Catégorie : Toutes les BD

Ötzi – Une vie décongelée

Bande dessinée publiée en 2023 aux éditions La Boite à Bulles.


couverture bd Ötzi - Une vie décongelée

Découverte en 1991 dans le Sud des Alpes, la momie Ötzi a soulevé – et répondu à – bien des questions. Avec rigueur et humour, Colocho reconstitue l’histoire de sa vie.

En 1991, à la frontière entre Alpes italiennes et autrichiennes, un couple de randonneurs découvre le corps d’un homme momifié, bientôt baptisé Ötzi. Une découverte qui soulève bien des questions : Qui est-il ? À quoi avait ressemblé sa vie ?

Pas facile de le dire… d’autant que l’homme en question est mort il y a plus de 5 000 ans, à la fin du Néolithique. Heureusement pour les chercheurs, l’ancêtre a passé toutes ces années enfoui sous la glace et en est sorti sacrément bien conservé, malgré son âge avancé !

Pourtant, si les études ont permis de déterminer sa condition physique ou encore la composition de son dernier repas, certaines zones d’ombre demeurent. Impossible de connaître précisément son histoire et de savoir ce qui l’a mené à gravir la montagne, jusqu’à plus de 3000 mètres d’altitude, une pointe de flèche dans le dos.

Mais où s’arrête le champ de compétences de la science commence celui de l’imagination ! Colocho nous raconte la vie d’Ötzi et comble ses parts d’ombre avec humour et vraisemblance. En résulte l’histoire captivante d’un homme à qui un oracle a prédit la renommée… d’ici quelques millénaires !

À l’aide d’une riche documentation, Colocho raconte avec justesse et humour le quotidien d’un de nos ancêtres du Néolithique


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Ötzi – Une vie décongelée »

Ötzi : une vie décongelée de Colocho est une véritable prouesse, réussissant à allier une reconstitution historique minutieuse à une fiction palpitante.

Cette bande dessinée nous plonge dans la vie d’Ötzi, ce chasseur du Néolithique, découvert momifié en 1991 dans les Alpes. L’auteur parvient à combler les nombreuses zones d’ombre entourant cette figure historique avec une créativité et un humour savoureux.

Le trait de Colocho, vif et précis, donne vie à une époque souvent difficile à représenter. Le choix du noir et blanc, associé à un style proche de la gravure, confère au récit un réalisme brut, tout en laissant place à des moments plus légers grâce à des dessins au style cartoonesque.

extrait bd Ötzi - Une vie décongelée

Narrativement, Colocho alterne brillamment entre les découvertes scientifiques sur Ötzi et les épisodes fictifs de sa vie quotidienne. On s’attache rapidement à ce personnage, artisan talentueux et père de substitution, dont la destinée tragique est marquée par des conflits tribaux et des rivalités amoureuses. Ce mélange subtil de données scientifiques et d’imagination déborde d’humanité et offre une réflexion captivante sur la vie des premiers hommes.

Ötzi : une vie décongelée n’est pas seulement un hommage à l’Histoire, mais une aventure humaine profondément touchante, servie par une plume et un crayon d’une rare qualité. Un album incontournable pour les amateurs de récits historiques.

La Préhistoire en BD !

Bande dessinée publiée en 2018 aux éditions Belin.


couverture bd La Préhistoire en BD !

Bienvenue à la Préhistoire !
Loumi le louveteau nous conduit sur les traces des premiers hommes : de la découverte du feu à l’invention de l’art, des premiers chasseurs-cueilleurs à l’installation des premiers villages.

Comment vivaient les Homo habilis ? Les Homo erectus savaient-ils parler ? Comment les hommes préhistoriques fabriquaient-ils leurs outils ? Qui sont les hommes de Cro-Magnons ? Quand sont apparus les premiers campements ? Où se trouvent les plus belles grottes décorées ?

Un documentaire très complet qui offre un vrai plaisir de lecture aux petits passionnés d’histoire.

