaitement l’anti-héros cher à Brian Stableford : misanthrope, pacifiste par lâcheté plutôt que par conviction, il navigue dans un univers où l’humanité cohabite avec des hybrides anthropomorphes dans une galaxie post-apocalyptique. Cette relation unique entre Grainger et son compagnon invisible constitue le véritable moteur narratif de l’œuvre.

Graphiquement, Pedro Vigil livre son premier travail pour le marché français avec un style semi-réaliste teinté de naïveté assumée. Son trait numérique, particulièrement adapté au genre science-fiction, témoigne d’un travail documentaire approfondi sur l’imagerie pop culture SF
La colorisation d’Aretha Battistutta sublime ces planches en apportant une palette cohérente qui sert l’atmosphère souterraine et oppressante de Rhapsodie. Si certaines créatures anthropomorphes peuvent paraître issues d’un univers d’animation jeunesse, cette approche visuelle renforce paradoxalement l’esprit pulp originel de l’œuvre de Brian Stableford, auteur qui maniait volontiers le second degré et la parodie des codes du space opera.

Star Pilot est un hommage réussi au space opera des années 1970, époque où le genre connaissait un renouveau plus sombre et complexeChristophe Bec parvient à transposer l’univers foisonnant de Brian Stableford – récemment décédé en 2024 – en respectant son ADN tout en l’adaptant aux codes contemporains de la bande dessinée.

Ce one-shot de 112 pages aux Humanoïdes Associés ravira les amateurs de science-fiction classique en quête d’aventures spatiales empreintes d’un charme désuet mais efficace.

Elles se rendent pas compte

Album publié en 2020 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Boris Vian publiée en 1950.

couverture bd Elles se rendent pas compte

Quand Boris Vian signe un polar.

Ce soir, Francis Deacon enfile des collants, rehausse ses cils de mascara et souligne ses yeux de noir. Mais n’allez pas croire qu’il soit de ce bord-là !
C’est que ce soir, Gaya, son amie – et parfois amante – organise une soirée costumée. L’occasion pour elle de s’envoyer au 7e ciel à coup de piquouzes certainement pas fournies sur ordonnance. Francis, il déteste les drogués. Alors quand il découvre que sa Gaya elle a pris l’autoroute de la défonce sur conseil du futur mari (un futur mari ? Francis était pas au courant !) et que ce mari, il a pas l’air particulièrement tourné vers les charmes délicats de la féminité, il se dit qu’il y a quelque chose de l’espèce de l’anguille sous roche.
Quand il sort pas pour un bal costumé, il fait pas dans la dentelle Francis. Alors en démêlant le nœud de l’affaire Gaya, il se retrouve vite avec la gueule fracassée et 10 000 dollars de dettes.
Heureusement, il a son frangin Ritchie, médecin de métier. Avec lui, s’il s’agit de trancher entre le vice et le serment d’Hippocrate, il réfléchit pas. Surtout si c’est pour sortir le petit frère de la panade.

Déluge d’humour, d’hyper violence et de sexe dans Elles se rendent pas compte, troisième roman de la série des romans noirs de Boris Vian signés sous le pseudonyme Vernon Sullivan.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Elles se rendent pas compte »

Dans cette adaptation audacieuse du troisième roman « noir » de Boris Vian (sous le pseudonyme Vernon Sullivan), Jean-David Morvan et Patricio Angel Delpeche livrent une bande dessinée qui capture parfaitement l’essence provocatrice de l’œuvre originale de 1950. L’intrigue nous plonge dans le Washington des années 50, où Francis Deacon découvre que son amie Gaya est prise dans un réseau de trafic de drogue et s’apprête à épouser Richard Walcott, homosexuel notoire et membre d’un dangereux gang.

La narration conserve brillamment la marque de fabrique de Boris Vian: une exploration sans concession de thèmes tabous mêlant violence crue, sexualité explicite et humour noir acide. Les personnages, notamment le duo formé par Francis et son frère médecin Ritchie, évoluent avec une complexité psychologique remarquable dans ce milieu interlope où les apparences sont trompeuses.

Le trait de Patricio Angel Delpeche, à la fois précis et nerveux, sert admirablement cette atmosphère trouble, tandis que sa palette chromatique dominée par des tons froids et sombres amplifie la violence sous-jacente qui traverse l’album. Sa mise en page dynamique accentue l’intensité des scènes d’action comme des moments d’intimité.

