Catégorie : Classique Du 20ème Siècle

La Guerre des boutons – Tome 2 – Pourris de Velran

Bande dessinée publiée en 2012 aux éditions Dargaud.


D’après le roman de Louis Pergaud publié en 1912.

Dans « Pourris de Velrans », le second tome de La Guerre des boutons façon Berlion, le combat se prépare, et, chez les Longeverne, la mobilisation est générale !

La Guerre des boutons, 2e épisode. Avant de repartir au front, Lebrac, Gambette, Camus, La Crique, Grangibus et Tigibus, aidés de Marine et Geneviève, s’activent pour constituer un trésor de guerre riche en boutons, élastiques et bretelles. Même ce trouillard de Bacaillé participe à l’effort de guerre !

La possession de ce pactole et, bientôt, la construction d’une cabane secrète décuplent les forces des petits gars de Longeverne. Ces pourris de Velrans n’ont qu’à bien se tenir…

Ce second album signe la fin de La Guerre des boutons, un extraordinaire récit d’aventures lu par des générations de Français et remarquablement adapté en bande dessinée par Olivier Berlion.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Guerre des boutons – Tome 2 »

Le deuxième tome de la bande dessinée La Guerre des Boutons intitulé Pourris de Velrans par Olivier Berlion est une adaptation remarquable du roman de Louis Pergaud.

Cette série, composée de trois volumes, s’attache à retranscrire l’esprit de l’œuvre originale tout en y apportant une touche personnelle à travers le style graphique et la mise en scène de Berlion.

Dans ce deuxième tome, le conflit entre les enfants des villages de Longeverne et Velrans s’intensifie. Les Longeverne, menés par Lebrac, se préparent à un affrontement décisif. Le récit se concentre sur l’organisation méticuleuse des jeunes protagonistes pour collecter des boutons, des élastiques et d’autres « trésors de guerre », tout en construisant une cabane secrète.

Cet album conserve l’aspect ludique et enfantin de la guerre entre les deux villages, mais aborde aussi des thèmes plus profonds tels que l’honneur et la camaraderie.

Le dessin d’Olivier Berlion se distingue par sa précision et son dynamisme, capturant à merveille l’innocence et la gravité des jeunes personnages. L’auteur parvient à insuffler une authenticité aux décors ruraux, tout en rendant hommage à la France des années 1910. La couleur, subtilement choisie par Christian Favrelle, ajoute une dimension supplémentaire à l’immersion dans cette époque révolue.

On saluera la fidélité de l’adaptation tout en reconnaissant la capacité de Berlion à moderniser l’œuvre pour un public contemporain. L’intrigue, rythmée et pleine de rebondissements, garde le lecteur captivé du début à la fin.

La Guerre des boutons – Tome 2 – Pourris de Velran est une bande dessinée réussie qui plaira tant aux nostalgiques de l’œuvre originale qu’aux nouveaux lecteurs, grâce à la finesse du dessin et à l’habileté narrative d’Olivier Berlion.


La Guerre des boutons – Tome 1 – L’honneur des Longeverne

Bande dessinée publiée en 2011 aux éditions Dargaud.


D’après le roman de Louis Pergaud publié en 1912.

couverture bd La Guerre des boutons - Tome 1

Sur le chemin de l’école, Tigibus et Grandgibus du village de Longeverne se font attaquer par la bande des Velrans au cri de « tous les Longevernes sont des couilles molles ».

Quand les enfants de Longeverne comprennent qu’il s’agit là d’un grave affront, leur chef, Lebrac, lance une expédition punitive de nuit.

« Tou lé Velran son dé paignes cu ! » est inscrit à la craie blanche sur le mur de l’église de Velrans.

Préparez vos frondes, c’est la guerre des boutons qui vient de commencer !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Guerre des boutons – Tome 1 »

Olivier Berlion nous offre avec La Guerre des boutons – Tome 1 : L’Honneur des Longeverne une adaptation en bande dessinée qui allie avec succès respect de l’œuvre originale et modernité de la bande dessinée.