Une collection saluée par Olivia de Lamberterie dans Télématin (France 2, 18/12/2017) : « C’est très très bien fait… Un modèle du genre… Chapeau ! Même moi, je l’ai dévoré. Mes enfants l’ont dévoré… Fait de manière intelligente, avec beaucoup d’esprit et d’humour […] »


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Préhistoire en BD ! »

Avec La Préhistoire en BD !, Viviane Koenig et Alexandre Franc offrent aux jeunes lecteurs un voyage captivant à travers l’aube de l’humanité.

Guidé par Loumi, un louveteau malicieux, le lecteur découvre les grandes étapes de l’évolution humaine, de la maîtrise du feu aux débuts de l’art. Ce personnage astucieux, associé à des illustrations dynamiques, assure un engagement constant du jeune public.

Le récit est habilement dosé, combinant rigueur historique et touches d’humour. Viviane Koenig sait vulgariser les faits sans jamais perdre de vue l’importance de l’exactitude, rendant ainsi l’apprentissage ludique.

extrait bd La Préhistoire en BD !

Les dessins colorés et expressifs de Alexandre Franc apportent une dimension vivante à chaque page, reconstituant la vie préhistorique de manière accessible et attractive. Cette collaboration harmonieuse rend le contenu éducatif tout en restant léger, un équilibre souvent difficile à atteindre dans la littérature jeunesse.

On peut regretter une simplification des événements, mais ce choix permet de rendre l’histoire accessible à un public de 6 à 12 ans. En mêlant pédagogie et plaisir, cette bande dessinée éveille la curiosité des jeunes esprits, les incitant à explorer plus en profondeur cette période fascinante de notre histoire.

Un ouvrage à recommander pour les enfants, mais aussi pour les parents souhaitant partager une lecture instructive et divertissante avec leurs enfants.

Les Beresford – Mr Brown

Album publié en 2017 aux éditions Paquet.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre d’ Agatha Christie publiée en janvier 1922.

Prudence Cowley (dite Tuppence) et Thomas Beresford (dit Tommy), sont deux « vieux » amis, tous deux démobilisés après la Première Guerre mondiale, la première ayant participé à l’effort de guerre par son travail d’infirmière, le second après avoir combattu (et été blessé) dans les rangs britanniques.

Ils sont tous deux mêlés à une affaire d’espionnage, au cours de laquelle ils seront aux prises avec un mystérieux adversaire, surnommé Mister Brown, lequel tient absolument à récupérer des documents compromettants confiés à une jeune fille, une certaine Jane Fish, rescapée du torpillage du paquebot Lusitania, et qui, consciente du risque couru, n’a cessé de se cacher depuis lors en dissimulant son identité.

L’adversaire des deux héros projette en effet de renverser par une révolution l’ordre social établi au Royaume-Uni, projet qui pourrait être anéanti par la découverte de ces documents…
Mister Brown est une bande dessinée adaptée du best seller d’Agatha Christie, la « Reine du crime ».

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Beresford – Mr Brown »

Les Beresford – Mr Brown d’Emilio Van Der Zuiden et Fabien Alquier est une véritable pépite pour les amateurs de polars graphiques et d’intrigues à l’anglaise. Adapté d’un roman d’Agatha Christie, ce premier tome plonge le lecteur dans un Londres de l’après-guerre où règnent mystère et complots.

Emilio Van Der Zuiden nous offre un dessin fluide et précis, créant une ambiance immersive qui restitue fidèlement l’époque et l’atmosphère du récit. Le trait des personnages, notamment le duo principal, Tommy et Tuppence Beresford, est soigné et plein de vie. Les couleurs de Fabien Alquier, quant à elles, enrichissent encore cette atmosphère, avec des tons qui rappellent le cinéma noir tout en apportant une touche de modernité.

extrait bd Les Beresford - Mr Brown

Côté scénario, le rythme est bien maîtrisé, mêlant suspense, humour et une pointe de nostalgie. Le duo Beresford, à la fois audacieux et drôle, séduit rapidement par sa complicité et ses échanges malicieux. Les clins d’œil à des œuvres classiques comme Blake et Mortimer ajoutent une dimension supplémentaire à cette bande dessinée, rendant hommage à la tradition du polar franco-belge.