Cette œuvre s’adresse aux lecteurs matures appréciant les polars hardboiled et les adaptations fidèles à l’esprit de leur source littéraire. Un témoignage graphique saisissant d’une époque où la provocation littéraire était un art que Boris Vian maîtrisait à la perfection.

14-18 La Grande Guerre

Album publié en 2023 aux Editions Orep.


couverture bd 14-18 La Grande Guerre

1914 : Le plus terrible et sanglant des conflits de l’Histoire vient de débuter.
Il entraînera dans la mort plus de 18 millions de soldats. Alors qu’il n’est encore qu’un enfant, Ulysse voit son père et son frère quitter sa lumineuse garrigue pour rejoindre les terres sombres et souillées par la guerre à l’est de la France.
Un conflit qui se voulait court et qui durera plus de quatre ans, volant l’enfance du jeune garçon pour en faire un combattant, prêt à tomber sur le champ d’honneur pour sa patrie.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 14-18 La Grande Guerre »

Cette bande dessinée de Jérôme Eho, Jérôme Phalippou et Claire Dumas offre une approche intimiste et pédagogique de la Première Guerre mondiale, inspirée de l’histoire familiale de l’auteur principal. L’œuvre suit le parcours d’Ulysse, adolescent provençal qui voit partir son père et son frère en 1914, avant d’être mobilisé à son tour après leur mort au combat.

Le récit alterne intelligemment entre les épisodes de guerre et la vie du village provençal, créant un va-et-vient temporel qui humanise le conflit. Cette approche permet d’illustrer les grandes batailles (Verdun, la Marne, les Dardanelles) tout en conservant une dimension personnelle touchante. L’originalité réside dans ce regard du « dedans », loin des récits héroïques convenus.

Le trait semi-réaliste de Jérôme Phalippou, rehaussé par les couleurs subtiles de Claire Dumas, soutient efficacement le scénario. L’alternance entre séquences narratives et pages documentaires enrichit la lecture sans l’alourdir. Cette approche pédagogique, soutenue par le ministère des Armées, fait de cette BD un outil mémoriel précieux.

Cette œuvre réussit le défi de rendre accessible l’Histoire à tous publics, du collège aux adultes, en privilégiant l’émotion authentique à la reconstitution froide. Une belle réussite de transmission mémorielle.

La Planète des sciences

Album publié aux éditions Dargaud en 2019.


couverture bd La Planète des sciences

Une amusante promenade dans l’histoire des sciences, à travers le portrait de trente-sept scientifiques.

Les époques sont balayées, depuis les anciens Grecs, tels Pythagore ou Thalès, jusqu’à des scientifiques encore vivants, comme la généticienne Emmanuelle Charpentier.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Planète des sciences »

« La Planète des sciences : Encyclopédie universelle des scientifiques » de Guillaume Bouzard et Antonio Fischetti, publié chez Dargaud en 2019, constitue une remarquable entreprise de vulgarisation scientifique. Cette bande dessinée de 84 pages propose un voyage chronologique à travers l’histoire des sciences en présentant trente-sept portraits de scientifiques emblématiques, depuis les penseurs grecs antiques comme Thalès et Pythagore jusqu’aux chercheurs contemporains tels qu’Emmanuelle Charpentier.

Antonio Fischetti, docteur en physique et chroniqueur scientifique à Charlie Hebdo, apporte son expertise de vulgarisateur chevronné en condensant sur chaque page de gauche une biographie rigoureuse enrichie d’anecdotes savoureuses. Cette approche humanise des figures parfois intimidantes : Léonard de Vinci découvrant le mécanisme de l’érection, ou Antonie van Leeuwenhoek, simple drapier devenu pionnier de la microscopie.

extrait bd La Planète des sciences

Guillaume Bouzard, maître reconnu de l’humour graphique et dessinateur au Canard Enchaîné, déploie son trait incomparable pour créer un contrepoint visuel décalé. Ses planches illustrées, situées en regard des textes d’Antonio Fischetti, transforment chaque particularité scientifique en gag visuel intelligent. Ce style parvient à rendre digestes les concepts les plus ardus tout en préservant la dimension scientifique de l’œuvre.

La Planète des sciences reste une BD de divertissement et d’apprentissage efficace, s’adressant à un lectorat large à partir de la fin du collège. L’ouvrage trouve naturellement sa place dans les médiathèques et établissements scolaires, remplissant parfaitement son rôle de « passeur de connaissances » dans une époque où la culture scientifique mérite d’être défendue.