Dès les premières planches, on est frappé par la précision du dessin, qui recrée fidèlement l’atmosphère de la campagne française d’antan. Les personnages, des enfants intrépides, sont croqués avec un réalisme saisissant qui renforce l’authenticité du récit. Les couleurs, signées Christian Favrelle, apportent une dimension visuelle évocatrice, rappelant les tons doux et terreux de la vie rurale.

Le scénario reste proche du texte de Louis Pergaud, ce qui plaira sans doute aux puristes, mais pourrait manquer de surprises pour ceux qui connaissent déjà l’intrigue. Berlion réussit cependant à maintenir un rythme dynamique, grâce à des dialogues bien dosés et une mise en scène efficace des conflits entre les bandes de jeunes. L’accent est mis sur les thèmes de l’honneur et de la camaraderie.

extrait La Guerre des boutons - Tome 1 - L'honneur des Longeverne

L’adaptation souffre parfois d’une certaine linéarité narrative, inévitable lorsque l’on suit d’aussi près une œuvre déjà connue. Néanmoins, la qualité du dessin et l’attention portée aux détails permettent de surmonter cette limitation, faisant de ce premier tome une lecture plaisante et visuellement captivante.

La Guerre des boutons – Tome 1 : L’Honneur des Longeverne est une réussite pour ceux qui souhaitent redécouvrir cette histoire intemporelle sous un angle artistique différent.


Le Seigneur des rats

Album publié en 2025 aux éditions Alifbata.


Résumé éditeur

Adapté de la nouvelle de Gilbert Naccache écrite en 1976.

Un vieux carnet manuscrit est retrouvé sur une plage. Son auteur, professeur d’histoire, y raconte comment il assiste, impuissant, à l’invasion de son appartement par des rats, tandis que son fidèle compagnon, le chat Nénuphar, laisse faire, impassible.
Ce crescendo de tension plonge le lecteur dans les obsessions de l’antihéros qui découvre bientôt que toute sa ville, pire même, la Terre entière, sont submergées par les rongeurs. La panique se généralise, les gouvernements déclarent l’état d’urgence, les armées sont déployées, les médias réquisitionnés, des quartiers entiers rasés.

En vain : les rats semblent avoir pris le contrôle. Mais dans un magistral retournement de situation, présent en filigrane dès les premières pages, les rôles se brouillent. Qui sont les victimes ? Qui sont les coupables ? Et qui sont les véritables bourreaux ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Seigneur des rats »

Adaptée de la nouvelle écrite en 1975 par Gilbert Naccache durant sa détention sous le régime de Bourguiba, Le Seigneur des rats renaît en 2025 sous la forme d’un roman graphique puissant, mis en images par le dessinateur et cyberactiviste tunisien Z (auteur du blog debatunisie.com). Cette œuvre, née dans les geôles tunisiennes, s’impose aujourd’hui comme une allégorie saisissante des dérives autoritaires et des luttes pour la liberté, plus actuelle que jamais.

La narration, structurée autour du carnet d’un professeur d’histoire, nous plonge dans une montée en tension : l’invasion inexorable de rats, d’abord confinée à un appartement, finit par submerger la ville, puis le monde entier. À travers ce récit d’anticipation, Gilbert Naccache interroge la nature du pouvoir, la servitude volontaire et la peur collective, brouillant sans cesse les frontières entre victimes et bourreaux. L’antihéros, épaulé par son chat Nénuphar, incarne la perplexité et l’impuissance de l’individu face à la déferlante totalitaire.

extrait bd Le Seigneur des rats

Le style graphique de Z, incisif et expressif, amplifie la force du propos. Son trait acéré, hérité de la satire politique, insuffle à chaque planche une tension palpable, rendant l’allégorie d’autant plus percutante. Les ambiances sombres et les compositions resserrées traduisent l’enfermement psychologique du narrateur, tandis que la figure du rat, omniprésente, devient le symbole d’une société sous emprise.