Les Beresford – Mr Brown est une adaptation réussie qui séduira à la fois les amateurs d’Agatha Christie et les aficionados de BD. Une aventure graphique élégante et divertissante, à ne pas manquer​.

L’orangeraie

Album publié en 2025 aux Editions Rue de Sèvres.


Adapté du roman de Larry Tremblay publié pour la première fois le 10 septembre 2013.

couverture bd L'orangeraie

Amed et Aziz, frères jumeaux de neuf ans, vivent paisiblement à l’ombre des orangers.
Mais un jour, un obus traverse le ciel, tuant leurs grands-parents et s’emparant de leur enfance.
Un des chefs du village demande alors à leur père de sacrifier un de ses fils derrière les lignes ennemies, en hommage aux défunts.
L’amour d’une mère peut cependant influer sur le destin.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’orangeraie »

Cette adaptation en bande dessinée du roman de Larry Tremblay est une réussite artistique. L’orangeraie, paru aux éditions Rue de Sèvres en mai 2025, transforme avec délicatesse le bouleversant récit de deux frères jumeaux confrontés aux horreurs de la guerre.

L’histoire d’Amed et Aziz, ces jumeaux de neuf ans dont l’existence paisible bascule lorsqu’un obus tue leurs grands-parents, trouve dans cette adaptation graphique sa quatrième incarnation. Après le roman primé de 2013, traduit en 23 langues et récompensé par une douzaine de prix littéraires, l’œuvre a déjà conquis les planches théâtrales en 2016 et inspiré un opéra en 2021. 

Pierre Lecrenier déploie ici un style visuel remarquable. Son trait, que l’on peut qualifié de « sommaire » mais profondément expressif, traduit les états d’âme complexes des personnages. L’illustrateur belge, diplômé de l’École de Recherche Graphique de Bruxelles et habitué aux collaborations avec Larry Tremblay depuis Le Garçon au visage disparu, maîtrise parfaitement l’art de la suggestion.

extrait bd L'orangeraie

La construction des planches révèle une créativité saisissante. Pierre Lecrenier multiplie les angles de vue et varie intelligemment les formats de vignettes, créant un rythme qui dynamise la narration. Les petites cases se multiplient parfois pour faire « exploser » la page, technique particulièrement efficace.

La mise en couleurs est l’un des points forts de cette adaptation. Pierre Lecrenier choisit des teintes douces qui contrastent délibérément avec la violence du sujet. Cette approche chromatique renforce paradoxalement son impact émotionnel. Les scènes nocturnes, moments privilégiés de réflexion, s’appuient sur des pigments plus sombres, notamment le turquoise et le noir.

L’adaptation respecte l’intention originale de Larry Tremblay : ne situer ni dans le temps ni l’espace cette tragédie familiale. Cette indétermination géographique et temporelle transforme l’œuvre en parabole universelle sur les conséquences dévastatrices de la guerre sur l’enfance.

Cette adaptation graphique de L’orangeraie est une œuvre sensible et touchante, où la maîtrise technique de Pierre Lecrenier sert la puissance du scénario de Larry Tremblay. A lire sans hésitation.

Ce drôle de 19e siècle en Bretagne

Album publié en 2003 aux Editions Des dessins et mots.


coiverture bd Ce drôle de 19e siècle en Bretagne

1806. Début de la construction du canal de Nantes à Brest.
1814. Les loups dans les campagnes.
1824. L’âge d’or des conserveries.
1851. Arrrivée du chemin de fer.
1870. Extermination de Bretons au camp de Conlie.
1884. Gauguin à Pont-Aven… autant d’événements
qui ont jalonné ce 19e siècle en Bretagne !