1984 (Adapté par Sybille Titeux de la Croix)

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions du Rocher.


D’après le roman de George Orwell publié le 8 juin 1949.

couverture bd 1984 (Adapté par Sybille Titeux de la Croix)

En 1984, alors que l’Océania est toujours en guerre contre l’Eurasia, Winston, dans un acte de désobéissance extrême, décide de tenir son journal…
Il lui faut, en plus, redoubler de prudence lorsque la fille aux cheveux noirs prend contact avec lui.
En Océania, les relations hors mariage sont proscrites, les amitiés doivent rester superficielles et il est interdit de se mélanger aux prolétaires.
La Police de la Pensée veille, et Big Brother ne vous lâche pas des yeux.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1984 »

L’entrée de l’œuvre de George Orwell dans le domaine public en 2021 a donné lieu à une véritable « Orwell Mania » avec pas moins de quatre adaptations en bande dessinée de 1984 publiées simultanément. Parmi celles-ci, la version de Sybille Titeux de la Croix et Amazing Ameziane, parue aux Éditions du Rocher, se distingue par sa fidélité remarquable au texte original et son approche visuelle particulièrement immersive.

Cette adaptation de 232 pages respecte scrupuleusement le roman d’Orwell. Sybille Titeux de la Croix, scénariste diplômée de l’École Supérieure Nationale des Arts Décoratifs et passionnée de littérature, fait un usage judicieux des récitatifs pour préserver la densité philosophique du texte original. 
L’évolution psychologique de Winston Smith, employé du ministère de la Vérité, est minutieusement retracée dans sa lente transformation face à l’oppression totalitaire. Les thèmes majeurs du roman – surveillance de masse, manipulation de l’information, destruction de l’individualité – sont traduits avec une fidélité remarquable.

extrait bd 1984 (Adapté par Sybille Titeux de la Croix)

Amazing Ameziane déploie une esthétique cinématographique puissante, influencée par sa culture comics et notamment par Frank Miller et Bill Sienkiewicz. Son parti pris chromatique – une palette restreinte dominée par les tons bleus et verts, ponctuée de rares éclats de rouge brutal – renforce l’atmosphère oppressante du récit. 
Les jeux d’ombre et de lumière, véritables clairs-obscurs expressionnistes, révèlent magistralement la psyché torturée des personnages. L’omniprésence du visage de Big Brother, travaillé pendant une semaine entière par l’artiste en s’inspirant des affiches de propagande britanniques de la Première Guerre mondiale, s’impose comme une réussite iconographique remarquable.

Cette adaptation constitue un exercice d’équilibre entre respect du texte original et création visuelle, offrant aux lecteurs une immersion totale dans l’univers dystopique d’Orwell. Elle s’adresse aux lecteurs souhaitant redécouvrir ce classique sous un nouveau jour.

Au cœur des ténèbres

Album publié en 2025 aux Editions Michel Lafon.


Adapté du roman de Joseph Conrad (publié pour la première fois en 1899).

couverture bd Au cœur des ténèbres

La nouvelle la plus célèbre de Joseph Conrad, qui a inspiré le film Apocalypse Now !

Charles Marlow, jeune capitaine de la marine britannique, est chargé de retrouver un trafiquant d’ivoire nommé Kurtz. Cet homme, aussi redouté qu’admiré, a mystérieusement disparu dans la jungle africaine, laissant derrière lui un flot de rumeurs inquiétantes.

Ce qui ne devait être qu’un simple voyage le long du fleuve Congo devient un face-à-face avec l’inconnu. Une question obsède Marlow : et si les véritables ténèbres n’étaient pas celles de la jungle, mais celles de l’âme humaine ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Au cœur des ténèbres »

Luc Brahy s’empare du chef-d’œuvre de Joseph ConradAu cœur des ténèbres (1899), pour livrer une adaptation BD remarquable aux éditions Michel Lafon. Cette œuvre emblématique, qui aurait inspiré Apocalypse Now de Coppola, trouve dans la BD une nouvelle dimension expressive.