Un ouvrage essentiel, à la fois hommage aux prisonniers d’opinion et miroir des inquiétudes contemporaines. A lire.

À la recherche du temps perdu

Albums publiés en 2018 aux Editions Soleil.


Adapté de l’œuvre de Marcel Proust (publiée pour la première fois en 1913).

couverture bd À la recherche du temps perdu

« Mon existence a maintenant franchi les limites du temps et de l’espace. »

Découvrez l’histoire de la madeleine la plus connue du monde, enfin en manga !

A l’instant où Marcel, le narrateur, mit en bouche cette madeleine, il fut pris d’une étrange sensation : les souvenirs de son enfance ressuscitèrent.

En même temps qu’il les revoyait grandir, se présentait devant lui une fresque de la haute société d’avant et d’après la Première Guerre mondiale. Ainsi démarre un long voyage, à la recherche du temps perdu…



L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « À la recherche du temps perdu »

L’adaptation manga d’À la recherche du temps perdu par Variety Artworks, publiée dans le cadre de la collection « Manga de Dokuha« , est une œuvre audacieuse qui réussit à rendre accessible le chef-d’œuvre littéraire de Marcel Proust tout en respectant son essence.
Ce seinen, destiné à un public adulte, condense avec finesse les thèmes complexes du roman original : la mémoire involontaire, le passage du temps et les subtilités des relations humaines dans le contexte de la haute société française d’avant et après la Première Guerre mondiale.

La narration conserve l’esprit méditatif de Marcel Proust, bien que simplifiée pour s’adapter au format manga. Le moment emblématique de la madeleine, déclencheur des souvenirs du narrateur, est traité avec une sensibilité qui invite à explorer les profondeurs de la mémoire et du temps. Malgré les inévitables coupures dans l’intrigue, l’adaptation parvient à capturer l’essence philosophique et émotionnelle de l’œuvre originale, offrant une introduction captivante à cet univers littéraire.

extrait bd À la recherche du temps perdu

Le dessin en noir et blanc, bien que minimaliste et parfois dépourvu d’une forte personnalité artistique, soutient efficacement le récit. La simplicité des traits met en valeur les émotions des personnages et les atmosphères nostalgiques, créant un contraste intéressant avec la richesse narrative. Ce choix stylistique rend l’œuvre accessible sans sacrifier sa profondeur.

Cette adaptation est une porte d’entrée idéale pour ceux qui souhaitent découvrir ou redécouvrir À la recherche du temps perdu. Elle séduira autant les néophytes curieux que les amateurs de littérature classique désireux d’explorer une interprétation visuelle. Pari réussi pour Variety Artworks : ce manga donne envie de plonger dans l’œuvre originale de Proust.

Le procès

Bande dessinée publiée en 2009 aux éditions Actes Sud.


D’après le roman de Franz Kafka publié en 1925.

couverture bd Le procès

Adaptation du grand classique de Kafka par la grande dame de la BD Chantal Montellier.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le procès »

Chantal Montellier, figure emblématique de la bande dessinée militante, s’attaque à Le Procès de Kafka avec une adaptation qui frappe par son audace et sa noirceur. Cette bande dessinée, loin d’être une simple reproduction du texte original, se distingue par une relecture qui épouse la perspective singulière de Montellier, teintée de dystopie et de critique sociale.

Le trait anguleux et sombre de Montellier, couplé à une mise en scène visuelle oppressante, plonge le lecteur dans une atmosphère de claustrophobie psychologique. Chaque page est une immersion dans l’absurde kafkaïen, où l’individu est broyé par des mécanismes bureaucratiques inhumains. Cette approche visuelle confère une dimension encore plus inquiétante au récit, où la froideur des dessins renforce la déshumanisation du protagoniste, Josef K.