Ce drôle de 19e siècle en Bretagne, deuxième tome de la série, raconte l’histoire de ce siècle au travers d’une sélection de plus d’une centaine d’événements : politiques, de vie quotidienne, économiques, artistiques… Le livre relate également les coutumes, les moeurs, les habitudes… de l’époque.

Cette actualité est illustrée par 8 dessinateurs bretons : Nono, Gégé, Belom, Louarn, Pichon, Nouveau, Morvan et Clam.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Ce drôle de 19e siècle en Bretagne »

La bande dessinée collaborative « Ce drôle de 19e siècle en Bretagne«  de Christophe Trinka et Gilles Carrière, publiée en 2003 aux éditions Des dessins et des mots, constitue une BD qui parvient à transformer l’histoire régionale Bretonne en récit accessible et divertissant. Cette chronique illustrée du siècle du déclin breton révèle toute sa pertinence dans son approche à la fois documentée et empreinte d’un humour authentiquement local.

L’ouvrage s’attaque au paradoxe du 19e siècle breton : une période de transformations majeures marquée par un sentiment général de régressionChristophe Trinka et Gilles Carrière, ce dernier étant professeur d’histoire et chroniqueur dans la presse régionale, assument pleinement cette ambivalence dès le prologue en affirmant que « s’il fallait ne retenir qu’un mot pour résumer ce siècle, ce serait sans conteste celui de déclin »

La force de la BD réside dans sa capacité à éclairer les réalités sociales avec une précision documentaire. L’espérance de vie de 37 ans aux environs de 1800, l’invention des « guérissous » faute de médecins diplômés, ou encore les demandes en mariage effectuées par les tailleurs constituent autant de détails révélateurs d’une société en mutation profonde. Cette approche micro-historique permet aux auteurs de restituer l’épaisseur du quotidien breton sans céder à la folklorisation.

Le choix de confier l’illustration à huit dessinateurs bretons – Belom, Clam, Gégé, Louarn, Morvan, Nono, …- s’avère judicieux. Cette diversité graphique reflète la richesse culturelle bretonne tout en évitant l’uniformisation esthétique. Les dessinateurs, issus pour la plupart de la scène humoristique locale héritière du magazine Frilouz, maîtrisent parfaitement les codes de l’humour régional et parviennent à créer une iconographie cohérente malgré leurs styles distincts.

La structure chronologique « une page par an » impose un rythme efficace qui permet d’appréhender la durée historique tout en maintenant l’attention du lecteur.

Au-delà de son aspect ludique, « Ce drôle de 19e siècle en Bretagne » remplit une fonction mémorielle essentielle. En conjuguant rigueur historique et accessibilité populaire, Christophe Trinka et Gilles Carrière offrent aux Bretons contemporains les clés de compréhension de leur identité régionale. L’évocation de la misère et de l’émigration, de l’alcoolisme ou des traditions matrimoniales participe d’une démarche de réconciliation avec un passé souvent idéalisé ou occulté.

Une réussite qui invite à redécouvrir ce patrimoine graphique breton trop méconnu.

Columbus strasse – Une Histoire de famille

Album publié en 2025 aux Editions Robinson.


couverture bd Columbus strasse - Une Histoire de famille

Une saga familiale pendant la Seconde Guerre mondiale.

À partir des témoignages de sa famille, Tobi Dahmen réalise dans ce roman graphique une chronique poignante des années de guerre en Allemagne, qui dépasse largement le cadre privé.
À travers l’histoire de sa famille, il réfléchit de manière saisissante à la mémoire allemande et aux questions de responsabilité politique et personnelle.
Avec une grande sensibilité et une recherche minutieuse, Tobi Dahmen signe une oeuvre à la fois profondément émouvante et historiquement essentielle.

«Un livre révolutionnaire, tout aussi oppressant qu’immersif.»
Andreas Platthaus, Frankfurter Allgemeine Zeitung.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Columbus strasse – Une Histoire de famille »

Tobi Dahmen livre avec Columbusstraße un roman graphique monumental de 528 pages qui dépasse le récit familial pour devenir une réflexion sur la mémoire allemande. Publié en 2025 aux éditions Robinson, cette œuvre ne constitue pas l’adaptation d’un roman préexistant, mais naît directement des archives familiales de l’auteur : lettres, documents et photographies découverts après la mort de son père.