L’adaptation respecte fidèlement le scénario complexe de Joseph Conrad, : le récit de Charles Marlow, officier de marine britannique, relatant sa remontée du fleuve Congo à la recherche du mystérieux Kurtz, collecteur d’ivoire devenu incontrôlable. Luc Brahy parvient à restituer l’essence philosophique du texte original, cette exploration des ténèbres humaines au-delà de la simple dénonciation coloniale. La dimension métaphorique du voyage intérieur, cette descente aux enfers de l’âme occidentale dans le contexte impitoyable du Congo belge de Léopold II, demeure intacte.

Le trait semi-réaliste de Luc Brahy, avec des influences d’Hergé, Pratt ou encore Hermann, adopte ici une approche délibérément cinématographique. Sa griffe artistique personnelle se marie parfaitement avec la colorisation de Cyril Saint-Blancat, qui intensifie progressivement l’angoisse par une palette de plus en plus sombre. Cette escalade chromatique accompagne magistralement la progression de Marlow vers l’enfer congolais, transformant visuellement la jungle en territoire infernal.

Cette adaptation démontre que la bande dessinée peut porter un souffle littéraire authentique.  Luc Brahy réussit le pari délicat de transposer l’indicible de Joseph Conrad en images, créant une œuvre hybride où la narration visuelle amplifie la puissance du texte original. À recommander aux amateurs de littérature classique et adepte du roman de Joseph Conrad.

L’incroyable histoire de la préhistoire

Album publié en 2025 aux éditions Les Arenes.


Résumé éditeur

couverture bd L'incroyable histoire de la préhistoire

Longtemps, la Préhistoire n’a pu être explorée : la naissance du monde était le domaine réservé des religions.
Mais, au XIXᵉ siècle, les scientifiques s’émancipent de ce tabou et, à la suite de découvertes majeures, une nouvelle science, la préhistoire, ouvre grand la porte sur les 10 millions d’années qui ont façonné les humains.
Notre aventure démarre dans les grands espaces du continent africain, quand notre ancêtre le plus lointain se sépare de son cousin le bonobo.
De cette première lignée préhumaine descendra, des millions d’années plus tard, Homo habilis, qui commence à tailler des outils simples, à se mettre debout et à assimiler beaucoup de protéines. Ensuite vient Erectus, qui invente la hachette et domestique le feu. Puis Neandertal, le premier à se servir d’un langage articulé lui permettant de communiquer.

Dans ce foisonnement d’Homo, un seul survivra aux lois de l’évolution : Sapiens, apparu tardivement dans le berceau africain, vers 300 000 ans avant notre ère. Grâce à son (gros) cerveau et surtout au nombre de ses connexions neuronales, Sapiens se répand sur toute la planète, se sédentarise, développe l’agriculture et l’élevage à grande échelle. Il vit en famille, prie les dieux, peint, protège les plus faibles au sein du groupe, se soumet à un chef et fait la guerre. C’est une espèce à la fois invasive et conquérante, inventive et spirituelle.
C’est nous.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’incroyable histoire de la préhistoire »

La BD sortira en septembre 2025.

Eisenhower – La Stratégie interdite

Album publié en 2025 aux éditions du Ouest-France.


couverture bd Eisenhower - La Stratégie interdite

Le 24 novembre 1944, une conférence secrète réunit à Saint-Dié-des-Vosges les plus grands chefs de l’US Army en Europe occidentale.
Le général Eisenhower, commandant suprême des troupes alliées, prend ce jour-là une décision politique et militaire parmi les plus graves de la guerre : ne pas passer le Rhin.
Pourtant, les victoires éclair, remportées notamment par les soldats français de Leclerc et De Lattre, viennent de créer une situation nouvelle, riche en opportunités sur le front ouest.
Et le général américain Devers amorce l’exécution d’un plan alternatif qui doit permettre aux forces alliées de traverser le Rhin avec plusieurs mois d’avance. Mais Eisenhower s’y oppose.
C’est cette histoire longtemps méconnue que raconte cette BD à travers le regard de Tee Shutter, sergent d’infanterie et photographe officiel de la 7ème US Army, témoin privilégié des coulisses de cette prise de décision stratégique lourde de conséquences pour les Alsaciens et Lorrains.
Tirée du livre « La décision secrète d’Eisenhower » de Dominique François Bareth, sorti en 2019. Ancien fonctionnaire de l’OTAN, il a longuement travaillé dans les archives de l US-Army. Il apporte quantité d informations totalement nouvelles en France, toutes rigoureusement sourcées.


La BD sortira en septembre 2025.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Saint-Dié-des-Vosges