Si l’adaptation respecte le fond du roman, Montellier y injecte sa propre critique des structures de pouvoir modernes, élargissant ainsi le propos de Kafka pour en faire une réflexion sur notre époque. Toutefois, cette lecture n’est pas sans risque. On pourrait reprocher à Montellier une trop grande appropriation de l’œuvre originale, altérant ainsi son ambiguïté propre.

Le Procès version Montellier est une œuvre à part entière, qui témoigne d’une rencontre féconde entre deux univers, celui de Kafka et celui de Montellier, où la révolte contre l’injustice devient une toile de fond aussi oppressante que fascinante.

Nostromo

Album publié en 2025 aux éditions Soleil.


Résumé éditeur

Adapté de l’œuvre de Joseph Conrad publiée 14 octobre 1904.

Désireux d’établir un règne de justice et de paix au Costaguana, miné par les révolutions, Charles Gould consacre toute son énergie à la mine d’argent de San Tomé, première puissance économique du pays, dirigée de loin par des capitaux américains.
La paix semblait acquise sous le régime du président modéré, Ribiera. Mais un nouveau coup d’état, fomenté par le Général Montero, anéantit les espoirs.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Nostromo »

La BD sortira en mai 2025.

extrait bd Nostromo

Fan Man, L’homme au ventilo

Album publié en 2025 aux éditions Petit à Petit.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de William Kotzwinkle publiée en 1974.

couverture bd FAN MAN, L homme au ventilo

Une promenade enchantée au cœur d’un New York beatnik, cosmopolite et rugissant !
Ici Horse Badorties, mec, en direct du Lower East Side à New York. Voilà le plan, mec : le maestro Badorties t’attend ce soir à l’église St Nancy, baby, pour la répétition de la Chorale de l’Amour, où on chantera dans des ventilateurs à s’en faire frissonner les tympans. VENTILO, mec. Le doux murmure mélodique régulier qu’ils produisent est le seul moyen de nous tenir en parfaite harmonie, mec.


Horse Badorties squatte un appartement dans lequel il entasse des monceaux d’objets et d’ordures, au point de ne plus pouvoir différencier son évier d’un fauteuil.
Son esprit enfumé et ses capacités de concentration inexistantes le promènent de Greenwich Village à Chinatown, dans une réjouissante ode à la liberté et au plaisir de l’errance.

Le livre culte de William Kotzwinkle, Fan Man, enfin adapté en bd par Gaet’s et Julien Monier !

logo fnac

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Fan Man, L’homme au ventilo »

Adaptant le roman culte de William Kotzwinkle (1974), Fan Man, L’homme au ventilo propulse le lecteur dans le New York underground des années 1970, à la suite de Horse Badorties, hippie lunaire et collectionneur compulsif, obsédé par la création d’une improbable « Chorale de l’Amour ». Gaët’s et Julien Monier, déjà salués pour leur série RIP, relèvent ici le défi d’un texte réputé inadaptable, en restituant toute sa folie douce et son humour absurde.

La bande dessinée excelle à rendre la dérive existentielle de Horse, antihéros attachant par sa liberté radicale et sa marginalité. Son errance, ponctuée de rencontres fantasques et de quêtes absurdes (ventilateurs, « poulettes »), devient une ode à la contre-culture et à l’errance urbaine.
Le récit, fidèle à l’esprit du roman, oscille entre satire sociale et poésie du chaos, explorant la frontière ténue entre génie et folie. Les dialogues, truffés de tics de langage (« mec », « baby »), ancrent la narration dans une oralité débridée, parfois déroutante mais toujours authentique.

Julien Monier signe un travail remarquable : son trait expressif et précis, donne vie à un New York grouillant de détails, baigné de teintes chaudes qui évoquent à la fois la décadence et l’énergie du flower power
La mise en page inventive épouse le désordre mental et physique du protagoniste, tandis que les pleines pages rythment le récit et soulignent l’intensité émotionnelle de certaines séquences. 