L’auteur reconstitue minutieusement la vie de la famille Dahmen à Düsseldorf entre 1935 et 1945, période où leur maison de la Columbusstraße faisait face au siège du parti nazi. La force du scénario réside dans la complexité psychologique des personnages : Karl, l’avocat catholique tiraillé entre ses convictions religieuses et les compromissions nécessaires, ou encore ses fils confrontés aux réalités du front oriental. Tobi Dahmen évite tout manichéisme en montrant comment une famille ordinaire navigue entre résistance passive et adaptation forcée au régime.

extrait bd Columbus strasse - Une Histoire de famille

Le choix du noir et blanc aux nuances de gris, rehaussé par la technique du lavis, confère à l’œuvre une atmosphère authentiquement oppressante. Cette palette monochrome, que l’auteur justifie comme « un regard en arrière vers une sombre époque », soutient parfaitement la gravité du propos. Le trait stylisé mais expressif de Tobi Dahmen permet une immersion totale dans cette chronique familiale.

Cette bande dessinée, fruit de dix années de recherches entamées en 2016, s’adresse particulièrement aux lecteurs passionnés d’Histoire et de récits mémoriels. Elle rejoint les grands classiques du genre historique par sa capacité à questionner les notions de responsabilité politique et personnelle à travers le prisme intime d’une saga familiale.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Düsseldorf

Le garçon qui ne voulait pas mourir

Album publié en 2025 aux Editions Albin Michel.


Adapté du livre pour enfant « The Boy Who Didn’t Want to Die » de Peter Lantos publié le 5 janvier 2023.

Un survivant raconte.

L’histoire vraie du périple d’un garçon de cinq ans dans une Europe déchirée par la Seconde Guerre mondiale.

Parce qu’ils sont juifs, Peter et sa famille sont contraints de quitter la petite ville hongroise de Makó. Ils entament alors un terrible voyage à travers l’Autriche et l’Allemagne. Préservé par ses parents, Peter ne prend pas immédiatement la pleine mesure du drame qui se joue…

Peter Lantos se replonge dans ses souvenirs afin de nous livrer un témoignage poignant, sur lequel plane l’ombre de Bergen-Belsen.

80 ans après la libération du camp de concentration, un ouvrage mémoriel essentiel, récit d’une survie et d’un espoir rendu invincible par l’amour maternel.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le garçon qui ne voulait pas mourir »

Adaptation fidèle du témoignage autobiographique de Peter Lantos, « Le Garçon qui ne voulait pas mourir » se déploie en bande dessinée sous le trait délicat et expressif de Victoria Stebleva. Déporté à cinq ans de Makó (Hongrie) au camp de Bergen-Belsen en 1944, Peter Lantos offre une plongée dans la conscience enfantine confrontée à l’horreur nazie, sans jamais céder à la complaisance.

Peter Lantos, devenu neuroscientifique et auteur de renom, transpose ici son ouvrage « The Boy Who Didn’t Want to Die ». Chaque planche suit le regard émerveillé ou effrayé du jeune garçon, créant une montée dramatique maîtrisée. Les silences, ponctués par de rares bulles et légendes sobres, renforcent la puissance émotionnelle.

extrait bd Le garçon qui ne voulait pas mourir

Le dessin en noir et blanc de Victoria Stebleva se pare de touches de bleu – symboles d’espoir et de répit – offrant une respiration visuelle bienvenue. Ces accents colorés éclairent les instants de chaleur humaine : un regard maternel, une prière chuchotée, un sourire malgré la terreur. Le contraste entre les ombres profondes et les pleins clairs souligne la dualité du récit, entre angoisse et résistance intérieure. La composition des cases, souvent centrée sur les gros plans, focalise l’attention sur l’expression des personnages, rendant palpable l’intensité des émotions.

« Le Garçon qui ne voulait pas mourir » s’inscrit dans la tradition des récits graphiques de la Shoah, tout en renouvelant l’approche. En mettant l’accent sur l’amour familial et la capacité de l’enfant à trouver des bribes d’espoir, Peter Lantos et Victoria Stebleva offrent une réflexion sur la résilience humaine. Cette bande dessinée s’adresse à un large public, y compris aux jeunes lecteurs, et constitue un outil précieux de transmission mémorielle. Elle rappelle, soixante-dix ans après les faits, que la lumière peut jaillir de l’obscurité lorsque l’esprit refuse de mourir.


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Camp de Bergen-BelsenMakó

Son odeur après la pluie

Album publié en 2025 aux Editions Le Lombard.


Adapté du roman de Cédric Sapin-Defour publié pour la première fois le 29 mars 2023.

C’est une histoire d’amour, de vie et de mort, entre un homme, Cédric, et son chien, Ubac, un bouvier bernois dont la présence devient vite essentielle. Mais le vrai héros, c’est leur lien : unique, universel, dépassant bien des relations humaines.

Pendant treize ans, ils partagent rires, inquiétudes et moments fugaces d’intensité, jusqu’à ce que la mort impose son absence. Véritable ode à la vie, ce récit explore l’amour inconditionnel, la vie qui file trop vite, et ces souvenirs persistants, comme une odeur aimée qui reste gravée, même après la pluie.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Son odeur après la pluie »

L’adaptation en BD du succès littéraire de Cédric Sapin-Defour par José Luis Munuera constitue plus qu’une simple adaptation. Cette bande dessinée, parue en mai 2025 aux éditions du Lombard, parvient à saisir l’essence d’un récit qui a touché plus d’un million de lecteurs en explorant la relation indéfectible entre un homme et son chien bouvier bernois, Ubac.

José Luis Munuera structure son récit en six chapitres qui épousent les treize années de vie commune entre Cédric et Ubac, de l’adoption du chiot à l’inévitable séparation. Le dessinateur espagnol fait preuve d’une capacité d’adaptation, se réappropriant le texte original avec une justesse étonnante pour une première écriture en français. 
Il ne se contente pas d’illustrer : il réinvente par le dessin, ajoutant des perspectives inédites comme ces passages où la narration bascule du point de vue de Cédric à celui d’Ubac, révélant l’univers olfactif du chien avec une poésie visuelle saisissante.

extrait bd Son odeur après la pluie

Le style graphique de José Luis Munuera trouve ici une nouvelle dimension. Inspiré par la tradition franco-belge classique tout en intégrant une modernité subtile, son trait équilibré et réaliste sait rendre compte des sentiments autant que des paysages alpins magnifiés par les couleurs de Sedyas. L’auteur a minutieusement étudié la morphologie des bouviers bernois dans des élevages pour donner à Ubac une crédibilité égale à celle des personnages humains.

José Luis Munuera utilise habilement la verticalité et l’horizontalité pour traduire visuellement la transformation de Cédric : d’alpiniste tourné vers les cimes, il découvre le monde à ras du sol, guidé par son compagnon. Le découpage, les grandes cases contemplatives et l’usage de la double page créent cette poésie propre à la bande dessinée.

Cette adaptation s’adresse autant aux lecteurs du roman qu’aux amateurs de bande dessinée en quête d’émotion authentique. José Luis Munuera signe une BD qui honore la mémoire d’Ubac.

Six jours – La Tragédie du village de Graignes

Album publié en 2019 aux Editions Urban Comics.


couverture bd Six jours - La Tragédie du village de Graignes

6 juin 1944, Jour-J.
Cent quatre-vingts deux parachutistes de l’armée américaine sont largués au-dessus des campagnes françaises, à trente kilomètres de leur objectif initial, loin derrière les lignes ennemies…

Plongez dans l’histoire vraie du village de Graignes, en Normandie, où l’horreur de la guerre et le hasard des circonstances ont unis les soldats américains et les villageois français dans l’adversité et la fraternité.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Six jours – La Tragédie du village de Graignes »

Six jours, scénarisé par Robert Venditti et Kevin Maurer, et illustré par Andrea Mutti, plonge le lecteur dans un épisode méconnu mais poignant de la Seconde Guerre mondiale : la bataille de Graignes. Ce récit historique retrace le destin tragique de parachutistes américains et des habitants d’un petit village normand, unis dans une lutte désespérée contre les forces SS.