Fan Man, L’homme au ventilo est une adaptation audacieuse, parfois exigeante, mais toujours habitée par une énergie folle. Si la narration peut dérouter par sa fidélité à l’oralité du roman, le voyage proposé séduira les amateurs de récits expérimentaux et de contre-culture. Un album à recommander aux lecteurs curieux, ouverts à l’absurde et à l’excentricité graphique, qui y trouveront un « very good trip » unique et inoubliable.

Piège Nuptial

Bande dessinée publiée en 2012 aux éditions Casterman.


D’après le roman de Douglas Kennedy publié en 1994.

couverture bd Piège Nuptial

Le Bestseller de Douglas Kennedy enfin en BD !

Parti au hasard du bush australien où il fait un break entre deux boulots, un jeune Américain, Nick, noue une liaison qu’il pense sans lendemain avec Angie, une auto-stoppeuse ramassée sur la route.

Mais l’histoire prend un tour très inattendu. Drogué à son insu par Angie, Nick reprend connaissance à Wollanup, une localité qui ne figure même pas sur les cartes, en plein cœur du désert.

Devenu contre son gré le « mari » d’Angie, Nick va faire connaissance avec sa nouvelle famille : une communauté humaine fruste, violente et dégénérée, dont les chefs de famille défendent à quiconque de quitter le groupe, sous peine de mort…

Dépouillé de son passeport et de son argent, placé sous une surveillance constante, Nick ne pense plus qu’à s’enfuir. Mais comment s’échapper de cet enfer ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Piège Nuptial »

Dans « Piège Nuptial », Christian De Metter parvient à capturer l’intensité narrative du roman de Douglas Kennedy en transformant cette œuvre littéraire en une bande dessinée remarquable.

De Metter, déjà reconnu pour son talent d’adaptateur, crée ici un thriller visuellement oppressant où chaque case est soigneusement pensée pour immerger le lecteur dans un univers où la tension est palpable à chaque instant.

L’histoire, qui suit les mésaventures d’un journaliste américain piégé dans le désert australien, se déploie avec une fluidité narrative qui témoigne de la maîtrise de l’auteur dans l’art de la bande dessinée.

Les illustrations, dominées par des tons sombres et des contrastes saisissants, renforcent le sentiment de claustrophobie et d’inquiétude qui traverse le récit. De Metter utilise habilement l’aquarelle pour créer des ambiances qui oscillent entre le rêve et le cauchemar, rendant la descente aux enfers du protagoniste d’autant plus immersive.

Le point fort de cette œuvre réside dans son atmosphère anxiogène et sa capacité à maintenir le lecteur en haleine du début à la fin. « Piège Nuptial » est un exemple brillant de la manière dont une bande dessinée peut non seulement adapter mais sublimer une œuvre littéraire.

Un incontournable pour les amateurs de thrillers psychologiques, d’adaptations visuelles réussies​ et les fans de Douglas Kennedy.

Croc-Blanc

Album publié en en 2019 aux éditions du Glénat.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Jack London écrite en 1906.

couverture bd Croc-Blanc

Un grand roman d’aventure, le chef-d’œuvre de Jack London.

Publié aux États-Unis sous le titre White Fang en 1906, Croc-Blanc relate les aventures d’un chien-loup au nom éponyme, né à l’état sauvage dans le Grand-Nord américain et qui se trouvera confronté au monde cruel des hommes.

Ce roman, dans lequel Jack London puise dans ses propres souvenirs de chercheur d’or en Alaska, fait écho à L’Appel de la forêt dont l’intrigue inversée met en scène un chien de traîneau qui retourne à la vie sauvage.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bd « Croc-Blanc »

L’adaptation en bande dessinée de Croc-Blanc par Caterina Mognato et Walter Venturi est une œuvre qui réussit à transposer l’intensité du roman de Jack London dans un format visuel saisissant.

Malgré la contrainte du nombre de page, les auteurs parviennent à restituer les grandes étapes de la vie de ce chien-loup emblématique, tout en conservant l’essentiel du drame et de l’émotion qui caractérisent l’original.