La bande dessinée se distingue par sa fidélité aux faits historiques, fruit d’une recherche approfondie. Robert Venditti, inspiré par l’histoire de son grand-oncle, offre une œuvre empreinte d’humanité où se mêlent courage, fraternité et sacrifice. Les thèmes de la solidarité face à l’adversité et de l’horreur de la guerre sont explorés avec intensité.

extrait bd Six jours - La Tragédie du village de Graignes

Andrea Mutti excelle dans la retranscription visuelle des combats, avec des scènes violentes et immersives qui capturent l’intensité du conflit. Les couleurs alternent entre teintes apaisantes et atmosphères oppressantes, renforçant l’impact émotionnel du récit. Cependant, le cadre normand manque parfois d’authenticité graphique, ce qui peut nuire à l’ancrage géographique.

Accessible et poignant, Six jours constitue une porte d’entrée idéale pour les amateurs d’histoire militaire ou les lecteurs curieux du Débarquement. Cette œuvre rend hommage au courage des héros oubliés de Graignes.


Lien vers l’article Ouest-France en cliquant sur l’image ci dessous.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Graignes

L’art de la guerre – en Bande Dessinée

Bande dessinée publiée en 2019 aux éditions Contre-dires.


D’après l’œuvre de Sun Tzu publiée vers 600 AV JC.

couverture bd L'art de la guerre - en Bande Dessinée

Dans cette adaptation du célèbre traité sur la guerre de Sun Tzu, un maître enseigne à son jeune disciple l’art le plus subtil qui soit.
Le trait précis du dessinateur de renom, Pete Katz, donne vie aux scènes de combat et aux scénarios stratégiques.
ll remet ainsi au goût du jour ces principes militaires séculaires pour les faire connaître à une nouvelle génération de lecteurs.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’art de la guerre – en Bande Dessinée »

Adapter le traité millénaire de Sun Tzu en bande dessinée relève d’un défi audacieux, que Pete Katz relève avec une approche à la fois pédagogique et esthétique. Publiée aux éditions Contre-Dires, cette œuvre de 128 pages propose une immersion contemporaine dans les préceptes stratégiques du maître chinois, à travers la relation entre un sage et son jeune disciple, fil narratif qui structure et humanise la transmission des maximes.

La bande dessinée met en avant l’essence du texte original : la réflexion sur la stratégie, la prise de décision en situation de crise, et la subtilité du rapport de force. L’encadrement narratif – un maître enseignant à son élève – permet d’insuffler une dimension psychologique, rendant les concepts accessibles et incarnés. Les dialogues, insérés sous forme de bulles distinctes des citations de Sun Tzu, offrent des éclairages et contextualisent les leçons, facilitant la compréhension pour un lectorat contemporain.

extrait bd L'art de la guerre - en Bande Dessinée

Le style graphique de Pete Katz, précis et expressif, donne vie aux scènes de combat et aux situations stratégiques, tout en restant fidèle à l’esprit du traité. Les illustrations en couleur, souvent en pleine page, créent une atmosphère immersive et solennelle, bien que certains choix esthétiques prennent des libertés avec l’exactitude historique (présence d’éléments anachroniques inspirés du Japon). 

L’art de la guerre en BD s’adresse autant aux amateurs de stratégie qu’aux novices curieux de découvrir un classique sous un angle visuel. Malgré quelques raccourcis historiques, l’ouvrage séduit par sa capacité à rendre vivants et actuels les enseignements de Sun Tzu, grâce à une narration claire et un dessin évocateur.