Le véritable atout de cette bande dessinée réside dans les illustrations de Walter Venturi, dont la qualité impressionne dès les premières pages. Les paysages du Grand Nord, les personnages humains et les animaux sont rendus avec une précision et une finesse remarquables.

extrait bd Croc-Blanc

Venturi réussit à capturer les émotions à travers des détails subtils dans les expressions et les postures, créant ainsi une atmosphère qui résonne avec l’intensité du récit. Les couleurs, judicieusement utilisées, ajoutent une profondeur et une dimension supplémentaire à l’atmosphère rude et sauvage de l’histoire.

Le scénario, écrit par Caterina Mognato, souffre d’une condensation nécessaire mais parfois frustrante. Le rythme soutenu de la narration laisse peu de place à l’exploration des détails et des nuances qui enrichissent le roman de London. Les transitions rapides entre les différentes phases de la vie de Croc-Blanc peuvent donner une impression de « survol ».

Malgré ce dernier petit bémol, cette bande dessinée demeure une adaptation réussie, offrant une relecture fidèle du récit tout en enrichissant l’expérience de lecture par la puissance de ses images.

Le dossier final, qui apporte des éclairages sur la vie de Jack London et la genèse du roman, constitue un complément bienvenu pour ceux qui souhaitent approfondir leur compréhension de l’œuvre. Une belle réussite visuelle qui séduira les amateurs de littérature et de bande dessinée

La grande balade de Petros

Bande dessinée publiée en 2022 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman (La Guerre de Petros) de Alki Zei publié en 1971.

couverture bd La grande balade de Petros

La grande balade de Petros est un témoignage historique et antifasciste, qui relate les aventures et les jours difficiles d’un gamin de 9 ans (Petros) et de sa famille pendant l’occupation allemande d’Athènes.


Le quotidien de la guerre, la terrible famine des grandes villes et les exécutions chroniques, mais également la résistance inventive d’une population qui n’a plus rien à perdre, sont racontés à travers le regard, les rêveries et les interprétations de ce petit garçon qui va être obligé de grandir trop vite…


Un récit d’enfance et d’apprentissage sans condescendance, mais avec de l’humour et de la tendresse.

Dimitrios Mastoros et Angeliki Darlasi adaptent ce classique de la romancière grecque Alki Zei, militante de gauche et membre active de la résistance sous l’occupation nazie.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La grande balade de Petros »

« La grande balade de Petros« , adaptation du roman d’Alki Zei, nous transporte dans la Grèce occupée de la Seconde Guerre mondiale à travers les yeux d’un enfant de 9 ans.

Cette bande dessinée, réalisée par Dimitrios Mastoros (dessin) et Angeliki Darlasi (scénario), est un récit puissant et émouvant, évoquant à la fois l’innocence perdue et la cruauté d’une guerre impitoyable.

Le style graphique de Mastoros, en bichromie, capte admirablement les ambiances oppressantes de l’époque. Les traits fins et les contrastes noirs et blancs amplifient la gravité des événements vécus par Petros, tout en rendant hommage à son regard enfantin, capable de saisir à la fois l’horreur et l’humanité. Néanmoins, le format des cases et la taille du lettrage ont été critiqués pour leur petite dimension, rendant parfois la lecture inconfortable. Malgré ce défaut mineur, la narration visuelle reste poignante et immersive.

extrait bd La grande balade de Petros

Darlasi et Mastoros réussissent à illustrer les thèmes de la résistance, de l’amitié, et du sacrifice à travers des scènes profondément touchantes, comme l’enterrement clandestin de la grand-mère pour préserver les tickets de rationnement. Ce roman graphique ne se contente pas de raconter l’histoire ; il interroge également le lecteur sur la manière dont la guerre peut transformer l’enfance.

« La grande balade de Petros » est une œuvre essentielle pour quiconque s’intéresse à la bande dessinée historique. Elle combine un témoignage vibrant de l’occupation allemande avec une profondeur émotionnelle qui résonnera longtemps après la dernière page tournée.